Paris et Riyad: Priorité au dossier libyen

Paris et Riyad sont préoccupés par le cours de la crise libyenne marquée par la consolidation de l’influence turque (Photo, APS).
Paris et Riyad sont préoccupés par le cours de la crise libyenne marquée par la consolidation de l’influence turque (Photo, APS).
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Publié le Samedi 01 août 2020

Paris et Riyad: Priorité au dossier libyen

  • Le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a reçu le prince Fayçal Ben Farhanee Ben Abdallah ce 30 juillet à Paris
  • L’action coordonnée entre Riyad et Paris pourrait peser sur la suite des événements en Libye

PARIS: Le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a reçu le Prince Fayçal Ben Farhane Ben Abdallah Al Saoud, ministre saoudien des Affaires étrangères, le jeudi 30 juillet à Paris. 
Intervenue dans la foulée d’une tournée diplomatique entreprise par le chef de la diplomatie saoudienne en Egypte, en Tunisie, en Algérie et au Maroc, cette visite était l’occasion pour les deux ministres de marquer l'importance d'un approfondissement de la relation bilatérale entre la France et l'Arabie saoudite, notamment en termes de convergence envers les différentes questions régionales qui représentent un intérêt commun pour les deux pays.
Outre les liens bilatéraux, la présidence saoudienne du G20 et l’application de l’accord de Riyad  pour le Yémen, la question libyenne a occupé une place centrale au cours des entretiens des ministres saoudien et français.

En effet, lors des précédentes étapes de la tournée du ministre saoudien en Égypte, en Algérie, en Tunisie et au Maroc, les derniers développements de la crise libyenne ont fait l’objet de débats, de même que les moyens de parvenir à une solution politique qui mettrait un terme aux interventions étrangères, en particulier à l’ingérence turque qui s’est fortement accentuée ces dernières semaines. 
Des sources concordantes révèlent que la diplomatie saoudienne s’est montrée très active auprès des pays du voisinage libyen afin d’aboutir, si nécessaire, à une coordination arabe pour contenir la percée turque. 
Soucieuse de soutenir l’engagement égyptien indispensable pour contrecarrer l’influence turque, Riyad se tourne vers le Maroc pour reprendre son rôle de médiateur, tout en déployant ses efforts diplomatiques pour tenter de rallier l’Algérie et la Tunisie. 
Le Maroc qui avait facilité et supervisé l’accord inter-libyen de Skhirat en 2015, maintient les contacts avec toutes les parties libyennes. En attestent les déplacements récents de deux hauts responsables libyens : Aguila Saleh Issa, figure de proue de l’Est, et Khaled Al-Mechri, président du Haut Conseil de l’État à Tripoli.
C’est dans cet ordre d’idées que la diplomatie saoudienne, qui plaide pour une solution « libyenne-libyenne », mise sur ses contacts arabes pour parvenir à un accord « Skhirat 2 » qui serait une nouvelle version de l’accord de 2015 toujours considéré comme l’initiative la mieux aboutie pour rassembler les parties libyennes. Une approche qui serait, selon ses promoteurs, plus réalisable et plus pertinente que les résolutions de la conférence de Berlin, en janvier 2020, demeurées lettres mortes.
L’initiative saoudienne se rapproche de la proposition de Rabat qui, à la fin de juin 2020, plaidait pour la création d'un sous-groupe de pays arabes concernés par le dossier libyen. Avec pour objectif de définir une vision stratégique en vue d’une action arabe commune, d’une part, pour un règlement pacifique en Libye et l’arrêt de l'expansion turque et, d'autre part, pour faire respecter la dimension arabe dans tout accord extérieur concernant le dossier libyen.
Pour couronner la tournée dans les pays arabes voisins de la Libye, et concernés par ses convulsions, et pour avancer ses pions sur l’échiquier libyen, la diplomatie saoudienne frappe aux portes de la France, seul acteur européen et extérieur qui adopte une position ferme contre le rôle turc croissant en Libye. 
Paris et Riyad, préoccupés par le cours de la crise libyenne marquée par la consolidation de l’influence turque et la rupture de l’équilibre inter-libyen, se montrent convaincus de la primauté de la solution politique. Ils craignent la montée de groupes terroristes sur la scène libyenne et les velléités d’ingérences extérieures inacceptables.

Eviter le scenario syrien
La priorité diplomatique et stratégique donnée par Paris et Riyad au dossier libyen émane d’une part d’un souci de voir la Libye assujettie à un partage d’influence russo-turque, et d’autre part d’un souhait des deux parties d’éviter la répétition du scénario syrien en Libye, à savoir sa transformation en terrain clos d’une confrontation régionale et internationale à haut risque. 
Par ailleurs, cette rencontre a également été l’occasion pour Le Drian de marquer son appréciation pour les efforts de l'Arabie saoudite concernant le dossier yéménite avec la mise en œuvre de l'accord de Riyad ; et de réitérer les positions de Paris vis à vis de l’annexion partielle de la Cisjordanie par Israël rappelant «  l'importance d'une mobilisation collective des Etats membres de l'Union européenne avec les Etats arabes ». 
Concernant l’Iran, Le ministre Français a souligné la nécessité de trouver des solutions réalistes et efficaces aux défis de sécurité, et de stabilité régionale, soulevés par la perspective de la fin de l'embargo des Nations unies sur les transferts d'armes conventionnelles impliquant Téhéran. 


(Avec ajouts: Randa Takieddine)


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.