Soudan: Des cadavres dans les rues à Omdourman, violents combats au Darfour

Des combattants montent à bord d'un véhicule circulant dans un convoi militaire accompagnant le gouverneur de l'État soudanais du Darfour lors d'une escale dans la ville orientale de Gedaref, en route vers Port-Soudan, le 30 août 2023 (Photo, AFP).
Des combattants montent à bord d'un véhicule circulant dans un convoi militaire accompagnant le gouverneur de l'État soudanais du Darfour lors d'une escale dans la ville orientale de Gedaref, en route vers Port-Soudan, le 30 août 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 10 novembre 2023

Soudan: Des cadavres dans les rues à Omdourman, violents combats au Darfour

  • «Des corps de personnes en uniforme militaire gisent dans les rues du centre-ville après les combats d'hier (mercredi)», ont déclaré des témoins à Oumdourman
  • D'autres ont rapporté qu'un obus était tombé sur l'hôpital AlNau au nord d'Omdourman, dernier établissement médical opérationnel de la région

WAD MADANI: Des corps de personnes en uniforme militaire jonchent les rues d'Omdourman, en périphérie de la capitale soudanaise, ont rapporté des témoins jeudi, l'ONU s'alarmant d'une intensification des combats dans la région du Darfour au septième mois de la guerre entre l'armée et les paramilitaires.

Les affrontements se poursuivent à Khartoum et dans sa banlieue ainsi qu'au Darfour, dans l'ouest du pays, alors qu'un nouveau round de négociations parrainé par l'Arabie saoudite et les Etats-Unis s'est achevé cette semaine sans aboutir à un accord sur un cessez-le-feu.

"Des corps de personnes en uniforme militaire gisent dans les rues du centre-ville après les combats d'hier (mercredi)", ont déclaré à l'AFP des témoins à Oumdourman, joints par téléphone depuis Wad Madani, au sud de Khartoum.

D'autres ont rapporté qu'un obus était tombé sur l'hôpital AlNau au nord d'Omdourman, dernier établissement médical opérationnel de la région, tuant une "travailleuse" de santé.

L'ONU s'est en outre inquiétée de la situation humanitaire au Darfour.

"Des centaines de milliers de civils et de déplacés sont désormais en grand danger à El-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord, face à une détérioration rapide de la situation sécuritaire (et) un manque de nourriture et d'eau", a écrit sur X (ex-Twitter) Toby Harward, coordinateur humanitaire adjoint de l'ONU pour le Darfour.

"Les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) et l'armée soudanaise se battent pour le contrôle de la ville, et cela aura un impact catastrophique sur les civils", a-t-il ajouté.

L'ambassade des Etats-Unis a exprimé de son côté sa "grande préoccupation face aux témoignages faisant état de graves violations des droits de l'homme commises par les FSR" au Darfour.

Elle fait état "notamment de meurtres dans la région d'Ardmata, dans l'Etat du Darfour-Ouest" et s'inquiète du fait que des dirigeants et membres des Massalit, minorité ethnique non arabe parmi les plus importantes du Darfour-Ouest, soient "ciblés".

L'ONU sonne l'alarme

Le Conseil de souveraineté, plus haute autorité du pays, avait annoncé lundi la mort "d'un pilier de l'administration civile au Darfour-Ouest (...), assassiné" par les FSR qui ont "attaqué des maisons dans la région d'Ardmata".

"Son fils et huit de ses petits-enfants ont également été tués", ajoute cette instance présidée par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane.

Déclenchée le 15 avril, la guerre entre l'armée et les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 9.000 morts selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme très largement sous-estimée.

Elle a aussi déplacé plus de 6 millions de personnes et détruit la plupart des infrastructures.

L'ONU a sonné l'alarme jeudi face à l'afflux croissant au Soudan du Sud de personnes fuyant les combats, qu'il s'agisse de réfugiés soudanais ou de Soudanais du Sud regagnant leur pays.

"Le nombre de personnes arrivées au Soudan du Sud a augmenté en octobre d'au moins 50% par rapport à septembre", a dit à New York Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, précisant que 366.000 hommes, femmes et enfants ont traversé la frontière vers le Soudan du Sud depuis le 15 avril.

"Alors que le conflit s'approche du sud (du Soudan), cela pourrait provoquer encore plus de déplacements", a-t-il mis en garde.


Le métro de Riyad bat le record Guinness du plus long réseau sans conducteur

Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Le métro de Riyad comprend six lignes intégrées et 85 stations, et intègre des technologies de pointe
  • Le système de transports publics de Riyad, incluant le métro et les bus, soutient le trafic, l’économie, le développement urbain et la vie sociale de la ville

LONDRES : Le Guinness World Records a officiellement certifié le métro de Riyad comme le plus long réseau de métro sans conducteur au monde, avec 176 kilomètres, mettant en lumière les avancées rapides de l’Arabie saoudite dans le domaine des transports modernes.

Le métro de Riyad constitue un élément essentiel de l’initiative de transport public dans la capitale saoudienne. Il comporte six lignes intégrées, 85 stations, et fait appel à des technologies de pointe.

Le système fonctionne selon un modèle automatisé sans conducteur, géré par des salles de contrôle avancées garantissant des niveaux élevés de précision, de sécurité et de qualité, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

L'ouvrage de référence annuel indique que le métro de Riyad a été « conçu pour améliorer la mobilité urbaine, réduire les embouteillages et promouvoir la durabilité grâce à des solutions de transport respectueuses de l'environnement ».

Le réseau de transports publics de Riyad, incluant métro et bus, soutient le trafic de la ville, son économie, son développement urbain et sa vie sociale.

Cette réalisation met en avant les efforts de la Commission royale pour la ville de Riyad visant à adopter des concepts de transport urbain innovants et durables, démontrant son engagement en faveur d’infrastructures modernes qui améliorent la qualité de vie et soutiennent la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, ajoute la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie: des soldats israéliens tuent deux Palestiniens apparement en train de se rendre

Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
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  • Deux Palestiniens ont été tués lors d’une opération israélienne à Jénine, une scène filmée sous plusieurs angles: l’Autorité palestinienne parle d’« exécution sommaire », tandis qu’Israël affirme que les forces ont agi face à une menace

Jénine, Territoires palestiniens: L'armée et la police israéliennes ont annoncé jeudi examiner les circonstances dans lesquelles deux Palestiniens ont été abattus lors d'une opération conjointe de leurs forces alors qu'ils étaient apparemment en train de se rendre à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

La scène a été filmée sous plusieurs angles, notamment par un journaliste de l'AFP, dans cette ville bastion de groupes armés palestiniens.

L'Autorité palestinienne a identifié les Palestiniens tués comme Montasser Billah Mahmoud Abdullah, 26 ans, et Youssef Ali Assassa, 37 ans, dénoncé les faits comme une "exécution sommaire" et accusé les forces israéliennes de "crime de guerre documenté et complet".

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a dit apporter son "soutien total aux gardes-frontières et aux soldats de l'armée qui ont ouvert le feu sur des terroristes recherchés sortis d'un bâtiment à Jénine".

Des vidéos ayant largement circulé sur les médias sociaux montrent deux hommes sortir d'un bâtiment cerné par des soldats israéliens, les bras en l'air. On les voit ensuite se coucher à terre devant les soldats avant d'être redirigés vers l'intérieur du bâtiment. Des coups de feu retentissent. Les deux hommes gisent au sol.

Les images tournées par le JRI de l'AFP montrent les deux hommes sortir du bâtiment puis y rentrer avant les coups de feu. Un immeuble placé entre le journaliste et la scène obstrue une partie de l'image. On voit ensuite des soldats évacuer un cadavre.

- "Les terroristes doivent mourir !" -

Une fois la nuit tombée, un photographe de l'AFP a vu des Palestiniens nettoyer les lieux. Des flaques de sang maculaient encore le sol.

Dans un communiqué commun, l'armée et la police (dont dépend l'unité des gardes-frontières) indiquent que leurs forces ont procédé dans la soirée "à l'arrestation de deux individus recherchés pour des actes terroristes, notamment des jets d'explosifs et des tirs sur les forces de sécurité".

"Après leur sortie [du bâtiment où ils étaient cernés], des tirs ont été dirigés vers les suspects", ajoute l'armée, précisant que "l'incident est en cours d'examen".

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dénoncé dans un communiqué une "exécution de sang-froid".

"Les soldats ont agi exactement comme on l'attend", a estimé de son côté M. Ben Gvir. "Les terroristes doivent mourir!" a-t-il écrit sur son compte X.

Citant une source au sein des gardes-frontières, le journal de gauche Haaretz a indiqué qu'une enquête préliminaire mentionnait d'ores et déjà qu'un des deux hommes tués avait tenté de se relever après avoir été au sol et fait un "mouvement suspect", qui a décidé les policiers et les soldats à tirer.

- "Déshumanisation" -

"L'exécution documentée aujourd'hui est le résultat d'un processus accéléré de déshumanisation des Palestiniens et de l'abandon total de leurs droits par le régime israélien", a estimé B'Tselem, organisation israélienne de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés.

"Il est du devoir de la communauté internationale de mettre fin à l'impunité d'Israël et de traduire en justice les responsables de la planification et de l'exécution de sa politique criminelle contre le peuple palestinien", ajoute l'ONG.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël.

Elles n'ont pas cessé avec la trêve fragile en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Mercredi, l'armée israélienne a annoncé le lancement d'une nouvelle opération contre les groupes armés palestinien dans le nord de la Cisjordanie.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.


Israël frappe à nouveau le sud du Liban, un an après le cessez-le-feu

L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
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  • L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes dans le sud du Liban, ciblant des infrastructures et des sites d’armes du Hezbollah, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis un an
  • Le gouvernement libanais est accusé par Israël et les États-Unis de tarder à démanteler la présence militaire du Hezbollah dans la zone frontalière, tandis que Beyrouth dément toute faute et rejette les accusations israéliennes

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir mené de nouvelles frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, au moment où elle intensifie ses attaques sur le territoire libanais malgré un cessez-le-feu avec le mouvement pro-iranien qu'elle accuse de chercher à se réarmer.

"Il y a peu, l'armée israélienne a frappé et démantelé des infrastructures terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones dans le sud du Liban", écrit l'armée dans un communiqué.

"Dans le cadre de ces frappes, l'armée a visé plusieurs sites de lancement où des armes du Hezbollah étaient stockées", ajoute le communiqué, qui précise que les frappes ont également touché des "postes militaires utilisés par des membres du Hezbollah pour mener des attaques terroristes".

L'agence de presse d'Etat libanaise ANI a annoncé une série de "raids aériens israéliens sur Al-Mahmoudiya et Al-Jarmak dans la région de Jezzine."

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, signé il y a un an jour pour jour, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz avait averti qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré M. Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

La Présidence libanaise a publié mercredi une déclaration du président Joseph Aoun qui "a rejeté les allégations israéliennes qui portent atteinte au rôle de l'armée et remettent en question son travail sur le terrain, notant que ces allégations ne reposent sur aucune preuve tangible."