Présidentielle: beaucoup d'idées pour le pouvoir d'achat, encore peu de précisions

Le président français Emmanuel Macron à l'Elysée à Paris, le 7 octobre 2021 (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron à l'Elysée à Paris, le 7 octobre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 10 octobre 2021

Présidentielle: beaucoup d'idées pour le pouvoir d'achat, encore peu de précisions

Le président français Emmanuel Macron à l'Elysée à Paris, le 7 octobre 2021 (Photo, AFP)
  • Trois ans après la crise des «gilets jaunes», la question du pouvoir d'achat a fait un retour tonitruant avec le regain d'inflation alimenté par une flambée des prix de l'énergie
  • Appelés à se positionner, les candidats prônent, à droite comme à gauche, hausses de salaires et du Smic, mais aussi, pêle-mêle, primes, création d'un revenu de base, baisse des taxes sur les prix des carburants

PARIS: Les candidats à la présidentielle font une profusion de propositions pour soutenir le pouvoir d'achat mais ne font pour l'heure qu'effleurer le sujet: il reste six mois de campagne, et le contexte de reprise post-Covid est des plus incertains. 

Trois ans après la crise des « gilets jaunes », la question du pouvoir d'achat a fait un retour tonitruant avec le regain d'inflation alimenté par une flambée des prix de l'énergie. Elle a poussé le gouvernement à augmenter le « chèque énergie », déployer un « bouclier tarifaire » et ne pas exclure d'utiliser le « levier fiscal » si les cours sur les marchés ne baissent pas au printemps. 

Le sujet est désormais en tête des thèmes qui compteront le plus dans le choix des Français au printemps 2022, devant l'immigration, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié fin septembre. 

Appelés à se positionner, les candidats prônent, à droite comme à gauche, hausses de salaires et du Smic, mais aussi, pêle-mêle, primes, création d'un revenu de base, baisse des taxes sur les prix des carburants, sur ceux de l'énergie dans leur ensemble, voire blocage des tarifs. 

Mais dans un climat de défiance vis-à-vis de la parole politique, les électeurs semblent se méfier: aucun candidat n'apparaît pour l'heure majoritairement crédible à leurs yeux sur ce terrain. 

« Les Français sont comme Saint Thomas: ils ne croient que ce qu'ils verront, ou pas, à un moment sur leur fiche de paie », explique Bernard Sananès, président de l'institut Elabe, tout en soulignant qu' »il est encore tôt » dans la campagne pour qu'ils s'intéressent précisément aux propositions. 

« Bouclage macroéconomique » 

Il est « très tôt » aussi pour les candidats qui « généralement sortent du bois en janvier/février et précisent alors le financement de leur programme », rappelle Alain Trannoy, professeur à l'Ecole d'économie d'Aix-Marseille. 

Comment seraient financées les baisses de taxes sur l'énergie et les baisses de charges incitant à la hausse des salaires ? Quels effets attendre d'une hausse du Smic sur le coût du travail, la compétitivité des entreprises et l'emploi ? Et si hausses de salaires il y avait, jusqu'où aller sans pour autant tomber dans une spirale inflationniste, alors que la progression des prix s'est accélérée ? Les candidats restent évasifs. 

Quant au sujet d'une politique globale de l'emploi, génératrice de hausses de salaires, il n'a pour l'heure pas émergé. 

Les mois de crise Covid, où les vannes de l'argent public ont été ouvertes « quoi qu'il en coûte » pour soutenir l'économie, ont certes pu faire passer le sujet du financement à l'arrière-plan. 

Et les prétendants à l'Elysée peuvent avoir intérêt à frapper médiatiquement avec des propositions fortes, tout en éludant le sujet sensible du financement et des règles budgétaires. 

Mais « à un moment donné il y a une question de bouclage macroéconomique » et il faut savoir comment chaque mesure « va se diffuser dans l'économie », souligne Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).  

Paradoxe 

Autant d'éléments sur lesquels les candidats sont appelés à se prononcer, à l'aube d'une année 2022 économiquement incertaine. 

Au-delà de la reprise forte après la crise, Alain Trannoy souligne un contexte « pas extraordinairement favorable » pour les entreprises et donc des hausses de salaires, entre baisse de productivité pendant la crise, perte d'emplois industriels, compétitivité moindre à l'international, hausses de prix des matières premières pas encore totalement incorporées dans les prix de production ni répercutées aux consommateurs. 

Accusé par les candidats de ne pas en faire assez pour le porte-monnaie des Français, le gouvernement a, lui, sorti une batterie de chiffres pour souligner le travail accompli sous le quinquennat d'Emmanuel Macron, président sortant et probable candidat de la majorité. Parmi eux, une progression de 8% du pouvoir d'achat sous l'effet de mesures fiscales et sociales. 

Les deux quinquennats précédents, ceux de Nicolas Sarkozy et François Hollande, s'étaient, eux, avérés peu favorables, entre effets de la crise financière pour le premier et « choc fiscal » en pleine crise de la zone euro pour le second. 

Reste que les ménages rapportent bel et bien expérimenter une baisse de leur pouvoir d'achat, un paradoxe que certains économistes expliquent par l'augmentation des dépenses contraintes, soit les postes énergie et logement des budgets des Français. 


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".