Une grève générale contre Israël pour marquer «l’unité palestinienne»

Les Palestiniens en Cisjordanie ont respecté le mot d'ordre de grève, mais certaines manifestations ont dégénéré en affrontements avec l'armée israélienne. (Photo, AFP)
Les Palestiniens en Cisjordanie ont respecté le mot d'ordre de grève, mais certaines manifestations ont dégénéré en affrontements avec l'armée israélienne. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

Une grève générale contre Israël pour marquer «l’unité palestinienne»

  • Le Comité de suivi arabe basé à Haïfa a organisé mardi une manifestation en soutien aux Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie
  • Les ouvriers et les professionnels palestiniens sont restés chez eux dans le but de paralyser l'économie israélienne

AMMAN: Les résidents de Gaza et de la Cisjordanie ont lancé mardi une grève générale historique qui reflète l'unité du peuple palestinien.

Le Comité arabe de suivi, sis à Haïfa, a organisé la manifestation. Un appel repris par toutes les communautés palestiniennes, cibles de bombardements israéliens incessants et inégalés depuis deux semaines.

Les ouvriers et les professionnels palestiniens sont restés chez eux dans le but de paralyser l'économie israélienne. Le Comité des marchands de Jérusalem-Est a demandé dans une déclaration à tous les commerçants de fermer leurs portes, et les Palestiniens de tous horizons ont adhéré à l'appel.

Mohammad Baraka, président du Comité supérieur de suivi des citoyens arabes en Israël, confie à Arab News que le mandat de grève a été approuvé lors d'une réunion à Jaffa, dimanche.

«Dès que nous avons annoncé notre décision, nous avons reçu des appels de différentes factions palestiniennes, dirigées par le Fatah, qui voulaient se joindre à la grève», a-t-il affirmé. «D'autres palestiniens ont également suivi, et (le mouvement) a submergé toute la Palestine».

Des responsables indiquent que le mouvement vient en réaction à l'attaque israélienne brutale contre la mosquée d'Al-Aqsa, aux projets israéliens pour expulser les familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem, et aux «attaques contre notre peuple en Israël».

Selon Baraka, plus de 1 000 jeunes Palestiniens ont été emprisonnés et 200 inculpés, tandis que seuls 150 Juifs ont été arrêtés, et aucun n'a été inculpé.

«Le sens le plus profond de cette grève est que quiconque veut briser l'esprit palestinien à cause de la faiblesse du monde arabe va sans doute être déçu», explique Baraka. «Les armées peuvent perdre une guerre mais les peuples ne perdent jamais».

Vera Baboun, ancienne maire de Bethléem et membre du Conseil national palestinien, qualifie la grève d'historique.

«La grève du 18 mai est une manifestation de notre dignité qui met en lumière 73 ans de violations des droits de notre peuple, dans les territoires occupés ainsi que dans les secteurs de 1948», dit-elle.

Khalil El-Halabim, dont le fils est emprisonné pour avoir soi-disant viré de l'argent au Hamas, affirme à Arab News que la grève a uni tous les Palestiniens.

«Nos objectifs sont clairement alignés à présent», se réjouit-il. «Cette grève illustre le retour de la cause palestinienne au cœur de l’ordre du jour politique de la communauté internationale».

Adnan Tarabshe, un acteur de théâtre qui réside dans la région de la Galilée, affirme à Arab News que le mouvement exprime la colère palestinienne, mais qu’il porte un objectif bien plus important.

«Les certitudes de Golda Meir, à savoir que les palestiniens âgés vont mourir et les jeunes vont certainement oublier, sont réduites à néant», insiste-t-il. «Le peuple palestinien demeure, et il ne va jamais oublier».

L’ancienne Première ministre Golda Meir était la quatrième de l’histoire d’Israël à occuper ce poste.

Ghassan Khatib, ancien ministre palestinien du Travail, estime que la grève est un rejet de la politique raciste envers les Palestiniens. C'est le résultat «du refus d'Israël d’assimiler les Palestiniens dans les zones de 1948, et de l’oppression des habitants de Jérusalem et les Palestiniens en Cisjordanie», confie-t-il à Arab News.

Khatib blâme les États-Unis pour l'arrogance israélienne «que nous voyons aujourd’hui».

Salah Zuheika, un activiste politique à Jérusalem, compare la grève à la manifestation du Jour de la terre le 30 mars 1976, une date importante dans l’histoire nationale palestinienne selon lui.

L'évêque orthodoxe de Jérusalem Atallah Hanna , explique à Arab News que la grève envoie un message à tous les Palestiniens afin de protester contre les politiques israéliennes injustes, mais surtout contre les offensives de destruction massive à Gaza.

«Les enfants et les personnes âgées, les hommes et les femmes sont attaqués sans distinction», dit-il. «Cette grève est un moyen civilisé et efficace d'envoyer un message au monde, que nous voulons la justice avec la paix».

William Tarazi, un homme d'affaires de Gaza, déclare toutefois que la «grève est une réaction simple. Nous n'avons pas besoin d'une grève ou d'une manifestation ici et là. Nous avons besoin d'une approche exhaustive qui comprend des actions politiques et militaires en plus des manifestations».

Radi Jirai, un activiste du Fatah qui soutient la solution à un État, affirme à Arab News que la grève est une nouvelle indication que l'identité nationale palestinienne a survécu malgré les tentatives sionistes.

«Cette unité des Palestiniens ouvre la voie à une nouvelle stratégie palestinienne fondée sur l'unité du peuple et de la terre en Palestine», dit-il. «C’est une défaite du projet sioniste qui souligne la nécessité de créer un seul État démocratique sur les ruines de l'apartheid sioniste».

Femme d'affaires qui œuvre dans le secteur du tourisme à Jérusalem, Margo Tarazi pense que la grève montre à Israël que le peuple palestinien est uni.

«Israël et nos leaders ont compris que, 73 ans plus tard, le peuple palestinien est uni de la mer jusqu’au fleuve (la zone entre le fleuve Jourdain et la mer Méditerranée). Nous obtiendrons nos droits légitimes grâce à notre unité», dit-elle à Arab News.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.