Tristesse des femmes libanaises pendant la fête des mères

Des femmes portent des pancartes pendant une marche de protestation contre la situation politique et économique, avant la fête des mères à Beyrouth, au Liban, le 20 mars 2021 (Photo, Reuters)
Des femmes portent des pancartes pendant une marche de protestation contre la situation politique et économique, avant la fête des mères à Beyrouth, au Liban, le 20 mars 2021 (Photo, Reuters)
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Publié le Dimanche 21 mars 2021

Tristesse des femmes libanaises pendant la fête des mères

  • Les mères ont pleuré et crié des slogans, exigeant le départ des politiciens
  • Il n'y avait pratiquement pas de clients dans les magasins de vêtements et de parfums des principaux centres commerciaux

BEYROUTH: Des femmes sont descendues dans la rue samedi après-midi à la veille de la fête des mères, malgré les avertissements des médecins sur le risque imminent de propagation du coronavirus.

La colère des mères face à la situation actuelle, qui a poussé toute une génération de jeunes à émigrer et qui a poussé des dizaines de personnes à manifester.

Un groupe de ces mères s'est réuni dans le quartier de Bechara Al Khoury à Beyrouth et s'est rendu au centre-ville de Beyrouth ainsi qu’au port, site de l'explosion il y a sept mois.

Elles portaient des masques faciaux et brandissaient des drapeaux libanais et des pancartes.

Les mères ont pleuré et crié des slogans, exigeant le départ des politiciens.

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Des femmes libanaises tiennent des pancartes durant leur manifestation contre l’impasse politique du pays et la crise économique alarmante à Beyrouth à l'occasion de la fête des mères. (Photo, AFP)

Les manifestations ont eu lieu pendant que des dizaines de pots de fleurs, enveloppés dans du papier brillant coloré, étaient étalés samedi devant les magasins de fleurs de Beyrouth et de sa banlieue. Parmi leurs feuilles figuraient des affiches indiquant leur prix de 40 000 livres libanaises (26 dollars).

La devanture des boulangeries et des pâtisseries était remplie de gâteaux dont les prix allaient de 50 000 à 150 000 livres libanaises.

La fête des mères, dimanche au Liban, coïncide avec le début du printemps. Les Libanais dépensent traditionnellement avec générosité pour acheter des cadeaux pour leurs mères ou leurs épouses.

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(Photo, AFP)

Mais les célébrations de cette année sont complètement différentes. Par rapport à la situation des années précédentes, il n'y a pratiquement pas de clients dans les magasins de vêtements et de parfums des principaux centres commerciaux.

Les prix, comme l'a confirmé Mme Samar, « sont extrêmement élevés et surtout pour celles qui reçoivent leur salaire en livres libanaises. Elles peuvent à peine acheter de la nourriture et du lait pour bébé, si elles peuvent les trouver, alors comment puis-je acheter une veste pour ma mère dont le prix est le double de mon salaire? Ou comment lui acheter un flacon de parfum dont le prix est supérieur à 1,5 million de livres libanaises? »

Le dollar a poursuivi sa baisse samedi, s'échangeant entre 10 100 et 11 000 livres libanaises.

Le pays attend le résultat de la rencontre entre le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri lundi, mais les attentes sont peu encourageantes.

Après avoir rencontré samedi le président Michel Aoun, le chef du Parti socialiste progressiste libanais, Walid Joumblatt, a révélé: « Nous sommes dans une impasse absolue au milieu d’un effondrement économique grave. La famine va probablement se produire bientôt, et la réconciliation est devenue vraiment nécessaire. Dieu témoigne que j'ai expliqué aux gens (la réalité de la situation) ».

Les bureaux de change légaux sont également prudents.

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(Photo, AFP)

Bilal Ghandour, propriétaire d'une bijouterie à Beyrouth, a affirmé: « Samedi, les bureaux de change se sont abstenus de vendre des dollars. Ils n'ont acheté que des dollars, craignant que le taux de change du dollar n'augmente lundi après la réunion au palais républicain ».

Ghandour a décrit les ventes dans son magasin comme « très légères ».

Il a souligné que: « Le prix d'un gramme d'or 18 carats est de 42 dollars, ce qui signifie 462 000 livres libanaises, selon le taux de change de samedi, une petite pièce d'or doit dans tous les cas dépasser cinq grammes, c’est à vous de faire le calcul. La situation est absolument très                      difficile ».

« Ceux qui ont de l'argent peuvent acheter, mais ils n'achètent que des pièces dont les prix ne dépassent pas 200 à 300 dollars ».

Dans un communiqué, le Syndicat des bureaux de change au Liban a salué la décision de la Banque du Liban de lancer sa plate-forme électronique et de permettre aux banques de négocier des devises similaires aux bureaux de change légaux.

La baisse du taux de change du dollar n’a pas du tout entraîné de baisse du prix des produits de base sur le marché.

«Tout le monde veut compenser ses pertes futures», a avoué Antoine, commerçant à Furn El Chebbak.

Mohammed, qui vend des fleurs et des plantes au rond-point de Tayouneh, a déclaré: « Le prix de la tulipe cette année est de 30 000 livres libanaises, contre 7 000 livres libanaises l'an dernier.

« Le prix de cyclamen l'an dernier n'a pas dépassé 10 000 livres libanaises, et maintenant il est de 50 000 livres libanaises », a-t-il affirmé.

« Nous ne sommes pas responsables de l’augmentation des prix. Les gens sont à bout de leur force. Leurs priorités ont changé et les fleurs sont devenues un vrai luxe ».

Toutefois, la demande pour les gâteaux n'avait pas été affectée, selon Ali, le gérant de l'un des magasins de pâtisserie de la région de Chiyah, Ain El-Remmaneh. Peut-être parce qu'ils sont moins chers que les vêtements, les parfums et l'or, sans doute ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com