Après quatorze ans d’absence, Dahlan serait de retour à Gaza

Mohammed Dahlan (Photo, Reuters).
Mohammed Dahlan (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 16 février 2021

Après quatorze ans d’absence, Dahlan serait de retour à Gaza

  • Le dissident du Fatah aurait envoyé ses représentants juste avant les élections législatives prévues pour le 22 mai
  • «Nous faisons partie intégrante de la scène palestinienne, et aucun parti ne peut nous en exclure» affirme un porte-parole du mouvement

GAZA: Après quatorze ans d’absence, le mouvement Dahlan, une branche séparatiste du Fatah, est de retour dans la bande de Gaza.

Le mouvement est dirigé par Mohammed Dahlan, qui vit aux EAU depuis qu'un conflit l’a opposé au président Mahmoud Abbas. Il a alors été contraint de quitter la Cisjordanie où il avait trouvé refuge quand le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007.

Dimanche dernier, deux de ses partisans sont revenus à Gaza. Parmi eux figure Abdel Hakim Awad, directeur de la campagne électorale de Dahlan. Il est aussi l'un des fondateurs du mouvement de jeunesse du Fatah à Gaza, et jouit d’une extraordinaire popularité au sein des jeunes et du mouvement étudiant.

Le retour survient au lendemain de la rencontre des représentants de Dahlan avec la délégation du Hamas, et qui a pris part au dialogue national palestinien au Caire au début du mois.

Les élections législatives sont prévues pour le 22 mai, mais le porte-parole de Dahlan Imad Mohsen a tenu à minimiser l’importance du moment choisi pour le retour. Planifié depuis 2018, il n’est pas vraiment motivé par les sondages, malgré les apparences, dit-il.

Des centaines de membres du Fatah ont fui la bande de Gaza par crainte de représailles, après le schisme de 2007 qui a placé l’enclave côtière sous le contrôle du Hamas, et ont rejoint le mouvement de Dahlan.

Mohsen estime que 300 militants du Fatah se trouvent en Égypte et ailleurs. Il ne voit aucun obstacle juridique qui empêche leur retour à Gaza. «On s'attend à ce que ces frères reviennent en grand nombre dans un avenir proche», a-t-il déclaré à Arab News.

Une source palestinienne, qui a préféré garder l'anonymat, confie à Arab News qu'il est possible de voir revenir Dahlan lui-même à Gaza avant les élections».

Les observateurs relient ces développements à une éventuelle participation de Dahlan aux élections, sur une liste à part ou conjointement avec le Fatah si les efforts de réconciliation avec Abbas sont couronnés de succès.

«Notre position n’a pas changé. Dès le début, notre objectif consiste à nous présenter aux élections sur une liste unifiée avec Fatah ou, si Abbas refuse, de nous présenter sur une liste qui comprenne les chefs du mouvement», explique Mohsen. «Nous parlons de personnalités qui détiennent des compétences nationales, professionnelles et dynamiques aptes à relever les défis qui accablent la cause palestinienne. Nous faisons partie intégrante de la scène palestinienne, et aucun parti ne peut nous en exclure ou nous empêcher de participer à cet exercice démocratique. Par conséquent, notre mouvement participera à toutes les élections, même la présidentielle (une), en temps et en lieu opportuns».

Les opinions varient quant à l’influence de Dahlan sur les résultats des élections et l’aptitude du Fatah à tirer des bénéfices et éviter une répétition du scénario électoral de 2006, lorsque le Hamas a obtenu une majorité écrasante.

L’analyste politique Mukhaimar Abu Saada estime que le mouvement de Dahlan va se présenter aux élections avec une seule liste, après l’échec des efforts de réconciliation au sein du Fatah. Il est dans l’intérêt du Hamas de monter plusieurs listes du Fatah, histoire d’augmenter ses chances d’obtenir des résultats extraordinaires, ajoute-t-il.

D’après lui, le Fatah affronte de grands défis. Outre la liste de Dahlan, Marwan Barghouti ne s’est toujours pas encore prononcé au sujet de sa participation aux élections.

«Un Fatah unifié offrirait la meilleure option. Sinon, il pourra toujours monter une liste de partenariat avec le Hamas», déclare Saada à Arab News. Selon lui, il est trop tôt pour évaluer l’ampleur des dégâts, puisque les trois mois qui restent avant le scrutin gardent la voie ouverte aux discussions.

Options

Les élections législatives seront suivies de l’élection présidentielle le 31 juillet, puis d’un appel aux urnes en vue de former le Conseil national de l'Organisation de libération de la Palestine le 31 août.

Un membre du Comité central du Fatah, chargé du dialogue national, estime que son organisation est prête à entamer un dialogue avec toutes les factions afin bâtir un front national élargi qui permettrait à tous ceux qui le désirent de participer aux élections.

Jibril Rajoub affirme aussi que «toutes les possibilités sont sur la table, comme la liste unique, si les discussions avec les autres factions n’aboutissent pas».

Abdallah Abdallah, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah, insiste que l’organisation reste unie, qu’elle ne connaît aucune division, et que Dahlan ne représente pas un mouvement national.

«Dahlan a été renvoyé du Fatah, des jugements ont été rendus contre lui», dit Abdallah à Arab News. «Il n'est pas en mesure de se présenter aux élections. Quant aux membres de son mouvement, qui sont principalement des membres du Fatah, rien ne les empêche de retourner à leur formation politique».

Mais le professeur de sciences politiques, Naji Shurrab, pense que le mouvement de Dahlan n’est pas près de disparaître.

Le mouvement a prouvé «au cours des dernières années qu'il est devenu une organisation, avec une présence et un soutien populaire non seulement à Gaza et en Cisjordanie, mais aussi dans la diaspora», assure-t-il à Arab News. «Il bénéficie d'un soutien régional et arabe incontestable. Il semble financièrement solide, et il réussit à attirer les jeunes».

Le professeur exclut que une réconciliation interne du Fatah du vivant d’Abbas, car les dernières lois proposées par ce dernier ne sont que des tentatives d’empêcher la participation de Dahlan aux élections.

Pour Shurrab, Fatah est le véritable perdant du refus d’Abbas de se réconcilier avec Dahlan et d’unifier le mouvement lors des prochaines élections.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: une "série" de frappes israéliennes dans le sud, selon l'agence officielle

Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
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  • L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

BEYROUTH: L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

"Une série de frappes israéliennes" a visé le secteur de Nabatiyé, à une dizaine de kilomètres de la frontière, a rapporté l'agence Ani.

Des médias locaux ont indiqué que les raids avaient touché des secteurs montagneux éloignés des zones d'habitation.

L'Ani a fait état "d'énormes explosions... ayant résonné dans la plupart des zones de Nabatiyé et du sud", provoquant "terreur et panique" parmi les habitants, qui se sont précipités pour aller chercher leurs enfants à l'école, tandis que des ambulances se dirigeaient vers les zones touchées.

Un photographe de l'AFP a vu de la fumée s'élever des collines de la région.

"On a entendu une forte explosion, environ dix frappes consécutives", a déclaré à l'AFP Jamal Sabbagh, un médecin de 29 ans qui effectuait des examens de santé auprès d'écoliers près de la ville de Nabatiyé.

"Certains enfants ont eu peur et il y avait de la panique, les enseignants étaient aussi effrayés", a-t-il confié.

Mercredi, une frappe israélienne à Saïda, également dans le sud du pays, avait tué un commandant du mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah libanais.

Israël est en guerre contre le Hamas depuis que le mouvement palestinien a mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, déclenchant une offensive israélienne dévastatrice dans la bande de Gaza.

Le Hezbollah, groupe armé libanais soutenu par l'Iran, avait alors ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien aux Palestiniens.

Israël a mené entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne mène régulièrement depuis cette date des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, très affaibli par la guerre.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu.

Beyrouth assure respecter ses engagements et accuse Israël de violer le cessez-le-feu.


Trump à Riyad: un forum économique au centre de toutes les attentions

Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
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  • Des magnats de l'économie américaine, des ministres saoudiens et des chefs d'entreprise participeront à un événement sur invitation à Riyad
  • Selon l’invitation, le forum vise à «approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer le partenariat économique historique

RIYAD: À l’approche de la visite du président américain Donald Trump, l’Arabie saoudite s’apprête à accueillir, le 13 mai prochain, un Forum d’investissement saoudo-américain très attendu, organisé sur invitation uniquement au Ritz-Carlton de Riyad.

Alors que la visite présidentielle attire l’attention internationale, les projecteurs se tournent vers cet événement économique majeur qui réunira quelque 15 ministres et hauts responsables saoudiens, ainsi que les dirigeants de grands projets et entreprises du Royaume. En parallèle, plusieurs figures emblématiques de l’économie américaine y sont attendues, selon des médias américains: Elon Musk, Mark Zuckerberg, Larry Fink, mais aussi Sam Altman (OpenAI), Jane Fraser (Citigroup), Kelly Ortberg (Boeing) et David Sacks, conseiller à la Maison Blanche sur l’IA et les crypto-monnaies.

Selon l’invitation, le forum vise à « approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer notre partenariat économique historique».

Si la coopération militaire et sécuritaire reste un pilier des relations bilatérales, cette rencontre devrait surtout marquer un tournant vers de nouveaux secteurs de collaboration, dans un esprit d’échanges économiques à double sens.

Des accords seront signés qui couvrent des secteurs tels que l'intelligence artificielle, la technologie et la coopération en matière de soins de santé, et leur valeur atteindra probablement au moins 600 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) – un objectif fixé par le prince héritier Mohammed ben Salmane en janvier, lorsqu'il est devenu le premier dirigeant étranger à s'entretenir avec le président Trump après le retour de ce dernier à la Maison-Blanche.

S'exprimant cette semaine depuis l'Institut Milken à Los Angeles, le ministre saoudien de l'Investissement, Khalid al-Falih, a souligné l'importance stratégique des États-Unis pour le Royaume, saluant leur position unique sur la scène mondiale.
«Il n’existe aucun concurrent proche des États-Unis, que ce soit en matière de profondeur des marchés de capitaux, de leur ampleur ou de leur capacité d’innovation», a-t-il déclaré.

Arab News participera aux tables rondes et couvrira en direct les temps forts du forum d’investissement prévu la semaine prochaine à Riyad.

Le président Trump est attendu à Riyad le 13 mai, où il prendra part le lendemain à un sommet avec les dirigeants du Golfe. Il poursuivra ensuite sa tournée régionale en se rendant à Doha le 14 mai, avant de clore son premier déplacement officiel à l’étranger de ce second mandat à Abou Dhabi, le 15 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le cabinet saoudien passe en revue les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Les ministres saoudiens participent à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Les ministres saoudiens participent à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
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  • Le prince héritier Mohammed ben Salmane a ordonné aux autorités d'assurer des préparatifs de haut niveau pour le Hajj et des services aux pèlerins
  • Le cabinet a souligné les exportations non pétrolières record et a salué l'ascension mondiale de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique et de transparence des données ouvertes

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Djeddah, qui a examiné les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Le prince héritier a salué les pèlerins musulmans qui ont commencé à affluer vers le Royaume depuis divers pays pour accomplir le Hajj cette année.

Il a également demandé aux autorités compétentes de travailler avec le plus haut niveau d'efficacité et d'excellence dans la mise en œuvre des plans de sécurité, de prévention et d'organisation pour servir les invités du pèlerinage.

Le prince héritier a également pris connaissance des rapports sur les performances record des exportations non pétrolières du royaume en 2024 et de leur trajectoire ascendante continue. Ces rapports reflètent l'accélération des mesures visant à diversifier les sources de revenus et d'investissement dans l'économie saoudienne, conformément à la Vision 2030.  

Les ministres ont également noté les avancées de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique, notamment sa première place régionale pour la troisième année dans l'indice des services d'administration en ligne des Nations unies, et son bond de 92 places dans l'inventaire mondial des données ouvertes.

En ce qui concerne les questions régionales, le cabinet a réitéré l'appel du Royaume à la désescalade dans les zones de conflit, a condamné les frappes israéliennes sur la Syrie, a exhorté à mettre fin à la guerre au Soudan par une solution politique locale. Il a également réaffirmé son soutien à la solution des deux États comme moyen de parvenir à une paix durable en Palestine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com