Abdelmadjid Tebboune se rend au Portugal pour renforcer les partenariats économiques

Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa et le président algérien Abdelmadjid Tebboune (Photo, AFP).
Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa et le président algérien Abdelmadjid Tebboune (Photo, AFP).
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Abdelmadjid Tebboune se rend au Portugal pour renforcer les partenariats économiques

  • Le président algérien était accompagné d'une importante délégation
  • Lisbonne compte plus de 80 entreprises en Algérie, ce qui lui permettra de profiter du refroidissement des relations entre Madrid et Alger

ALGER: Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a entamé lundi une visite d'État au Portugal de deux jours dans le but de renforcer les partenariats en péninsule ibérique où il a rencontré son homologue portugais Marcelo Rebelo de Sousa.

Le président algérien était accompagné d'une importante délégation comprenant des membres du gouvernement et des directeurs d'institutions économiques gouvernementales lors de sa visite au Portugal. Les deux parties ont pour objectif de parvenir à des accords dans les domaines de l'énergie, de la coopération économique, de la migration et des échanges commerciaux.

En outre, cette visite comprendra également l'organisation d'un forum économique, qui rassemblera les entrepreneurs des deux pays dans le but de partager leurs expériences et d'explorer les opportunités d'investissement dans divers domaines et secteurs. Cette rencontre permettra aux entreprises algériennes et portugaises d'échanger sur leur future coopération économique.

Le ministre portugais des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva, a souligné l'importance de préserver les relations bilatérales avec l'Algérie, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement énergétique, étant donné que le Portugal importe également du gaz algérien. Lisbonne compte profiter de la situation créée par le changement de position de Madrid concernant le Sahara occidental en faveur du Maroc.

Tensions avec l’Espagne 

Pour rappel, en juin 2022, Alger a unilatéralement rompu le Traité d'Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération avec l'Espagne car "l'attitude du gouvernement espagnol était contraire à la légitimité internationale imposée par sa condition de puissance administratrice et aux efforts des Nations Unies, et contribuait directement à la dégradation de la situation au Sahara occidental", selon une déclaration d'Alger après que l'Espagne ait annoncé son soutien au plan d'autonomie marocain. 

D’après des médias espagnols, ceci a réduit la coopération entre les deux pays de plus de 80 % par rapport aux années précédentes, entraînant d'importantes pertes pour les exportateurs espagnols, estimées à plusieurs millions d'euros.

Malgré l'annonce en juillet 2022, l'Association professionnelle de la Banque et des institutions financières aient indiqué que "les mesures préventives à l'encontre de l'Espagne sur le plan commercial n'étaient plus nécessaires", la relation n'est plus la même. Cependant, les experts algériens espèrent que les élections législatives et locales prévues fin mai entraîneront un changement de position de l'Espagne. En attendant, ils soulignent l'amélioration des relations avec le Portugal.

Lisbonne compte plus de 80 entreprises en Algérie, ce qui lui permettra de profiter du refroidissement des relations entre Madrid et Alger, sans prendre de positions qui pourraient compromettre ses relations avec le Maroc. 

Les Portugais cherchent à rester neutres et à ne pas se positionner en faveur d'un État ou de l'autre, réaffirmant leur soutien au processus du Sahara occidental géré par les Nations Unies. 

Situation houleuse au parlement pour Pedro Sanchez 

Par ailleurs, le Parti populaire (PP), parti d'opposition en Espagne, a déposé une motion de protestation qui sera examinée par la Commission des affaires étrangères du Sénat à la fin du mois de mai.

Le PP critique ouvertement le gouvernement de Pedro Sanchez et le tient pour responsable des pertes subies par plus de 600 entreprises espagnoles en raison de la suspension des échanges commerciaux avec l'Algérie.

Selon la presse espagnole, la motion du PP indique que ces entreprises ont enregistré des pertes de 733 millions d'euros entre juin et novembre 2022, en raison de l'arrêt des exportations vers l'Algérie. Depuis lors, ce manque à gagner a largement dépassé le milliard d'euros. Les exportations de ces entreprises vers l'Algérie ont diminué de 82 % par rapport au volume des échanges avant la crise.

Au cours de cette période de six mois, la valeur des exportations espagnoles vers l'Algérie s'est élevée à 165 millions d'euros, contre 938 millions d'euros pour la même période en 2021. En 2020, l'Algérie a exporté vers l'Espagne pour 2,4 milliards d’euros, principalement du gaz et du pétrole brut et raffiné, tandis que l'Espagne a exporté pour approximativement 2 milliards d’euros vers l'Algérie, notamment des moules industriels, des colorants, de l'huile de soja, de la céramique et des viandes rouges.

Le PP considère ces pertes comme inacceptables et appelle le gouvernement de Pedro Sanchez à entreprendre des efforts diplomatiques pour persuader le gouvernement algérien de renoncer à son boycott et de rétablir les échanges commerciaux.


Attentat à Jérusalem: deux morts, huit blessés, dont cinq grièvement

La police israélienne a déclaré que des hommes armés avaient ouvert le feu jeudi sur des personnes attendant des bus et des manèges à l'endroit où une autoroute principale entre à Jérusalem en provenance de Tel Aviv. (PA)
La police israélienne a déclaré que des hommes armés avaient ouvert le feu jeudi sur des personnes attendant des bus et des manèges à l'endroit où une autoroute principale entre à Jérusalem en provenance de Tel Aviv. (PA)
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  • «Deux terroristes venus en voiture et armés l'un d'un M-16, et l'autre d'unde pistolet» ont ouvert le feu vers 7h40 (5h40 GMT), a déclaré le directeur de la police de Jérusalem
  • Le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, a identifié l'un des deux morts comme étant «une jeune femme de 24 ans»

JERUSALEM: Deux personnes ont été tuées jeudi matin, et huit autres blessées, dont cinq grièvement, dans une attaque à l'arme à feu contre un arrêt de bus dans l'ouest de Jérusalem, selon un nouveau bilan de la police israélienne.

Cette attaque survient alors que la trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a été reconduite in extremis jeudi matin pour un septième jour.

"Deux terroristes venus en voiture et armés l'un d'un M-16 et l'autre d'un pistolet" ont ouvert le feu vers 07h40 (05h40 GMT), a déclaré le directeur de la police de Jérusalem, Doron Torgeman à la presse sur les lieux de l'attentat.

Le Magen David Adom (Mada), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a identifié l'un des deux morts comme étant "une jeune femme de 24 ans".

Le Mada avait d'abord situé l'attaque à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, avant de préciser qu'elle avait eu lieu "à l'entrée de Jérusalem" (ouest).

"Les deux suspects impliqués dans les coups de feu ont été neutralisés sur place", a précisé la police.

Il y a deux semaines, un soldat israélien avait été tué et cinq membres des forces de sécurité israéliennes blessés dans une attaque à un barrage séparant Jérusalem de la Cisjordanie occupée, attaque revendiquée par les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas. Les trois assaillants avaient été abattus.


Un navire américain en mer Rouge a abattu un drone venu du Yémen

Le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower et d'autres navires de guerre traversent le détroit d'Ormuz pour entrer dans le golfe Persique, le dimanche 26 novembre 2023. (AP Photo)
Le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower et d'autres navires de guerre traversent le détroit d'Ormuz pour entrer dans le golfe Persique, le dimanche 26 novembre 2023. (AP Photo)
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  • Un destroyer «a abattu un KAS04, un appareil volant de construction iranienne sans pilote, lancé depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis», a déclaré le commandement de l'armée américaine pour le Moyen-Orient
  • «Les intentions de l'appareil ne sont pas connues, mais il se dirigeait vers le navire de guerre», qui escortait un pétrolier ravitailleur et un navire qui transportait du matériel militaire

WASHINGTON : Un bateau militaire américain naviguant dans le sud de la mer Rouge a abattu mercredi un drone lancé depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis, rebelles pro-iraniens, a annoncé l'armée américaine.

"A environ 11H00 heure de Sanaa" l'USS Carney, un destroyer "a abattu un KAS04, un appareil volant de construction iranienne sans pilote, lancé depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis", a déclaré le commandement de l'armée américaine pour le Moyen-Orient dans un communiqué.

"Les intentions de l'appareil ne sont pas connues, mais il se dirigeait vers le navire de guerre", qui escortait un pétrolier ravitailleur et un navire qui transportait du matériel militaire, a ajouté la même source.

La Navy n'a fait état d'aucun blessé ni dégât matériel.

La guerre au Proche-Orient, déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, suivie de semaines de bombardements israéliens destructeurs à Gaza, a attisé les tensions dans la région.

Les rebelles Houthis font partie de ce qu'ils qualifient d'"axe de la résistance" contre Israël, avec des groupes soutenus par l'Iran, comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais.

Depuis le 7 octobre, ils ont envoyé des drones et tiré de missiles en direction d'Israël et de nombreux engins ont été interceptés par les défenses israéliennes ou des bateaux de guerre américains.

La Marine américaine a abattu plusieurs drones venant du Yémen le 23 novembre, un le 15 novembre et des missiles et des drones le 19 octobre. Les Houthis ont aussi abattu un drone américain.


La trêve entre Israël et le Hamas prolongée in extremis pour un jour

Des militants du Hamas remettent des otages aux membres du Comité international de la Croix-Rouge dans un lieu inconnu de la bande de Gaza, dans cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée le 26 novembre 2023. (Reuters)
Des militants du Hamas remettent des otages aux membres du Comité international de la Croix-Rouge dans un lieu inconnu de la bande de Gaza, dans cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée le 26 novembre 2023. (Reuters)
Un Palestinien est assis dans un fauteuil devant un bâtiment détruit dans la ville de Gaza, le 29 novembre 2023, le sixième jour du cessez-le-feu temporaire entre le Hamas et Israël. (PA)
Un Palestinien est assis dans un fauteuil devant un bâtiment détruit dans la ville de Gaza, le 29 novembre 2023, le sixième jour du cessez-le-feu temporaire entre le Hamas et Israël. (PA)
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  • L'armée israélienne a annoncé sur la plateforme X que «la pause opérationnelle va continuer»
  • Antony Blinken est arrivé jeudi en Israël, où il doit rencontrer Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: La trêve entre Israël et le Hamas a été prolongée in extremis jeudi pour un septième jour, afin de permettre aux médiateurs de continuer à négocier de nouvelles libérations d'otages, ont annoncé les deux camps.

A quelques minutes de l'expiration de la trêve, prévue jeudi à 05H00 GMT, l'armée israélienne a annoncé sur la plateforme X que «la pause opérationnelle va continuer à la lumière des efforts des médiateurs pour poursuivre le processus de libération des personnes enlevées», après un sixième échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens dans la nuit.

Le bureau du Premier ministre israélien a indiqué que le gouvernement israélien avait décidé de reprendre les combats «immédiatement» si une liste des prochains otages qui seront libérés ne lui était pas fournie par le Hamas avant 05H00 GMT. «Il y a peu de temps, Israël a reçu une liste de femmes et d'enfants conformément aux termes de l'accord, et par conséquent la trêve va continuer», a-t-il ajouté.

Le Hamas a annoncé à son tour que la trêve allait continuer pour un «septième jour», ce qu'a confirmé ensuite le Qatar, principal médiateur avec le soutien des Etats-Unis et de l'Egypte.

Entrée en vigueur le 24 novembre pour quatre jours et prolongée de deux, la trêve a déjà permis la libération de 70 otages israéliens et de 210 prisonniers palestiniens. En outre, une trentaine d'étrangers, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, ont été libérés hors du cadre de cet accord. Et l'aide humanitaire a afflué davantage dans la bande de Gaza assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé jeudi en Israël, où il doit rencontrer notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour faire pression pour une prolongation de la trêve, avant de se rendre en Cisjordanie occupée.

«Dans les prochains jours, nous serons focalisés sur la manière de faire ce que l'on peut pour prolonger la pause afin que nous puissions continuer à faire sortir plus d'otages et à faire entrer plus d'aide», avait-il déclaré mercredi en marge d'une réunion de l'Otan à Bruxelles.

Ahed Tamimi parmi les prisonniers palestiniens libères

Avant l'annonce de la prolongation de la trêve, les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, et l'armée israélienne avaient annoncé qu'elles étaient prêtes à reprendre le combat.

Pendant que les négociations se poursuivaient en coulisses, le sixième échange de prisonniers palestiniens contre des otages du Hamas a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi.

Dix otages israéliens, dont cinq binationaux (un Néerlandais, trois Allemands et un Américain), ainsi que deux Russes et quatre Thaïlandais ont été remis par le Hamas à la Croix Rouge internationale, avant d'être conduits en Israël.

En échange, trente Palestiniens (16 mineurs et 14 femmes) détenus dans plusieurs prisons israéliennes ont ensuite été libérés.

Parmi les personnes libérées se trouve Ahed Tamimi, une militante de 22 ans, icône de la lutte contre l'occupation israélienne. 

Elle avait été arrêtée le 6 novembre pour une publication sur Instagram qui, selon des sources israéliennes, appelait au massacre des Israéliens et faisait référence à Hitler.

Sa mère Narimane, dont le mari a également été arrêté, a affirmé qu'Ahed n'a jamais effectué cette publication, ses comptes sur les réseaux sociaux étant systématiquement bloqués par Israël.

Heurts devant la prison

Les prisonniers libérés ont été accueillis par des célébrations en Cisjordanie. Mais des affrontements ont éclaté entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes à l'extérieur de la prison d'Ofer, près de Ramallah. Selon le Croissant Rouge palestinien, cinq personnes ont été blessées, dont une grièvement, par des tirs à balles réelles.

La guerre a commencé le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont lancé une attaque en Israël, d'une ampleur inédite. Environ 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et environ 240 enlevées selon les autorités.

En représailles, Israël a promis d' «anéantir» le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, pilonnant le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu'à la trêve le 24 novembre. D'après le gouvernement du Hamas, 14.854 personnes, dont 6.150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées dans les frappes israéliennes.

L'accord de trêve a accéléré l'entrée de l'aide humanitaire, qui arrivait auparavant au compte-gouttes. Mais «le volume d'aide qui parvient aux Palestiniens à Gaza est toujours totalement insuffisant», a dénoncé mercredi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

«Nous pensons que nous avons besoin d'un véritable cessez-le-feu humanitaire», a-t-il plaidé.

«La population de Gaza vit au milieu d'une catastrophe humanitaire monumentale, sous les yeux du monde. Nous ne devons pas détourner les yeux», a martelé le chef de l'ONU.

Déjà soumis à un blocus israélien terrestre, maritime et aérien depuis 2007, la bande de Gaza a été placée le 9 octobre en état de siège total par Israël.

Selon l'ONU, 1,7 million de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre, et plus de la moitié des logements ont été endommagés ou détruits.

Retour au nord de Gaza

Des milliers de déplacés ont profité de la trêve pour rentrer chez eux dans le nord de la bande de Gaza, la partie du territoire la plus dévastée, ignorant l'interdiction de l'armée israélienne qui y a pris le contrôle de plusieurs secteurs.

«Si j'avais su que la vie dans le sud serait ainsi, je ne serais pas partie, j'aurais souhaité mourir, cela aurait été mieux que la situation dans laquelle je vis maintenant», se plaint Waed Taha, une Palestinienne qui a quitté au bout de deux semaines de guerre son logement dans «une zone considérée comme très dangereuse» dans le nord de la bande de Gaza. 

«Après mon arrivée à Khan Younès et au camp, je suis restée toute une journée en état de choc, sans parler, après avoir vu les tentes. Nous voyons les photos et les images de la Nakba de 1948 à la télévision, mais (maintenant) je les vois pour de vrai», poursuit-elle.

La «Nakba» fait référence à l'expulsion massive des Palestiniens d'Israël lors de la première guerre israélo-arabe.

«La vie ici est très dure, féroce et les gens sont devenus diaboliques», poursuit-elle, évoquant des «querelles quotidiennes» entre déplacés et les «maladies qui se répandent».