Gaza: Vives préoccupations pour Khan Younès, décision attendue à la CIJ

Un Palestinien pleure le corps enveloppé d’un proche tué dans les bombardements israéliens avant un enterrement collectif, à l’hôpital Najjar de Rafah (Photo, AFP).
Un Palestinien pleure le corps enveloppé d’un proche tué dans les bombardements israéliens avant un enterrement collectif, à l’hôpital Najjar de Rafah (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 26 janvier 2024

Gaza: Vives préoccupations pour Khan Younès, décision attendue à la CIJ

  • Les bombardements étaient incessants jeudi sur Khan Younès, où se cache la direction locale du Hamas selon l'armée israélienne
  • Tôt vendredi, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 120 morts à travers ce territoire palestinien au cours de la soirée et de la nuit

TERRITOIRES PALESTINIENS:Khan Younès reste vendredi le théâtre de combats acharnés ayant déjà poussé des milliers de personnes à fuir alors que les regards sont rivés sur la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye qui pourrait ordonner à Israël de freiner son offensive à Gaza sans pouvoir l'y contraindre.

La communauté internationale a fait état ces dernières heures de ses préoccupations pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza, notamment à Khan Younès où des tirs de chars contre un refuge de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a fait 13 morts.

Après les Etats-Unis, la France a "condamné" ces tirs meurtriers, appelant d'ailleurs Israël, sans l'accuser directement de cette frappe, à "se conformer au droit international". Et Berlin s'est déclaré "extrêmement préoccupée" par la "situation désespérée" des civils à Khan Younès.

"Nous avons essayé de sortir, mais quand j'ai regardé dehors, j'ai vu les chars d'assaut tirer. Comment pouvions-nous sortir ?", a témoigné à l'AFP sur son lit d'hôpital Ahmad Katra, un palestinien blessé lors de cet incident. "Ils ne nous ont pas donné l'occasion de quitter les lieux. Ils disaient que c'était un endroit sûr, mais en fin de compte, ils nous ont frappés dans un établissement de l'ONU", a-t-il ajouté.

Selon un journaliste de l'AFP, les bombardements étaient incessants jeudi sur Khan Younès, où se cache la direction locale du Hamas selon l'armée israélienne qui accusé en outre le mouvement islamiste de mener des attaques à proximité d'hôpitaux locaux.

Tôt vendredi, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 120 morts à travers ce territoire palestinien au cours de la soirée et de la nuit, et de combats intenses à proximité de l'hôpital Nasser de Khan Younès.

«Marée humaine»

Au cours des derniers jours, des milliers de personnes ont fui Khan Younès pour tenter de trouver refuge à Rafah, ville jouxtant l'Egypte où se masse déjà la majorité des 1,7 millions de Palestiniens déplacés par la guerre.

"Une marée humaine est forcée de fuir Khan Younès pour se retrouver à la frontière avec l'Égypte", a déploré dans la nuit le commissaire général de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, évoquant "une recherche sans fin de sécurité" pour la population de Gaza depuis la guerre.

L'armée affirme avoir "encerclé" Khan Younès, la ville natale d'ailleurs de Yahya Sinouar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza, considéré comme l'architecte de l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le mouvement islamiste contre Israël.

Contraindre sans force ?

Face à ce lourd bilan et aux destructions quotidiennes, l'Afrique du Sud a saisi le mois dernier en urgence la Cour internationale de justice (CIJ), arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de la Shoah.

Or sans juger sur le fond, la plus haute juridiction de l'ONU doit rendre vendredi après-midi sa décision sur des mesures urgentes pour protéger les Palestiniens de Gaza. Mais si ses ordonnances sont juridiquement contraignantes, la Cour n'a aucun moyen pour les faire appliquer....

Le Hamas s'est engagé jeudi à respecter un cessez-le-feu s'il était réclamé par ce tribunal de La Haye, mais à condition qu'Israël s'y conforme aussi.

Le gouvernement israélien fustige cette procédure judiciaire, mais s'engage dans des discussions pour un accord de trêve à Gaza qui comprendrait entre autres la libération des otages sur place et de prisonniers palestiniens détenus en Israël.

CIA, Mossad et Qatar

Le chef de la CIA va se rendre en Europe y rencontrer ses homologues israélien, égyptien et le Premier ministre qatari dans l'espoir de négocier une trêve et une libération des otages encore retenus par le Hamas, ont rapporté jeudi le quotidien Washington Post et le site d'information Axios.

William Burns doit rencontrer les chefs du Mossad David Barnea, des services de renseignement égyptiens Abbas Kamel, et le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dans les prochains jours, selon ces médias qui n'ont pas dévoilé le lieu pour la rencontre.

Des déclarations de Benjamin Netanyahou, qui a jugé "problématique" le rôle de médiateur du Qatar, l'accusant notamment de financer le Hamas, risquent "d'entraver et de saper le processus de médiation", a dénoncé l'émirat.

Interrogé à cet égard à Washington, un porte-parole du département d'Etat Vedant Patel n'a pas commenté les propos de M. Netanyahou mais a qualifié le Qatar de partenaire "irremplaçable".


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.