Pour Ludovic Pouille, la Vision 2030 fait de Riyad l'une des villes les plus attractives au monde

Ludovic Pouille, l'ambassadeur de France en Arabie saoudite, prononce un discours d'ouverture lors de l’événement (Photo, fournie).
Ludovic Pouille, l'ambassadeur de France en Arabie saoudite, prononce un discours d'ouverture lors de l’événement (Photo, fournie).
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Publié le Jeudi 30 novembre 2023

Pour Ludovic Pouille, la Vision 2030 fait de Riyad l'une des villes les plus attractives au monde

  • Trente entreprises françaises de design et d'architecture, membres de l'Afex, ont rencontré des responsables des mégaprojets saoudiens lors d'un symposium à Riyad
  • «Les opportunités de collaborations franco-saoudiennes sont illimitées», a déclaré Ludovic Pouille, l'ambassadeur de France en Arabie saoudite, dans son discours d'ouverture

RIYAD: Une délégation d'architectes français représentant 30 entreprises françaises s'est réunie à Riyad pour un symposium visant à explorer le potentiel de partenariats stratégiques dans le secteur, en ligne avec la Vision 2030 du Royaume.

L'événement, organisé par l’association Architectes français à l’export (Afex) et Business France, s'inscrit dans le cadre du troisième partenariat stratégique franco-saoudien sous la bannière: «façonner les villes de demain».

Les investissements saoudiens dans les mégaprojets, l'infrastructure, l'urbanisme et l'aménagement paysager alimentent son potentiel de croissance et renforcent son attractivité en termes d'investissements étrangers, de tourisme, d'hôtellerie, d'activités récréatives et sportives.

Les investissements saoudiens dans les mégaprojets, l'infrastructure, l'urbanisme et l'aménagement paysager alimentent son potentiel de croissance (Photo, fournie).
Les investissements saoudiens dans les mégaprojets, l'infrastructure, l'urbanisme et l'aménagement paysager alimentent son potentiel de croissance (Photo, fournie).

«Les portes des opportunités en Arabie saoudite sont grandes ouvertes. La concurrence est forte, mais vous avez de grands atouts en main pour contribuer au développement du Royaume. Les opportunités de collaborations franco-saoudiennes sont illimitées», a déclaré Ludovic Pouille, l'ambassadeur de France en Arabie saoudite, dans son discours d'ouverture lors de l’événement.

«La Vision 2030 positionne Riyad comme l'une des villes les plus attractives au monde. Aujourd'hui, nous soutenons fièrement la candidature de l'Arabie saoudite pour accueillir l'Expo 2030: pour les mégaprojets, personne ne les fait mieux que les entreprises saoudiennes», a-t-il ajouté.

À cette fin, le Ministère saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement (Momra) joue un rôle actif dans la création de communautés dynamiques conciliant tradition et modernité, croissance et durabilité.

«Notre objectif est de créer un espace qui encourage la vie communautaire et la "smart mobility" dans le cadre de Momra 2.0», a affirmé Ihab Hashani, vice-ministre saoudien du Momra, en suivant un ensemble de directives représentant l'histoire des villes du pays et préservant leur identité, tout en travaillant en étroite collaboration avec les municipalités pour assurer la mise en œuvre.

Ihab Hashani, vice-ministre saoudien du Momra
Ihab Hashani, vice-ministre saoudien du Momra (Photo, fournie).

Pour Reda Amalou, président de l'Afex, qui s’est aussi exprimé lors de la conférence, «la mise en œuvre et la concrétisation de la Vision 2030 sont frappantes (…). Le prince Mohammed ben Salmane a ouvert l'économie saoudienne au monde tout en préservant la tradition du pays».

Reda Amalou, président de l'Afex
Reda Amalou, président de l'Afex (Photo, Fournie).

Amalou a souligné que AlUla était un modèle réussi de coopération franco-saoudienne, et il a réaffirmé la nécessité pour l'Afex de poursuivre cet élan de partage d'expertise, ainsi que de contribuer à la scène architecturale en Arabie saoudite.

En mars 2023, un protocole d'accord a été signé entre l'Afex et la Commission de l'architecture et du design (MOC), participant activement au développement de la jeunesse dans le cadre de la Vision 2030 et offrant des opportunités de formation professionnelle pour les jeunes Saoudiens au sein de cabinets français en France.

L'architecture française résonne avec la préservation du patrimoine et au luxe, mais pas seulement. L'éducation, la santé et l'écotourisme sont quelques-uns des domaines variés mettant en avant l'expertise française et laissant place à de potentielles collaborations futures.

Diriyah, «le joyau du Royaume», est un exemple important montrant comment construire la «ville du futur», tout en préservant le patrimoine. «Inauguré en 2019, le projet Diriyah est en harmonie avec la région. Diriyah est directement liée à la ville de Riyad, au Kafd et au nouveau projet Mourabba, connectant ainsi la tradition à la modernité et au développement de la ville», a déclaré Mohammed Darwish, directeur des partenariats stratégiques et des relations internationales (DGDA).

L'Arabie saoudite élève la barre du développement durable, la plaçant au centre de la prise de décision. En reliant le Wadi Hanifa au Wadi al-Soulai, le Boulevard des Sports est le premier mégaprojet durable et respectueux de l'environnement à 360 degrés.

«Il s’agit d’un parc linéaire avec des biens immobiliers qui le traversent. Nous transformons un ancien corridor utilitaire, rétablissant le désert de sables rouges pour lequel Riyad est connu, afin atteindre la neutralité carbone d'ici à 2040», a déclaré Jayne McGivern, PDG de la Fondation du Boulevard des Sports. 

La création de quartiers verts, avec l'eau et les arbres comme principaux moteurs, est l'avenir de la ville.

Pour Donald Sharp, directeur de la conception du programme Green Riyadh, «il s'agit de créer des connexions, d'encourager les gens à utiliser les transports en commun et d'augmenter le pourcentage d'espaces verts pour améliorer la qualité de l'air».

Green Riyadh vise à augmenter la couverture verte de 1,5 % à 9,1 %, à améliorer la qualité de vie et la santé publique en créant des espaces ouverts, en réduisant la consommation d'énergie et vise à faire de Riyad l'une des 100 meilleures villes du monde en termes de qualité de vie.

Aujourd'hui, il y a urgence à repenser les villes, avec «une empreinte minimale, une hyperconnectivité, une proximité et une infrastructure invisible. (...) Permettre l'accès à davantage de personnes et offrir des services au plus grand nombre», a déclaré Tarek Qaddoumi, directeur exécutif de Neom.

Neom, un exemple de la ville du futur, «est une économie avec divers secteurs accueillant 9 à 10 millions de personnes. (...) Un projet saoudien dont nous sommes fiers. Neom met néanmoins l'accent sur l'attraction des meilleurs talents du monde entier», a-t-il précisé.

Au cours du symposium, les membres d'Afex, représentant des cabinets d'architecture français, ont rencontré des dirigeants à la pointe des mégaprojets saoudiens (l’Autorité de développement de Diriyah Gate (DGDA), la Commission royale d'AlUla, Red Sea Global, Neom, Soudah Development...).

L'événement sera suivi d'une série d'ateliers thématiques sur les villes du futur comme Riyad, nouveau pole d’architecture, et sur les manières dont le secteur privé peut répondre aux attentes de Vision 2030 et de ses mégaprojets emblématiques.

La candidature pour accueillir l'Expo 2030 en Arabie saoudite est un autre exemple majeur de grandeur architecturale, avec Riyad en compétition avec Rome et Busan. La décision finale est attendue pour le 28 novembre.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.


Trump avertit Israël de ne pas «interférer» avec la Syrie

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
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  • Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump
  • "Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère"

WASHINGTON: Donald Trump a mis en garde Israël lundi contre toute ingérence en Syrie qui risquerait de compromettre la transition du pays arabe en "Etat prospère", après une incursion vendredi de forces israéliennes dans le sud de la Syrie.

Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump.

"Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère", a déclaré le président américain sur sa plateforme Truth Social, affirmant que les Etats-Unis étaient "très satisfaits des résultats affichés" par Damas.

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste.

Depuis la chute il y a près d'un an du président Bachar al-Assad, renversé par une coalition islamiste, Israël a mené des centaines de frappes et conduit des incursions en Syrie. L'opération de vendredi est la plus meurtrière de celles-ci et le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé un "crime de guerre".

Donald Trump avait reçu début novembre à la Maison Blanche le nouveau chef d'Etat syrien, Ahmad al-Chareh, pour une visite cordiale, au cours de laquelle l'ancien jihadiste avait annoncé que son pays rejoindrait la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI). Le président américain, qui a levé les sanctions contre Damas, pousse également pour qu'un accord de sécurité soit conclu entre Israël et la Syrie.

"Le nouveau président de la Syrie, Ahmad al-Chareh, travaille de manière assidue pour s'assurer que des bonnes choses arrivent et que la Syrie et Israël aient à l'avenir une relation longue et prospère ensemble", a déclaré lundi Donald Trump dans son post sur Truth Social.

"C'est une opportunité historique, et elle s'ajoute au SUCCÈS, déjà atteint, pour la PAIX AU MOYEN-ORIENT", a-t-il affirmé.

Invitation 

Lors de leur échange par téléphone lundi, Benjamin Netanyahu et Donald Trump ont évoqué un "élargissement" des accords de paix régionaux, selon un communiqué des services du Premier ministre israélien publié dans la foulée du post de Donald Trump.

"Trump a invité le Premier ministre Netanyahu à une rencontre à la Maison Blanche dans un avenir proche", ont-ils ajouté.

Benjamin Netanyahu a déjà effectué davantage de visites auprès de Donald Trump que n'importe quel autre dirigeant étranger depuis le retour du républicain au pouvoir.

"Les deux dirigeants ont souligné l'importance et le devoir de désarmer le Hamas et de démilitariser la bande de Gaza", précise le communiqué.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, Israël a déployé des troupes dans la zone démilitarisée sur le plateau du Golan, au-delà de la ligne de démarcation entre la partie de ce territoire syrien annexée unilatéralement par Israël en 1981 et le reste de la Syrie.

Israël attache une "importance immense" à sa présence militaire dans la zone tampon en Syrie, avait déclaré le 19 novembre son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, lors d'une visite à des soldats israéliens déployés dans cette zone censée être sous le contrôle de l'ONU.

Cette visite avait été dénoncée par Damas et par l'ONU.

Pendant l'été, des contacts de haut niveau entre responsables israéliens et syriens ont eu lieu, avec l'aide de Paris et Washington, les deux parties indiquant vouloir parvenir à un accord de sécurité.

Mais Benjamin Netanyahu exige pour cela une démilitarisation de toute la partie du territoire syrien courant du sud de Damas jusqu'à la ligne de démarcation de 1974, instituée après la guerre israélo-arabe de 1973.