Tunisie: manifestations anti et pro-Saied pour la fête de la Révolution

«A bas le coup d'Etat» ou à l'inverse «Tous avec Kais Saied»: plusieurs centaines de manifestants opposés ou partisans du président tunisien Kais Saied se sont rassemblés vendredi à Tunis à l'occasion de la nouvelle date anniversaire du début de la Révolution de 2011. (AFP).
«A bas le coup d'Etat» ou à l'inverse «Tous avec Kais Saied»: plusieurs centaines de manifestants opposés ou partisans du président tunisien Kais Saied se sont rassemblés vendredi à Tunis à l'occasion de la nouvelle date anniversaire du début de la Révolution de 2011. (AFP).
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Publié le Vendredi 17 décembre 2021

Tunisie: manifestations anti et pro-Saied pour la fête de la Révolution

  • Un peu plus d'un millier de personnes opposées à M. Saied se sont retrouvées bloquées par des cordons policiers à l'entrée du centre ville
  • Dans le camp des opposants au président, Samira, 42 ans, souligne que «la rue tranchera. Nous n'abandonnerons pas 10 ans de démocratie»

TUNIS: "A bas le coup d'Etat" d'un côté, "tous avec Kais Saied" de l'autre: des centaines d'opposants et de partisans du président tunisien ont manifesté vendredi en Tunisie, dans un contexte de tensions exacerbées, à l'occasion du 11ème anniversaire de la Révolution de 2011.


Ces manifestations surviennent quelques jours après que M. Saied, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet, a prolongé d'un an le gel du Parlement -- dominé par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire -- jusqu'à la tenue de nouvelles législatives le 17 décembre 2022.


Au préalable, il entend réformer, via un référendum, la Constitution de 2014 qu'il juge trop déséquilibrée en faveur du Parlement.


Un peu plus d'un millier de personnes opposées à M. Saied se sont retrouvées bloquées par des cordons policiers à l'entrée du centre ville, selon l'AFP. "Le peuple veut ce que tu ne veux pas", "A bas le coup d'Etat" ou encore "le peuple veut destituer le président", scandaient-ils.


A moins d'un kilomètre de là, près de 200 partisans du président étaient rassemblés devant le Théâtre municipal, avec pour slogans: "le peuple veut assainir la Justice" ou "le peuple veut juger les corrompus".

«10 ans de démocratie»
Dans le camp des opposants au président, Samira, 42 ans, souligne que "la rue tranchera. Nous n'abandonnerons pas 10 ans de démocratie". Ibrahim, 50 ans, estime pour sa part que les difficultés économiques "ne justifient pas" que M. Saied concentre tous les pouvoirs.


"Nous sommes contre le coup d'Etat et les dernières mesures du président", renchérit Abdellatif Mekki, ancien cadre dirigeant d'Ennahdha.


Signe d'une polarisation croissante, le ton est tout autre chez les partisans du président. Pour Mouna Akremi, la trentaine, "durant 10 ans, la Révolution a été volée par les Frères musulmans qui ont détourné les revendications du peuple".


La division entre pro et anti-Saied était similaire à Sidi Bouzid (centre-est), berceau de la Révolution de 2011, où ils étaient plus de 600 à participer côte à côte aux commémorations de l'immolation le 17 décembre 2010 du vendeur ambulant Mohammed Bouazizi, coup d'envoi de vastes manifestations et du Printemps arabe.


M. Saied a décidé en début de mois de commémorer la Révolution tunisienne le 17 décembre, alors que l'anniversaire était jusque-là célébré le 14 janvier, jour de la fuite de l'ex-dictateur Zine el Abidine Ben Ali. Pour M. Saied, cette date n'était pas appropriée car la Révolution reste à ses yeux inachevée.


"Nous n'avons pas fait une révolution pour que Kais Saied accapare tous les pouvoirs, il n'est pas le chef de la révolution", a protesté auprès de l'AFP le militant Lasaad Bouazizi, 53 ans, rappelant que les Tunisiens ont voté pour "avoir un Parlement, une preuve de démocratie".


«Rien de vraiment concret»
"Il a fait une sorte de coup d'Etat mais la vie est toujours chère, le chômage toujours fort et nous vivons toujours dans l'indifférence", déplore Saida Hamdi, une mère au foyer de 50 ans.


De son côté, Hamza Hajlaoui, un chômeur de 36 ans, a perdu tout espoir: "nous n'arriverons à rien dans ce pays. Ni Ennahdha, ni Kais Saied, ni Ghannouchi (le chef d'Ennahdha), ni aucun parti politique n'arrivera à faire quelque chose". "La seule idée qui fonctionne c'est d'immigrer clandestinement", dit-il, prédisant que "le peuple va se diviser et que ce sera pire dans les années à venir".


Pour Youssef Cherif, du centre de recherche Columbia Global Centers, "la majorité de la population est désenchantée par la classe politique".


La présidence tunisienne a diffusé vendredi un message de M. Saied adressant ses "félicitations au peuple tunisien" pour l'anniversaire de la Révolution, appelant à la poursuite "du processus au sein des institutions étatiques et via de nouvelles législations afin que le peuple recouvre ses droits au travail, à la liberté et à la dignité nationale".


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com