«La Grèce veut devenir un pont entre le Moyen-Orient et l'Europe», déclare Giorgos Gerapetritis, à Arab News

Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, est favorable à la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et soutient les appels en faveur d'un siège permanent pour le monde arabe. (Photo fournie)
Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, est favorable à la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et soutient les appels en faveur d'un siège permanent pour le monde arabe. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 07 octobre 2023

«La Grèce veut devenir un pont entre le Moyen-Orient et l'Europe», déclare Giorgos Gerapetritis, à Arab News

  • Le ministre grec des Affaires étrangères déclare que son pays cherche à coopérer avec l'Arabie saoudite et les autres pays du Golfe, qui sont «à l'avant-garde des projets verts et des initiatives en matière d'énergies renouvelables»
  • Gerapetritis explique les motivations de la candidature de la Grèce à un siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies

NEW YORK: La Grèce renforce sa coopération avec les États arabes du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, qui sont «à l'avant-garde des projets verts et des initiatives en matière d'énergies renouvelables», a déclaré Giorgos Gerapetritis, le ministre grec des Affaires étrangères, à Arab News.

Il a également révélé qu'Athènes avait l'ambition de transformer la Grèce en un «pont» entre le Moyen-Orient et l'Europe, en vue de devenir un point de rencontre transrégional pour l'énergie, les communications et la logistique, à la croisée de deux continents.

«Nos efforts pour devenir une plaque tournante de l'énergie, reliant l'ensemble de la région aux marchés européens et promouvant la diversification et l'autonomie énergétiques, sont en cours», a indiqué Gerapetritis.

La Grèce explore également «les perspectives de coopération avec le monde arabe, surtout les États du Golfe et l'Arabie saoudite, qui ont ouvert la voie à des projets verts et à des initiatives en matière d'énergies renouvelables».

La Grèce aspire à devenir le «pont» entre le Moyen-Orient et l'Europe en matière d'interconnexion énergétique, a-t-il souligné.

Au cours de cette interview, qui a porté sur les motivations de la Grèce à briguer un siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2025-2026, Gerapetritis a signalé que la candidature de son pays reflétait un engagement à relever les défis communs au monde entier.

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Les appels à la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU se concentrent sur l'ouverture d'un plus grand nombre de pays ou de groupements en tant que membres permanents. (Photo, AFP)

Il s'agit notamment du règlement pacifique des conflits, de la promotion du droit international et de la bonne gouvernance, et de la réponse collective au changement climatique, depuis la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le passage aux énergies renouvelables jusqu'à un mode de vie plus durable.

Reconnaissant l'urgence de relever le défi climatique, en particulier dans la région méditerranéenne, qui a récemment connu des incendies de forêt et des conditions météorologiques extrêmes dévastatrices, Gerapetritis a réitéré l'engagement de son pays en faveur de la transition écologique.

«Le changement climatique affecte énormément la Grèce et l'ensemble de la région méditerranéenne», a-t-il alerté. «Cet été, nous avons été frappés par les effets de la crise climatique, d'abord par des incendies de forêt, puis par des inondations. Cela nous oblige à agir au niveau national et mondial.»

La Grèce vise à atteindre son objectif national de se procurer 80% de son électricité à partir d'énergies renouvelables d'ici 2027, tout en continuant à mettre en œuvre «activement» l'Accord de Paris et l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, a déclaré Gerapetritis.

La semaine dernière, lors de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, a annoncé deux initiatives en matière de climat. La première est une initiative régionale visant à donner la priorité aux efforts d'adaptation à court terme dans les pays de l'UE Med 9.

La seconde est une initiative internationale visant à créer une «alliance mondiale pour l'adaptation au climat», dans le but de partager des connaissances sur les technologies innovantes permettant de prévoir les phénomènes météorologiques extrêmes, avec l'intention de l'inclure dans la prochaine conférence des Nations unies sur le changement climatique, la COP28, qui se tiendra à Dubaï.

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Un avion de lutte contre les incendies largue de l'eau sur un feu de forêt près du village de Vati dans la partie sud de l'île grecque de Rhodes, le 25 juillet 2023. (Photo, AFP)

Un autre élément majeur de la réponse au changement climatique est la coopération énergétique, notamment en ce qui concerne les sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie éolienne et solaire ou les carburants plus propres tels que l'hydrogène vert − un domaine dans lequel l'Arabie saoudite a réalisé des avancées significatives.

Gerapetritis a déclaré que l'accord conclu la semaine dernière entre la Grèce et l'Arabie saoudite en vue de la création d'une société commune chargée d'étudier la possibilité de relier les réseaux électriques des deux pays constituait la première étape d'un plan visant à fournir à l'Europe une énergie propre moins coûteuse.

La coentreprise, baptisée Saudi Greek Interconnection, est chargée «d'examiner la viabilité commerciale de l'interconnexion électrique», a indiqué Gerapetritis. «Il s'agit de la première étape de notre plan commun visant à approvisionner l'Europe en énergie verte.»

L'accord a été signé à Athènes le 27 septembre par Manos Manousakis, PDG de l'IPTO (Independent Power Transmission Operator), et son homologue saoudien, Abdellah Waleed al-Saadi, de National Grid SA.

Un protocole d'accord a également été signé entre les deux pays, couvrant les domaines de l'efficacité énergétique, du pétrole, du gaz, de la pétrochimie, de l'économie circulaire et de la décarbonisation.

Lors de la signature, Alexandra Sdoukou, vice-ministre grecque de l'Environnement et de l'Énergie, et Nasser Hadi al-Qahtani, vice-ministre saoudien de l'Énergie, ont souligné que l'hydrogène, les énergies renouvelables et les infrastructures électriques étaient des domaines prioritaires pour la coopération énergétique. 

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Alexandra Sdoukou, vice-ministre grecque de l'Environnement et de l'Énergie, et Nasser Hadi al-Qahtani, vice-ministre saoudien de l'Énergie. (Photo, X : @ASdoukou)

Ils ont également mentionné l'importance de la coopération énergétique dans le développement du corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe, ou IMEC, qui a été dévoilé lors du sommet du G20 à New Delhi le mois dernier, et qui est soutenu par les États-Unis en tant que rival de l'initiative chinoise «Belt and Road».

Lors de l'assemblée générale des Nations unies à New York, Gerapetritis a souligné l'importance d'une politique étrangère à multiples facettes fondée sur le droit international et les principes inscrits dans la charte des Nations unies dans un environnement international en constante évolution.

«J'ai fait savoir à tous mes interlocuteurs que nous sommes déterminés à travailler en étroite collaboration avec nos partenaires de l'UE, nos voisins, nos alliés et nos amis afin de créer les conditions nécessaires à la prospérité et à la sécurité de nos pays, de notre région et du monde entier», a-t-il indiqué à Arab News.

Il a ajouté: «La Grèce est un pilier de stabilité dans une région où se posent certains des problèmes les plus urgents: Les conflits en Méditerranée orientale, dans la région MENA, au Sahel et dans les Balkans, la question des réfugiés, la traite des êtres humains et le terrorisme.»

«On peut affirmer sans risque que les questions mondiales deviennent de plus en plus compliquées. De nouveaux défis apparaissent: Le changement climatique, l'agressivité des relations internationales, les grands flux migratoires, les urgences de santé publique et les crises alimentaires.»

«Ces défis exigent des efforts concertés à l'échelle régionale et mondiale. Notre principal message à l'Assemblée générale des Nations unies était que les actions unilatérales ne mènent nulle part. Nous devons revenir à l'essentiel: le dialogue, la démocratie et l'État de droit.»

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Cette photo prise par un hélicoptère de sauvetage des garde-côtes grecs montre des migrants à bord d'un bateau de pêche dans les eaux de la côte du Péloponnèse, le 13 juin 2023. (Photo, AFP)

«Forger une gouvernance mondiale plus délibérative, représentative et participative, contrôler les défis mondiaux, s'appuyer sur la solidarité mondiale et prendre en compte les besoins des générations futures, tels devraient être les maîtres mots de la politique internationale d'aujourd'hui», a estimé Gerapetritis.

L'un des principes fondamentaux de la candidature de la Grèce à un siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies est l'engagement à promouvoir le règlement pacifique des conflits.

Compte tenu des nombreux conflits de ce type qui ravagent le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord et des relations étroites qu'entretient la Grèce avec plusieurs pays arabes, Gerapetritis a signalé qu'Athènes est bien placée pour faciliter les initiatives visant à promouvoir la coopération entre l'UE et le monde arabe.

Il a cité l'exemple de la «Retraite de la Syrie» organisée en avril dernier à Athènes, à laquelle a participé Geir Pedersen, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Syrie, et qui a été organisée avec l'aide du ministère grec des Affaires étrangères.

Gerapetritis a également qualifié de «légitimes» les aspirations arabes à un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies et a exprimé son soutien à la poursuite des discussions sur la réforme proposée de cet organe.

«Le Conseil de sécurité des Nations unies est le principal organe de maintien de la paix et de la sécurité internationales. L'élan de réforme est compréhensible et les aspirations arabes sont légitimes», a-t-il insisté.

«La Grèce entretient des relations solides et durables avec tous les pays arabes et travaille en étroite collaboration avec la Ligue arabe», a-t-il poursuivi.

«En outre, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, j'ai eu l'occasion de tenir une réunion productive avec le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, et je me réjouis de participer à la réunion ministérielle UE-CCG à Oman qui se tiendra le 9 et 10 octobre», a annoncé Gerapetritis.

Gerapetritis a déclaré que la candidature de la Grèce à un siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies était guidée par la devise «Dialogue – Diplomatie – Démocratie» – les 3D – en réponse à une tendance croissante au révisionnisme mondial, à la polarisation et aux actions unilatérales.

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Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, est favorable à la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et soutient les appels en faveur d'un siège permanent pour le monde arabe. (Photo fournie)

Outre le règlement pacifique des différends, Gerapetritis a déclaré que les autres priorités essentielles de la candidature grecque au Conseil de sécurité des Nations unies sont le respect du droit international et de la charte des Nations unies, ainsi que le soutien au programme relatif aux femmes, à la paix et à la sécurité, compte tenu du rôle vital des femmes dans la prévention et la résolution des conflits.

Parmi ses autres principales priorités figurent l'intégration des préoccupations liées au changement climatique dans l'ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations unies, la protection des enfants dans les conflits armés et l'intégration de la coopération en matière de sécurité maritime.

«En tant que nation maritime par tradition et premier pays armateur au monde, la Grèce attache une grande importance à la sécurité maritime et au respect du droit international de la mer», a indiqué Gerapetritis.

«Les activités illégales en mer – telles que la piraterie, les actes terroristes, le trafic d'armes, la traite des êtres humains et la pêche illicite, non réglementée et non déclarée – constituent des menaces majeures pour la sécurité maritime», a-t-il affirmé. 

La Grèce continuera à promouvoir la mise en œuvre de la convention des Nations unies sur le droit de la mer, qui constitue le seul cadre juridique et institutionnel régissant les océans et les mers du monde.

Gerapetritis a soutenu: «En 2024, nous accueillerons la 9e conférence ‘Our Ocean’ à Athènes sur toutes les questions importantes concernant les océans et les mers, notamment la santé et la sécurité des océans, le changement climatique, la perte de biodiversité, la surpêche et la pollution marine.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.