Exécutions de masse en Iran en 1988: des Moudjahidines du peuple témoignent à un procès en Suède

Croquis d'Hamid Noury (au centre) lors d’une audience a tribunal de Stockholm (Photo, AFP).
Croquis d'Hamid Noury (au centre) lors d’une audience a tribunal de Stockholm (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

Exécutions de masse en Iran en 1988: des Moudjahidines du peuple témoignent à un procès en Suède

  • Un ancien responsable iranien est accusé d'être impliqué dans des exécutions de masse d'opposants ordonnées par l'ayatollah Khomeini
  • Les témoins sont des membres des Moudjahidines du peuple qui résident en Albanie dans un camp du mouvement d'opposants iraniens en exil

STOCKHOLM: Le procès en Suède d'Hamid Noury, un ancien responsable iranien accusé d'être impliqué dans des exécutions de masse d'opposants ordonnées par l'ayatollah Khomeini en 1988, se déplacera mercredi en Albanie pour plusieurs jours d'auditions, a annoncé mardi le parquet suédois.

Noury, 60 ans, est jugé depuis août par un tribunal de Stockholm notamment pour "crimes de guerre" et "meurtres", en vertu de la compétence universelle de la justice suédoise pour ces chefs d'inculpation.

C'est la première fois qu'un Iranien est jugé pour ces exécutions.

A compter de mercredi, le tribunal va être délocalisé à Durres, en Albanie, à la demande de l'accusation, pour entendre jusqu'au 18 novembre les dépositions de sept témoins "qui ne peuvent pas se rendre en Suède", a déclaré à l'AFP Anna Wester, greffière du tribunal.

Les témoins sont des membres des Moudjahidines du peuple qui résident près de Durres dans un camp du mouvement d'opposants iraniens en exil.

Hamid Noury, lui, restera à Stockholm le temps du déplacement, a précisé Mme Wester.

Selon le parquet suédois, M. Noury a, entre le 30 juillet et le 16 août 1988, "intentionnellement ôté la vie à un très grand nombre de prisonniers sympathisants ou appartenant aux Moudjahidines du peuple". 

Ces derniers étaient visés par un ordre d'exécution de l'ayatollah Khomeini, fondateur de la République islamique d'Iran, après les attaques commises par le mouvement contre le régime à la fin de la guerre Iran-Irak (1980-88).

L'accusé occupait à l'époque des fonctions d'assistant auprès de l'adjoint au procureur à la prison de Gohardasht à Karaj dans le nord de l'Iran.

Il a été arrêté en novembre 2019 à l'aéroport de Stockholm à l'occasion d'une visite en Suède et se trouve depuis en détention provisoire.

Les groupes de défense des droits humains estiment que 5.000 prisonniers ont été exécutés.

Bien qu'il ne soit pas accusé d'avoir directement perpétré ces meurtres, la participation de l'accusé consistait à prononcer des condamnations à mort, à conduire les prisonniers à la chambre d'exécution et à rassembler leurs noms, selon le parquet suédois.

Hamid Noury "nie toute accusation d'implication dans les exécutions présumées de 1988", selon son avocat. Il doit témoigner à Stockholm à partir du 23 novembre.


Liban: un mort et cinq blessés dans trois frappes israéliennes

Des volutes de fumée se dégagent d'une frappe aérienne israélienne qui a visé la zone de Jabal al-Rihan dans la province de Jezzine, au sud du Liban, le 3 juillet 2025. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent d'une frappe aérienne israélienne qui a visé la zone de Jabal al-Rihan dans la province de Jezzine, au sud du Liban, le 3 juillet 2025. (AFP)
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  • Trois nouvelles frappes de drones israéliens ont visé samedi le sud du Liban, faisant un mort et cinq blessés
  • Israël, qui devait retirer complètement ses troupes du Liban, les maintient toutefois dans cinq positions du sud du pays qu'il juge stratégiques

BEYROUTH: Trois nouvelles frappes de drones israéliens ont visé samedi le sud du Liban, faisant un mort et cinq blessés, ont indiqué les autorités libanaises.

Un "drone ennemi israélien a ciblé un véhicule" dans la ville de Bint Jbeil, a précisé le ministère de la Santé dans un communiqué diffusé par l'agence nationale d'information (ANI). Une personne a été tuée et deux ont été blessées, selon le ministère.

Une deuxième frappe de drone a visé un véhicule dans la localité de Chaqra, blessant grièvement deux personnes, a ajouté la même source.

Une autre attaque de drone a blessé une personne à Chebaa, selon le ministère. Elle a visé une habitation, a précisé ANI.

Israël bombarde régulièrement le Liban, surtout le sud du pays, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, en dépit d'un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an d'hostilités incluant deux mois de guerre ouverte entre les deux ennemis. Le mouvement libanais en est sorti fortement affaibli.

En vertu du cessez-le-feu, le Hezbollah devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Israël, qui devait retirer complètement ses troupes du Liban, les maintient toutefois dans cinq positions du sud du pays qu'il juge stratégiques.

Jeudi, une frappe israélienne contre un véhicule à l'entrée sud de Beyrouth a coûté la vie à un homme et fait trois blessés, ont indiqué les autorités libanaises.L'armée israélienne a affirmé avoir ciblé un "terroriste" travaillant pour l'Iran.

Israël a averti qu'il continuerait à frapper le Liban jusqu'au désarmement du Hezbollah.


La Syrie prête à revenir à un accord de sécurité avec Israël

Depuis la prise de pouvoir en décembre par une coalition islamiste qui a renversé le président Bachar al-Assad, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie et a déployé ses forces dans la zone tampon démilitarisée du Golan, en violation de cet accord, selon l'ONU. (AFP)
Depuis la prise de pouvoir en décembre par une coalition islamiste qui a renversé le président Bachar al-Assad, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie et a déployé ses forces dans la zone tampon démilitarisée du Golan, en violation de cet accord, selon l'ONU. (AFP)
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  • L'accord de désengagement datant de 1974 avec Israël a créé une zone tampon démilitarisée surveillée par l'ONU sur le plateau du Golan, en partie occupé par Israël
  • Les deux hommes ont également évoqué "les agressions israéliennes répétées contre le sud de la Syrie", selon un communiqué officiel

DAMAS: La Syrie s'est déclarée vendredi prête à coopérer avec les Etats-Unis pour revenir à un accord de sécurité datant de 1974 avec Israël, qui mène des incursions et des attaques sur son territoire.

Depuis la prise de pouvoir en décembre par une coalition islamiste qui a renversé le président Bachar al-Assad, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie et a déployé ses forces dans la zone tampon démilitarisée du Golan, en violation de cet accord, selon l'ONU.

Mais le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, s'est bien gardé de répliquer, et Damas a reconnu avoir mené des pourparlers indirects avec Israël en vue de réduire les tensions avec son voisin avec lequel il est techniquement en état de guerre depuis des décennies.

"La Syrie aspire à coopérer avec les Etats-Unis pour un retour à l'accord de désengagement de 1974", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain Marco Rubio.

L'accord de désengagement datant de 1974 avec Israël a créé une zone tampon démilitarisée surveillée par l'ONU sur le plateau du Golan, en partie occupé par Israël.

Les deux hommes ont également évoqué "les agressions israéliennes répétées contre le sud de la Syrie", selon un communiqué officiel.

L'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, avait déclaré dans une interview au New York Times publiée jeudi que la Syrie et Israël menaient des pourparlers "significatifs" par l'intermédiaire des Etats-Unis visant à rétablir le calme le long de leur frontière.

Chareh à New York? 

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, avait pour sa part affirmé lundi que son pays était "intéressé" par une normalisation de ses relations avec la Syrie et le Liban voisins.

Il a toutefois souligné que Israël n'avait pas l'intention de restituer la partie du Golan syrien qu'il a conquise en 1967 et annexée en 1981.

Mais la Syrie a répondu que les discussions sur la signature d'un accord de paix avec Israël étaient "prématurées".

Une partie du Golan avait été conquise en partie par Israël en juin 1967, et une poche supplémentaire d'environ 510 km2 a été occupée par Israël lors de la guerre israélo-arabe d'octobre 1973, puis évacuée en 1974, en vertu d'un accord de désengagement créant une zone tampon démilitarisée.

Des Casques bleus sont chargés de contrôler le respect de cet accord.

Au cours de leur entretien téléphonique, M. Chaibani a reçu "une invitation officielle pour une visite à Washington au plus tôt", a par ailleurs ajouté le communiqué, selon lequel les Etats-Unis ont exprimé la volonté de rouvrir leur ambassade à Damas.

Les deux hommes ont en outre évoqué "la participation du président Chareh aux réunions de l'Assemblée générale de l'ONU". La participation du président intérimaire syrien à ces réunions annuelles en septembre n'a pas été confirmée par l'ONU.

Par ailleurs, le ministre syrien a exprimé "son inquiétude croissante face aux tentatives d'ingérence de l'Iran" en Syrie, a indiqué le communiqué.

Téhéran était un des principaux soutiens politique et militaire du pouvoir de Bachar al-Assad dont des fidèles ont été accusés par les nouvelles autorités de fomenter des troubles.

 


Liban: un mort dans une frappe israélienne contre une voiture près de Beyrouth

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  • L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué avoir "éliminé un terroriste responsable de la contrebande d'armes et de la préparation d'attaques" qui oeuvrait pour "la Force Qods iranienne"
  • Selon l'agence nationale d'information (Ani, officielle), "un drone ennemi a visé une voiture sur l'autoroute de Khaldé", qui mène à la capitale

BEYROUTH: Un homme a été tué et trois autres personnes blessées dans une frappe israélienne qui a visé jeudi après-midi une voiture à l'entrée sud de Beyrouth, ont annoncé les autorités libanaises, Israël affirmant avoir "éliminé" un homme travaillant pour le compte de l'Iran.

"La frappe de l'ennemi israélien contre une voiture à Khaldé a fait un mort et trois blessés", a indiqué dans un bilan provisoire le ministère libanais de la Santé.

Selon l'agence nationale d'information (Ani, officielle), "un drone ennemi a visé une voiture sur l'autoroute de Khaldé", qui mène à la capitale.

L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué avoir "éliminé un terroriste responsable de la contrebande d'armes et de la préparation d'attaques" qui oeuvrait pour "la Force Qods iranienne", branche des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran.

Israël et l'Iran ont mené une guerre de 12 jours stoppée par un cessez-le-feu imposé par le président américain Donald Trump le 24 juin.

Un photographe de l'AFP a vu la voiture à moitié calcinée, autour de laquelle s'est formé un embouteillage monstre, l'armée libanaise ayant formé un cordon de sécurité.

L'autoroute de Khaldé, très empruntée, relie la capitale libanaise au sud du Liban, bastion du Hezbollah pro-iranien, sorti très affaibli de sa dernière guerre contre Israël à l'automne dernier.

L'Ani a ensuite rapporté une série de frappes aériennes israéliennes qui ont visé dans le sud des secteurs situés entre les localités de Yahmor al-Chaqif et Deir Seryan, et les périphéries de Zawtar El Charqiyey et d'autres localités de la région de Jezzine.

L'armée israélienne a dit avoir frappé "des sites militaires, y compris des dépôts d'armes, structures militaires et infrastructures terroristes" du Hezbollah dans le sud du Liban.

Leur présence et les activités du Hezbollah dans la zone constituent, selon elle, "une violation flagrante" de l'accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 novembre pour mettre fin à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte avec le mouvement armé libanais.

Malgré ce cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sur le Liban, de manière quasi-quotidienne, affirmant viser le Hezbollah.

En vertu de l'accord de trêve, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à quelque 30 kilomètres de la frontière israélienne, où seules l'armée libanaise et les forces de maintien de la paix des Nations unies doivent être déployées.

Israël, qui devait de son côté retirer complètement ses troupes, les maintient toutefois dans cinq positions frontalières qu'il juge stratégiques.