Tremblement de terre en Turquie et en Syrie: le temps presse face aux dures conditions météorologiques

Ilhami Akbulut, 51 ans, est sauvé d'un bâtiment endommagé alors que la recherche de survivants se poursuit à Hatay, en Turquie, le 9 février 2023. (Reuters)
Ilhami Akbulut, 51 ans, est sauvé d'un bâtiment endommagé alors que la recherche de survivants se poursuit à Hatay, en Turquie, le 9 février 2023. (Reuters)
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Publié le Vendredi 10 février 2023

Tremblement de terre en Turquie et en Syrie: le temps presse face aux dures conditions météorologiques

  • Le premier convoi d'aide de l'ONU a franchi jeudi la frontière entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie
  • Les équipes de secours ont exhorté les habitants qui attendent avec impatience des nouvelles de leurs proches à rester silencieux alors qu'elles tentent de trouver des signes de vie sous les décombres

ANKARA: Cansu Cilingir, membre d'une chorale et professeure de musique dans la ville de Hatay, au sud de la Turquie, chantait Autumn Leaves il y a à peine deux mois. Chanteuse d'opéra à la base, Cansu Cilingir a donné une représentation émouvante avec sa voix mélodieuse, ignorant que peu de temps après, une tragédie mettrait prématurément fin à sa carrière.

Après trois jours sous les décombres à la suite du tremblement de terre de magnitude 7,8 en Turquie, et alors qu'elle et ses voisins attendaient de l'aide de la seule grue active, Cilingir est décédée mercredi vers midi.

«Nous avons perdu notre [...] adorable amie Cansu. Nous nous souviendrons toujours d'elle et de sa belle voix, sa sincérité et son sourire», confie Masis Aram Gozbek, chef d'orchestre du Magma Choir, avec lequel Cilingir chantait depuis longtemps.

Plus de 14 014 personnes ont été tuées en Turquie et 3 162 en Syrie voisine, selon les derniers chiffres qui ne cessent d'augmenter. Plus de 100 000 secouristes travaillent actuellement dans dix provinces de Turquie, à la suite des deux tremblements de terre de lundi.

Le premier convoi d'aide de l'ONU a franchi jeudi la frontière entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie.

Compte tenu de l'étendue géographique de la catastrophe, les habitants des régions sinistrées ont attiré l'attention sur le besoin urgent de grues, de conducteurs et de pelleteuses pour retirer les décombres et accélérer les efforts de recherche et de sauvetage.

Des informations provenant de la région indiquent que les équipes de l'Afad, l'organisme public turc de gestion des catastrophes, n’opéraient pas dans les bâtiments où elles n’entendaient pas de voix.

Les équipes de secours ont exhorté les habitants qui attendent avec impatience des nouvelles de leurs proches à rester silencieux alors qu'elles tentent de trouver des signes de vie sous les décombres.

La sœur de Taha Duymaz, qui a gagné sa renommée avec les vidéos sur l’alimentation qu'il a tournées dans sa modeste maison à Hatay, rassemblant 1,2 million de followers sur Instagram, a lancé des appels au secours pour son frère et d'autres proches. Elle a indiqué que les opérations de secours avaient été interrompues du fait que les équipes n’entendaient pas des voix de personnes coincées sous les décombres.

Duymaz avait posté une vidéo sur TikTok quelques heures seulement avant le premier séisme. Sa sœur pense qu'il s'est peut-être évanoui, ce qui expliquerait pourquoi il n'a pas pu appeler à l'aide sous les décombres.

L'Afad a achevé ses opérations de sauvetage et de recherche dans certaines villes, dont Kilis et Sanliurfa.

Il y a eu des sauvetages miraculeux, des personnes ayant été retirées des décombres après quatre jours. Cependant, il s'agit généralement de jeunes, d'enfants et de bébés – et rarement d'adultes – qui ont réussi à rester en sécurité dans un petit espace sous les décombres.

Le soutien international aux efforts de recherche et de sauvetage a été considérable, la France et l'Espagne ayant immédiatement travaillé à la mise en place d’hôpitaux de campagne dans la région.

Le gouvernement turc a installé des tentes et des abris d'hébergement temporaire en dehors de la zone du séisme. Ceux qui souhaitaient quitter la zone sinistrée ont pu se rendre dans des centres sportifs, abris et lieux similaires.

Des cuisines mobiles et des boulangeries sont également mises en place grâce aux efforts du gouvernement et de la société civile. Un centre sportif à Kahramanmaras a été transformé en morgue, sachant que plusieurs survivants ont affirmé à Arab News qu'ils avaient un besoin urgent de linceuls et de véhicules pour transférer les cadavres vers les cimetières, car les familles des victimes ont dû transporter leurs proches décédés à l'aide de chariots. De nombreuses personnes ont rapporté qu'il y avait une forte odeur de cadavres dans les rues.

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Un agent de sécurité tirant un chariot portant le corps d'une victime, alors que deux personnes se tiennent de côté, devant un hôpital de Kirikhan, en Turquie, le 9 février 2023. (Reuters)

Ayse Yildiz, professionnelle de la recherche et du sauvetage, qui avait déjà vécu le tremblement de terre catastrophique de Marmara de magnitude 7,6, a été dépêchée hier dans la province du sud-est de Malatya pour aider aux efforts de sauvetage.

Universitaire de profession travaillant sur le droit international des réfugiés, elle a passé la nuit à chercher des survivants sous un bâtiment effondré et a dormi un court instant à même le sol car il n'y avait pas de tente assez grande pour accueillir tous les volontaires de la région.

Cependant, Yildiz, qui, après une nuit blanche s'est de nouveau engagée dans une intense opération de sauvetage, est également consciente du fait que le temps presse.

«Nous n'avons retiré que des cadavres de sous les décombres. Personne n’est encore en vie par ces températures glaciales. Il faisait moins froid dans la province de Hatay que dans celle de Malatya, mais ici, la pluie et la neige menacent la vie de ceux qui sont piégés sous les décombres, qui finissent par mourir d'hypothermie», a-t-elle précisé à Arab News.

«Nous remercions toutes les équipes de secours internationales présentes sur place qui déploient d’énormes efforts pour aider les victimes et les survivants. J'ai vu jusqu'à présent des équipes maltaises et italiennes», a indiqué Yildiz.

Dans certaines parties de Malatya, les travailleurs humanitaires ont attiré l'attention sur l'insuffisance des équipements et des tentes où les équipes de secours peuvent faire de petites pauses et dormir par roulement.

«Nous n'utilisons que la force humaine. Je suis descendue au milieu des décombres, mais je n'ai rien pu retirer car tout s'était désintégré en morceaux. J'ai laissé mon petit à Izmir, et je voulais tellement sauver la vie d'un enfant ici. Cela semble impossible. Il y aura un sérieux problème d'hygiène et de maladies ici après un certain temps», a affirmé Yildiz.

Dans la province d'Adiyaman, au sud-est, une autre zone durement touchée par le tremblement de terre, certains survivants sont morts d'hémorragie interne après avoir été secourus.

«Nazim Can Hartlap, l’un de mes étudiants, a été sauvé le premier jour des décombres de l'hôtel où il séjournait, mais il a fini par succomber à des blessures internes. Lorsqu'il est arrivé à l'université Eskisehir Anadolu, il avait des problèmes financiers, mais nous lui avons trouvé un logement. Il a travaillé très dur pour être un guide instruit et bien informé», a affirmé Meral Unver à Arab News.

Dans le même hôtel qui s’est effondré, les secouristes ont également retrouvé les corps de trois joueurs de volley-ball d’une école du nord de Chypre.

Une conférence devrait être organisée à Bruxelles par l'Union européenne (UE) pour mobiliser des fonds de la communauté internationale afin de soutenir les victimes turques et syriennes du tremblement de terre.

Au total, un nombre record de 1 485 sauveteurs et 100 chiens de recherche ont été mobilisés en Turquie dans le cadre des opérations du mécanisme de protection civile de l'UE, l'une de ses plus importantes opérations de recherche et de sauvetage. 21 États membres de l'UE, ainsi que l'Albanie, le Monténégro et la Serbie, ont envoyé des équipes de secours et des équipes médicales.

Le commissaire européen à la gestion des crises, Janez Lenarcic, est arrivé jeudi à Gaziantep. L'UE a également envoyé en Turquie des logements temporaires, des tentes et des lits.

Par ailleurs, alors que les critiques concernant la rapidité des efforts de sauvetage se sont multipliées, Twitter a été bloqué en Turquie mercredi, et de nombreux utilisateurs ont signalé avoir besoin d'une connexion via un réseau privé virtuel. Twitter a été un outil de communication puissant pendant les efforts de sauvetage, car de nombreuses personnes sous les décombres ont communiqué leur position à leurs familles et aux autorités en publiant des tweets.

L'électricité est revenue dans les rues et les avenues des régions touchées par le séisme, mais les principaux circuits souterrains sont toujours en cours de réparation.

«Le premier jour, les mauvaises conditions météorologiques nous ont empêchés de […] surveiller la région avec des drones et des avions. Désormais, nous renforçons également nos mesures de sauvetage avec une composante aérienne», a affirmé mercredi le vice-président turc, Fuat Oktay, lors d'une conférence de presse.

Plusieurs célébrités, dont le célèbre chanteur Tarkan et l'acteur Kivanc Tatlitug, ont fait don d'importantes sommes d'argent destinées aux efforts humanitaires.

L'Organisation mondiale de la santé estime que le nombre final de morts pourrait être supérieur à 20 000, ce qui en fait le nombre le plus élevé de morts en Turquie depuis le tremblement de terre de 1999.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.


Trump avertit Israël de ne pas «interférer» avec la Syrie

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
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  • Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump
  • "Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère"

WASHINGTON: Donald Trump a mis en garde Israël lundi contre toute ingérence en Syrie qui risquerait de compromettre la transition du pays arabe en "Etat prospère", après une incursion vendredi de forces israéliennes dans le sud de la Syrie.

Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump.

"Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère", a déclaré le président américain sur sa plateforme Truth Social, affirmant que les Etats-Unis étaient "très satisfaits des résultats affichés" par Damas.

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste.

Depuis la chute il y a près d'un an du président Bachar al-Assad, renversé par une coalition islamiste, Israël a mené des centaines de frappes et conduit des incursions en Syrie. L'opération de vendredi est la plus meurtrière de celles-ci et le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé un "crime de guerre".

Donald Trump avait reçu début novembre à la Maison Blanche le nouveau chef d'Etat syrien, Ahmad al-Chareh, pour une visite cordiale, au cours de laquelle l'ancien jihadiste avait annoncé que son pays rejoindrait la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI). Le président américain, qui a levé les sanctions contre Damas, pousse également pour qu'un accord de sécurité soit conclu entre Israël et la Syrie.

"Le nouveau président de la Syrie, Ahmad al-Chareh, travaille de manière assidue pour s'assurer que des bonnes choses arrivent et que la Syrie et Israël aient à l'avenir une relation longue et prospère ensemble", a déclaré lundi Donald Trump dans son post sur Truth Social.

"C'est une opportunité historique, et elle s'ajoute au SUCCÈS, déjà atteint, pour la PAIX AU MOYEN-ORIENT", a-t-il affirmé.

Invitation 

Lors de leur échange par téléphone lundi, Benjamin Netanyahu et Donald Trump ont évoqué un "élargissement" des accords de paix régionaux, selon un communiqué des services du Premier ministre israélien publié dans la foulée du post de Donald Trump.

"Trump a invité le Premier ministre Netanyahu à une rencontre à la Maison Blanche dans un avenir proche", ont-ils ajouté.

Benjamin Netanyahu a déjà effectué davantage de visites auprès de Donald Trump que n'importe quel autre dirigeant étranger depuis le retour du républicain au pouvoir.

"Les deux dirigeants ont souligné l'importance et le devoir de désarmer le Hamas et de démilitariser la bande de Gaza", précise le communiqué.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, Israël a déployé des troupes dans la zone démilitarisée sur le plateau du Golan, au-delà de la ligne de démarcation entre la partie de ce territoire syrien annexée unilatéralement par Israël en 1981 et le reste de la Syrie.

Israël attache une "importance immense" à sa présence militaire dans la zone tampon en Syrie, avait déclaré le 19 novembre son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, lors d'une visite à des soldats israéliens déployés dans cette zone censée être sous le contrôle de l'ONU.

Cette visite avait été dénoncée par Damas et par l'ONU.

Pendant l'été, des contacts de haut niveau entre responsables israéliens et syriens ont eu lieu, avec l'aide de Paris et Washington, les deux parties indiquant vouloir parvenir à un accord de sécurité.

Mais Benjamin Netanyahu exige pour cela une démilitarisation de toute la partie du territoire syrien courant du sud de Damas jusqu'à la ligne de démarcation de 1974, instituée après la guerre israélo-arabe de 1973.

 


Le pape célèbre une messe en plein air à Beyrouth, moment fort de sa visite

Plus de 120.000 personnes sont attendues mardi à la messe en plein air présidée par Léon XIV à Beyrouth, moment fort de sa visite au Liban où il a été accueilli avec ferveur et a délivré un message de paix et d'unité. (AFP)
Plus de 120.000 personnes sont attendues mardi à la messe en plein air présidée par Léon XIV à Beyrouth, moment fort de sa visite au Liban où il a été accueilli avec ferveur et a délivré un message de paix et d'unité. (AFP)
Le Liban est la seconde étape du premier déplacement international du pape américain, après une visite en Turquie marquée par le dialogue pour l'unité des chrétiens. (AFP)
Le Liban est la seconde étape du premier déplacement international du pape américain, après une visite en Turquie marquée par le dialogue pour l'unité des chrétiens. (AFP)
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  • Au dernier jour de sa visite dans le pays meurtri par les conflits et une crise multiforme, il doit également se recueillir sur le site de la terrible explosion du port
  • Le Liban est la seconde étape du premier déplacement international du pape américain, après une visite en Turquie marquée par le dialogue pour l'unité des chrétiens

BEYROUTH: Plus de 120.000 personnes sont attendues mardi à la messe en plein air présidée par Léon XIV à Beyrouth, moment fort de sa visite au Liban où il a été accueilli avec ferveur et a délivré un message de paix et d'unité.

Au dernier jour de sa visite dans le pays meurtri par les conflits et une crise multiforme, il doit également se recueillir sur le site de la terrible explosion du port, qui a dévasté la capitale en 2020, faisant plus de 220 morts.

Le Liban est la seconde étape du premier déplacement international du pape américain, après une visite en Turquie marquée par le dialogue pour l'unité des chrétiens.

Son voyage qui s'achève mardi a apporté un souffle d'espoir au pays, qui sort d'une guerre meurtrière avec Israël et craint un renouvellement des violences.

Cette visite "nous a rendu le sourire (...) après toutes les difficultés que nous avons traversées", a confié à l'AFP Yasmine Chidiac, qui attendait lundi le passage du convoi papal pour l'acclamer.

Plus de 120.000 personnes se sont inscrites pour assister à la messe sur le front de mer et seront acheminées par bus, selon les organisateurs.

Dès lundi soir, les autorités ont interdit les accès à de larges parties du centre de Beyrouth, où des barrages de contrôle doivent être installés.

"Un avenir meilleur" 

Le chef de l'église catholique va également tenir une prière silencieuse sur le site de l'explosion du port de Beyrouth, le 4 août 202, une catastrophe qui a profondément meurtri le pays.

Il doit saluer certains proches des victimes et des survivants, qui, cinq ans après la catastrophe, continuent de réclamer justice.

La déflagration, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'Histoire, avait été provoquée par un incendie dans un entrepôt où était stocké sans précaution du nitrate d'ammonium malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

L'enquête n'a toujours pas abouti, des responsables politiques ayant fait obstruction au travail du juge indépendant qui en est chargé.

Peu avant, Léon XIV visitera un hôpital tenu par des religieuses dans la capitale.

Lundi, le souverain pontife a appelé les chefs des différentes communautés religieuses libanaises, réunis à l'occasion de sa visite, à combattre l'intolérance et la violence.

Il s'est également offert un bain de foule géant auprès de 15.000 jeunes du Liban au siège du patriarcat maronite à Bkerké, au nord de Beyrouth, qu'il a appelés à construire "un avenir meilleur".

"Vous avez l'enthousiasme nécessaire pour changer le cours de l'histoire!", a lancé Léon aux jeunes qui l'ont accueilli dans une ambiance survoltée.