Frappe israélienne dans le bastion du Hezbollah: Beyrouth sera-t-elle finalement entraînée dans la guerre de Gaza ?

Une frappe de drone a tué un responsable du Hamas à Beyrouth mardi soir. (AFP)
Une frappe de drone a tué un responsable du Hamas à Beyrouth mardi soir. (AFP)
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Publié le Mercredi 03 janvier 2024

Frappe israélienne dans le bastion du Hezbollah: Beyrouth sera-t-elle finalement entraînée dans la guerre de Gaza ?

  • Selon certains analystes, il est peu probable que le Hezbollah prenne le risque de mener une guerre à grande échelle avec des représailles israéliennes importantes
  • Tel-Aviv affirme que l’attentat ne visait ni le Liban ni le Hezbollah, donnant au secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, «une porte de sortie face à cette situation difficile»

BEYROUTH: Peu après la mort de Saleh al-Arouri, haut responsable du Hamas, dans une frappe israélienne présumée à Dahieh, un quartier de Beyrouth contrôlé par le Hezbollah, mardi soir, tous se posent la même question dans les salons et sur les réseaux sociaux: que va-t-il se passer maintenant?

Les habitants de la région, déjà extrêmement inquiets depuis les attentats du 7 octobre et les intenses bombardements israéliens sur Gaza qui ont suivi, ont retenu leur souffle lorsque les images d’un immeuble en flammes dans la banlieue sud de Beyrouth ont circulé sur internet. 

Le Hezbollah, l’allié le plus puissant de l’Iran, échange des tirs avec l’armée israélienne à la frontière sud du Liban, dans des zones de combat largement circonscrites. Cependant, l’attaque de mardi soir dans la capitale est l’attaque la plus au nord qu’Israël ait menée, et c’est la première fois qu’il le fait depuis la guerre de 2006.

«Beaucoup de personnes sont convaincues qu’il y aura une forme de représailles de la part du Hezbollah et de l’Iran. Je ne pense pas que cela soit possible. D’autant plus que le conseiller de Benjamin Netanyahou a clairement affirmé que l’armée israélienne ciblait le Hamas et non le Liban ou le Hezbollah, offrant ainsi une porte de sortie à Hassan Nasrallah dans  cette situation difficile», explique à Arab News Makram Rabah, analyste politique et maître de conférence en histoire à l’Université américaine de Beyrouth (AUB). 

Après la frappe, le Hezbollah a publié un communiqué indiquant qu’il s'agissait d’une «grave agression contre le Liban» et d’un «développement dangereux dans le cours de la guerre entre l’ennemi et l’axe de la résistance». De même, le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, a qualifié cette frappe «d’acte terroriste» et de «violation de la souveraineté du Liban».

Au moins six personnes, toutes faisant partie du Hamas, ont été tuées. L’armée israélienne s’est refusée à tout commentaire, mais Mark Regev, conseiller du Premier ministre Benjamin Netanyahou, a déclaré: «Il faut être clair: il ne s’agissait pas d’une attaque contre l’État libanais. L’auteur de l’attaque a effectué une frappe chirurgicale contre les dirigeants du Hamas.»

M. Rabah fait également remarquer qu’au cours des dix derniers jours, plus de 15 frappes ciblées ont été menées contre des membres du personnel et des responsables clés du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) en Syrie, dont l’une a entraîné la mort du commandant en chef Reda Mousavi, sans que cela ne donne lieu à des représailles importantes.

Cependant, Firas Maksad, directeur des relations extérieures du Middle East Institute, estime qu’il y a lieu de s’inquiéter, car cela place le Hezbollah dans une position difficile. «En ignorant les avertissements explicites de Hassan Nasrallah selon lesquels un assassinat sur le sol libanais entraînerait une réponse radicale, Israël place le Hezbollah devant un dilemme», déclare M. Maksad à Arab News.

«Soit il répond et risque une guerre majeure avec Israël qu’il ne souhaite pas, soit il capitule, permettant ainsi à Israël de redéfinir les règles d’engagement et ouvrant éventuellement la porte à d’autres assassinats en raison de (l’absence de) mesures dissuasives», assure-t-il. «Après cette attaque, il est devenu très difficile pour le Hezbollah de maintenir une zone grise de guerre. Il ne veut pas de conflit à grande échelle, mais pas de calme à la frontière israélienne non plus. Il doit maintenant faire un choix crucial entre les représailles et la capitulation.»

Les attaques du 7 octobre ont fait près de 1 200 morts parmi les civils israéliens et, par la suite, 20 000 civils palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués lors d’intenses bombardements aériens à Gaza, qui ont été condamnés dans le monde entier.

Si le conflit devrait durer longtemps et qu’aucun chemin vers la paix n’est encore en vue, l’assassinat d’Al-Arouri dans la capitale libanaise sera perçu par beaucoup comme une escalade significative qui ne devrait pas être prise à la légère. D’autres, en revanche, continuent à y voir des coups symboliques entre les parties belligérantes dans un contexte politique plus large.

«Le Liban ne fait pas partie de cette guerre et le Hezbollah, comme je l’ai souligné précédemment, ne fera rien», assure le professeur d’histoire, M. Rabah. «Il est fort probable que les graphistes du Hezbollah ajoutent le visage et le nom d’Al-Arouri à l’arrière-plan de là où Nasrallah prononcera son discours, et qu’il rejoigne la liste des prétendus martyrs tombés sur la route de Jérusalem.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.