Situation humanitaire toujours catastrophique à Gaza

La bande de Gaza est toujours plongée mercredi dans une situation humanitaire catastrophique, au lendemain de frappes israéliennes meurtrières contre le territoire et du veto des Etats-Unis à un projet de résolution à l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat (Photo, AFP).
La bande de Gaza est toujours plongée mercredi dans une situation humanitaire catastrophique, au lendemain de frappes israéliennes meurtrières contre le territoire et du veto des Etats-Unis à un projet de résolution à l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 21 février 2024

Situation humanitaire toujours catastrophique à Gaza

  • Près d'un million et demi de personnes, selon l'ONU, sont massées dans la ville de Rafah, située dans le sud du territoire palestinien contre la frontière fermée avec l'Egypte
  • L'ONG Médecins sans Frontières (MSF) s'est dite inquiète de la situation à l'hôpital Nasser de Khan Younès, où selon elle du personnel médical et des patients sont bloqués depuis le raid de l'armée israélienne du 15 février

TERRITOIRES PALESTINIENS: La bande de Gaza menacée de famine est toujours plongée mercredi dans une catastrophe humanitaire qui frappe notamment la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud, mais aussi le nord, pendant que de nouveaux pourparlers en vue d'une trêve s'amorcent au Caire.

Les bombardements israéliens et les combats entre l'armée et le Hamas se poursuivent sans répit à travers le territoire palestinien, où 118 personnes ont été tuées en 24 heures, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Selon des témoins, des combats se déroulaient mercredi dans le sud à Khan Younès, où les soldats traquent depuis des semaines les combattants du Hamas au milieu des ruines, mais aussi à Zaytoun et Shujaiya, deux secteurs de la ville de Gaza, dans le nord.

Des images tournées par l'AFP ont montré des Palestiniens inspectant les ruines d'une maison après une frappe sur Rafah.

Près d'un million et demi de personnes, selon l'ONU, sont massées dans cette ville située contre la frontière fermée avec l'Egypte, dont la population a été multipliée par six depuis le début de la guerre, le 7 octobre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé une prochaine offensive sur Rafah, afin de vaincre le Hamas dans son "dernier bastion" et libérer les otages détenus à Gaza.

Un «cimetière»

Cette perspective inquiète la communauté internationale, alors que l'Egypte accueille de nouvelles discussions en vue d'une trêve.

Une offensive à Rafah transformerait cette ville en "cimetière", a affirmé mardi la patronne de l'antenne américaine de Médecins sans Frontières.

Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar et arrivé mardi au Caire, doit discuter mercredi avec le chef des services de renseignement égyptiens, Abbas Kamel, notamment de la "première phase" d'un plan élaboré en janvier par les pays médiateurs, Qatar, Etats-Unis et Egypte, a déclaré une source du Hamas à l'AFP à Gaza.

Cette première phase prévoyait une trêve de six semaines, associée à un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël et à l'entrée à Gaza d'une importante quantité d'aide humanitaire.

Le conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, se rend de son côté mercredi en Egypte et jeudi en Israël.

Le Hamas réclame un cessez-le-feu, un retrait israélien de Gaza, la fin du blocus israélien et un abri sûr pour les centaines de milliers de civils déplacés par la guerre.

Israël de son côté affirme que son offensive se poursuivra tant que le Hamas n'aura pas été éliminé et les otages libérés.

L'armée a affirmé avoir tué "des dizaines de terroristes" à Zaytoun mardi et détruit "des dizaines de cibles". A Khan Younès, elle a indiqué "intensifier" ses opérations et avoir tué "une vingtaine" de combattants du Hamas.

MSF a annoncé pendant la nuit qu'un abri hébergeant des membres de l'ONG et leurs familles avait été touché par une frappe israélienne à Al-Mawasi, à l'ouest de Khan Younès, qui a fait au moins deux morts et huit blessés selon le Croissant-rouge palestinien.

«Chaos et violence»

"Nous ne savons pas où aller", a raconté Abdullah Al-Qadi, un homme de 67 ans qui habite Zaytoun, un quartier déjà bombardé mardi. "Nous mourrons dans notre maison et cela vaut mieux que l'humiliation dont nous parlent nos proches qui ont été déplacés. Les gens sont humiliés et détruits".

Selon l'ONU, 2,2 millions de personnes sont menacées de famine dans la bande de Gaza, dévastée et assiégée par Israël.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a suspendu mardi la distribution de son aide dans le nord, en proie "au chaos et à la violence".

Le Croissant-rouge palestinien a appelé mercredi "les institutions de l'ONU à intensifier leur aide, en particulier pour les zones du nord de la bande de Gaza où 400.000 personnes sont menacées de famine".

L'aide humanitaire, toujours insuffisante, entre à Gaza essentiellement par Rafah via l'Egypte, mais son acheminement vers le nord est rendu presque impossible par les destructions et les combats qui se poursuivent dans ce secteur, coupé du reste du territoire.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël. Plus de 1.160 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

L'armée israélienne a lancé une offensive qui a fait 29.313 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

D'après Israël, 130 otages sont encore détenus à Gaza, dont 30 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre.

Mardi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont mis leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui exigeait un cessez-le-feu "humanitaire immédiat", estimant que cette résolution aurait mis en danger les délicates négociations en cours sur une trêve.

Le Hamas a dénoncé un "feu vert" donné à Israël pour perpétrer davantage de "massacres".

En Cisjordanie occupée, où la guerre à Gaza a provoqué une flambée de violence, les forces israéliennes ont annoncé mercredi avoir tué trois combattants palestiniens présumés lors d'un raid nocturne dans le secteur de Jénine.


Yémen: Le cabinet saoudien espère que les forces des Émirats arabes unis se retireront dans les 24 heures

Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
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  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au STC et à toute autre partie au Yémen
  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis

RIYAD: Le cabinet saoudien, présidé par le roi Salman, a exprimé mardi l'espoir que les forces émiraties se retireront du Yémen dans les 24 heures, conformément à la demande yéménite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le cabinet a également déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au Conseil de transition du Sud et à toute autre partie au Yémen, a ajouté SPA.

Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, que le Royaume souhaite renforcer, et a déclaré qu'il se réjouissait de travailler ensemble à tout ce qui renforcerait la prospérité et la stabilité des pays de la région.

Le cabinet a exprimé son regret quant aux résultats des efforts de désescalade que le Royaume a voulu poursuivre et qui se sont heurtés à une escalade injustifiée qui contredit les principes sur lesquels la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen a été fondée, sape ses efforts pour parvenir à la sécurité et à la stabilité au Yémen et est incompatible avec toutes les promesses que le Royaume a reçues des Émirats arabes unis.

Le Cabinet apprécie le rôle de la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans la protection des civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d'Al-Mahra, en réponse à la demande du président du Conseil présidentiel yéménite Rashad Al-Alimi, et dans la réduction de l'escalade afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité et d'empêcher l'expansion du conflit.

Le cabinet a réaffirmé que le Royaume n'hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour faire face à toute atteinte ou menace à sa sécurité nationale, ainsi que son engagement en faveur de la sécurité, de la stabilité et de la souveraineté du Yémen, et son soutien total à M. Al-Alimi et à son gouvernement.

En ce qui concerne les autres affaires régionales, le cabinet a réaffirmé le soutien du Royaume à la souveraineté, à l'intégrité territoriale et à la sécurité de la Somalie, et rejette la déclaration de reconnaissance mutuelle entre Israël et le Somaliland, car elle consacre des mesures séparatistes unilatérales qui violent le droit international.


Cisjordanie: Israël dit avoir tué un homme qui fonçait sur des soldats

 L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé"
  • Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé".

Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé.

Il a également été tué lors de l'attaque. À la suite de cet incident survenu vendredi, l'armée a mené une opération de deux jours dans la ville cisjordanienne de Qabatiya, d'où provenait l'assaillant, arrêtant plusieurs de ses habitants, dont son père et ses frères.

De nombreuses attaques ont été perpétrées en Israël par des Palestiniens depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Les violences se sont également intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des civils et des combattants, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, civils ou soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

 


La Coalition arabe annonce une frappe aérienne “limitée” contre deux navires ayant acheminé des armes au Yémen

Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
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  • La Coalition appelle à l’évacuation du port d'al-Mukalla, laissant présager une opération militaire majeure visant à contraindre le STC à se retirer
  • Le porte-parole indique que les deux navires ont transporté des armes depuis le port émirati de Fujairah vers al-Mukalla sans autorisation du commandement de la Coalition

Riyad : La Coalition de soutien à la légitimité au Yémen a annoncé mardi avoir mené une frappe aérienne « limitée » visant deux navires ayant introduit clandestinement des armes et d’autres équipements militaires dans le port d'al-Mukalla, dans le sud du Yémen.

Dans un communiqué relayé par l’Agence de presse saoudienne (SPA), le porte-parole des forces de la Coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que deux navires en provenance du port de Fujairah, aux Émirats arabes unis, étaient entrés dans le port d'al-Mukalla, dans le gouvernorat de Hadramaout, sans obtenir d’autorisations officielles du commandement des forces conjointes de la Coalition.

« Les équipages des deux navires ont désactivé leurs systèmes de suivi et déchargé une grande quantité d’armes et de véhicules de combat afin de soutenir les forces du Conseil de transition du Sud (STC) dans les gouvernorats orientaux du Yémen (Hadramaout et Al-Mahra), dans le but d’alimenter le conflit. Il s’agit d’une violation flagrante de la trêve et des efforts visant à parvenir à une solution pacifique, ainsi que d’une violation de la résolution n° 2216 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole.

La Coalition a exhorté les civils et les pêcheurs à évacuer le port d'al-Mukalla, indiquant qu’une opération militaire de grande ampleur visant à imposer le retrait du STC pourrait être imminente.

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Carte Google indiquant l'emplacement d'al-Mukalla dans le sud du Yémen.

Al-Maliki a précisé que les forces de la Coalition avaient agi à la demande de Rachad Al-Alimi, président du Conseil présidentiel de direction du Yémen, « afin de prendre toutes les mesures militaires nécessaires pour protéger les civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra ».

La semaine dernière, Al-Alimi avait averti que les actions unilatérales du STC poussaient le pays vers un seuil dangereux.

« Compte tenu du danger et de l’escalade représentés par ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la Coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat déchargés des deux navires au port d'al-Mukalla. L’opération a été menée après documentation du déchargement et conformément au droit international humanitaire et à ses règles coutumières, sans qu’aucun dommage collatéral ne soit enregistré », a déclaré mardi le général Al-Maliki.

Il a réaffirmé l’« engagement constant de la Coalition en faveur de la désescalade et du maintien du calme dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra, ainsi que de la prévention de tout soutien militaire de la part de quelque pays que ce soit à une faction yéménite sans coordination avec le gouvernement yéménite légitime et la Coalition », afin d’assurer le succès des efforts du Royaume et de la Coalition pour instaurer la sécurité et la stabilité et empêcher l’extension du conflit.

Par ailleurs, le président du Conseil présidentiel yéménite a décrété mardi l’état d’urgence pour une durée de 90 jours, incluant un blocus aérien, maritime et terrestre de 72 heures.

Ignorant les accords précédents conclus avec la Coalition, le groupe se désignant sous le nom de Conseil de transition du Sud (STC) a lancé début décembre une vaste campagne militaire, prenant le contrôle du gouvernorat de Hadramaout, à la frontière saoudienne, ainsi que du gouvernorat oriental d’Al-Mahra, à la frontière avec Oman.

Les forces du STC, soutenues par les Émirats arabes unis, se sont emparées de la ville de Seiyoun, y compris de son aéroport international et du palais présidentiel. Elles ont également pris le contrôle des champs pétroliers stratégiques de PetroMasila, qui représentent une part majeure des ressources pétrolières restantes du Yémen.

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Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj, qui vivent le long de la bande entre le sud et le nord du pays, se rassemblent lors d'un rassemblement dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025, pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis, qui souhaite rétablir l'indépendance du Yémen du Sud. (AFP)

Cette situation a conduit l’Arabie saoudite à exiger fermement le retrait du STC et la remise des zones saisies aux Forces du Bouclier national, une unité soutenue par Riyad.

La Coalition a averti que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, selon l’Agence de presse saoudienne.

Le 26 décembre, les Émirats arabes unis ont publié un communiqué saluant les efforts de l’Arabie saoudite en faveur de la sécurité et de la stabilité au Yémen.

Le communiqué, relayé par l’agence de presse officielle WAM, a loué le rôle constructif de l’Arabie saoudite dans la défense des intérêts du peuple yéménite et le soutien à ses aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com