Les conséquences de la réforme judiciaire pour les citoyens arabes d'Israël

Une manifestation contre la proposition de loi interdisant le drapeau palestinien (Photo, AFP).
Une manifestation contre la proposition de loi interdisant le drapeau palestinien (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 juillet 2023

Les conséquences de la réforme judiciaire pour les citoyens arabes d'Israël

  • La Knesset israélienne a adopté lundi une série de lois controversées visant à limiter le pouvoir de la Cour suprême
  • L'introduction de ces changements en janvier avait suscité des réactions négatives en Israël, des centaines de milliers de personnes étant descendues dans la rue pour manifester

DUBAÏ: Lundi, malgré des mois de manifestations massives en faveur de la démocratie dans tout le pays, les législateurs israéliens ont voté la mise en œuvre d'un élément clé de ce que les partisans appellent depuis longtemps la «réforme judiciaire».

Bien que cette décision ait immédiatement suscité des réactions négatives de la part de divers segments de la société israélienne, les analystes politiques affirment que ces nouvelles limitations du pouvoir judiciaire pourraient servir à éliminer les très rares moyens, souvent péniblement insuffisants, par lesquels les citoyens arabes d'Israël peuvent obtenir justice dans le pays.

D'éminents politiciens de l'opposition ont également mis en garde les citoyens arabes palestiniens d'Israël contre les ramifications de ce qu'ils considèrent comme la décadence de la démocratie dans le pays. Lors d'une marche commémorant la Journée de la Terre en mars dernier, Aida Touma-Sleimane, membre de la Knesset et membre du parti Front démocratique pour la paix et l'égalité, a déclaré que les Arabes «allaient être les plus touchés par ces réformes».

Alors que la Cour suprême d'un pays est censée agir en tant que gardienne aveugle de la justice et invalider les lois discriminatoires ou violant les droits de l'homme, «cela ne signifie pas que les tribunaux israéliens ont été justes envers les Arabes», a déclaré l'auteur et commentateur palestinien Ramzi Baroud, à Arab News.

Les manifestations de la Journée de la Terre commémorent les événements du 30 mars 1976 (Photo, AFP).

«Au contraire, la plupart des lois discriminatoires, adoptées par la Knesset israélienne depuis des décennies, ont été contestées par la société civile et les organisations juridiques arabes et pro-arabes et ont fait l'objet de litiges. Pourtant, chacune de ces lois a été validée par les tribunaux israéliens, notamment la Cour suprême elle-même», a ajouté Baroud.

Il a souligné que la Cour suprême a confirmé la loi israélienne sur l'État-nation de 2018, qui déclare qu'Israël est une nation juive par la loi, «dégradant les droits des minorités arabes et autres, en particulier leur culture, leurs revendications historiques et leur langue».

Les dernières modifications, introduites en janvier par le ministre israélien de la Justice, Yariv Levin, ont une portée considérable : le gouvernement aura le contrôle total de la nomination des juges de la Cour suprême ; les tribunaux ne seront pas autorisés à entendre des arguments contre les lois fondamentales du pays, qui servent de constitution à Israël ; et les décisions de la Cour suprême qui annulent des lois peuvent être annulées par la Knesset, le Parlement israélien, après une réintroduction et un vote à la majorité pour approbation.

Bien que le processus de réforme ait été interrompu à la fin du mois de mars pour permettre un dialogue, le gouvernement et les différents partis d'opposition n'ont pas réussi à trouver un compromis. Le 24 juillet, la section du paquet de réformes qui annulait la «clause de raisonnabilité», un mécanisme qui permettait à la Cour suprême du pays d'annuler les décisions du gouvernement qu'elle jugeait non raisonnables ou contraires à l'intérêt public, a été adoptée.

Dans un pays comme Israël, où les pouvoirs législatif et exécutif sont dirigés par la même coalition gouvernementale, le pouvoir judiciaire est l'un des seuls pouvoirs capables de s'opposer à l'assujettissement complet du gouvernement par les deux premiers pouvoirs.

«Si vous avez trois branches et que deux d'entre elles sont proches l'une de l'autre, il ne reste plus que le pouvoir judiciaire pour veiller à ce que le gouvernement ne prenne pas le contrôle total et ne s'approprie pas les libertés. C'est pourquoi les Israéliens comprennent, beaucoup d'Israéliens comprennent, que ce que le gouvernement essaie de faire, c'est de s'assurer que la majeure partie du pouvoir est entre les mains du gouvernement», a révélé à Arab News, Yossi Mekelberg, professeur de relations internationales et membre associé du programme MENA à Chatham House.

Benjamin Netanyahou à la Knesset (Photo, AFP).

«Ça se dirige vers un type de gouvernement très autoritaire... si vous regardez le caractère, c'est orthodoxe, c'est le sionisme religieux, vous pouvez envisager la direction que cela prendra», a prévenu Mekelberg.

Selon Baroud, la raison de ce tollé massif contre la soi-disant refonte du système judiciaire est qu'elle pourrait affecter bien plus que les groupes minoritaires en Israël.

La «crise» actuelle en Israël a été provoquée par le fait que le gouvernement israélien manipule désormais les lois israéliennes pour assurer sa supériorité sur les autres groupes juifs israéliens, et pas seulement sur les minorités du pays. Lorsque cette pratique a été utilisée contre les Arabes pendant des générations, cela n'a pas semblé déranger la plupart des Israéliens», a-t-il souligné.

«Lorsque la plupart des Israéliens deviennent les victimes de l'utilisation abusive de la majorité politique au Parlement, ils protestent maintenant en masse», a-t-il ajouté.

EN CHIFFRES

  • Après la guerre de 1947-1949, environ 150 000 Palestiniens sont restés à l'intérieur de ce qui est devenu les frontières d'Israël.
  • Aujourd'hui, Israël compte environ 1,6 million de citoyens palestiniens.
  • La population israélienne totale, Juifs et Arabes confondus, s'élève à 9,18 millions d'habitants.

Baroud a mentionné que si la Cour suprême d'Israël confirmait souvent les lois discriminatoires, il lui arrivait parfois «d'invalider des propositions de loi de la Knesset en les qualifiant d'illégales, en particulier lorsqu'elles semblaient outrageusement racistes, par exemple».

En 2006, la Cour suprême a jugé avenu l'amendement n°7 irrecevable, qui accordait à l'État l'immunité contre les demandes d'indemnisation des Palestiniens blessés par les forces de sécurité israéliennes.

Il y a trois ans, elle a annulé la loi de réglementation des colonies de Judée et de Samarie, qui légitimerait essentiellement les colonies illégales sur les terres palestiniennes de Cisjordanie, et un an plus tard, elle a gelé un amendement selon lequel les parents de mineurs palestiniens reconnus coupables d'infractions liées à la sécurité se verraient refuser les prestations sociales de l'État.

Alors que l'avenir des Arabes en Israël était déjà loin d'être radieux, les limitations extrêmes imposées au système judiciaire israélien risquent d’éliminer le dernier moyen légal dont disposent les Arabes pour défendre leurs droits.

«Cela ne sera plus possible à l'avenir, maintenant que c'est la Knesset elle-même qui joue le rôle de contrôleur des tribunaux, et non plus l'inverse. Les défenseurs des droits des Palestiniens en Israël mettent déjà en garde contre l'aggravation d'une situation déjà mauvaise en termes de droits civils, juridiques et politiques des Arabes en Israël à la suite des changements en cours», a expliqué Baroud.

Une manifestation sur le campus de l'université de Tel Aviv (Photo, AFP).

«Cela ne signifie pas que les Palestiniens se font des illusions sur le rôle dévastateur joué par les tribunaux israéliens pour valider la démocratie sélective d'Israël. Mais ils sont conscients que les choses peuvent devenir, et deviendront, encore pires», a-t-il avisé.

Les préoccupations de Baroud sont partagées par Osama al-Charif, journaliste et commentateur politique basé à Amman, qui estime que «les perspectives sont plutôt sombres pour les Arabes israéliens à mesure que l'État devient plus ultra-nationaliste et ultrareligieux».

Il a indiqué que, juste un jour après l'annulation de la clause du caractère raisonnable, la Knesset a approuvé une extension de la loi sur les comités d'admission, permettant aux petites communautés d'Israël de pratiquer la discrimination en matière de logement.

Cette loi, adoptée en 2010 pour contourner un arrêt de la Cour suprême interdisant la discrimination fondée sur la race, la religion ou la nationalité lors de la vente de terrains, permet aux communautés de rejeter les candidats qu'elles jugent «inadaptés à la composition sociale et culturelle» de la communauté.

Initialement, la loi ne s'appliquait qu'aux communautés comptant jusqu'à 400 familles dans certaines régions. L'extension approuvée mardi permettra désormais aux commissions d'admission d'agir dans un plus grand nombre de régions, pour des communautés comptant jusqu'à 700 familles, et autorisera l'application de la loi à des communautés encore plus grandes après cinq ans.

Les forces de sécurité israéliennes dispersent un sit-in devant la Knesset à Jérusalem, à la veille de la réforme judiciaire (Photo, AFP).

«Il s'agit d'une loi discriminatoire qui vise à maintenir les citoyens arabes d'Israël dans des ghettos dépourvus de services de base et où règne l'anarchie», a déclaré Al-Charif à Arab News.

Si les Arabes ont participé au mouvement de protestation israélien, 200 politiciens, professionnels, intellectuels et artistes ayant signé une pétition contre les réformes en février, la participation arabe globale a été faible, selon un rapport de la BBC datant du mois d'avril.

Bien que de nombreux citoyens arabes d'Israël considèrent le recul démocratique du gouvernement comme un problème exclusivement juif, d'autres avertissent qu'il aura de graves conséquences pour les minorités.

«Si cette tendance se poursuit, la situation ne fera qu'empirer», a soutenu Mekelberg, de Chatham House. «Le gouvernement fera ce qu'il voudra. Si, dans certains cas, il soutient les Palestiniens, le problème disparaîtra. Dans le gouvernement actuel, certains éléments voudraient annexer toute la Cisjordanie, ou du moins certaines parties de la Cisjordanie.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vote attendu du Conseil de sécurité de l'ONU pour autoriser une force internationale à Gaza

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
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  • Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas
  • Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre.

Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023.

Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza, du désarmement "des groupes armés non étatiques", de la protection des civils, et de la formation d'une police palestinienne. La composition de cette force n'est pas évoquée.

Il donne également mandat jusqu'au 31 décembre 2027 à un "Comité de la paix", organe de "gouvernance de transition" à Gaza jusqu'à la réforme de l'Autorité palestinienne. Selon le plan en 20 points annexé à la résolution, ce comité doit être présidé par Donald Trump.

Contrairement aux premières versions du texte, le projet qui doit être soumis au vote lundi à 17H00 (22H00 GMT) évoque l'éventualité d'un Etat palestinien.

Après la réforme de l'Autorité palestinienne et l'avancée de la reconstruction de Gaza, "les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d'Etat", dit ainsi le texte.

Un avenir clairement rejeté par Israël. "Notre opposition à un Etat palestinien sur quelque territoire que ce soit n'a pas changé", a insisté dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Objections russes 

La Russie, qui a fait circuler un texte concurrent, a justifié cette initiative notamment par le fait que la résolution américaine n'allait pas assez loin sur ce point, affirmant quant à elle un "engagement indéfectible" en faveur de la solution à deux Etats.

Le texte russe, également consulté par l'AFP, n'autorise ni la création d'un Comité de la paix ni le déploiement d'une force à ce stade, demandant au secrétaire général de l'ONU de proposer des "options" en la matière.

Face à ce qu'ils ont qualifié de "tentatives de semer la discorde", les Etats-Unis ont redoublé d'efforts ces derniers jours pour pousser le Conseil à donner son feu vert.

"Tout refus de soutenir cette résolution est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a insisté vendredi l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz dans un texte publié dans le Washington Post.

Les Américains ont également mis en avant l'ampleur du soutien pour ce texte, publiant une déclaration commune avec le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie.

Plusieurs sources diplomatiques ont estimé auprès de l'AFP que, malgré les critiques affichées de la Russie, qui a un droit de veto, et les réticences d'autres Etats membres, qui s'inquiètent d'un manque de clarté dans les mandats du Comité de la paix et de l'ISF, il serait surprenant que le texte américain soit rejeté.

"Les Russes savent que, même si beaucoup de membres du Conseil vont jouer le jeu des Américains, ils partagent des inquiétudes sur le contenu du texte américain et la façon dont Washington a tenté d'accélérer" son adoption, commente Richard Gowan, de l'International Crisis Group, doutant d'un veto russe à une résolution soutenue par les pays arabes.

"Il est plus probable que la Chine et la Russie s'abstiennent, expriment leur scepticisme sur le plan, puis regardent les Etats-Unis se débattre pour le mettre en oeuvre", ajoute-t-il auprès de l'AFP.

 


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".