Les pays du monde entier et de la région réagissent à l'accord entre Téhéran et Riyad conclu sous l'égide de Pékin

Les deux pays rouvriraient leurs ambassades et missions dans un délai n'excédant pas deux mois. (internet)
Les deux pays rouvriraient leurs ambassades et missions dans un délai n'excédant pas deux mois. (internet)
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Publié le Samedi 11 mars 2023

Les pays du monde entier et de la région réagissent à l'accord entre Téhéran et Riyad conclu sous l'égide de Pékin

  • Les deux États ont décidé de rouvrir leurs ambassades dans un délai de deux mois, après des années de tensions, dans le cadre d’un accord conclu sous l’égide de la Chine
  • L’Arabie saoudite et l’Iran ont remercié l’Irak et Oman pour avoir accueilli plusieurs rounds de négociations en 2021 et 2022

RIYAD: Les États-Unis ont déclaré avoir appris que l’Iran et l’Arabie saoudite avaient repris leurs relations diplomatiques vendredi, mais ont demandé plus de détails aux Saoudiens, selon un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont convenu de rétablir leurs relations diplomatiques et de rouvrir leurs ambassades dans un délai de deux mois, après des années de tensions entre les deux pays, dans le cadre d’un accord conclu sous l’égide de la Chine.

«D'une manière générale, nous saluons tous les efforts visant à mettre fin à la guerre au Yémen et à désamorcer les tensions dans la région du Moyen-Orient», a déclaré John Kirby. «La désescalade, la diplomatie et la dissuasion sont des piliers essentiels de la politique que le président Biden a exposée lors de sa visite dans la région l'année dernière», a-t-il ajouté.

Kirby a également indiqué que, même si les États-Unis se félicitaient de l'accord, Washington resterait «sceptique» quant à la capacité de l'Iran à «respecter ses obligations».

Les Émirats arabes unis ont déclaré vendredi qu'ils saluaient l'accord et qu'ils «appréciaient» le rôle de la Chine dans les négociations.

«Nous croyons en l'importance d'une communication et d'un dialogue positifs entre les pays de la région afin de consolider le concept de bon voisinage», a signalé Anwar Gargash, haut responsable et conseiller du président des Émirats arabes unis.

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed ben Abderrahmane ben Jassim al-Thani, a salué cette annonce lors d'un appel téléphonique avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a indiqué vendredi l'agence de presse du Qatar.

Il a également salué la réactivation de l'accord de coopération en matière de sécurité entre les deux pays et l'accord général de coopération dans les domaines de l'économie, du commerce, de l'investissement, de la technologie, de la science, de la culture, des sports et de la jeunesse.

Al-Thani a ainsi exprimé l'aspiration du Qatar à ce que cette étape «contribue à renforcer la sécurité et la stabilité dans la région et réponde aux aspirations des peuples des deux pays, dans l'intérêt de l'ensemble de la région».

L'Irak et Oman ont également salué l'annonce de la reprise des relations, selon les agences de presse nationales des deux pays.

Oman «a salué la déclaration trilatérale sur la reprise des relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran», selon un communiqué publié par l'agence de presse d'Oman, tandis que l'Irak a salué «l’ouverture d’une nouvelle page» entre l'Iran et l'Arabie saoudite, selon l'agence de presse irakienne.

«Ceci est bénéfique pour tout le monde et favorise la sécurité régionale et mondiale», a affirmé Badr Albusaidi, ministre omanais des Affaires étrangères. «Nous espérons qu'à plus long terme, il y aura également un potentiel d'augmentation des bénéfices économiques pour tous», a-t-il ajouté.

Les ministères des Affaires étrangères du Bahreïn, de l'Algérie, de la Turquie, du Liban et du Soudan ont tous publié des déclarations saluant l'accord.

Bahreïn a déclaré qu'il espérait que l'accord constitue un «pas positif vers la résolution des différences et la fin de tous les conflits régionaux par le dialogue et les moyens diplomatiques», selon un communiqué de l'Agence de presse Bahreïni.

Les Bahreïnis espèrent également que cela «établira des relations internationales sur la base de la compréhension et du respect, du bon voisinage et de la non-ingérence dans les affaires des autres pays».

Le ministère des Affaires étrangères du Koweït a déclaré que l'accord était essentiel pour «instaurer la confiance et développer des relations amicales entre les deux pays, servant ainsi les intérêts des pays de la région et du monde entier».

Un communiqué jordanien a déclaré qu'Amman espérait que l'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran contribue à «préserver la souveraineté des pays et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures».

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, s'est entretenu par téléphone avec son homologue, le prince Faisal, pour saluer cette décision, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, a déclaré que son pays se réjouissait de cet «réalisation» et félicitait les dirigeants de l'Arabie saoudite et de l'Iran.

«Dans un monde où nous ne sommes malheureusement plus habitués à recevoir de bonnes nouvelles, cette nouvelle est vraiment fantastique», a-t-il déclaré à New York.

«Au niveau international, mondial et régional, la décision du Royaume d'Arabie saoudite et de la République islamique d'Iran de rétablir leurs relations diplomatiques et d'ouvrir toutes leurs ambassades en l'espace de deux mois constitue une réalisation dont je ne peux sous-estimer l'importance», a ajouté Zardari.

Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Jassem Mohamed Albudaiwi, a déclaré vendredi que son organisation et lui-même espéraient que l'accord «contribue à renforcer la sécurité et la paix», tandis que le Parlement arabe a également déclaré qu'il espérait qu'il s'agit d'un «pas vers le rétablissement de la stabilité dans la région».

Ce vendredi en fin de journée, la Ligue musulmane mondiale a publié une déclaration dans laquelle elle salue cet accord.

Hussain Ibrahim Taha, secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique, a déclaré que l'accord contribuerait à «renforcer les piliers de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région» et «donnerait un nouvel élan à la coopération» entre les États membres de l'OCI, selon la SPA.

Taha a fait l'éloge de l'Irak, d'Oman, ainsi que l’éloge des dirigeants et du gouvernement chinois pour avoir accueilli et parrainé les discussions.

Stephane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies, a salué l'accord au nom d'Antonio Guterres.

«Le secrétaire général a remercié la République populaire de Chine d'avoir accueilli ces récentes discussions et d'avoir encouragé le dialogue entre les deux pays», a-t-il souligné.

«Antonio Guterres salue également les efforts déployés par d'autres pays tels que le sultanat d'Oman et la République d'Irak à cet égard. Les relations de bon voisinage entre l'Iran et l'Arabie saoudite sont essentielles pour la stabilité de la région du Golfe.»

«Le secrétaire général réitère sa volonté d'utiliser ses bons offices pour faire progresser le dialogue régional et garantir une paix et une sécurité durables dans la région du Golfe», a-t-il ajouté. 

Les représentants saoudiens et iraniens ont également exprimé leur appréciation et leur gratitude à l'Irak et à Oman pour avoir accueilli les séries de dialogue qui ont eu lieu entre les deux parties au cours des années 2021-2022, selon le communiqué de vendredi.

Les deux parties ont exprimé leur appréciation et leur gratitude aux dirigeants et au gouvernement de la République populaire de Chine pour avoir accueilli et parrainé les pourparlers, ainsi que pour les efforts déployés afin d'en assurer le succès, a soutenu le communiqué.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".