Des milliers de colons israéliens marchent en direction d’un avant-poste illégal

Des colons israéliens se rassemblent devant l’avant-poste d’Avitar, lors d’une marche de protestation allant de Tapuach Junction jusqu’à Avitar, en Cisjordanie occupée par Israël, le 10 avril 2023. (Reuters)
Des colons israéliens se rassemblent devant l’avant-poste d’Avitar, lors d’une marche de protestation allant de Tapuach Junction jusqu’à Avitar, en Cisjordanie occupée par Israël, le 10 avril 2023. (Reuters)
Le ministre israélien de la Sécurité, Itamar Ben-Gvir, se joint à la marche des colons israéliens qui manifestent de Tapuach Junction à l’avant-poste israélien d’Avitar, en Cisjordanie occupée par Israël, le 10 avril 2023. (Reuters)
Le ministre israélien de la Sécurité, Itamar Ben-Gvir, se joint à la marche des colons israéliens qui manifestent de Tapuach Junction à l’avant-poste israélien d’Avitar, en Cisjordanie occupée par Israël, le 10 avril 2023. (Reuters)
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Publié le Mardi 11 avril 2023

Des milliers de colons israéliens marchent en direction d’un avant-poste illégal

  • Les ministres israéliens d’extrême droite lancent un défi à Benjamin Netanyahou
  • Le bilan des manifestations: deux cents blessés parmi les Palestiniens

RAMALLAH: Lundi, les ministres extrémistes du gouvernement israélien ont pris la tête d’une marche rassemblant des milliers de colons. Ils se sont dirigés vers un avant-poste illégal installé en Cisjordanie occupée et qui a été abandonné deux ans auparavant.

L’avant-poste d’Avitar a été construit sur des terres palestiniennes situées sur le mont Sabih, au sud de Naplouse. Les manifestants réclament la réimplantation de cet avant-poste jugé illégal en vertu même de la loi israélienne. Il s’agit en effet d’un nouveau défi que les ministres d’extrême droite lancent contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

Brandissant des drapeaux israéliens et scandant des chants et des slogans religieux, les colons venus des différentes régions d’Israël se sont dirigés vers l’avant-poste d’Avitar. Les forces de sécurité israéliennes les escortaient; elles ont agressé les manifestants palestiniens qui se trouvaient à proximité. Le bilan: deux cent seize personnes ont inhalé du gaz lacrymogène et vingt-deux autres ont été blessées par des balles en caoutchouc. Ils ont tous été soignés par le Croissant-Rouge palestinien.

La manifestation était conduite par plus de vingt membres de la Knesset et sept ministres israéliens. Parmi ceux-ci figuraient le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui ont été les premiers à exiger la restitution des avant-postes. «Si Dieu le veut, nous parviendrons à légaliser des dizaines d’autres avant-postes», a déclaré M. Ben-Gvir lors de la marche.

Rivka Katzir, âgée de 74 ans, vit dans la colonie d’Elkan. Elle a fait cette déclaration : «Pour résoudre tous ces problèmes, je pense que nous devrions coloniser cette région. Si nous souhaitons construire une nouvelle colonie, nous devons simplement nous diriger là-bas.»

En vertu du droit international, toutes les colonies sont illégales. Toutefois, Israël distingue les colonies établies par l’État des avant-postes que des colons mettent en place sans autorisation du gouvernement.

L’un de ces groupes a construit l’avant-poste d’Avitar en 2013. Depuis lors et jusqu’en juillet 2021, date à laquelle les derniers colons ont été expulsés, il a été démoli et reconstruit à plusieurs reprises. Au fil des ans, cet avant-poste a donné lieu à de violents affrontements entre l’armée israélienne et les Palestiniens vivant à Beita, une ville voisine. Ces affrontements se sont soldés par douze morts parmi les Palestiniens.

MM. Ben-Gvir et Smotrich font partie des nombreux ministres qui mènent des actions en faveur de l’expansion des colonies. Le mois dernier, la Knesset a révisé une loi de 2005 qui ordonnait l’évacuation de quatre colonies de Cisjordanie occupée. Cette décision a donc permis aux colons de revenir s’installer dans ces colonies, ce qui a soulevé l’indignation des dirigeants palestiniens et de l’Union européenne (UE).

Une autre action a été condamnée par les dirigeants palestiniens et l’UE: Israël a voté en février un texte de loi qui a légalisé de manière rétroactive la mainmise d’Israël sur huit colonies illégales établies en Cisjordanie.

Ghassan Daghlas, responsable du dossier des colonies dans le nord de la Cisjordanie auprès de l’Autorité palestinienne, dénonce dans un entretien accordé à Arab News la marche des colons qui a pour but de légitimer le vol et le pillage des terres palestiniennes au profit des colons israéliens.

«Le gouvernement israélien d’extrême droite livre une nouvelle bataille pour construire des colonies. Si les Palestiniens et la communauté internationale ne réagissent pas vigoureusement à sa politique, il rétablira les colonies dans le nord de la Cisjordanie et il reconstruira celles qui ont été évacuées en 2005», déclare-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.