L’investissement minier saoudien de 2,6 milliards de dollars redéfinit la trajectoire mondiale vers la décarbonation

L'Arabie saoudite cherche désormais à prendre des participations minoritaires dans des actifs miniers mondiaux qui lui permettront d'accéder progressivement à des approvisionnements clés en minéraux stratégiques. (Photo, Shutterstock)
L'Arabie saoudite cherche désormais à prendre des participations minoritaires dans des actifs miniers mondiaux qui lui permettront d'accéder progressivement à des approvisionnements clés en minéraux stratégiques. (Photo, Shutterstock)
L'Arabie saoudite cherche désormais à prendre des participations minoritaires dans des actifs miniers mondiaux qui lui permettront d'accéder progressivement à des approvisionnements clés en minéraux stratégiques. (Photo, Shutterstock)
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Publié le Dimanche 20 août 2023

L’investissement minier saoudien de 2,6 milliards de dollars redéfinit la trajectoire mondiale vers la décarbonation

  • La richesse minérale du Royaume est estimée entre 1,3 et 1,5 billion de dollars en valeur
  • L'Arabie saoudite vise à attirer près de 200 milliards de dollars d'investissements dans le secteur minier d'ici 2030

RIYAD : À la fin de juillet, un accord de 2,6 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) a été conclu avec Vale SA, le plus grand producteur de minerai de fer du Brésil. Cet accord a permis à l'Arabie saoudite d'acquérir une participation de 10% dans des mines situées au Canada et en Indonésie, produisant du cuivre, du nickel et d'autres métaux industriels. Ces matériaux revêtent une importance cruciale pour soutenir la décarbonation à l'échelle mondiale.

Cet accord a ouvert la voie à un tournant historique dans le paysage des investissements dans les métaux et l'exploitation minière, érigeant le Royaume en un acteur majeur à l'échelle mondiale.

De tels accords sont conclus à un moment où les gouvernements du monde entier s'interrogent sur le contrôle des matières premières nécessaires pour réaliser les objectifs de décarbonation et maintenir l'économie mondiale face aux perturbations climatiques et aux marchés volatils.

Un autre élément à prendre en compte est la Chine, qui a longtemps dominé l'industrie minière mondiale en termes de valeur de production de minéraux. Selon Statistica, la Chine a enregistré une production de plus de 217 milliards de dollars de minéraux métalliques et de charbon. Cependant, à mesure que les facteurs géopolitiques évoluent, l'industrie minière se tourne également vers d'autres acteurs.

«Le secteur minier deviendra la troisième industrie la plus importante du Royaume»,  a affirmé Amr Khashoggi, homme d'affaires saoudien qui travaille dans la fabrication du plâtre depuis plus de 42 ans, dans une déclaration à Arab News.

«Il y a une pénurie critique de minéraux essentiels à l’échelle mondiale», souligne-t-il. «Ces minéraux sont utilisés dans la fabrication de téléphones, d'armes, de voitures électriques et bien d'autres applications.»

«L'Arabie saoudite veut désormais développer son industrie minière et en coopération avec divers pays qui coopèrent avec le Royaume.»

Vision 2030

Le développement de l'industrie minière du Royaume est l’un des fondements du programme Vision 2030 visant à stimuler la croissance économique, la diversification et la transformation sociale.

L'Arabie saoudite cherche maintenant à prendre des participations minoritaires dans des actifs miniers mondiaux, ce qui, à long terme, lui permettra d'accéder à des sources essentielles de minéraux stratégiques. 

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Amr Khashoggi. (Photo fournie)

«Le Royaume a commencé à explorer le potentiel de sa richesse minérale, actuellement estimée à une valeur de 1,3 à 1,5 billion de dollars», a déclaré Ali Alireza, directeur général de Haji Husein Alireza & Co. à Arab News. «Cela revêt une importance capitale pour réduire la forte dépendance du pays vis-à-vis du pétrole et des combustibles fossiles.»

«Le Royaume couvre près de 2 millions de km² et est l'un des 15 plus grands pays du monde par sa superficie, avec une industrie minière relativement peu développée. Le potentiel est donc énorme.»

Afin de lancer ce processus, explique Alireza, l'Arabie saoudite a adopté une loi en juin 2020 permettant  d’attirer les investisseurs étrangers dans le secteur minier du Royaume. La loi, entrée en vigueur en janvier 2021, aide le pays à explorer des ressources minérales d'une valeur d'environ 1,3 billion de dollars, selon Invest Saudi.

Tout cela fait partie d'une campagne dont le but est d’attirer près de 200 milliards de dollars d'investissements dans le secteur minier d'ici 2030.

Selon le ministère de l'Industrie et des Ressources minérales, le Royaume possède plus de 20 types de minéraux différents, dont l'or, le cuivre, le fer, le granite et le marbre.

En mars de cette année, le ministère a annoncé des échéanciers indicatifs pour les cycles d'enchères de cinq nouvelles opportunités d'exploration minière, présentées lors du Future Minerals Forum 2023 en janvier à Riyad.

Cette action souligne un changement stratégique dans la politique du Royaume en matière de découverte et d'extraction de minéraux et de métaux qui faciliteront la transition du pays vers l'énergie verte.

«Alliances internationales»

«Les émergences de nouvelles industries dans un monde en transition vers une énergie propre engendrent de nouveaux besoins et opportunités dans le secteur minier», ajoute Alireza. «À cet égard, les mines saoudiennes renferment les minéraux indispensables pour diverses applications, notamment la transition vers les batteries des voitures électriques ainsi que d'autres minéraux vitaux nécessaires à l'alimentation des turbines de production d'électricité, entre autres. L'intérêt de l'Arabie saoudite pour l'industrie minière ne se limite pas à ses frontières, mais s'étend à travers des alliances internationales, telles que celle avec Vale SA du Brésil, et à l'accord récent avec le Japon visant à développer l'exploitation des terres rares en Arabie saoudite et sur d'autres marchés.»

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Ali Alireza. (Photo fournie)

Le développement de l'industrie minière du Royaume repose sur des accords et des investissements étrangers. L'accord conclu avec Vale SA constitue la première avancée majeure de l'Arabie saoudite dans l'exploitation minière. Cet accord est orchestré au travers de Manara Minerals, une nouvelle entité résultant d'une collaboration entre le Fonds public d'investissement du Royaume et la société minière saoudienne, connue sous le nom de Ma'aden.

Khashoggi, qui a pris part au deuxième Forum Future Minerals à Riyad en janvier, et qui a ensuite été nommé au Conseil national des mines d'Arabie saoudite, a souligné que le Royaume investit dans des entreprises minières utilisant des technologies très avancées. «La technologie devient un outil primordial pour l'industrie minière, permettant la cartographie et le fonctionnement à distance des machines sans nécessiter d'opérateurs humains. De telles technologies peuvent également être mises en œuvre de manière efficace en Arabie saoudite», a-t-il affirmé.

Le Forum de cette année a accueilli certains des plus grands noms de l'industrie minière, dont le PDG de la plus grande entreprise minière du monde, Mike Henry de BHP.

Dominic Barton, président de la société multinationale anglo-australienne Rio Tinto, deuxième plus grande société de métaux et d'exploitation minière au monde, était également présent.

La présence de ces personnalités illustre le rôle essentiel du Royaume dans l'industrie minière mondiale.

Toutefois, comme l'a souligné Khashoggi : «L'industrie minière en Arabie saoudite en est encore à ses premiers stades de développement.»

Afin de progresser, le Royaume doit continuer à investir dans ses propres exploitations minières, attirer davantage d'investissements étrangers et forger des partenariats à l'échelle internationale.

Alireza partage cet avis et souligne que si l'Arabie saoudite a su développer son industrie pétrolière et gazière avec succès grâce à Saudi Aramco et à sa connaissance locale, «le développement de son secteur minier s'opère en encourageant l'investissement et la participation des leaders mondiaux de l'industrie minière, afin de rapidement bâtir sa propre base de connaissances et son expertise locale en Arabie saoudite.»

Le Royaume, conscient de cette réalité, ne peut pas croître seul, et son développement économique ainsi que son ascension dans cette industrie mondiale cruciale dépendent de la collaboration internationale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Rencontres Économiques de l’IMA: la place des femmes dans l’économie à l’ère de l’IA

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  • Quatre tables rondes, réunissant le temps d’une journée des personnalités féminines éminentes du monde arabe et de la France, ont échangé sur la manière de mettre en lumière le rôle des femmes dans la transformation numérique
  • Parmi la trentaine de participantes figuraient notamment la ministre marocaine de la Transition numérique Amal El Fallah Seghrouchni, l’ancienne ministre française de la Culture Rima Abdul Malak, aujourd’hui à la tête d’un média francophone libanais

PARIS: Organisée par l’Institut du Monde Arabe à Paris autour du thème « Femmes, business et innovation », la 16ᵉ édition des Rencontres économiques du monde arabe a décortiqué tous les aspects de l’économie au féminin.

Quatre tables rondes, réunissant le temps d’une journée des personnalités féminines éminentes du monde arabe et de la France, ont échangé sur la manière de mettre en lumière le rôle des femmes dans la transformation numérique, l’entrepreneuriat et la création, ainsi que sur les moyens de favoriser des synergies franco-arabes.

Parmi la trentaine de participantes figuraient notamment la ministre marocaine de la Transition numérique Amal El Fallah Seghrouchni, l’ancienne ministre française de la Culture Rima Abdul Malak, aujourd’hui à la tête d’un média francophone libanais, des femmes d’affaires telles que Hajar El Haddaoui, directrice générale de Digital Cooperation Organization (Maroc–Arabie saoudite), ou encore Olfa Zorgati, membre du conseil d’administration d’Ubisoft, ainsi que des ambassadrices comme Delphine O, et Shayna Al Zuhairi, directrice générale du Iraq Business Women Council.

IA et leadership

Parmi les temps forts figuraient un fireside chat sur l’intelligence artificielle et le leadership, plusieurs tables rondes réunissant cheffes d’entreprise et responsables d’institutions, ainsi qu’une keynote consacrée à la transformation des médias.

Dans le fireside chat dédié à l’IA et au leadership, Amal El Fallah Seghrouchni et Anne Bouverot (envoyée spéciale pour l’IA en France) ont croisé leurs visions, soulignant l’importance d’une gouvernance responsable et partagée de l’IA entre l’Europe et le monde arabe, conciliant innovation et protection des droits.

Elles ont également mis en avant la place centrale des femmes et de l’éducation dans la formation, pour réduire la fracture numérique et encourager l’industrialisation de solutions locales.

La programmation, détaillée par l’IMA, a alterné débats sur l’intelligence artificielle et le leadership, sessions sur les industries culturelles et créatives (ICC), et interventions consacrées au financement et à la coopération institutionnelle.

Les intervenantes issues du monde de la tech et du secteur privé (start-up, entreprises, écosystèmes) ont discuté des opportunités de co-développement entre acteurs français et arabes, ainsi que du besoin d’écosystèmes favorables (financement, cadres réglementaires, formation) pour transformer le talent féminin en entreprises viables.

La transformation des médias à l’ère des transitions

Une autre table ronde, réunissant un panel mixte de diplomates et de femmes actives dans les secteurs des financements publics, du droit et de l’IA, a insisté sur la nécessité d’aligner les réponses aux défis climatiques, énergétiques et numériques à travers des partenariats bilatéraux et multilatéraux.

Rima Abdul Malak a prononcé une courte keynote sur la transformation des médias à l’ère des transitions, montrant comment innover avec l’IA tout en préservant la déontologie et la diversité culturelle.
Elle a également souligné le rôle des femmes dirigeantes dans la recomposition du paysage médiatique.

Les tables rondes de l’après-midi ont porté sur les industries culturelles et créatives, les synergies franco-arabes pour la création artistique, les modèles de financement (fondations, philanthropie, fonds publics) et la médiation culturelle à l’ère de l’IA.

Sur le fond, deux lignes directrices ont traversé les discussions. D’abord, l’idée que l’émancipation économique des femmes constitue un levier stratégique de développement. Les intervenantes, issues des secteurs public et privé, ont insisté sur la nécessité de traduire les discours en dispositifs concrets : accès au financement, incubateurs dédiés, formations techniques et réseaux de mentorat.

Ensuite, la nécessité d’une coopération pratique à travers des partenariats, des centres d’excellence et des mécanismes de financement conjoints, plutôt que de simples déclarations d’intention.

Tout au long de la journée, les intervenantes françaises et arabes ont appelé à bâtir des cadres éthiques communs et des programmes de formation destinés à réduire la fracture numérique.
L’enjeu n’est plus seulement technique, a-t-il été rappelé, mais également politique. Il concerne la régulation, la souveraineté technologique et la capacité des pays du Sud à développer des solutions adaptées à leurs usages.

La table ronde dédiée aux industries culturelles et créatives a insisté sur l’importance des modèles hybrides — mécénat, fonds d’impact, structures de coopération publique-privée — permettant de soutenir la création sans l’enfermer dans des logiques purement marchandes.

Les intervenantes issues du monde de l’art et des fondations ont partagé leurs retours d’expérience et proposé des pistes concrètes pour professionnaliser les filières tout en préservant la diversité culturelle.

Plusieurs participantes ont également souligné l’importance d’instruments financiers adaptés : garanties publiques, fonds de capital-risque dédiés aux entrepreneures et dispositifs de venture philanthropy pour accompagner les premières étapes des projets culturels et technologiques.

Ces rencontres confirment la maturation d’un agenda franco-arabe centré sur l’économie du savoir et la création, et réaffirment que la question du genre ne peut demeurer un simple enjeu symbolique, mais doit se traduire par une véritable architecture d’accompagnement (financement, formation, incubateurs, réglementation).

Pour que les promesses tiennent, les participantes ont appelé à une feuille de route opérationnelle, assortie de calendriers, de budgets et d’indicateurs, afin de transformer l’énergie du plaidoyer en actions mesurables.


Budget: un effort d'une trentaine de milliards d'euros, selon le ministre de l'Economie

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, observe pendant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 22 janvier 2025. (AFP)
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, observe pendant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 22 janvier 2025. (AFP)
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  • "Il y a une partie qui va se faire par des hausses de prélèvements obligatoires", à hauteur de 14 milliards d'euros, a-t-il détaillé
  • "Face à ça, il y a des économies de dépenses", a-t-il ajouté, citant le montant de 25 milliards d'euros

PARIS: L'effort budgétaire prévu par le gouvernement pour 2026 est d'une trentaine de milliards d'euros, dont 14 milliards d'euros de nouveaux prélèvements obligatoires, a indiqué mercredi le ministre de l'Economie Roland Lescure, soulignant que le projet de budget était ouvert à "négociation".

"C'est les ordres de grandeur", a indiqué Roland Lescure sur RTL, répondant à la question de savoir si l'effort serait de 30 ou 31 milliards d'euros.

"Il y a une partie qui va se faire par des hausses de prélèvements obligatoires", à hauteur de 14 milliards d'euros, a-t-il détaillé.

"Face à ça, il y a des économies de dépenses", a-t-il ajouté, citant le montant de 25 milliards d'euros. Ce chiffre est à comprendre hors hausse de la charge de la dette, qui devrait augmenter l'an prochain d'environ 8 milliards d'euros à plus de 60 milliards d'euros, deuxième poste budgétaire après l'éducation nationale.

Dans un avis publié mardi qui reprenait des chiffres du gouvernement, le HCFP avait indiqué que le projet de budget (PLF) prévoyait autour de 14 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires et environ 17 milliards d'économies de dépenses.

L'objectif présenté dans le PLF est de ramener le déficit public de 5,4% du produit intérieur brut (PIB) cette année à 4,7% en 2026.

"Bien sûr que c'est l'objectif, parce que c'est une marche (...) qui permettra de poursuivre l’escalier jusqu’à la stabilisation de la dette publique en France", a déclaré Roland Lescure sur RTL.

"Je serai le garant du cadre du budget. Cela veut dire (qu') on doit respecter nos engagements européens", à savoir le retour du déficit public sous 3% du PIB en 2029, un niveau permettant de stabiliser la dette, a-t-il ajouté.

Le ministre a toutefois rappelé que le projet de budget était "une copie de départ" ouverte à "négociation" au Parlement.

"C'est la négociation qui permettra d'avoir le chiffre final" du déficit, a indiqué Roland Lescure. "Mais le compromis, ce n'est pas la compromission", a-t-il poursuivi, mettant en garde contre les tentations de "matraquage fiscal (qui) ne marche pas".

 


General Motors: charge de 1,6 milliard de dollars au 3T liée aux véhicules électriques

L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge. (AFP)
L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge. (AFP)
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  • L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge
  • Dernier épisode en date: la suppression fin septembre d'un crédit d'impôt de 7.500 dollars pour l'achat d'un véhicule électrique. Dans les semaines qui ont précédé, cela a dopé les ventes des constructeurs

NEW YORK: Le constructeur automobile américain General Motors a annoncé mardi l'inscription d'une charge de 1,6 milliard de dollars dans ses comptes du troisième trimestre, qu'il doit présenter le 21 octobre, du fait d'un "réalignement" stratégique dans les véhicules électriques.

Il précise avoir pris cette décision "à la suite de récents changements de politiques de la part du gouvernement américain", et prévient que des charges supplémentaires pourraient être nécessaires dans les prochains mois.

L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge.

Dernier épisode en date: la suppression fin septembre d'un crédit d'impôt de 7.500 dollars pour l'achat d'un véhicule électrique. Dans les semaines qui ont précédé, cela a dopé les ventes des constructeurs mais les experts s'attendent à un creux dans les prochains mois.

Une situation qui s'inscrit dans le sillage d'une prise de conscience dès 2024 que les consommateurs américains n'étaient pas aussi friands de ce type de motorisation que ce qui avait été anticipé.

Les constructeurs avaient par conséquent déjà réduit la voilure, repoussé voire abandonné des projets d'expansion ou de construction d'usines.

GM "a procédé à des investissement importants et à des engagements contractuels dans le développement des véhicules électriques pour aider la gamme du groupe à se conformer aux régulations qui devaient être de plus en plus drastiques en terme d'émissions (de gaz à effet de serre) et de consommation de carburant", explique le groupe mardi.

Mais, du fait du rétropédalage politique, "nous nous attendons à ce que le taux d'adoption des véhicules électriques ralentisse", a-t-il poursuivi, précisant avoir dès lors "réévalué" ses capacités et ses infrastructures de production.

Résultat: le 7 octobre, le comité d'audit de son conseil d'administration a approuvé une charge de 1,6 milliard concernant GM North America (GMNA) au troisième trimestre en fonction de ce "réalignement stratégique".

Elle est constituée d'une charge notamment pour dépréciation de 1,2 milliard et de 400 millions au titre de frais d'annulation et d'accords commerciaux.

General Motors prévient également que son processus d'évaluation se poursuit, en particulier concernant sa production de batteries, et qu'il est "raisonnablement possible" que des charges additionnelles soient nécessaires à l'avenir.

Dans les échanges électroniques avant l'ouverture de la Bourse de New York, l'action GM reculait de 2,28%.