Brooklyn, ville d’origine, Diriyah, ville de cœur

En sa qualité de PDG de la Diriyah Gate Development Authority, Jerry Inzerillo est en charge d’un projet qui s’élève à 40 milliards de dollars (34 milliards d’euros) et a pour objectif de transformer le site historique du Royaume en une destination touristique mondiale au même titre que le Parthénon d’Athènes ou le Colisée de Rome (Photo, fournie)
En sa qualité de PDG de la Diriyah Gate Development Authority, Jerry Inzerillo est en charge d’un projet qui s’élève à 40 milliards de dollars (34 milliards d’euros) et a pour objectif de transformer le site historique du Royaume en une destination touristique mondiale au même titre que le Parthénon d’Athènes ou le Colisée de Rome (Photo, fournie)
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Publié le Jeudi 23 septembre 2021

Brooklyn, ville d’origine, Diriyah, ville de cœur

En sa qualité de PDG de la Diriyah Gate Development Authority, Jerry Inzerillo est en charge d’un projet qui s’élève à 40 milliards de dollars (34 milliards d’euros) et a pour objectif de transformer le site historique du Royaume en une destination touristique mondiale au même titre que le Parthénon d’Athènes ou le Colisée de Rome (Photo, fournie)
  • Jerry Inzerillo s’est vu décerner par le magazine Hotels le prix de «Corporate Hotelier of the Year» («hôtelier de l’année») pour l’année 2021
  • Inzerillo sait parfaitement que le prince héritier, Mohammed ben Salmane, tient à ce projet et qu’il l’a maintenu sur la bonne voie, augmentant même son budget

Riyad: Jerry Inzerillo illustre parfaitement l’adage suivant: «Vous pouvez faire sortir le jeune homme de Brooklyn, mais la ville restera à jamais ancrée en lui.»

Son accent, son comportement, son style vestimentaire, son sourire éclatant et son humour pince-sans-rire: tout chez Inzerillo indique qu’il est originaire de ce quartier situé en face de l’East River de Manhattan.

Il est d’ailleurs fier de ce lieu qui lui a permis de se familiariser avec le glamour de l’industrie hôtelière mondiale, même s’il a dû traverser le pont pour y goûter alors qu’il n’était qu’un adolescent, un modeste «commis» qui travaillait à l’hôtel Gotham de New York.

Il compte à son actif une vie entière de réalisations dans le secteur hôtelier. Récemment, il s’est vu décerner par le magazine Hotels le prix de «Corporate Hotelier of the Year» («hôtelier de l’année») pour l’année 2021.

L’Arabie saoudite semble avoir donné un second souffle à Inzerillo après sa carrière brillante dans le secteur mondial de l’hôtellerie.

En sa qualité de PDG de la Diriyah Gate Development Authority, il est en charge d’un projet qui s’élève à 50 milliards de dollars (34 milliards d’euros) et a pour objectif de transformer le site historique du Royaume en une destination touristique mondiale au même titre que le Parthénon d’Athènes ou le Colisée de Rome.

C’est avec un enthousiasme contagieux qu’il accepte de relever ce défi. Il chante les louanges du projet à chaque fois que l’occasion se présente. Que ce soit dans les forums, lors des entretiens ou à l’occasion des différents événements médiatiques, il ne cesse de répéter: «Il n’y a qu’un seul Diriyah. C’est la ville mère, la région principale, le berceau du Royaume dans la péninsule Arabique et la maison des Al-Saoud.»

Si Diriyah est un projet exclusivement saoudien, qui parvient à allier le patrimoine et la tradition aux goûts touristiques modernes, Inzerillo a réussi à lui donner une dimension mondiale à la mesure des ambitions du Royaume, qui souhaite s’ouvrir au monde dans le cadre de la stratégie Vision 2030.

Son CV montre à quel point l’homme est cosmopolite: quittant l’hôtel Gotham de Manhattan, il suit une formation d’hôtelier à Las Vegas, avant de retourner à New York, où il gravit petit à petit les échelons de l’hôtellerie américaine.

Il travaille à Houston, à Dallas et à Miami, puis se retrouve à nouveau à New York à un «moment charnière» de sa carrière, en 1990, lorsque le maire lui demande d’aider à organiser la visite de Nelson Mandela, qui vient tout juste de sortir de prison.

Inzerillo devient un ami proche du leader africain; il aime montrer sur son téléphone des photos de famille où il apparaît aux côtés de Mandela. Il contribue à planifier l’investiture du nouveau président sud-africain et s’installe à temps plein en Afrique du Sud afin de travailler, avec le légendaire hôtelier Sol Kerzner, au développement d’un complexe de loisirs extravagant, Sun City.

Ayant bien perçu les liens qui unissent l’hôtellerie et le monde du divertissement et des médias, Inzerillo se retrouve par la suite à la tête de l’entreprise IMG Artists, puis il rejoint le Forbes Travel Guide, dont il est le vice-président au moment où l’Arabie saoudite le sollicite pour le projet de Diriyah.

Inzerillo sait parfaitement que le prince héritier, Mohammed ben Salmane, tient à ce projet et qu’il l’a maintenu sur la bonne voie, augmentant même son budget en dépit des défis posés par la pandémie de Covid-19.

C’est d’ailleurs avec gratitude et admiration qu’il parle du prince héritier. «Il est plus intelligent que tout le monde», a-t-il récemment déclaré, comparant sa stratégie accélérée pour mettre en œuvre l’initiative Vision 2030 aux projets des brillants cerveaux qui ont posé les bases de Paris et de Manhattan.

Cependant, Inzerillo est conscient des défis que constitue la mise en place d’une destination touristique mondiale dans un pays qui abrite les deux Saintes Mosquées et tire une partie de sa fierté de sa culture et de ses mœurs islamiques traditionnelles. Il raconte de quelle manière, au début du projet, les personnes interrogées dans le cadre d’un sondage international posent des questions «étranges», comme celle-ci: «Ai-je le droit de séjourner dans la même chambre d’hôtel que ma femme?»

Il est convaincu que ces questions n’auront plus cours une fois que les touristes commenceront à se rendre à Diriyah. Les premiers visiteurs ont été «étonnés par la beauté du Royaume, par la chaleur du peuple saoudien et par le plaisir qu’ils ont éprouvé à se trouver dans cet endroit».

Les questions relatives à la disponibilité de l’alcool ou au code vestimentaire deviendront bientôt insignifiantes, pense-t-il.

«Vous pouvez désormais aller au restaurant. En Arabie saoudite existent de beaux restaurants comme partout dans le monde. Il y a de la musique, des hommes, des femmes. Tout le monde s’amuse. Ici, vous avez tout», confie-t-il dans un entretien.

On le voit, l’objectif de Diriyah est ambitieux et remarquable. Mais il n’est que l’un des nombreux mégaprojets imaginés par le Royaume dans le cadre de la Vision 2030. L’Arabie saoudite doit se battre pour obtenir des ressources afin de financer d’autres chantiers géants comme Neom ou les initiatives de loisir et de culture que constituent Red Sea et AlUla.

«Ils ne sont pas en compétition. Ils sont intelligemment conçus et se complètent», insiste-t-il, même s’il semble tenir Diriyah pour la porte d’entrée vers les attractions culturelles et de loisirs du Royaume.

«Le projet de Diriyah est le premier-né, le fils préféré. Les autres projets sont tous remarquables, nous les apprécions énormément, mais il n’y a qu’un seul Diriyah», conclut-il, enthousiaste, avec son accent de Brooklyn.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.