Dîners clandestins à Paris: l'accusateur se renie, le SDJ de M6 défend le reportage

Cette photo montre l'intérieur de l'appartement du Palais Vivienne, propriété du collectionneur français Pierre-Jean Chalencon, le 5 avril 2021. (AFP)
Cette photo montre l'intérieur de l'appartement du Palais Vivienne, propriété du collectionneur français Pierre-Jean Chalencon, le 5 avril 2021. (AFP)
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Publié le Mardi 06 avril 2021

Dîners clandestins à Paris: l'accusateur se renie, le SDJ de M6 défend le reportage

  • Pierre-Jean Chalençon, accuse les reporters de la chaîne de l'avoir piégé
  • Le reportage a enflammé les réseaux sociaux durant le weekend, provoqué des réactions de la classe politique, et entraîné l'ouverture d'une enquête

PARIS: Des dîners parisiens aussi luxueux que clandestins, malgré la pandémie ? Le procureur de Paris Rémy Heitz a ouvert dimanche une enquête pénale après un reportage de M6 sur de telles agapes interdites, alors qu'un organisateur s'est finalement rétracté après avoir affirmé anonymement que des ministres y participaient. 

La chaîne privée avait diffusé vendredi soir un reportage en caméra cachée dans un lieu présenté comme « un restaurant clandestin situé dans les beaux quartiers », où les participants et les serveurs ne portent pas de masques et ne respectent pas les gestes barrières.  

M6 avait aussi diffusé d'autres images d'une soirée payante privée, où des dizaines de convives apparaissaient sans masque, certains se faisant la bise. Le tout au mépris des interdictions édictées pour freiner la propagation de la Covid-19. 

Le procureur de la République, Rémy Heitz, a annoncé dimanche en fin de journée avoir saisi « la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne d'une enquête des chefs de mise en danger d'autrui et de travail dissimulé », afin de « vérifier si des soirées ont été organisées en méconnaissance des règles sanitaires et de déterminer quels en ont été les éventuels organisateurs et participants ». 

L’un des organisateurs interviewés par M6, et présenté comme « collectionneur », affirmait en voix off déguisée: « J’ai dîné cette semaine dans deux ou trois restaurants qui sont soi-disant des restos clandestins, avec un certain nombre de ministres. » 

Au vu des images de M6 et de leurs précédentes publications sur les réseaux, cet homme a été identifié par plusieurs médias et internautes comme Pierre-Jean Chalençon, propriétaire du «Palais Vivienne », situé dans le centre de Paris. 

LA SDJ DE M6 DÉFEND LE REPORTAGE

La Société des journalistes (SDJ) des JT de M6 a défendu mardi le reportage sur des dîners clandestins qui a mis les réseaux sociaux en ébullition, alors que l'un de leurs organisateurs, Pierre-Jean Chalençon, accuse les reporters de la chaîne de l'avoir piégé.   

Depuis la diffusion le 2 avril de ce reportage, le célèbre collectionneur « se répand dans les médias et sur les réseaux sociaux », « accuse notre rédaction et nos JT de propager des ‘calomnies’ » et « nous reproche 'une sorte de guet-apens, de coup monté' », rapporte la SDJ, qui tient à réfuter ces propos.   

« D'autres sources (que Pierre-Jean Chalençon) nous ont confirmé en ‘off’ la présence d’au moins un membre du gouvernement à un de ces dîners », a assuré la SDJ des Journaux télévisés de M6, qui assure poursuivre ses propres investigations à ce sujet.   

« Comme c’est toujours le cas, le travail de nos journalistes a été effectué avec rigueur et dans le parfait respect des règles déontologiques », assure-t-elle, rejetant point par point les critiques du collectionneur.   

L'accusateur plaide l'« humour » 

M. Chalençon, à travers un communiqué de son avocat dimanche soir, a implicitement reconnu être cette source. Mais il a plaidé qu'il faisait seulement de « l'humour » et maniait « le sens de l'absurde », quand il avait assuré que des ministres participaient à de tels repas. 

Dans une vidéo en février, il indiquait organiser dans sa résidence des « déjeuners ou dîners » avec le restaurateur Christophe Leroy.  

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, « doit venir dîner prochainement », lançait aussi en février M. Chalençon.  

En réponse, Gabriel Attal a fait savoir qu'il avait « découvert cet extrait ce (dimanche) soir sur Twitter avec beaucoup d’étonnement ». « Il ne connaît pas M. Chalençon et n’a évidemment jamais participé à un quelconque dîner ou soirée », a indiqué son entourage.  

M. Attal avait d'ailleurs exclu dans la journée la présence de quiconque du gouvernement à ces dîners. 

Dimanche, la polémique a fait réagir Twitter, sous le mot-dièse #OnVeutLesNoms, mais aussi les ministres dans les émissions dominicales. 

Au Grand rendez-vous Europe1/Les Echos/Cnews, la ministre déléguée à la citoyenneté Marlène Schiappa avait ainsi estimé: « si des ministres ou des députés » ont bien eu leur couvert lors de tels dîners clandestins, « il faut qu'ils aient des amendes et qu'ils soient pénalisés comme n'importe quel citoyen ». Plus tard, sur Twitter, elle a approuvé une internaute qui estimait que si c'était avéré, les ministres devaient « dégager fissa » du gouvernement : « Ça va de soi. Avec une amende », a tweeté la ministre. 

« Même règle pour tout le monde »  

Lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait semblé sceptique: « Tous les ministres, sans exception, respectent la règle ».  

Lors d'une visite d'un centre de vaccination à Marcq-en-Baroeul (Nord), le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a précisé que « soit (ces faits) sont faux et il ne faut pas jeter l'opprobre évidemment, soit ils sont vrais et évidemment (...) les personnes doivent pouvoir être poursuivies et, j'imagine, condamnées pour avoir organisé de telles soirées. » 

« C'est tout à fait inacceptable », a poursuivi M. Darmanin. « Tous les jours, les services de police et de gendarmerie interviennent (…) dans les quartiers populaires parce qu'il y a des barbecues géants, parce que les gens ne respectent pas le confinement. Il est évident que dans les plus beaux quartiers de la capitale, la règle est la même pour tout le monde. Il n'y a pas deux types de citoyens avec ceux qui ont le droit de faire la fête et ceux qui n'auraient pas le droit », a-t-il insisté.  

M. Darmanin a saisi la préfecture de police de Paris d'une enquête administrative. 


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.