Salon de l'agriculture de Paris: Macron retire son idée d'un «grand débat»

Des agriculteurs conduisent leurs tracteurs à côté de la station de métro Sèvres-Lecourbe, dans le centre de Paris, le 23 février 2024 (Photo, AFP).
Des agriculteurs conduisent leurs tracteurs à côté de la station de métro Sèvres-Lecourbe, dans le centre de Paris, le 23 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 24 février 2024

Salon de l'agriculture de Paris: Macron retire son idée d'un «grand débat»

  • Emmanuel Macron a été contraint vendredi de renoncer au grand débat
  • Le ricochet a été tout aussi cinglant du côté de la grande distribution Michel-Edouard Leclerc a dénoncé une «annonce foireuse»

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a annulé vendredi le grand débat qu'il avait imaginé samedi dans l'enceinte du Salon de l'agriculture de Paris, mais a proposé aux syndicats agricoles de les voir avant l'ouverture officielle.

L'idée d'un grand débat, marque de fabrique de Macron, a tourné au fiasco, tant la mention jeudi d'une invitation du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre, même rapidement annulée, a hérissé les agriculteurs.

"Les syndicats agricoles (...) avaient voulu un +débat+ ouvert. Ils en demandent aujourd'hui l’annulation. Dont acte", a écrit vendredi en fin de journée Emmanuel Marcon sur la messagerie X.

"J'inviterai demain (samedi) matin tous les syndicats agricoles avant l'ouverture officielle du salon. Je serai là pour l'ouvrir et irai au contact de tous ceux qui veulent échanger comme je le fais chaque année", a ajouté le président.

Devant ses adhérents rassemblés devant les portes du salon de l'Agriculture vendredi soir, le numéro un du syndicat majoritaire FNSEA, Arnaud Rousseau, a averti le président "qu'avant de défiler et faire des photos, il fallait d'abord annoncer aux paysans ce qu'ils attendent et qu'ils réclament depuis des semaines".

Le président de la FNSEA prêt «à continuer le dialogue» avec Macron sous conditions

Le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA Arnaud Rousseau a déclaré vendredi soir que son organisation était prête à "continuer le dialogue" avec le chef de l'Etat "pour peu qu'[ils soient] respectés", à la veille de la visite inaugurale d'Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture.

"Nous sommes prêts à continuer le dialogue pour peu que nous soyons respectés", a affirmé Arnaud Rousseau depuis une tribune installée devant le parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, point d'arrivée d'une manifestation ayant rassemblé des centaines d'agriculteurs et théâtre du Salon pendant neuf jours à partir de samedi.

Il n'a pas explicitement accepté l'invitation à rencontrer Emmanuel Macron samedi matin, contrairement à son homologue de la Coordination rurale, le deuxième syndicat agricole français.

"Demain, le président de la République entend venir dans ce salon (...). Nous lui avons dit que ce salon ne se passerait pas comme tous les ans (...) et qu'avant de défiler et faire des photos, il fallait d'abord annoncer aux paysans ce qu'ils attendent et qu'ils réclament depuis des semaines", a-t-il ajouté.

"Qu'il ne compte pas se déplacer dans les allées sans avoir répondu à ces questions et sans avoir entendu la colère qui s'exprime dans le monde agricole", a ajouté M. Rousseau.

A chaque mention du chef de l’État, l'assistance a sifflé copieusement.

La FNSEA a vécu comme une victoire l'annulation par Emmanuel Macron du débat qu'il avait prévu d'orchestrer samedi dans l'enceinte du salon.

L'idée, sur le modèle des grands débats organisés au moment de la crise des "gilets jaunes", a tourné court, tant la mention jeudi d'une invitation du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre, même rapidement annulée, a hérissé les agriculteurs.

Emmanuel Macron a fait savoir qu'il comptait voir samedi matin "tous les syndicats agricoles avant l'ouverture officielle du salon".

"Nous ne pouvons plus attendre une vision claire qui consiste à dire que les agriculteurs dans ce pays méritent de la dignité, méritent du revenu et méritent d'être moins embêtés dans leur travail quotidien", a affirmé M. Rousseau.

De son côté, la présidente de la Coordination rurale, 2e syndicat agricole français, Véronique Le Floc'h, a dit à l'AFP également accepter ce rendez-vous avec le président, ajoutant simplement: "s'il peut rentrer".

"Le président, il nous a fait un énorme bras d'honneur hier [jeudi avec les Soulèvements de la Terre] alors ce qu'on attend maintenant c'est qu'il annonce des choses", a commenté auprès de l'AFP Vincent Bouvrain, agriculteur en Seine-et-Marne, qui participait vendredi à une manifestation parisienne d'agriculteurs.

Le cortège, comptant 14 tracteurs et des centaines de manifestants, est arrivé à la tombée de la nuit devant l'entrée du salon de l'agriculture au sud de Paris. Une partie des manifestants va rester camper à proximité pour la nuit.

La capitale avait accueilli un autre cortège de tracteurs dans la journée, qui a stationné plusieurs heures au coeur de Paris, derrière le monument des Invalides.

«Pas de sens»

L'exécutif s'efforce depuis un mois de répondre aux agriculteurs qui manifestent pour obtenir un meilleur revenu et moins de contraintes administratives et environnementales, au prix de concessions sur les pesticides.

Le gouvernement a encore annoncé vendredi que les éleveurs ayant perdu des chèvres ou des brebis à cause du loup seraient mieux indemnisés, et que le protocole de tir contre l'animal protégé était assoupli.

Il a cependant suffi que la présidence française évoque un débat en présence des Soulèvements de la Terre, écologistes connus pour leur combat radical contre l'agriculture intensive et que le gouvernement a vainement tenté de dissoudre, pour rallumer la mèche de la colère qui semblait retomber depuis trois semaines.

Une "erreur de communication", a commenté la présidence.

"Arnaud Rousseau (président de la FNSEA) a fait pression pour ne pas se retrouver face à nous et Macron s'est couché. Qu'il soit rassuré: nous n'aurions pas participé à cette supercherie, mais merci pour le spectacle!" ont ironisé Les Soulèvements de la Terre sur X.

"Ce grand débat n'avait clairement pas de sens. (…) Des grands problèmes, un grand débat et rien derrière, c'est la marque de fabrique de ce gouvernement", a réagi la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola.

"Ça va être un salon d'explications, un salon qui pourrait être un peu viril - on peut être viril mais correct - parce que le monde agricole a besoin tout de suite de réponses précises sur +On fait quoi, quand ?+", a déclaré à l'AFP le président du salon, Jean-Luc Poulain.

Régulièrement mis en cause par les agriculteurs qui les accusent de tirer les prix à la baisse, les acteurs de la grande distribution ont appelé vendredi à étendre "aux acteurs de la restauration et aux grossistes industriels" les lois françaises visant à mieux rémunérer les agriculteurs.


Un nouvel élan pour le dialogue culturel entre la France et l’Arabie saoudite

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  • La France et l’Arabie saoudite ont signé un accord prévoyant la création d’un pavillon saoudien permanent au Centre Pompidou, vitrine de l’art contemporain et du dialogue culturel
  • Ce partenariat s’accompagne du développement du Musée d’art contemporain d’AlUla et d’une exposition commune en 2026, prolongeant huit ans de coopération exemplaire entre les deux pays

PARIS: Un nouvel accord culturel vient renforcer les liens entre la France et l’Arabie saoudite. À l’occasion d’une rencontre à Paris entre le Prince Badr ben Abdullah ben Farhan Al Saud, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de The Royal Commission for AlUla, et Rachida Dati, ministre française de la Culture, un partenariat a été signé entre la Royal Commission for AlUla et le Centre Pompidou.

La cérémonie s’est déroulée en présence de Jean-Yves Le Drian, président de l’Agence française pour le développement d’AlUla (AFALULA), Abeer M. AlAkel, directrice générale de la Royal Commission for AlUla, et Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou.

L’accord prévoit la création d’un pavillon permanent du Royaume d’Arabie saoudite au Centre Pompidou. Ce nouvel espace sera une vitrine de l’art saoudien, arabe et international, et incarnera la volonté commune des deux pays de renforcer le dialogue entre les cultures et de promouvoir l'art contemporain.

Le partenariat vise également à développer le Musée d’art contemporain d’AlUla, en Arabie saoudite, ainsi qu’à présenter de nouvelles œuvres lors de l’exposition “Arduna”, programmée en janvier 2026 dans le cadre du Festival des Arts d’AlUla. Cet événement, fruit d’une collaboration entre Arts AlUla, le Centre Pompidou et AFALULA, illustrera la dynamique culturelle en plein essor autour du site historique d’AlUla.

Ce projet s’inscrit dans la continuité de la coopération franco-saoudienne engagée depuis huit ans autour d’AlUla, oasis millénaire devenue un symbole d’innovation et de partage.

Pour Paris comme pour Riyad, cet accord marque une nouvelle étape dans la diplomatie culturelle, où la collaboration artistique devient un vecteur de rapprochement et de compréhension mutuelle.


Menaces en prison contre Sarkozy: deux détenus jugés le 19 décembre

Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
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  • Deux détenus de la prison de la Santé, accusés d’avoir menacé Nicolas Sarkozy dans une vidéo diffusée après son incarcération, seront finalement jugés le 19 décembre à Paris
  • L’un des prévenus est poursuivi pour menaces de mort, l’autre pour détention illégale d’un téléphone en cellule. L’affaire intervient alors que l’incarcération de Nicolas Sarkozy, condamné pour financement libyen, est sans précédent sous la Ve République

PARIS: Deux détenus de la Santé, qui devaient être jugés vendredi en comparution immédiate à Paris pour une vidéo de menaces visant Nicolas Sarkozy, diffusée sur les réseaux sociaux après l'incarcération cette semaine de l'ancien président dans cette prison parisienne, comparaîtront finalement le 19 décembre.

Ilies B., 28 ans, et Ange O., 24 ans, ont obtenu un délai pour préparer leur défense devant le tribunal correctionnel de Paris où ils avaient été déférés en comparution immédiate.

Il est reproché à Ilies B. d'avoir "menacé de mort" M. Sarkozy "de manière réitérée" par les propos "Il (M. Sarkozy) va passer une mauvaise détention", "on va venger Kadhafi, on est au courant de tout Sarko".

Selon son conseil Georges Parastatis, son client aurait crié "Rends l'argent!", "Takieddine, on est au courant!" et "On va venger Kadhafi!".

Ange O. sera lui jugé pour avoir détenu illégalement en détention un téléphone portable dont il a refusé de donner le code aux enquêteurs.

Ilies B. est détenu dans l'attente de son procès en appel les 2 et 3 décembre devant les assises d'Evry, après une peine en première instance de treize ans de réclusion criminelle pour des faits d'extorsion commis avec arme, selon les débats à l'audience.

Ange O. est en détention provisoire dans le cadre d'une enquête pour infraction à la législation sur les stupéfiants.

Relevant que les affaires de portables en détention arrivaient rarement au tribunal, son avocat Robin Crépieux a demandé de "mettre en perspective ce dossier avec la façon dont c'est traité".

Les deux hommes vont quitter la Santé et être transférés à Osny (Val d'Oise) et Fleury-Mérogis (Essonne).

Nicolas Sarkozy s'est constitué partie civile dans ce dossier: il s'agit de "menaces de mort qui ont eu un retentissement qui ne peut être laissé sans réponse pénale", a expliqué à l'AFP son avocat Isaac Arnoud.

Les deux hommes avaient été placés en garde à vue après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo, manifestement tournée par un détenu de l'établissement pénitentiaire, proférant des menaces à l'arrivée de Nicolas Sarkozy le 21 octobre.

L'ancien chef de l'État a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, reconnu coupable d'avoir sciemment laissé des proches démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

Nicolas Sarkozy a fait appel. Son incarcération est une première dans l'histoire de la République. Deux policiers assurent sa protection en détention, une mesure exceptionnelle.


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.