Le soutien à Israël isole les Etats-Unis sur la scène internationale

Un Palestinien réagit près des corps enveloppés de proches tués suite aux bombardements israéliens, dans un hôpital de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 20 décembre 2023, dans le contexte du conflit en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo, AFP)
Un Palestinien réagit près des corps enveloppés de proches tués suite aux bombardements israéliens, dans un hôpital de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 20 décembre 2023, dans le contexte du conflit en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 24 décembre 2023

Le soutien à Israël isole les Etats-Unis sur la scène internationale

  • Depuis le début du conflit, les Etats-Unis ont plus d'une fois fait bande à part
  • La première puissance économique mondiale est timidement sortie de son isolement vendredi, en décidant de ne pas bloquer un texte au Conseil de sécurité

WASHINGTON: "L'Amérique est de retour!": trois ans après cette promesse pleine d'enthousiasme du président Biden, l'image des Etats-Unis sur la scène internationale est à nouveau secouée par son soutien indéfectible à Israël dans sa guerre contre le Hamas.

Depuis le début du conflit, les Etats-Unis ont plus d'une fois fait bande à part. Comme à l'ONU, où ils ont opposé coup sur coup deux veto à des résolutions appelant à un "cessez-le-feu humanitaire" à Gaza.

La première puissance économique mondiale est timidement sortie de son isolement vendredi, en décidant de ne pas bloquer un texte au Conseil de sécurité exigeant l'acheminement d'une aide humanitaire "à grande échelle" dans le territoire palestinien.

Contrairement à certains de leurs plus proches alliés -- le Royaume-Uni, la France et le Japon ont voté en faveur de la résolution -- les Etats-Unis se sont abstenus. Seule la Russie a fait de même.

Biden serrant Netanyahu

Une semaine plus tôt, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies, les Etats-Unis n'ont eu que l'Autriche et la République tchèque comme partenaires européens lorsqu'ils se sont opposés à un cessez-le-feu.

La situation provoque un malaise grandissant.

"La façon dont tout cela est perçu dans le reste du monde, c'est que les Etats-Unis se préoccupent des Israéliens, des Ukrainiens", mais qu'ils se soucient beaucoup moins des populations qui ne sont pas occidentales, note Leslie Vinjamuri, du cercle de réflexion londonien Chatham House.

Contrairement à son prédécesseur Donald Trump, qui soutenait Israël sans réserve, le président Biden a plus d'une fois perdu patience avec son allié historique -- au point d'étaler publiquement ses divergences avec le gouvernement conservateur de Benjamin Netanyahu.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a exhorté le monde à rediriger son indignation vers le Hamas, dont les combattants ont attaqué Israël le 7 octobre, tuant environ 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir du dernier bilan israélien, et enlevé quelque 250 personnes.

En riposte, Israël a juré de détruire le mouvement islamiste et pilonne sans relâche Gaza, où au moins 20.258 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tuées et plus de 53.000 blessées, selon un dernier bilan du gouvernement du Hamas.

Les responsables de l'administration américaine répètent aussi que les pressions exercées en coulisses portent leurs fruits, Israël ayant accepté de laisser entrer du carburant, de rétablir l'accès à l'internet et d'ouvrir les points de passage vers Gaza.

Mais ce double récit de Joe Biden "serrant Netanyahu dans ses bras, tout en pressant discrètement" Israël, n'a pas été crédible très longtemps, estime Leslie Vinjamuri.

«Parti pris total»

Selon un sondage publié fin novembre mené auprès de publics arabes, 7% seulement estiment que les Etats-Unis ont joué un rôle positif dans la guerre entre Israël et le Hamas.

La réputation de Washington s'était déjà sérieusement dégradée après l'invasion de l'Irak il y a vingt ans.

Mais jusqu'à peu, "l'Amérique surfait encore sur cette image d'un pays incarnant (...) la démocratie, les droits humains, la liberté d'expression... autant de valeurs dignes du fameux rêve américain", souligne Munqith Dagher, à la tête de l'organisation qui a mené le sondage, Al Mustakilla.

Le déluge d'images crues provenant de Gaza, repartagées en masse sur les réseaux sociaux, "a vraiment fait basculer la situation". Il a montré aux Arabes le "parti pris total des Etats-Unis pour les Israéliens et leur non-respect des droits humains des Palestiniens", estime-t-il.

Les premiers à profiter de ce basculement de l'opinion publique ont été la Chine et la Russie et, de manière plus frappante, l'Iran.

La Chine a nettement musclé ses efforts diplomatiques dans la région, mais l'administration Biden a mis Pékin au pied du mur en l'exhortant à user de son influence auprès de Téhéran pour mettre fin aux attaques récentes des rebelles Houthis du Yémen contre des navires commerciaux en mer Rouge.

La Chine ne dispose que d'un dispositif militaire limité au Moyen-Orient, et les Etats-Unis ont finalement monté une coalition militaire pour défendre le trafic maritime dans la zone.

Pour Brian Katulis, du cercle de réflexion Middle East Institute, de nombreux pays arabes qui dénoncent la politique étrangère de Washington "sont les mêmes à profiter du dispositif sécuritaire mis en place par les Etats-Unis".

"Je détecte une certaine forme de schizophrénie dans un grand nombre de déclarations émanant du monde arabe. Ils ne peuvent pas vivre avec nous, mais ils ne peuvent pas non plus vivre sans nous", a-t-il affirmé.


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com