Des milliers de Palestiniens pris dans les combats autour d'un hôpital de Gaza

Des gens se tiennent devant un cratère suite à un bombardement israélien à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 novembre 2023, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (AFP)
Des gens se tiennent devant un cratère suite à un bombardement israélien à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 novembre 2023, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (AFP)
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Publié le Lundi 13 novembre 2023

Des milliers de Palestiniens pris dans les combats autour d'un hôpital de Gaza

  • Près de 200 000 Palestiniens ont fui en trois jours le nord du territoire via des «corridors» ouverts quotidiennement pendant des «pauses», pour se réfugier dans le sud de la bande de Gaza
  • Le Hamas a annoncé dimanche soir que «cinq bébés prématurés» et «sept patients en soins intensifs» étaient morts en raison du manque d'électricité à l'hôpital al-Chifa

GAZA: Des milliers de Palestiniens espèrent lundi quitter le site de l'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, sans eau ni électricité depuis quelques jours et pris au piège de combats entre le Hamas et l'armée israélienne.

En parallèle, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué dimanche dans un entretien à la chaîne américaine NBC l'éventualité d'un accord pour libérer certains des quelque 240 otages enlevés par le Hamas qui contrôle la bande de Gaza, une condition selon lui à tout cessez-le-feu.

"Moins je m'exprime sur le sujet, plus j'augmente les chances que cela se matérialise", a déclaré M. Netanyahu, sans épiloguer sur les tractations pour la libération des otages, peu avant le 38e jour, lundi, de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du mouvement islamiste fatale à quelque 1.200 personnes, surtout des civils, et inédite dans l'histoire d'Israël.

Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens incessants ont tué depuis le 7 octobre 11 180 personnes, majoritairement des civils, incluant 4 609 enfants, selon le ministère de la santé du Hamas.

Les combats se concentrent au cœur de la ville de Gaza, dans le nord du territoire, notamment autour de certains hôpitaux soupçonnés par l'armée israélienne d'abriter des infrastructures stratégiques du Hamas, qui se sert de la population comme de "boucliers humains", dit-elle.

Le territoire palestinien, où plus de 1,5 des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés selon l'ONU, est soumis à un siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre, privant la population d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments.

Passage compliqué

Près de 200.000 Palestiniens ont fui en trois jours le nord du territoire via des "corridors" ouverts quotidiennement pendant des "pauses", pour se réfugier dans le sud de la bande de Gaza, a affirmé samedi soir l'armée israélienne.

Outre al-Chifa, la situation reste compliquée dans d'autres hôpitaux de Gaza selon Mohammed Zaqout, directeur des hôpitaux dans ce territoire: des patients "sont dans les rues sans soins" après les "évacuations forcées" de deux hôpitaux pédiatriques, al-Nasr et al-Rantissi. Et un autre hôpital de Gaza-ville, al-Quds, a cessé de fonctionner dimanche en raison d'un manque de carburant et d'électricité, selon le Croissant-Rouge palestinien.

"L'armée israélienne nous a ordonné de sortir de l'hôpital al-Quds ce matin", a raconté dimanche à l'AFP Islam Chamallah, après avoir fait une douzaine de kilomètres à pied avec sa fille dans les bras, son mari et leurs trois autres enfants qui avancent avec peine.

L'armée israélienne avait indiqué avoir "sécurisé" des passages pour évacuer les civils de certains établissements de santé dont le site de l'hôpital al-Chifa où s'entassent 15.000 personnes selon les chiffres du Hamas et du bureau de la coordination de l'aide humanitaire de l'ONU.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP qu'un "corridor humanitaire" pour quitter l'hôpital vers le sud était toujours "en place".

Mais "les chars (israéliens) assiègent complètement l'hôpital al-Chifa", a dit à l'AFP le vice-ministre de la Santé du Hamas, Youssef Abou Rich, soulignant que "650 patients, une quarantaine d'enfants en couveuse, tous menacés de mort" se trouvent dans cet hôpital. Le Hamas a annoncé dimanche soir que "cinq bébés prématurés" et "sept patients en soins intensifs" étaient morts en raison du manque d'électricité à l'hôpital al-Chifa.

Et ceux qui ont pu se rendre dans le sud du territoire ont vu ce dernier ciblé par les frappes israéliennes. A Bani Souheila, près de Khan Younès, un bombardement sur une dizaine de maisons a fait "10 morts, dont des femmes et des enfants", selon les services médicaux.

"Je n'ai même pas une galette de pain pour nourrir mes enfants", explique à l'AFP une femme de 42 ans, Oum Yaaqoub, arrivée à Khan Younès il y a trois jours avec son mari et ses sept enfants.

«Retenue maximale»

Dans un message sur X, le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié la situation à l'hôpital al-Chifa de "grave et dangereuse" après "trois jours sans électricité, sans eau".

"Les échanges de tirs et les bombardements incessants dans les environs aggravent des circonstances déjà difficiles", a dit Tedros Adhanom Ghebreyesus. "Le monde ne peut rester silencieux quand les hôpitaux, qui devraient être des havres de paix, sont transformés en scènes de mort, de dévastation, de désespoir. Cessez-le-feu maintenant", a-t-il ajouté.

Dans un entretien avec son homologue israélien Isaac Herzog, le président français Emmanuel Macron a dit, selon la présidence israélienne, qu'il n'"accusait pas Israël de porter atteinte intentionnellement aux civils" à Gaza, en référence à une interview à la BBC au cours de laquelle il avait plus tôt "exhorté Israël à cesser" les bombardements tuant des civils à Gaza.

Principal allié d'Israël, qui dément viser délibérément les sites civils, Washington a dit s'opposer aux combats dans les hôpitaux à Gaza, "où des personnes innocentes, des patients recevant des soins médicaux, sont pris dans des tirs croisés".

Condamnant dimanche "l'utilisation par le Hamas d'hôpitaux et de civils comme boucliers humains", l'Union européenne a appelé Israël à une "retenue maximale" pour protéger les civils et à l'heure d'une crainte d'une régionalisation du conflit.

Extension du conflit ?

La communauté internationale craint une extension du conflit à la frontière entre Israël et le Liban, où les échanges de tirs quotidiens se sont intensifiés dimanche, voire au-delà dans la région impliquant des milices pro-Iran, ennemi numéro un d'Israël et soutien clé au Hamas.

Dix personnes ont été blessées en Israël par un missile antichar tombé dans le nord du pays, ont indiqué les services de secours, alors que l'armée israélienne dit avoir répliqué en visant l'origine du tir, dans le sud du Liban, d'où opère le Hezbollah allié de l'Iran.

Et les Etats-Unis ont lancé dimanche des frappes en Syrie "sur des installations dans l'est de la Syrie utilisées par le Corps des Gardiens de la révolution islamique d'Iran et des groupes affiliés à l'Iran, en réponse aux attaques continues contre le personnel américain en Irak et en Syrie", a déclaré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.

Il s'agit de la troisième fois en moins de trois semaines que l'armée américaine prend pour cible des sites en Syrie qu'elle dit liés à l'Iran, qui soutient divers groupes armés accusés par Washington d'être à l'origine d'une recrudescence d'attaques contre ses forces au Proche-Orient.


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.

 

 


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com