Immigration: la demande LR d'une rencontre avec Macron est «légitime», juge Bayrou

Le maire de Pau François Bayrou arrive au Palais de l'Elysée à Paris, le 11 mai 2023. (Photo, AFP)
Le maire de Pau François Bayrou arrive au Palais de l'Elysée à Paris, le 11 mai 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 11 juin 2023

Immigration: la demande LR d'une rencontre avec Macron est «légitime», juge Bayrou

  • Les Républicains ont déposé deux propositions de loi sur l'immigration, à la ligne très dure, face à un gouvernement qui espère un compromis autour de son futur projet de loi
  • Ils prévoient notamment la possibilité de déroger à la primauté des traités et du droit européen

PARIS: Le président du MoDem François Bayrou a estimé dimanche que la demande du chef de LR Eric Ciotti de rencontrer Emmanuel Macron sur le sujet de l'immigration était "légitime".

"Le président des Républicains demande à être reçu par le président de la République pour discuter, c'est légitime", a déclaré M. Bayrou à Europe 1-Les Echos-Cnews. M. Ciotti a demandé "solennellement" à Emmanuel Macron samedi cette rencontre, pour ne pas se laisser "embobiner dans un énième scénario à l'eau tiède".

Les Républicains ont déposé deux propositions de loi sur l'immigration, à la ligne très dure, face à un gouvernement qui espère un compromis autour de son futur projet de loi. Ils prévoient notamment la possibilité de déroger à la primauté des traités et du droit européen.

Mais selon M. Bayrou, "cela ne se fera pas, parce que sans ça, les autres vont sortir des traités européens à notre détriment".

Cependant, les propositions LR ne sont "pas de la démagogie", considère l'allié d'Emmanuel Macron. "Les Républicains, les socialistes essaient difficilement de trouver un chemin", selon lui.

Interrogé en outre sur la proposition de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe de remettre en cause l'accord de 1968 avec l'Algérie, M. Bayrou a répondu que "l'idée qu'on focalise sur l'Algérie tous les problèmes que nous avons est une idée à discuter".

L'accord de 1968 organise l'entrée, le séjour et l'emploi des Algériens en France, selon des règles dérogatoires au droit commun. Sur certains points, les Algériens sont favorisés par rapport aux autres étrangers (notamment en matière de regroupement familial), sur d'autres ils sont perdants (notamment pour les étudiants).

Toutefois, "il y a des responsables algériens qui pensent que ces accords ne sont pas bons", a relevé M. Bayrou. Le dirigeant centriste appelle donc à "reprendre la totalité de nos relations avec l'Algérie, avec le Maroc aussi" et "avec des pays africains".

"Ce que nous n'avons pas défini aujourd'hui, c'est le cadre" fixant en matière migratoire "qui est admis à venir et les obligations" à remplir, a-t-il souligné.


Pour Paris, Poutine a mis des conditions «pas réalistes» pour un cessez-le-feu en Ukraine 

Emmanuel Macron et le président ukrainien Volodymyr Zelensky avaient d'abord proposé une trêve d'un mois dans les airs, sur les mers et contre les infrastructures énergétiques, avant que les Etats-Unis et l'Ukraine ne formulent une offre commune de cessez-le-feu général de trente jours, qui n'a donc pas été reprise à l'issue de l'appel Trump-Poutine. (AFP)
Emmanuel Macron et le président ukrainien Volodymyr Zelensky avaient d'abord proposé une trêve d'un mois dans les airs, sur les mers et contre les infrastructures énergétiques, avant que les Etats-Unis et l'Ukraine ne formulent une offre commune de cessez-le-feu général de trente jours, qui n'a donc pas été reprise à l'issue de l'appel Trump-Poutine. (AFP)
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  • Vladimir Poutine a mis "des conditions qui ne semblent pas réalistes" à un cessez-le-feu en Ukraine, notamment l'arrêt de l'aide militaire occidentale à Kiev, a estimé mercredi la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas
  • "Vladimir Poutine a mis des conditions qui ne semblent pas réalistes, en tout cas pour les Européens et pour les Ukrainiens, notamment l'arrêt de tout soutien des Occidentaux à l'Ukraine", a-t-elle déclaré à l'issue du Conseil des ministres

PARIS: Vladimir Poutine a mis "des conditions qui ne semblent pas réalistes" à un cessez-le-feu en Ukraine, notamment l'arrêt de l'aide militaire occidentale à Kiev, a estimé mercredi la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas au lendemain de l'échange téléphonique entre Donald Trump et le président russe.

"Vladimir Poutine a mis des conditions qui ne semblent pas réalistes, en tout cas pour les Européens et pour les Ukrainiens, notamment l'arrêt de tout soutien des Occidentaux à l'Ukraine", a-t-elle déclaré à l'issue du Conseil des ministres.

"Il y a encore du chemin à faire", a-t-elle souligné après cet appel téléphonique et l'annonce d'une trêve partielle sur les frappes sur les infrastructures d'énergie.

Emmanuel Macron et le président ukrainien Volodymyr Zelensky avaient d'abord proposé une trêve d'un mois dans les airs, sur les mers et contre les infrastructures énergétiques, avant que les Etats-Unis et l'Ukraine ne formulent une offre commune de cessez-le-feu général de trente jours, qui n'a donc pas été reprise à l'issue de l'appel Trump-Poutine.

Sophie Primas a mis en doute la réalité de cette trêve partielle, soulignant que "cette nuit des infrastructures d'énergie ont été bombardées en Ukraine par les forces armées russes".

Plus généralement, "un coup de fil entre le président Trump et le président Poutine ne peut pas se conclure par un accord tant que les Ukrainiens eux-mêmes ne sont pas dans la discussion et tant que les Européens ne sont pas dans la discussion", a-t-elle insisté.

A cette fin, Emmanuel Macron "a des appels et des conversations quotidiennes à la fois avec le président Trump et avec le président Zelensky et également avec ses homologues européens", a-t-elle précisé.

Selon son entourage, le président français s'est ainsi à nouveau entretenu avec Donald Trump après l'appel américano-russe de mardi.

A l'Elysée, on évoque à ce stade une certaine "prudence", réclamant que les Ukrainiens soient associés aux discussions, tout en estimant que tout ce qui peut favoriser la paix doit être entrepris.


Macron prévient qu'il «n'y aura pas de solution militaire israélienne à Gaza»

Le président français a appelé à "retrouver le chemin d'une solution politique", apportant son soutien au plan des dirigeants arabes pour Gaza. (AFP)
Le président français a appelé à "retrouver le chemin d'une solution politique", apportant son soutien au plan des dirigeants arabes pour Gaza. (AFP)
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  • "Il faut que les hostilités cessent immédiatement et que les négociations reprennent de bonne foi sous les auspices américains", a dit le président français aux côtés du roi de Jordanie Abdallah II, reçu à l'Elysée
  • "Nous appelons de nos vœux une cessation permanente des hostilités et une libération de tous les otages" retenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la Bande de Gaza

PARIS: Emmanuel Macron a affirmé mercredi que la reprise des frappes israéliennes à Gaza constituait "un retour en arrière dramatique", et a prévenu qu'il n'y aurait "pas de solution militaire" possible dans le territoire palestinien.

"Il faut que les hostilités cessent immédiatement et que les négociations reprennent de bonne foi sous les auspices américains", a dit le président français aux côtés du roi de Jordanie Abdallah II, reçu à l'Elysée. "Nous appelons de nos vœux une cessation permanente des hostilités et une libération de tous les otages" retenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la Bande de Gaza, a-t-il ajouté.

Le souverain jordanien a aussi dénoncé "une étape extrêmement dangereuse" qui ajoute "une nouvelle dévastation à une situation humanitaire déjà désastreuse", appelant la communauté internationale à agir "immédiatement" pour "un retour au cessez-le-feu".

Il a plaidé poour une reprise de l'aide internationale, déplorant "le blocage" par Israël de la fourniture d'eau et d'électricité qui "met en danger la vie d'une population extrêmement vulnérable".

Selon Emmanuel Macron, la reprise du conflit est "dramatique pour les Palestiniens de Gaza, à nouveau plongés dans la terreur des bombardements, dramatique pour les otages et leurs familles qui vivent dans le cauchemar de l'attente et de l'incertitude d'une libération que nous souhaitons plus que tout, dramatique pour la région tout entière qui tente de se relever en plus d'une année de guerre et de bouleversements".

Emmanuel Macron a aussi estimé que le Hamas avait "été vaincu", et qu'il était "dépourvu du parrain qui l'avait poussé au crime du 7 octobre" 2023 lors de son attaque meurtrière sans précédent contre Israël, dans une allusion à l'Iran. "L'axe de la résistance est aujourd'hui une illusion", a-t-il martelé en faisant là aussi référence à Téhéran et ses alliés au Moyen-Orient, dont le Hamas et le mouvement libanais Hezbollah, considérablement affaiblis par les frappes israéliennes.

Le président français a appelé à "retrouver le chemin d'une solution politique", apportant son soutien au plan des dirigeants arabes pour Gaza, "qui propose un cadre crédible de reconstruction et des éléments pour garantir la sécurité et installer une nouvelle gouvernance qui ne peut pas être celle du Hamas".

Pour le chef de l'Etat, "les ferments d'une nouvelle architecture de sécurité" régionale "sont là", mais "il manque aujourd'hui une pièce à cet ensemble éminemment complexe": "un État palestinien".

Il a rappelé qu'il coprésiderait en juin aux Nations unies "une conférence pour les deux Etats", palestinien et israélien, avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, avec lequel il doit aussi "échanger" mercredi soir.

 


La justice française s'oppose à l'extradition vers l'Algérie d'un ancien ministre algérien

La justice française a opposé un avis défavorable mercredi aux six demandes d'extradition vers l'Algérie d'Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines de 2014 à 2017 sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, mettant définitivement fin à cette procédure. (AFP)
La justice française a opposé un avis défavorable mercredi aux six demandes d'extradition vers l'Algérie d'Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines de 2014 à 2017 sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, mettant définitivement fin à cette procédure. (AFP)
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  • L'Algérie réclamait depuis près de 18 mois l'extradition de M. Bouchouareb, désormais installé dans les Alpes-Maritimes, afin qu'il exécute cinq peines d'emprisonnement de vingt ans chacune
  • La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a donc suivi la réquisitoire du parquet, qui s'était opposé à cette demande d'extradition à l'audience du 5 mars dernier

AIX-EN-PROVENCE: La justice française a opposé un avis défavorable mercredi aux six demandes d'extradition vers l'Algérie d'Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines de 2014 à 2017 sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, mettant définitivement fin à cette procédure.

Evoquant les "conséquences d'une gravité exceptionnelle" que pourrait avoir cette extradition en raison de "l'état de santé et de l'âge" de M. Bouchouareb, 72 ans, la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a estimé que cela porterait atteinte à l'article 3 de la convention européenne des droits de l'Homme et à l'article 5 de la convention d'extradition franco-algérienne de 2019.

L'Algérie réclamait depuis près de 18 mois l'extradition de M. Bouchouareb, désormais installé dans les Alpes-Maritimes, afin qu'il exécute cinq peines d'emprisonnement de vingt ans chacune et afin de le poursuivre dans un sixième dossier d'infractions économiques et financières.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a donc suivi la réquisitoire du parquet, qui s'était opposé à cette demande d'extradition à l'audience du 5 mars dernier: "L'éloignement de M. Bouchouareb, gravement malade, ferait courir à celui-ci, si ce n'est un risque de vie, (un risque) de déclin rapide et irréversible de son état de santé", avait estimé l'avocat général, Raphaël Sanesi de Gentile.

Conseil de l'Algérie, Me Anne-Sophie Partaix avait elle estimé que les autorités judiciaires avaient, le 13 février, "donné les garanties nécessaires" à la justice française: "M. Bouchouareb a volé de l'argent aux Algériens, il a été condamné et doit répondre de ses actes", avait-elle insisté, sans succès donc.

"L'aspect politique (de cette demande d'extradition) crève les yeux, si on envoie M. Bouchouareb en Algérie, c'est pour y mourir", avait plaidé son avocat, Me Benjamin Bohbot, évoquant deux anciens Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement condamnés en 2020 à de lourdes peines de prison.

Me Bohbot a toujours présenté son client comme une victime des "purges" de l'après-Bouteflika, contraint à la démission par le mouvement populaire de contestation du Hirak, en avril 2019.