En Cisjordanie, tristesse et fierté dans le village du numéro 2 du Hamas tué à Beyrouth

Des Palestiniens brandissent des drapeaux palestiniens lors d'une manifestation après l'assassinat du chef adjoint du Hamas (Photo, AFP).
Des Palestiniens brandissent des drapeaux palestiniens lors d'une manifestation après l'assassinat du chef adjoint du Hamas (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 04 janvier 2024

En Cisjordanie, tristesse et fierté dans le village du numéro 2 du Hamas tué à Beyrouth

  • Accusé par Israël d'être le cerveau de nombreuses attaques, Saleh al-Arouri a été élu directeur adjoint du bureau politique du Hamas en 2017
  • Saleh Arouri est mort mardi soir, touché par une frappe de drone attribuée à Israël dans la banlieue sud de la capitale libanaise

ARURA: Devant des membres de la famille Arouri, certains Palestiniens fondent en larmes en venant présenter leurs condoléances mercredi pour la mort de Saleh al-Arouri, numéro deux du Hamas tué mardi à Beyrouth, dans son village d'origine en Cisjordanie occupée.

Saleh Arouri est mort mardi soir, touché par une frappe de drone attribuée à Israël dans la banlieue sud de la capitale libanaise.

A Aroura près de Ramallah, sa mère, Aïsha al-Arouri, 81 ans, serre contre elle un portrait de son fils. Dans un cadre doré, la photo date; les couleurs se sont affadies et un Saleh Arouri plus jeune arbore une barbe et une chevelure noire fournies.

Quand des femmes du village en larmes sont venues lui annoncer la mort de son fils de 57 ans, elle leur a demandé, fière, "+Pourquoi pleurez-vous? Ne pleurez pas, apportez des gâteaux et distribuez-les aux gens+", raconte-t-elle à l'AFP.

Au Proche-Orient, il est coutume de distribuer des sucreries aux passants dans les rues pour fêter un événement heureux.

"Il voulait le martyre, et il l'a obtenu", ajoute Mme al-Arouri.

Accusé par Israël d'être le cerveau de nombreuses attaques, Saleh al-Arouri a été élu directeur adjoint du bureau politique du Hamas en 2017, devenant le numéro deux du mouvement.

Dernier message

Israël, qui a juré d'éradiquer le Hamas après l'attaque du 7 octobre, répète depuis que chaque membre du mouvement islamiste est voué à être tué, avec tout en haut de sa liste ses chefs.

L'attaque du Hamas a fait environ 1.140 morts en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Les opérations militaires israéliennes menées en représailles ont coûté la vie à 22.313 personnes à Gaza, majoritairement des femmes, des adolescents et des enfants, selon le dernier bilan du gouvernement du Hamas.

Dans leur maison en Cisjordanie, sa soeur Dalal al-Arouri, 52 ans, explique à l'AFP avoir été interrogée par les services de renseignement israéliens après avoir vu son frère en chair et en os en juin dernier, quand tous les deux se sont rendus en pèlerinage à la Mecque.

La dernière fois qu'ils se sont parlés, c'était le matin du 7 octobre: "il m'a dit qu'il allait bien", raconte-t-elle, ajoutant qu'il l'a alors informé que le Hamas avait lancé une attaque dans le sud d'Israël.

Mardi soir, il n'a pas répondu au téléphone quand elle a essayé de l'appeler après avoir entendu qu'il était mort dans une explosion à Beyrouth.

Choc et «colère»

"On est passé par toutes les émotions" en apprenant la mort de Saleh Arouri, raconte son neveu de 28 ans, Majed Souleimane: "on est choqué, on ressent de la colère et de la tristesse".

A l'annonce de la mort de son "héros", le petit village de Aroura, aux oliveraies à perte de vue et aux champs verdoyants en terrasses, a plongé dans le deuil.

Comme dans le reste de la Cisjordanie occupée qui observe une grève générale pour protester contre "l'assassinat" du haut responsable du Hamas, les commerces sont fermés mercredi. Rare signe de vie, les équipes de télévision qui arpentent les rues désertées de cette bourgade de 5.000 habitants.

Emprisonné pendant près de 20 ans en Israël et libéré en 2010 à condition qu'il s'exile, Saleh al-Arouri n'avait pas mis les pieds sur sa terre natale depuis plus de 13 ans.

Il s'est marié à sa sortie de prison, raconte sa mère Aïsha al-Arouri, qui l'a encouragé à accepter de partir plutôt que de risquer d'être de nouveau arrêté. Après trois ans en Syrie, il s'était installé Turquie puis au Liban.

L'armée israélienne a fait une descente dans le village fin octobre et a détruit à l'explosif la maison vide de plusieurs étages de Saleh al-Arouri, proche de celle de sa mère.

D'après Majed Souleimane, son oncle n'a habité que quelques jours dans cette maison désormais réduite à un tas de gravats, entre sa sortie de prison et son exil en 2010.

Lors d'un raid précédent, l'armée a arrêté plusieurs membres de la famille et les a conduits dans la maison de Saleh al-Arouri qu'elle a transformée ce jour-là en un centre d'interrogatoire.

Comme pour envoyer un message au Hamas, les troupes israéliennes y ont accroché une banderole indiquant "Ceci était la maison de Saleh al-Arouri et est devenue le quartier général d'Abou al-Nimer", alias de l'officier du renseignement israélien en charge du secteur.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.