Gaza: L’insécurité alimentaire des Palestiniens aggravée par la guerre

Le Pam a déclaré avoir aidé plus de 700 000 personnes à Gaza depuis le 7 octobre grâce à ce type d'assistance alimentaire (Photo, Getty Images/AFP).
Le Pam a déclaré avoir aidé plus de 700 000 personnes à Gaza depuis le 7 octobre grâce à ce type d'assistance alimentaire (Photo, Getty Images/AFP).
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Publié le Jeudi 16 novembre 2023

Gaza: L’insécurité alimentaire des Palestiniens aggravée par la guerre

  • Les Palestiniens souffrent de malnutrition, de déshydratation et d'infections gastriques en raison des pénuries de nourriture et d'eau potable
  • Les conditions strictes imposées par Israël à l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza déchirée par la guerre entravent la distribution des denrées alimentaires

DUBAI: Faire la queue pendant des heures pour obtenir ne serait-ce qu'une modeste quantité de pain est désormais une expérience courante à Gaza, où la diminution rapide des réserves alimentaires et la pénurie d'eau potable viennent s'ajouter aux difficultés déjà rencontrées par la population palestinienne qui vit sous le siège israélien.

Depuis l'attaque du 7 octobre du Hamas contre le sud d'Israël et les représailles israéliennes qui en ont découlé, la crise humanitaire à Gaza a atteint une ampleur sans précédent: les hôpitaux sont débordés, les bâtiments résidentiels sont bombardés et les produits de première nécessité s'épuisent.

«La situation sur le terrain est alarmante», a déclaré à Arab News, Alia Zaki, porte-parole du bureau palestinien du Programme alimentaire mondial des Nations unies (Pam) à Jérusalem.

«Les systèmes alimentaires existants s'effondrent. La dernière boulangerie avec laquelle le Pam a travaillé a fermé ses portes parce qu'elle n'a plus de carburant ou de gaz» a-t-elle alerté.

Le pain, aliment de base du régime alimentaire palestinien, est devenu de plus en plus rare depuis le début du conflit à cause d'un manque d'ingrédients clés, notamment d'eau propre et de farine de blé.

Un garçon rentre chez lui avec des sacs de nourriture à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 octobre 2023 (Photo, AFP).

«Certaines boulangeries ont également été touchées par des frappes aériennes», a signalé Zaki. «Les gens risquent leur vie et font la queue pendant des heures afin d’obtenir du pain pour leur famille, mais ils reviennent souvent les mains vides.»

Depuis le début de la guerre, le Pam suit de près la disponibilité des denrées alimentaires dans les magasins. La majorité des entreprises avec lesquelles il collabore signalent des pénuries de produits essentiels. Les produits alimentaires non essentiels, qui ne répondent pas aux besoins nutritionnels, et ceux qui ne peuvent être consommés sans cuisson, s'amenuisent également rapidement.

«Les rayons sont presque vides. La faim se répand à Gaza et les cas de déshydratation et de malnutrition augmentent rapidement», a prévenu Zaki.

Les responsables de la plus grande usine de farine et de blé de Gaza, Al-Salam Mills, ont déclaré mardi à CNN que l’usine ne fonctionnait qu'à 25% de sa capacité en raison de la pénurie d'électricité et de carburant. C'est la seule des cinq usines encore en activité dans le sud de la bande de Gaza. Avant la guerre, elle pouvait produire 480 tonnes de blé par jour ou 300 tonnes de farine. Aujourd'hui, sa production est limitée à 75 tonnes par jour.

Au début du conflit, le Pam et d'autres organismes d'aide ont commencé à fournir une aide d'urgence sous forme de rations prêtes à consommer et de bons digitaux qui peuvent être utilisés pour acheter de la nourriture dans des magasins désignés à l'aide d'une machine de point de vente standard.

La campagne militaire menée par Israël pour détruire le Hamas a entraîné la mort de milliers de civils (Photo, AFP).

«Nous travaillions avec les boulangeries locales pour livrer du pain frais aux personnes déplacées vers les abris désignés par les Nations unies, et nous avons distribué des barres de dattes nutritionnellement condensées et des conserves qui sont arrivées de l'autre côté de la frontière de Rafah», a indiqué Zaki.

Le Pam a déclaré avoir aidé plus de 700 000 personnes à Gaza depuis le 7 octobre grâce à ce type d'assistance alimentaire.

Pour tenter d'enrayer l'aggravation de la crise de la faim, les organisations humanitaires ont demandé un financement important afin de pouvoir acheminer des fournitures d'urgence aux communautés de Gaza, dont beaucoup étaient déjà en situation d'insécurité alimentaire avant le début du conflit actuel, après dix-sept ans d'embargo israélien sur le territoire.

Environ 112 millions de dollars (1 dollar américain = 0,92 euro) sont nécessaires pour aider 1,1 million de personnes – soit la moitié de la population «menacée de malnutrition» – au cours des quatre-vingt-dix prochains jours, a déclaré Kyung-nan Park, directrice des urgences pour le Pam.

«Avant le 7 octobre, environ 33% de la population était en situation d'insécurité alimentaire», a-t-elle expliqué à Arab News. «Nous pouvons dire avec certitude que 100% de la population est en situation d'insécurité alimentaire à l'heure actuelle.»

EN CHIFFRES

- 2,2 millions de personnes à Gaza, soit la quasi-totalité de la population, ont désormais besoin d'une aide alimentaire.

- 100 camions de denrées alimentaires doivent entrer à Gaza chaque jour pour répondre aux besoins les plus importants.

- 112 millions de dollars = Fonds nécessaires au Programme alimentaire mondial pour répondre aux besoins des trois prochains mois.

Source : ONU – PAM

Bien que de nombreux pays du monde arabe et d'ailleurs aient fourni des millions de dollars d'aide humanitaire, notamment des denrées alimentaires et des médicaments, le blocus israélien et les restrictions imposées à l'entrée de Gaza et à l'acheminement de l'aide ont considérablement entravé l'accès de la population aux denrées alimentaires essentielles.

Avant la levée partielle du blocus total de Gaza le 21 octobre, Israël a été accusé par l'agence d'aide internationale Oxfam et d'autres organisations d'utiliser la famine contre la population civile comme tactique de guerre, ce qu'Israël nie.

Le 9 novembre, le colonel Moshe Tetro, responsable de la coordination et de la liaison au sein du Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires, l'organe du ministère israélien de la Défense qui gère les affaires civiles à Gaza, a nié l'existence d'une crise humanitaire dans le territoire assiégé.

«Nous savons que la situation civile dans la bande de Gaza n'est pas facile», a-t-il déclaré lors d'un point de presse au poste frontière de Nitzana entre Israël et l'Égypte. «Mais je peux affirmer qu'il n'y a pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza.»

Des Palestiniens font la queue pour recevoir une portion de nourriture dans une cuisine de charité improvisée à Rafah (Photo, Getty Images/AFP).

Tetro a ajouté que l'armée israélienne avait contribué à faciliter l'acheminement «d'eau, de nourriture, de fournitures médicales et d'aide humanitaire pour les abris», mais a averti que «si nous constatons que le Hamas utilise l'aide humanitaire qui arrive à Gaza, nous y mettrons un terme».

Bien que des cargaisons d'aide aient été autorisées à entrer dans la bande de Gaza par le point de passage de Rafah, à la frontière avec l'Égypte, le nombre moyen de camions entrant chaque jour dans l'enclave assiégée est tombé à moins de 19% des niveaux d'avant le conflit, selon les Nations unies.

«À la frontière de Rafah, nous avons mobilisé des efforts, des experts, des unités de stockage et des camions afin de fournir le soutien nécessaire pour maximiser le nombre de camions traversant vers la bande de Gaza», a affirmé Zaki. Cependant, seule une fraction de ce soutien a été autorisée à entrer dans le territoire.

Actuellement, 40 à 50 camions d'aide entrent chaque jour dans la bande de Gaza, un nombre qui, selon Zaki, devrait être porté à 100 afin de répondre aux besoins humanitaires les plus importants de la population gazaouie. Outre les pénuries alimentaires, l'accès à l'eau potable est également devenu une préoccupation majeure.

«Les cas de déshydratation et de malnutrition augmentent rapidement», a récemment averti Riham Jafari, coordinatrice du plaidoyer et de la communication chez ActionAid Palestine.

«Les hôpitaux, qui sont restés en surcapacité pendant des semaines, ne peuvent offrir aucun réconfort à ceux qui sont au bord de la famine alors que les fournitures médicales s'épuisent, que le carburant se fait rare et que des bombes sont larguées sans discernement dans toute la bande de Gaza, notamment sur les portes des hôpitaux», a-t-elle ajouté.

Selon le Dr Hafeez ur Rahmane, de l'organisation non gouvernementale Alkhidmat Foundation Pakistan, une personne moyenne a besoin de trois à quatre litres d'eau potable par jour pour rester en bonne santé.

«À Gaza, l'Unicef nous a informés que 96% des eaux souterraines sont impropres à la consommation humaine», a-t-il déclaré à Arab News.

Un homme décharge de l'aide humanitaire dans un convoi de camions entrant dans la bande de Gaza depuis l'Égypte via le poste-frontalier de Rafah (Photo, Getty Images/AFP).

Gaza dispose d'environ 300 puits dans lesquels sont installés des équipements de dessalement, et trois pipelines, qui fournissent de l'eau en provenance d'Israël.

«Depuis le début de la guerre, deux pipelines en provenance d'Israël ont été coupés et de nombreuses usines de dessalement ont été bombardées et détruites» a expliqué Rahmane. «D'autres ont cessé de fonctionner en raison du manque d'électricité et de carburant.»

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la quantité moyenne d'eau disponible par personne à Gaza est actuellement d'environ trois litres par jour pour tous les besoins essentiels, notamment la boisson et l'hygiène, et il est probable qu'elle diminue encore.

Même avant le début du conflit actuel, les habitants de Gaza n'avaient qu'un accès limité à l'eau potable. En 2021, l'Institut mondial pour l'eau, l'environnement et la santé, ainsi que l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme, ont qualifié l'eau de Gaza de «non potable» déclarant que 97% de cette eau était impropre à la consommation.

Aujourd’hui, les pénuries d’électricité aggravent la situation en rendant inopérantes les usines de dessalement et de traitement des eaux usées qui subsistent.

Selon la chaîne de télévision Al-Aqsa TV, affiliée au Hamas, les frappes aériennes israéliennes ont endommagé un réservoir d'eau public qui alimente plusieurs quartiers à l'est de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ainsi qu'un autre réservoir d'eau essentiel à Tal al-Zaatar, dans le nord du territoire. En conséquence, de nombreux habitants auraient été contraints de consommer de l'eau polluée ou salée, ou de faire de longues files d'attente dans l'espoir d'obtenir de l'eau potable.

Chaque jour qui passe, l'absence d'une alimentation adéquate et d'installations sanitaires permettant de prévenir les infections gastriques aggrave les problèmes de malnutrition et de déshydratation, qui peuvent à leur tour entraver la croissance régulière et le développement cognitif des enfants, avertissent les organisations d'aide.

Des habitants de Khan Younès pleurent la mort de leurs proches dans les bombardements israéliens (Photo, Getty Images/AFP).

«Ces conditions favorisent les infections, les diarrhées et les maladies parasitaires, qui ont un impact négatif sur la capacité du corps à absorber les nutriments et nuisent profondément à la santé et au développement», entraînant un risque accru de décès, a expliqué Zaki.

Les femmes enceintes et les nouvelles mères sont particulièrement vulnérables aux effets sur la santé des restrictions alimentaires et de l'insuffisance d'eau potable. Selon l'OMS, Gaza compte environ 50 000 femmes enceintes, dont plus de 180 accouchent chaque jour. Parmi elles, 15% connaîtront des complications qui nécessiteront des soins médicaux supplémentaires qui ne sont plus disponibles.

«Compte tenu des conditions actuelles à Gaza, il est probable que l'état nutritionnel de l'ensemble de la population, en particulier des nourrissons et des femmes enceintes ou allaitantes, se dégrade rapidement», a soutenu Zaki.

«Environ 2,2 millions de personnes, soit la quasi-totalité de la population de Gaza, ont aujourd'hui besoin d'une aide alimentaire. Des régimes alimentaires inadéquats et l'absence d'eau potable sont les principaux facteurs de malnutrition aiguë», a-t-elle conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk