L'ambassadrice de France demande à Aoun de mettre en œuvre l'accord de Djeddah

Mardi, la Cour civile d'appel de Beyrouth, présidée par la juge Randa Harrouq, a rejeté une action en justice déposée par l'ancien ministre Youssef Fenianos contre Bitar «pour défaut de compétence qualitative». (Photo, AP)
Mardi, la Cour civile d'appel de Beyrouth, présidée par la juge Randa Harrouq, a rejeté une action en justice déposée par l'ancien ministre Youssef Fenianos contre Bitar «pour défaut de compétence qualitative». (Photo, AP)
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Publié le Mercredi 08 décembre 2021

L'ambassadrice de France demande à Aoun de mettre en œuvre l'accord de Djeddah

  • La justice conteste les pressions politiques et renvoie le dossier de l'explosion du port de Beyrouth à l'enquêteur judiciaire
  • «Les tentatives pour nous faire renoncer à la résistance et ses armes en échange de la résolution de la crise économique est quelque chose d'inacceptable pour nous», a déclaré Fneich

BEYROUTH: Mardi, à la demande du président Emmanuel Macron, l'ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo, a informé le président libanais, Michel Aoun, de la tournée de Macron dans le Golfe, notamment de sa visite au Royaume d'Arabie saoudite qui «a exprimé sa volonté d’aider le Liban, soulignant la nécessité de mettre en œuvre les engagements qui ont été pris», comme l'a déclaré le bureau de presse de la présidence libanaise.

Au cours de la réunion, Grillo a souligné que «l'Arabie saoudite et les pays du Golfe sont prêts à entreprendre les démarches nécessaires, et que pour sa part, le Liban devrait entreprendre ce qui lui est demandé et prouver sa crédibilité dans son engagement envers les réformes, notamment les réformes structurelles qui nécessitent de nouveaux outils de travail pour faire face à la crise profonde.»

La réunion qui s'est tenue samedi dernier à Djeddah entre le prince héritier, Mohammed ben Salmane, et Macron a donné lieu à la publication d'une déclaration concernant le Liban, dans laquelle les deux leaders ont souligné la «nécessité pour le gouvernement libanais d’entreprendre des réformes globales».

Les deux parties ont également souligné le «besoin de limiter la possession d'armes aux institutions étatiques légitimes», et que «le Liban ne doit pas servir de base à des actes terroristes qui déstabilisent la sécurité et la stabilité de la région, ni de base au trafic de drogue», insistant en outre sur «l'importance de renforcer le rôle de l'armée libanaise dans le maintien de la sécurité et de la stabilité du Liban».

Les deux leaders avaient passé un appel téléphonique conjoint lors de la rencontre avec le Premier ministre libanais, Najib Mikati.

Lors de ses entretiens avec Aoun, Grillo a précisé l'importance accordée par la communauté internationale et la France aux élections législatives, municipales et présidentielles prévues l'année prochaine au Liban.

En réponse à la déclaration saoudienne-française, au nom du Hezbollah, l'ancien ministre Mohammed Fneich a déclaré mardi que le groupe «ne remplacera pas le symbole de notre dignité et de notre liberté par le strict minimum des conditions de vie.

«Les tentatives pour nous faire renoncer à la résistance et à ses armes en échange de la résolution de la crise économique est quelque chose d'inacceptable pour nous», a-t-il ajouté.

Les séances du Conseil des ministres sont suspendues depuis le 12 octobre à cause de l'entêtement du Hezbollah concernant l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth. L'enquêteur judiciaire Tarek Bitar est accusé par le groupe de partialité à son égard, selon son secrétaire général, Hassan Nasrallah.

Mardi, la Cour civile d'appel de Beyrouth, présidée par la juge Randa Harrouq, a rejeté une plainte déposée par l'ancien ministre Youssef Fenianos contre Bitar «pour défaut de compétence qualitative».

Harrouq a décidé «d'infliger au plaignant une amende de 800 000 livres libanaises (530 dollars – 1 dollar américain = 0,86 euro) et d'informer le juge Bitar du contenu de la décision, ce qui implique qu'il poursuive ses investigations liées au dossier de l'explosion du port de Beyrouth».

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les accusés ont épuisé toutes les démarches qui pouvaient être entreprises auprès de la Cour d'appel, et qu'ils pourraient recourir à la Cour de cassation afin d’entraver l'interrogatoire de 4 anciens ministres, en plus de l'ancien Premier ministre Hassan Diab.

Bitar n'a encore entrepris aucun acte d’accusation alors que près de 16 mois se sont écoulés depuis la catastrophe.

Selon une autre source judiciaire, Bitar a rejeté toutes les tentatives visant à lui retirer le dossier et à renvoyer les ministres et le Premier ministre devant un tribunal qui serait formé par le Parlement pour juger les présidents et les ministres, une demande faite par le Hezbollah et le mouvement Amal.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com