Algérie: le directeur d'une radio proche du Hirak placé sous contrôle judiciaire

Le journaliste algérien Ihsane El Kadi. (Capture d'écran Youtube)
Le journaliste algérien Ihsane El Kadi. (Capture d'écran Youtube)
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

Algérie: le directeur d'une radio proche du Hirak placé sous contrôle judiciaire

  • M. El Kadi «a été placé aujourd'hui par le juge d'instruction près le tribunal Sidi M'hamed (à Alger) sous contrôle judiciaire»
  • Cette figure des médias indépendants algériens a été présentée mardi devant le procureur, au lendemain d'une convocation par la gendarmerie à Alger dans le cadre d'une «procédure d'urgence»

ALGER: Le journaliste algérien Ihsane El Kadi, directeur de la station Radio M et du site d'information Maghreb Emergent, a été placé mardi sous contrôle judiciaire, ont indiqué ces deux médias proches du mouvement de protestation du Hirak.

M. El Kadi "a été placé aujourd'hui par le juge d'instruction près le tribunal Sidi M'hamed (à Alger) sous contrôle judiciaire", ont-ils précisé.

Cette figure des médias indépendants algériens a été présentée mardi devant le procureur, au lendemain d'une convocation par la gendarmerie à Alger dans le cadre d'une "procédure d'urgence".

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), M. El Kadi est accusé de "diffusion de fausses informations à même de porter atteinte à l'unité nationale", "perturbations des élections" et "réouverture du dossier de la tragédie nationale" des années 1990.

Ce dernier chef d'accusation se réfère à la Charte pour la paix et la réconciliation, censée tourner la page de la guerre civile de la "décennie noire" (1992-2002).

L'article 46 punit d'une peine de trois à cinq ans de prison "quiconque qui, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l'Etat, nuire à l'honorabilité de ses agents qui l'ont dignement servie, ou ternir l'image de l'Algérie sur le plan international".

Le ministère de la Communication a déposé plainte contre M. El Kadi après la publication d'un article le 23 mars sur le site de Radio M dans lequel il plaidait contre la "diabolisation" du mouvement islamo-conservateur Rachad, considéré comme un mouvement terroriste par Alger. 

Museler la dissidence 

La décision de mardi est un nouveau signe de la volonté du régime --dont le pilier est l'armée-- de museler toute voix dissidente à l'approche des élections législatives anticipées du 12 juin.

"La dérive autoritaire se poursuit", a déploré la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme sur Twitter, en "réitérant sa solidarité et en appelant au respect du droit et à l'abandon des charges retenues contre le journaliste".

Par ailleurs, une journaliste politique de Radio M, Kenza Khatto, en garde à vue depuis vendredi, a été remise en liberté provisoire mardi après avoir été présentée au procureur du tribunal de Sidi M'hamed, selon Radio M et le CNLD.

Son procès a été fixé au 25 mai. La jeune journaliste s'est évanouie au début de l'audience et a dû être évacuée pour recevoir des soins, a précisé l'association d'aide aux détenus d'opinion.

Selon son avocate Zoubida Assoul, elle a subi des violences lors de son interpellation.

Elle est accusée d'"atteinte à l'unité nationale", de "publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national", d'"incitation à attroupement non armé" et d'"outrage à corps constitué".

Kenza Khatto a été arrêtée à Alger, avec une quinzaine de reporters et photographes de presse --dont celui de l'AFP--, qui s'apprêtaient à couvrir la marche hebdomadaire du Hirak.

"A trois semaines des législatives, les journalistes sont systématiquement et violemment empêchés de couvrir les manifestations hebdomadaires du Hirak", a protesté mardi l'ONG Reporters sans frontières dans un communiqué, se disant "extrêmement préoccupée par cette répression croissante et le verrouillage de l'information en Algérie".

Le pays figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.


L'Algérie justifie le refoulement d'un journaliste par l'hostilité de Jeune Afrique

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
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  • Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc
  • Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France

ALGER: L’Algérie met en cause les "positions hostiles" de l'hebdomadaire Jeune Afrique afin de justifier le refoulement d'un de ses journalistes à son arrivée à l'aéroport d'Alger, selon les déclarations du ministre algérien de la Communication Mohamed Laagab.

"Farid Alilat est un citoyen algérien, mais en même temps il est journaliste dans un magazine indésirable, et lorsque ce média profite de sa nationalité algérienne et s'immisce de manière sournoise dans l'exercice du travail journalistique, cela est inacceptable", a déclaré jeudi le ministre algérien.

M. Laagab a assuré que "séparer les deux est difficile, mais en tant qu'algérien, il est le bienvenu. Il exerce un travail journalistique pour son média, qui a choisit de prendre des positions hostiles à l'Algérie et ceci est intolérable".

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc, le rival régional de l'Algérie.

"La question ne le concerne pas en tant que citoyen algérien, mais plutôt le magazine Jeune Afrique où il exerce, qui a adopté des positions éditoriales hostiles à l'égard de l'Algérie. Ce média publie tantôt des informations incorrectes tantôt des informations exagérées", a affirmé le ministre.

Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France.

Farid Alilat, établi depuis 2004 en France où il dispose d'une carte de séjour, se rendait pourtant régulièrement en Algérie.

Selon lui, les policiers l'ont interrogé notamment sur ses écrits, sur la ligne éditoriale de son journal, sur l'objet de son voyage, et sur les opposants algériens à l'étranger et ont fouillé ses deux téléphones et son ordinateur.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a condamné, dans un message sur X, une "expulsion sans justification" et dénoncé "une entrave inacceptable à la liberté de la presse".


Syrie: 20 combattants pro-gouvernement tués dans deux attaques de l'EI

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
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  • Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas
  • "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal"

BEYROUTH: Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas, a annoncé jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs", selon cette ONG basée en Grande-Bretagne et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie. "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal", a ajouté l'OSDH.


L'Autorité palestinienne fustige le veto américain à l'ONU

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
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  • Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU
  • Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre".

"Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (...) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre", a déclaré le bureau de M. Abbas dans un communiqué.

Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU, ont ajouté les services de M. Abbas en remerciant les Etats ayant voté en faveur de l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU.

"Le monde est uni derrière les valeurs de vérité, de justice, de liberté et de paix que représente la cause palestinienne", a fait valoir l'Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions.