Covid-19: plus d’un million de «nouveaux pauvres» au Maroc en 2020

Lors d'une manifestation contre la pauvreté et la situation économique, réclamée par le «mouvement du Front social marocain», à Casablanca le 23 février 2020 (Photo, AFP).
Lors d'une manifestation contre la pauvreté et la situation économique, réclamée par le «mouvement du Front social marocain», à Casablanca le 23 février 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 février 2021

Covid-19: plus d’un million de «nouveaux pauvres» au Maroc en 2020

  • Le malaise social engendré par la crise économique au Maroc a provoqué plusieurs drames sociaux
  • Une nouvelle catégorie de mendiants et de personnes sans-abri a fait son apparition dans les rues, carrefours et cafés de Casablanca, capitale économique du Maroc

CASABLANCA: Âgé de 48 ans, Rachid était marié et père de 4 enfants. Ce natif de Casablanca, la capitale économique du Maroc, n’avait pas de travail stable. Ouvrier sur un chantier de bâtiment pour 10 euros la journée, Rachid s’est retrouvé sans travail à cause de la crise sanitaire due à la Covid-19. Une crise qui a frappé de plein fouet l’économie marocaine et mis à l’arrêt les projets de l’immobilier et du bâtiment.

Pendant plus de dix mois, Rachid s’est improvisé marchand ambulant dans un quartier populaire de Casablanca, mais n’arrivait toujours pas à joindre les deux bouts. Expulsé pour non-paiement de plusieurs mois de loyers, il s’est retrouvé à la rue avec ses 4 enfants à nourrir. Il ne recevait plus les aides de l’État (près de 120 euros par mois), qui constituaient une petite bouffée d’oxygène non négligeable pour lui au début de la crise. Mais les caisses de l’État sont à sec depuis notamment les investissements dans le secteur de la santé.

Surendettement, dépression, stress et beaucoup d’anxiété. Rachid n’en pouvait plus. Rachid a mis fin à ses jours fin décembre 2020: il s’est pendu dans une forêt à quelques kilomètres de Casablanca.

Le taux de suicide aurait explosé en 2020

Comme Rachid, plusieurs, désespérés, ont décidé de passer à l’acte. Le taux de suicide aurait, selon des observateurs, triplé en 2020. En l’absence de données officielles, difficile de confirmer cette tendance. Une chose est sûre: le malaise social engendré par la crise économique au Maroc a provoqué plusieurs drames sociaux. Des drames qui concernent des dizaines de milliers de familles, déjà en situation vulnérable avant la Covid-19. Les travailleurs précaires ont été les plus touchés. Serveurs, barmans, employés dans le secteur du tourisme et la location de voiture, employés des hammams, travailleuses du sexe, maçons et ouvriers, marchands ambulants, chauffeurs de taxis et de transport interurbain… des centaines de milliers de Marocains se sont retrouvés sans emploi, sans revenus et sans une aide directe efficace de l’État.

«La pandémie de Covid-19 a touché de manière disproportionnée les pans les plus démunis de la société marocaine et les moyens de subsistance de milliers de ménages. Selon les estimations de la Banque mondiale, «elle aurait privé d’activité, au bas mot, environ 712 000 employés du secteur formel et 4 millions de travailleurs du secteur informel». Il faut savoir que, au Maroc, sur les 10 millions d’actifs que compte le pays, plus de 6 millions demeurent en dehors du champ de la Sécurité sociale. «S’y ajoute la faible stabilité de l’activité salariée dans le secteur privé», souligne l’ONG internationale Oxfam dans un récent rapport sur les inégalités au Maroc.

Absence de véritables filets sociaux

Par catégories de personnes vulnérables, le Maroc compte 52 % des enfants en dehors de l’arsenal de protection sociale. Pour les personnes âgées, ce sont quelque 80 % qui ne disposent ni de pension ni de couverture médicale. La situation est encore plus problématique chez les personnes en situation de handicap qui sont les grands absents de la protection sociale avec un taux de couverture de seulement 2 %, alerte Oxfam. Sans cette protection sociale et de véritables filets sociaux, des milliers de Marocains ont donc basculé dans la pauvreté.

Le Haut-Commissariat au plan (HCP), l'organisme chargé de la production, de l'analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, estime ces nouveaux pauvres à plus d’un million rien que pour l’année 2020. «La proportion de personnes vulnérables à la pauvreté et/ou pauvres pourrait passer de 17,1 % de la population en 2019 à environ 19.87 % en 2020, soit 1,058 million de personnes additionnelles», estime le HCP.

16 000 cas de divorces recensés à Casablanca

Dans les rues de Casablanca, on peut d’ores et déjà apercevoir ces nouveaux pauvres. Une nouvelle catégorie de mendiants et de personnes sans-abri a fait son apparition aux carrefours et dans les cafés de la métropole. Une situation qui n’a pas été sans incidence sur les déchirures familiales. Près de 16 000 cas de divorces ont été recensés seulement à Casablanca. Un chiffre qui sera revu à la hausse, les tribunaux ayant cessé leurs activités durant la période de confinement, soit trois mois, en plus des congés annuels du mois d’août 2020.

La Covid-19 a mis à rude épreuve l’économie marocaine. La crise a enfoncé davantage les inégalités et disparités sociales et régionales, a amplifié l’exode rural, a impacté durablement les couches sociales les plus fragiles et a rappelé l’urgence de l’établissement d’un véritable pacte social, un nouveau contrat social pour un Maroc plus solidaire et plus inclusif.


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com