Genève: début du vote pour les membres de l’autorité libyenne intérimaire

Cette photo mise à disposition par l’ONU montre l’envoyée intérimaire des Nations unies pour la Libye, Stephanie Williams (c), et des représentants à l’ouverture du Forum du dialogue politique libyen le 1er février 2021 (Photo, AFP).
Cette photo mise à disposition par l’ONU montre l’envoyée intérimaire des Nations unies pour la Libye, Stephanie Williams (c), et des représentants à l’ouverture du Forum du dialogue politique libyen le 1er février 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 février 2021

Genève: début du vote pour les membres de l’autorité libyenne intérimaire

  • Aucun gagnant clair au premier tour du concours pour élire trois membres du Conseil présidentiel libyen ; le vote va maintenant passer à la deuxième phase
  • Avant le vote, les candidats ont présenté leurs visions de l’avenir de la nation au Forum de dialogue politique libyen

NEW YORK: Les efforts du Forum du dialogue politique libyen (FDPL) pour élire un Conseil présidentiel composé de trois membres passeront à l’étape suivante après qu’aucun des candidats n’a obtenu les 70 % requis des voix lors d’une réunion à Genève mardi.

Le forum, créé à la fin de l’année dernière pour faire avancer le processus de paix politique, est composé de 75 femmes et hommes de tout le pays qui sont décrits par l’Organisation des Nations unis (ONU) comme reflétant le spectre social et politique complet de la société libyenne.

Au cours des pourparlers en Tunisie en novembre, le FDPL a approuvé un plan visant à élire une autorité exécutive intérimaire comprenant un Premier ministre et un Conseil présidentiel composé de trois membres avec un représentant de chacune des régions de l’est, de l’ouest et du sud de la Libye.

«Ils seront chargés de guider le pays vers le «but sacré» de la tenue d’élections nationales fondées sur la Constitution», explique Stephanie Williams, la représentante par intérim du Secrétaire général de l’ONU – Antonio Guterres – pour la Libye, qui a convoqué la réunion de cette semaine en Suisse.

«Ce projet ne concerne pas le partage du pouvoir», poursuit Mme Williams. «Il s’agit plutôt de former un gouvernement temporaire composé de patriotes qui acceptent d’assumer et de partager la responsabilité de placer la souveraineté libyenne – et la sécurité, la prospérité et le bien-être du peuple libyen – au-dessus des intérêts étroits et loin du spectre de l’ingérence étrangère.»

Ce serait le premier gouvernement unifié de ce type dans le pays depuis la révolution de 2011 qui a renversé le régime de Kadhafi.

Les trois principaux candidats qui ont émergé mardi étaient: Abdel Majeed Ghaith Seif al-Nasr, qui a obtenu 42,9 % de tous les votes pour les candidats du Sud; Aguila Saleh, chef du Parlement de l’est de la Libye, qui a obtenu 39,1 % des votes des candidats de cette région; et Khaled Mishri, chef du Haut Conseil d’État, qui a obtenu 22,2 % des voix pour les candidats de l’ouest du pays.

Tous étaient loin des 70 % de soutien requis, de sorte que le prochain tour de vote sera basé sur un système de liste. De nombreux observateurs s’attendent à ce que les trois meilleurs candidats de mardi soient finalement les gagnants.

En tout, il y a 24 candidats, qui ont auparavant fait des présentations de trente minutes aux délégués du forum, suivies de dix minutes de questions.

Mardi également, 21 candidats au poste de Premier ministre ont présenté leurs lettres de créance et leurs visions pour l’avenir, après quoi ils ont été confrontés à vingt minutes de questions. Les délégués ont jusqu’à vendredi pour choisir leur candidat préféré au poste de Premier ministre.

Presque tous les espoirs ont indiqué que la tenue d’élections était la priorité absolue et ont promis de réunifier les institutions nationales. Comme l’a dit l’un d’eux : «Un budget, un État, une armée».

Parmi les autres engagements populaires, on peut citer: le retour aux niveaux de production pétrolière d’avant la guerre civile, le renforcement de la monnaie libyenne, la mise en place de mesures de sécurité pour garantir la sécurité des élections, le rôle de premier plan des femmes et des jeunes dans le nouveau gouvernement, les efforts de répression contre la corruption, les freins et de contrepoids pour garantir que personne n’est au-dessus des lois et, surtout, la fin de l'ingérence étrangère dans les affaires libyennes.

La candidate du Sud, Mona Jarrari, a déclaré qu'elle avait décidé de se présenter pour que les Libyens «puissent s'habituer à voir une femme candidate». Elle a exhorté ses camarades candidats à éviter les slogans et à être réalistes dans la définition de leurs objectifs, dont la mise en œuvre sera impossible sans une autorité exécutive.

«Les élections sont notre salut», a affirmé Mona Jarrari, qui a également présenté un plan de lutte contre la Covid-19 comme une autre priorité absolue.

«C’est un signe positif que ce processus – votre processus – ait suscité un degré élevé d’adhésion et d’enthousiasme», a déclaré Stephanie Williams aux participants. «Bien que la sélection de l’exécutif unifié par intérim ne soit pas une élection au sens traditionnel du terme, la concurrence ouverte est bonne pour la démocratie. C’est le genre de compétition qui ne peut avoir lieu que lorsque les armes sont silencieuses.»

Hafed al-Ghwell, chercheur à l’Institut de politique étrangère de l’université Johns Hopkins, a suivi les événements de mardi avec un sentiment de déjà-vu.

Ghassan Salamé, ancien envoyé de l’ONU en Libye qui a démissionné l’année dernière en raison du stress, avait soumis une proposition de réunion similaire. La rencontre qui se tient actuellement à Genève aurait dû avoir lieu en avril 2019.

«Le plan aurait fonctionné», explique Hafed al-Ghwell. «Et cela aurait été beaucoup moins controversé à l’époque.»

Cependant, dix jours avant le rassemblement du Forum, l’armée nationale libyenne a lancé un assaut contre Tripoli, où est basé le gouvernement d’accord national.

«Alors maintenant, pour revenir au même processus sans prendre en compte les graves changements survenus sur le terrain – dont douze mois de bombardements constants de la capitale, des milliers de morts, des centaines de milliers de déplacés – même si vous vous présentez [l’autorité exécutive], beaucoup de gens sur le terrain qui ont perdu leurs proches ne l’accepteront pas», analyse le chercheur.

Tout en admettant qu’«il vaut mieux se réunir que s’entretuer», il remet également en question le processus de sélection à Genève. Selon lui, les antécédents de certains candidats sont particulièrement problématiques. Il pointe notamment du doigt Aguila Saleh, qui a soutenu l’attaque contre la capitale.

Selon Al-Ghwell: «S’il siège au Conseil présidentiel, qu’est-ce qui l’empêchera de prendre des décisions qui excluent tout le monde? Ou d’ouvrir la porte à une intervention étrangère comme il l’a fait lorsqu’il était président du Parlement?»

«L’ONU affirme qu’il y a plus de 250 000 personnes déplacées à Tripoli. Comment ces gens vont-ils admettre la légitimité d’un Conseil si quelqu'un comme Aguila Saleh, qui a soutenu la guerre contre la capitale, en fait partie?», ajoute-t-il.

«Dans un pays qui n’a pas encore rétabli ses institutions, la personnalité et la crédibilité d’un candidat sont d’une importance capitale», explique M. Al-Ghwell.

Il remet également en question le choix des 75 membres du Forum, dont certains n’ont jamais vécu en Libye, mais ajoute que ce que l’ONU a réalisé avec la mise en œuvre du FDPL est néanmoins très important.

«Stephanie Williams et la Mission d’appui des Nations Unies en Libye [Manul] ont constaté qu’un Parlement et un État constituaient des obstacles majeurs à l’application des résolutions de l’ONU en Libye et à l’unification de ses institutions», a déclaré Hafed al-Ghwell.

«C’est pour cette raison que Mme Williams crée un troisième organe, le FDPL, composé de 75 membres. Ce groupe n’ira nulle part dans un proche avenir. Si le Parlement n’approuve pas le gouvernement [intérimaire] dans les vingt et un jours, la question sera renvoyée aux 75 membres pour qu’ils prennent une décision. Elle a donc créé ce troisième organe choisi par l'ONU (et l'a ajouté) au mélange libyen.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.