Médiation des Émirats arabes unis pour l'échange de prisonniers entre les États-Unis et la Russie

L'ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis, Yousef Al-Otaiba, en compagnie de Ksenia Karelina, qui possède la double nationalité américaine et russe, après sa libération à l'aéroport d'Abou Dhabi (Émirats arabes unis). (WAM)
L'ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis, Yousef Al-Otaiba, en compagnie de Ksenia Karelina, qui possède la double nationalité américaine et russe, après sa libération à l'aéroport d'Abou Dhabi (Émirats arabes unis). (WAM)
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Publié le Vendredi 11 avril 2025

Médiation des Émirats arabes unis pour l'échange de prisonniers entre les États-Unis et la Russie

  • Le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a facilité l'échange d'un citoyen russe contre un citoyen américain
  • Il s'agit du deuxième échange depuis le retour au pouvoir du président Donald Trump, alors que Moscou et Washington s'efforcent de resserrer leurs liens

LONDRES : Les Émirats arabes unis ont servi de médiateur pour un échange de prisonniers entre la Russie et les États-Unis jeudi, qui s'est déroulé sur leur sol à Abou Dhabi.
Le ministère des affaires étrangères a facilité l'échange d'un citoyen russe contre un citoyen américain, en présence de représentants des deux pays à Abou Dhabi.
Le ministère s'est félicité de la confiance accordée aux Émirats arabes unis par les gouvernements américain et russe en désignant Abou Dhabi comme lieu du processus d'échange de prisonniers, a rapporté WAM.
Il a ajouté que "le choix d'Abou Dhabi pour le processus d'échange de prisonniers reflète les liens d'amitié étroits que les deux pays entretiennent avec les Émirats arabes unis".
Abou Dhabi espère que ces efforts permettront de désamorcer les tensions et de renforcer le dialogue, contribuant ainsi à la sécurité et à la stabilité régionales et internationales, a ajouté WAM.

Il s'agit du deuxième échange depuis le retour du président Donald Trump à la Maison-Blanche, alors que la Russie et les États-Unis s'efforcent de resserrer leurs liens.
Moscou a libéré la danseuse de ballet russo-américaine Ksenia Karelina, qui avait été condamnée à 12 ans de prison pour trahison. Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a confirmé tôt jeudi qu'elle était à bord d'un avion à destination des États-Unis.
En échange, les États-Unis ont libéré Arthur Petrov, un citoyen russo-allemand qui risquait jusqu'à 20 ans de prison aux États-Unis pour avoir violé les contrôles à l'exportation et qui avait été arrêté à Chypre en 2023 à la demande de Washington pour avoir prétendument exporté des produits microélectroniques sensibles.
Aéroport d'Abou Dhabi
Le directeur de la CIA John Ratcliffe était présent à l'aéroport d'Abou Dhabi, où l'échange a eu lieu jeudi, a rapporté l'AFP.
Une porte-parole de la CIA a déclaré au Wall Street Journal que "l'échange montre l'importance de maintenir les lignes de communication ouvertes avec la Russie, malgré les défis profonds de nos relations bilatérales".
"Bien que nous soyons déçus que d'autres Américains soient toujours détenus à tort en Russie, nous considérons cet échange comme une étape positive et nous continuerons à œuvrer pour leur libération", a-t-elle ajouté.
La Russie n'a pas encore confirmé l'échange, qui serait le deuxième depuis le retour de M. Trump à la Maison Blanche en janvier.
M. Trump et le dirigeant russe Vladimir Poutine ont depuis poussé au rétablissement de liens plus étroits entre les deux pays, qui ont été gravement endommagés par l'invasion de l'Ukraine par Moscou.
Plusieurs réunions ont eu lieu entre les deux parties, et une nouvelle série de pourparlers a débuté jeudi à Istanbul en vue de rétablir certaines des activités des ambassades qui avaient été réduites à la suite de l'invasion de l'Ukraine.
Qui sont les prisonniers ?
Mme Karelina, née en 1991 et vivant à Los Angeles, purgeait une peine de 12 ans de prison pour avoir fait don d'environ 50 dollars à une organisation caritative pro-Ukraine.
Elle a été arrêtée dans la ville ouralienne d'Ekaterinbourg en janvier 2024, alors qu'elle rendait visite à sa famille. Elle a été accusée de "trahison".
Le service fédéral de sécurité russe l'a accusée d'avoir collecté des fonds pour l'armée ukrainienne, qui ont servi à acheter "des équipements, des armes et des munitions", ce qu'elle a nié. Ses partisans affirment qu'elle a fait des dons à une organisation basée aux États-Unis qui fournit de l'aide humanitaire à l'Ukraine.
Mme Petrov a été accusée par les autorités américaines d'exporter illégalement des composants électroniques vers la Russie à des fins militaires, en violation des sanctions imposées par Washington à Moscou dans le cadre du conflit en Ukraine.
À la mi-février, à la suite d'un appel entre Poutine et Trump, la Russie a libéré Kalob Wayne Byers, un citoyen américain de 28 ans qui avait été arrêté à l'aéroport de Moscou pour avoir transporté des friandises à base de cannabis.
Washington et Moscou ont également échangé un enseignant américain, Marc Fogel, contre un informaticien russe, Alexander Vinnik, au début du mois de février.
Le plus grand échange de prisonniers entre les États-Unis et la Russie depuis la fin de la guerre froide a eu lieu le 1er août 2024. Il s'agissait de libérer des journalistes, dont le reporter du WSJ Evan Gershkovich, et des dissidents détenus en Russie en échange d'espions russes présumés détenus en Occident.
Plusieurs citoyens américains sont toujours incarcérés en Russie, Washington dénonçant une "prise d'otages" pour obtenir la libération de Russes - dont des espions présumés - emprisonnés à l'Ouest.

(Avec AFP)


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".

 


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.


Les efforts pour panser les «profondes divisions» de la Syrie sont ardus mais «pas insurmontables», déclare Guterres

Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
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  • Antonio Guterres salue "la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", "la résilience et le courage" des Syriens
  • La transition offre l'opportunité de "forger une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité"

NEW YORK : Les efforts pour guérir les "profondes divisions" de la Syrie seront longs et ardus mais les défis à venir ne sont "pas insurmontables", a déclaré dimanche le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'occasion du premier anniversaire de la chute du régime Assad.

Une offensive surprise menée par une coalition de forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir al-Sham et des milices alliées a rapidement balayé les zones tenues par le régime à la fin du mois de novembre 2024. En l'espace de quelques jours, elles se sont emparées de villes clés et ont finalement capturé la capitale Damas.

Le 8 décembre de l'année dernière, alors que les défenses du régime s'effondraient presque du jour au lendemain, le président de l'époque, Bachar Assad, a fui la République arabe syrienne, mettant fin à plus de 50 ans de règne brutal de sa famille.

"Aujourd'hui, un an s'est écoulé depuis la chute du gouvernement Assad et la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", a déclaré M. Guterres, saluant la "résilience et le courage" des Syriens "qui n'ont jamais cessé de nourrir l'espoir en dépit d'épreuves inimaginables".

Il a ajouté que cet anniversaire était à la fois un moment de réflexion sur les sacrifices consentis en vue d'un "changement historique" et un rappel du chemin difficile qui reste à parcourir pour le pays.

"Ce qui nous attend est bien plus qu'une transition politique ; c'est la chance de reconstruire des communautés brisées et de guérir de profondes divisions", a-t-il déclaré, ajoutant que la transition offre l'occasion de "forger une nation où chaque Syrien - indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique - peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité".

M. Guterres a souligné que les Nations Unies continueraient à soutenir les Syriens dans la mise en place de nouvelles institutions politiques et civiques.

"Les défis sont importants, mais pas insurmontables", a-t-il déclaré. "L'année écoulée a montré qu'un changement significatif est possible lorsque les Syriens sont responsabilisés et soutenus dans la conduite de leur propre transition.

Il a ajouté que les communautés à travers le pays construisent de nouvelles structures de gouvernance et que "les femmes syriennes continuent de mener la charge pour leurs droits, la justice et l'égalité".

Bien que les besoins humanitaires restent "immenses", il a souligné les progrès réalisés dans la restauration des services, l'élargissement de l'accès à l'aide et la création de conditions propices au retour des réfugiés et des personnes déplacées.

Des efforts en matière de justice transitionnelle sont en cours, a-t-il ajouté, ainsi qu'un engagement civique plus large. M. Guterres a exhorté les gouvernements à soutenir fermement une "transition dirigée par les Syriens et prise en charge par les Syriens", précisant que le soutien doit inclure le respect de la souveraineté, la suppression des obstacles à la reconstruction et un financement solide pour le redressement humanitaire et économique.

"En ce jour anniversaire, nous sommes unis dans un même but : construire les fondations de la paix et de la prospérité et renouveler notre engagement en faveur d'une Syrie libre, souveraine, unie et ouverte à tous", a ajouté M. Guterres.