Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains estime que le chaos au Soudan favorise l'exploitation sexuelle

Les déplacements de populations au Soudan se poursuivent également avec plus de 4 millions de personnes déplacées en raison du conflit actuel. (AFP/photo d'archives)
Les déplacements de populations au Soudan se poursuivent également avec plus de 4 millions de personnes déplacées en raison du conflit actuel. (AFP/photo d'archives)
Short Url
Publié le Mercredi 16 août 2023

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains estime que le chaos au Soudan favorise l'exploitation sexuelle

  • Volker Turk tire la sonnette d'alarme concernant une propension aux violences sexuelles
  • L'ONU estime à plus de 4 000 le nombre de personnes tuées à ce jour, et à 4 millions le nombre de déplacés

NEW YORK: Le Haut-Commissaire des nations unies aux droits humains, Volker Turk, a exprimé de vives préoccupations quant au fait que d'autres groupes armés et des milices «opportunistes» pourraient exploiter l'instabilité, renforcée par l'impunité, qui règne actuellement au Soudan pour intensifier encore plus la violence.

Volker Turk a dénoncé une guerre «désastreuse et insensée», «née d'une course effrénée vers le pouvoir», qui a ravagé le pays, entraînant des milliers de morts, la destruction de maisons, d'écoles, d'hôpitaux et de services vitaux ainsi que des déplacements généralisés et des violences sexuelles susceptibles de constituer des crimes de guerre.

Alors que le conflit actuel entre dans son cinquième mois, Volker Turk a déclaré que son bureau avait de bonnes raisons de croire que les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) avaient commis de graves violations du droit international, pour lesquelles elles devraient rendre des comptes.

Les régions les plus touchées par les combats sont Khartoum et ses environs, El Obeid, dans le nord du Kordofan, ainsi que certaines zones de la région du Darfour, en particulier l’ouest, où des civils ont été attaqués sur la base de leur appartenance ethnique.

Bien que le nombre exact de morts reste impossible à préciser en raison des combats intenses et des difficultés rencontrées pour rassembler et identifier les corps, l'ONU estime que plus de 4 000 personnes ont été tuées à ce jour, dont des centaines de civils, 28 travailleurs humanitaires et des services de santé et 435 enfants. Le nombre exact de victimes est probablement beaucoup plus élevé.

«De nombreux civils auraient été tués dans la région de Khartoum alors qu'ils résistaient aux tentatives des RSF de piller leurs maisons ou de violer des membres féminins de leur famille», a indiqué Volker Turk. Il a ajouté que d'autres personnes ont été victimes de tirs ou des bombardements qui ont touché leurs maisons.

Les habitants d'Al-Genaïna, dans l'ouest du Darfour, ont été tués soit chez eux, soit alors qu'ils tentaient de s’enfuir en tentant de gagner le Tchad.

L'augmentation de la violence sexuelle est tout aussi alarmante. «Mon bureau a également reçu des rapports fiables sur 32 incidents de violence sexuelle à l’encontre de 73 personnes jusqu’au 2 août. Ces chiffres comprennent au moins 28 cas de viol. Des hommes en uniforme des RSF sont impliqués dans 19 incidents au minimum. Le nombre réel de cas est probablement beaucoup plus élevé», a confié Volker Turk.

Ce dernier a exhorté à plusieurs reprises les autorités soudanaises à donner à tous les combattants placés sous leur commandement des instructions claires selon lesquelles il n'y aurait aucune tolérance pour les violences sexuelles.

En plus de cette violence, les deux parties en conflit au Soudan ont emprisonné arbitrairement des centaines de personnes et les ont placées au secret. Plus de 500 militants politiques et défenseurs des droits humains, parmi lesquels 24 femmes, sont portés disparus. Ces prisonniers subissent souvent de mauvais traitements et, dans certains cas, la torture.

L’effet néfaste du conflit se manifeste également par l'effondrement économique, l'insécurité alimentaire et un système de santé qui se dégrade, a déclaré M. Turk. Plus de 20,3 millions de personnes sont confrontées à l'insécurité alimentaire et 700 000 enfants sont en risque de malnutrition. 100 des 130 hôpitaux de Khartoum ayant cessé leurs activités, le système de santé soudanais est au bord de l'écroulement.

Les déplacements humains se poursuivent également, avec plus de 4 millions de personnes, en raison du conflit actuel. Les conditions de vie sont désastreuses dans les camps de réfugiés. Les sites où se trouvent les personnes déplacées rendent ces dernières particulièrement vulnérables, notamment en ce qui concerne les femmes et les filles susceptibles d'être victimes d'abus sexuels, selon Volker Turk.

Le Haut-Commissaire des nations unies aux droits humains a déclaré: «Les parties en conflit doivent immédiatement cesser les combats, reprendre les pourparlers au niveau politique et respecter leurs obligations légales en vertu du droit international humanitaire. Elles doivent enquêter sur toutes les violations du droit international humanitaire et du droit international des droits humains qui se sont produites pendant le conflit et demander des comptes aux responsables.»

«J'exhorte également la communauté internationale à accroître la pression politique et économique sur les parties en conflit pour qu'elles cessent immédiatement les combats, mais aussi à accroître le soutien financier aux organismes humanitaires qui font face à cette crise humanitaire causée par le conflit, qui comprend les déplacements et la situation d’urgence des réfugiés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Short Url
  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Short Url
  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
Short Url
  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.