Relations France-Italie: Catherine Colonna à Rome en vue d'un dégel

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna (à droite) rencontre le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani au siège des Nations Unies à New York le 23 février 2023 (Photo, AFP).
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna (à droite) rencontre le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani au siège des Nations Unies à New York le 23 février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 mai 2023

Relations France-Italie: Catherine Colonna à Rome en vue d'un dégel

  • La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna est attendue jeudi à Rome où elle doit s'entretenir avec son homologue italien
  • Avant son voyage, Catherine Colonna a estimé que la France n'était «certainement pas» en crise avec son voisin italien

ROME: La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna est attendue jeudi à Rome où elle doit s'entretenir avec son homologue italien pour acter le dégel entre les deux pays après les tensions sur l'immigration.

Mme Colonna doit avoir un déjeuner de travail avec Antonio Tajani, vice-Premier ministre et numéro deux de Forza Italia (droite), partenaire mineur de la coalition ultra-conservatrice de Giorgia Meloni.

Avant son voyage, Catherine Colonna, qui a été ambassadrice à Rome de 2014 à 2017, a estimé que la France n'était "certainement pas" en crise avec son voisin italien.

Les réactions ont pourtant été vives dans la péninsule après les propos le 4 mai du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, jugeant Giorgia Meloni "incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue".

Antonio Tajani avait alors annulé sa rencontre avec Catherine Colonna, prévue le jour même à Paris.

"C'est vrai il y a eu un moment de flottement et d'étonnement devant les propos qui ont été tenus", a admis cette semaine Mme Colonna sur France 2. "Nous nous sommes expliqués depuis", a-t-elle ajouté.

Aider l'Italie

L'Italie reproche de son côté à ses partenaires européens de ne pas prendre leur part dans l'accueil des migrants qui arrivent sur son territoire après avoir traversé la Méditerranée. D'autant que selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, environ la moitié des 46 000 personnes qui ont débarqué sur ses côtes depuis le début de l'année viennent de pays francophones (Côte d'Ivoire, Guinée, Tunisie, Burkina Faso).

A l'occasion du sommet du Conseil de l'Europe à Reykjavik mi-mai, Emmanuel Macron avait admis que l'UE devait faire davantage pour aider l'Italie à gérer ces flux.

"Le peuple italien en tant que pays de première arrivée subit une très forte pression migratoire et on ne peut pas laisser l'Italie seule", avait-il dit.

"La coopération entre nos deux pays est nécessaire ainsi que celle avec la Tunisie", a insisté mercredi la porte-parole du Quai d'Orsay, Anne-Claire Legendre.

M. Tajani a indiqué qu'il mettrait sur la table avec son homologue française "le thème de la collaboration contre l'immigration illégale mais aussi la stabilisation de l'Afrique". Ces actions devront être "communes et partagées", a-t-il dit, cité par l'agence Ansa.

Malgré les divergences politiques entre le chef de l'État français, qui se pose en Europe en premier rempart contre le nationalisme, et la cheffe du gouvernement italien qui défend une Europe chrétienne menacée de "submersion migratoire", les Français sont "arrivés à la conclusion que le gouvernement italien est là, qu'il restera là pendant un certain temps et qu'ils doivent se parler", analyse le politologue Franco Pavoncello, président de la John Cabot University à Rome.

"Les relations entre Paris et Rome sont trop importantes pour être gelées. Avec la sortie de la Grande-Bretagne [de l'UE] et compte tenu du poids de l'Allemagne, ces relations deviennent encore plus importantes", selon lui.

Alignement sur le dossier ukrainien

Tragique circonstance, aubaine diplomatique : les inondations meurtrières qui ont ravagé la semaine dernière l'Emilie-Romagne, riche région du nord-est considérée comme le verger de l'Italie, ont permis à la France de donner des gages de bonne volonté à sa voisine.

Après que Rome eut demandé l'aide de ses partenaires européens, Paris a annoncé l'envoi de moyens de pompage et du personnel des formations militaires de sécurité civile.

"La solidarité à l'œuvre", a tweeté mardi le président français Emmanuel Macron.

Interrogée sur une possible visite de Giorgia Meloni envisagée en juin à Paris, Mme Colonna a déclaré : "je pense que l'on cherche des dates, mais c'est encore à voir".

Emmanuel Macron et Giorgia Meloni - très atlantiste - sont parfaitement alignés sur le dossier diplomatique et militaire le plus sensible, celui de l'Ukraine, fait remarquer Franco Pavoncello.

"Ils veulent briser la glace. Ils commencent à se parler et à comprendre que, pour le meilleur ou pour le pire, ils ont des intérêts communs", note-t-il.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.