L'aviation israélienne mène des raids aériens au centre de Beyrouth faisant au moins 11 morts

Lebanese civil defence members and other people inspect the site of an Israeli airstrike on the Basta neighbourhood of Beirut on October 10, 2024. Israel expanded operations in Lebanon nearly a year after Hezbollah began exchanging fire in support of its ally, Hamas, following the Palestinian group's deadly attack on Israel on October 7, 2023. (Photo AFP)
Lebanese civil defence members and other people inspect the site of an Israeli airstrike on the Basta neighbourhood of Beirut on October 10, 2024. Israel expanded operations in Lebanon nearly a year after Hezbollah began exchanging fire in support of its ally, Hamas, following the Palestinian group's deadly attack on Israel on October 7, 2023. (Photo AFP)
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Publié le Vendredi 11 octobre 2024

L'aviation israélienne mène des raids aériens au centre de Beyrouth faisant au moins 11 morts

  • Jeudi soir, l'armée israélienne a mené deux raids aériens meurtriers sur la capitale libanaise, rarement frappée depuis le début de sa guerre ouverte contre le Hezbollah.
  • Israël a concentré ses forces sur le front libanais, mettant à profit l'affaiblissement du Hamas après un an de guerre à Gaza,

BEYROUTH : Jeudi soir, l'armée israélienne a mené deux raids aériens meurtriers sur la capitale libanaise, rarement frappée depuis le début de sa guerre ouverte contre le Hezbollah. Ces frappes ont été menées en réponse à des tirs visant, selon l'ONU, le quartier général des Casques bleus au Liban, qui ont provoqué un tollé diplomatique.

Selon le ministère de la Santé, 11 personnes ont été tuées et 48 autres blessées dans ces frappes. Celles-ci ont visé, selon l'agence de presse officielle ANI, le quartier résidentiel densément peuplé de Ras al-Nabeh et celui adjacent de Noueiri. L'AFPTV a montré deux colonnes de fumée s'élevant au-dessus de la capitale.

C'est la troisième fois que l'aviation israélienne, qui concentre ses raids sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, vise directement la capitale depuis le 23 septembre.

Sur le front de la bande de Gaza, où Israël intensifie à nouveau ses bombardements et ses opérations au sol, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé jeudi la mort de 28 personnes dans une frappe sur l'école Rafidah à Deir el-Balah (centre), qui a également fait 54 blessés.

L'armée israélienne a affirmé avoir mené une frappe aérienne « précise » sur des « terroristes » opérant « dans des bâtiments ayant servi auparavant » d'école.

Au Liban, la FINUL, la force de l'ONU déployée entre les deux pays, a dénoncé des tirs « répétés » des troupes israéliennes sur ses positions, dont l'un a blessé deux Casques bleus jeudi, déclenchant un tollé parmi les pays contributeurs à cette force, l'Italie, la France, l'Espagne et l'Irlande.

Plus gros contributeur en termes d'effectifs, avec 900 soldats déployés au Liban, Rome a notamment évoqué de possibles « crimes de guerre ». Les États-Unis se sont dits « très préoccupés » par les informations faisant état de tirs israéliens contre la Finul.

L'armée israélienne a affirmé avoir tiré « à côté » du QG de la Finul, précisant avoir demandé aux soldats de l'ONU de rester « dans des espaces protégés ».

- « Des tirs sur tout ce qui bouge » -

Israël a concentré ses forces sur le front libanais, mettant à profit l'affaiblissement du Hamas après un an de guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

Mais, invoquant une tentative du Hamas de reconstituer ses capacités dans le nord de Gaza, elle y encercle depuis dimanche Jabalia, pilonnant le secteur, que les civils fuient en panique sous les bombes et les tirs, au milieu des décombres.

« Ça n'arrête pas : chaque minute, il y a des obus, des roquettes et des tirs sur les bâtiments et tout ce qui bouge », décrit à l'AFP Areej Nasr, une trentenaire, qui a fui Jabalia pour la ville de Gaza.

Selon le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, au moins 140 personnes sont mortes à Jabalia depuis le début de l'opération, et « un grand nombre » de civils restent coincés sous les décombres, les secouristes ne pouvant intervenir au vu des conditions de sécurité.

L'armée israélienne a elle-même annoncé que trois de ses soldats avaient été tués dans le nord de la Bande de Gaza, portant le nombre de ses pertes à 353 depuis un an.

Selon l'ONU, au moins 400 000 personnes sont prises en étau dans la zone.

La Commission d'enquête indépendante internationale des Nations unies, évoquant des « crimes contre l'humanité », a pour sa part accusé jeudi Israël de viser délibérément les installations de santé de Gaza.

L'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 206 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

La guerre à Gaza a réduit des secteurs entiers du petit territoire assiégé en ruines et déplacé la quasi-totalité de ses 2,4 millions d'habitants.

Au moins 42 065 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé les Libanais à « libérer leur pays » du Hezbollah, à la fois puissant parti politique et milice armée. Il a averti que le Liban pourrait subir le même sort que Gaza.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé les Libanais à « libérer leur pays » du Hezbollah, à la fois puissant parti politique et milice armée. Il a averti que le Liban pourrait subir le même sort que Gaza.

En réponse, les États-Unis l'ont mis en garde contre toute offensive au Liban qui « ressemblerait » à Gaza.

Israël cherche à éloigner le Hezbollah des zones frontalières et à faire cesser ses tirs de roquettes quotidiens depuis un an, pour permettre le retour dans le nord d'Israël des quelque 60 000 habitants déplacés.

En dépit de la mort de plusieurs de ses chefs, dont son numéro un Hassan Nasrallah, dans des frappes israéliennes, le Hezbollah affirme résister aux troupes israéliennes.

Jeudi, il a annoncé avoir « détruit un char israélien » dans la zone frontalière et revendiqué « une salve de roquettes vers Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël ».

- « Une des périodes les plus meurtrières » -

Israël poursuit aussi ses frappes sur le sud et l'est du Liban, autre bastion du Hezbollah, selon l'ANI.

L'armée, qui a lancé des opérations terrestres dites « limitées » le 30 septembre contre le Hezbollah dans le sud du pays, a dit avoir visé depuis la veille « plus de 110 cibles » du mouvement.

« On ne veut pas être partie au conflit, mais on se retrouve assiégés », témoigne Joseph Jarjour, 68 ans, dans le village chrétien de Rmeich, à deux kilomètres de la frontière.

Depuis octobre 2023, plus de 2 000 personnes ont été tuées au Liban, dont près de 1 200 depuis les premiers bombardements massifs israéliens le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Le coordinateur de la branche humanitaire de l'ONU, Imran Riza, missionné sur le Liban, a indiqué à New York que le pays faisait face à « l'une des périodes les plus meurtrières » de son histoire. Il a évalué à 600 000 le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du Liban, dont plus de la moitié sont des enfants.

Lors d'un entretien téléphonique mercredi, le président américain Joe Biden a demandé à Benjamin Netanyahu de « réduire au maximum l'impact » sur les civils au Liban, en particulier à Beyrouth, tout en « affirmant le droit d'Israël à protéger ses citoyens du Hezbollah ».

Les deux dirigeants ont également évoqué le projet d'Israël de frapper l'Iran, en réponse à l'attaque de missiles lancée par Téhéran contre le territoire israélien le 1^(er) octobre. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a promis une riposte « mortelle, précise et surprenante ».


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com