Tunisie: le président annonce un dialogue national mené par quatre formations

Depuis l'été 2021, le président Saied, élu démocratiquement fin 2019, s'est accaparé tous les pouvoirs et dirige le pays par décrets. (AFP)
Depuis l'été 2021, le président Saied, élu démocratiquement fin 2019, s'est accaparé tous les pouvoirs et dirige le pays par décrets. (AFP)
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Publié le Lundi 02 mai 2022

Tunisie: le président annonce un dialogue national mené par quatre formations

  • Saied a indiqué qu'une commission allait "gérer le dialogue national", une mesure réclamée maintes fois par les pays du G7 et l'Union européenne
  • Il s'agit du Quartette qui avait reçu en 2015 le Prix Nobel de la Paix pour sa contribution à la transition démocratique en Tunisie, berceau des Printemps arabes

TUNIS: Le président tunisien, Kais Saied, a annoncé l'instauration d'un "dialogue national" attendu depuis des mois mais duquel seront exclus tous les partis politiques qu'il juge responsables de la crise politico-économique secouant le pays.


Dans une allocution prononcée dimanche soir pour la fête musulmane de l'Aïd marquant la fin du ramadan, M. Saied a indiqué qu'une commission allait "gérer le dialogue national", une mesure réclamée maintes fois par les pays du G7 et l'Union européenne depuis qu'il s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.


Quatre organisations y participeront: la centrale syndicale UGTT, l'organisation patronale UTICA, la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) et l'Ordre national des avocats.


Il s'agit du Quartette qui avait reçu en 2015 le Prix Nobel de la Paix pour sa contribution à la transition démocratique en Tunisie, berceau des Printemps arabes et considérée à l'époque comme la seule démocratie du monde arabe.


Depuis l'été 2021, le président Saied, élu démocratiquement fin 2019, s'est accaparé tous les pouvoirs et dirige le pays par décrets. Il a dissous fin mars le Parlement dominé pendant 10 ans par des coalitions menées par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire.


Ces dernières semaines, il a également changé la composition du Conseil supérieur de la magistrature qui régit le système judiciaire et celle de la haute autorité électorale Isie.


Dimanche, le chef de la puissante UGTT, Noureddine Taboubi, avait lancé un appel insistant à M. Saied pour qu'il lance le dialogue national. C'est "probablement la dernière chance pour rassembler les forces nationales" et éviter "un démantèlement de l'Etat et un effondrement financier et économique" du pays, avait argué M. Taboubi.


Dans son allocution, le président a exclu toute participation à ce dialogue de "ceux qui ont saboté, affamé et maltraité le peuple", sous-entendu les partis qui comme Ennahdha ont dénoncé "un coup d'Etat" de M. Saied.


Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, M. Saied a prévu un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet, avant des législatives le 17 décembre. Selon M. Saied, le comité d'experts chargé de préparer une Constitution pour "une nouvelle République" terminera prochainement ses travaux.


Outre l'impasse politique, la Tunisie connaît une grave crise socio-économique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) dans l'espoir d'obtenir un nouveau prêt.


Trump annonce que l'Iran et Israël ont accepté un cessez-le-feu

Le président Donald Trump répond à la question d'un journaliste lors d'un événement organisé dans la salle Roosevelt de la Maison Blanche, le lundi 12 mai 2025, à Washington. (AP)
Le président Donald Trump répond à la question d'un journaliste lors d'un événement organisé dans la salle Roosevelt de la Maison Blanche, le lundi 12 mai 2025, à Washington. (AP)
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  • Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a réagi en précisant qu'il n'existait « pas d'accord » à ce stade, mais que Téhéran n'avait « pas l'intention » de poursuivre ses frappes si Israël « arrêtait » son agression.
  • L'annonce de Donald Trump est intervenue peu après le lancement de missiles par l'Iran en direction de la base militaire américaine d'Al-Udeid au Qatar.

WAHINGTON : Donald Trump a annoncé lundi que l'Iran et Israël, en guerre depuis le 13 juin, avaient accepté un cessez-le-feu qui doit déboucher sur « la fin officielle » de la guerre dans laquelle les États-Unis sont intervenus directement en bombardant des sites nucléaires iraniens.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a réagi en précisant qu'il n'existait « pas d'accord » à ce stade, mais que Téhéran n'avait « pas l'intention » de poursuivre ses frappes si Israël « arrêtait » son agression.

De son côté, Israël n'a pas confirmé officiellement cette annonce pour l'heure, qui survient après des vagues successives de frappes réciproques. L'objectif affiché par Israël est la destruction des installations nucléaires de Téhéran, accusé de vouloir se doter de l'arme nucléaire, ce qu'il dément.

"Le président américain a déclaré sur son réseau Truth Social qu’Israël et l'Iran ont convenu d'un cessez-le-feu complet et total." 

Selon ce message, le cessez-le-feu devrait entrer en vigueur mardi à 22 h GMT et se dérouler sur 24 heures en deux temps : l'Iran devrait initialement arrêter toutes ses opérations, puis Israël devrait faire de même 12 heures plus tard.

M. Araghchi a toutefois conditionné un cessez-le-feu iranien à un arrêt immédiat des frappes par Israël, exigeant que « le régime israélien arrête son agression illégale contre le peuple iranien au plus tard à 16 heures, heure de Téhéran », soit 14 heures GMT.

Toute cessation des hostilités représenterait un soulagement énorme pour les dirigeants internationaux qui craignent une escalade du conflit.

« À la 24e heure, la fin officielle de la guerre de 12 jours sera saluée par le monde », a lancé Donald Trump, ajoutant que les deux parties avaient accepté d'être « pacifiques et respectueuses » lors de chaque phase du processus. 

Quelques heures après le message du président américain, mais avant minuit GMT, une série d'explosions a secoué Téhéran, selon des journalistes de l'AFP présents sur place. Il s'agit de l'une des explosions les plus violentes dans la capitale depuis le début de la guerre.

L'annonce de Donald Trump est intervenue peu après le lancement de missiles par l'Iran en direction de la base militaire américaine d'Al-Udeid au Qatar, en représailles aux raids menés samedi soir, à l'heure américaine, sur trois sites nucléaires iraniens.

Donald Trump a qualifié cette riposte de « très faible », tout en tenant à « remercier l'Iran » d'avoir « prévenu » les États-Unis « à temps », ce qui a permis d'éviter « des pertes de vies et des blessures ». 

Le Conseil de sécurité nationale iranien a décrit son attaque comme une « réponse à l'action agressive » des États-Unis. Selon la même source, l'Iran a utilisé autant de missiles « que le nombre de bombes » utilisées dans les raids américains, ce qui indiquerait une réponse dûment calibrée.

Le Qatar affirme avoir intercepté les tirs iraniens. 

En Irak, une frappe de drone a visé, dans la nuit de lundi à mardi, une base militaire au nord de Bagdad, sans faire de blessés, d'après des responsables irakiens qui n'ont pas pu identifier les responsables. Un incident similaire s'est produit dans le sud du pays.

Donald Trump avait affirmé dimanche avoir infligé des « dommages monumentaux » au site d'enrichissement d'uranium de Fordo, au sud de Téhéran, ainsi qu'aux installations nucléaires d'Ispahan et de Natanz, dans le centre du pays.

Selon Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group, les représailles iraniennes après les raids américains « étaient calibrées et annoncées de manière à ne pas entraîner de victimes américaines, permettant ainsi une sortie de crise pour les deux parties ».

La télévision d'État iranienne a montré en direct des manifestants en liesse à Téhéran, criant « Mort à l'Amérique ».


Attentat à Damas: la Turquie ne laissera pas la Syrie «entraînée dans l'instabilité», affirme Erdogan

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  • Selon le chef de l'Etat turc, "cet acte terroriste odieux", attribué par les autorités syriennes à un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI), vise notamment à saper "la culture du vivre ensemble et la stabilité de notre région"
  • Le groupe EI avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014

Istanbul: La Turquie, soutien des nouvelles autorités à Damas, ne laissera pas la Syrie se faire "entraîner à nouveau dans l'instabilité", a affirmé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan, au lendemain d'un attentat dans une église à Damas qui a fait au moins 22 morts.

"Nous ne permettrons jamais que la Syrie, pays voisin et frère, qui pour la première fois après des années d'oppression et de guerre envisage son avenir avec espoir, soit entraînée à nouveau dans l'instabilité par des groupes terroristes", a écrit M. Erdogan sur X.

Selon le chef de l'Etat turc, "cet acte terroriste odieux", attribué par les autorités syriennes à un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI), vise notamment à saper "la culture du vivre ensemble et la stabilité de notre région".

Le groupe EI avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014.

Les forces kurdes syriennes soutenues par les Etats-Unis l'ont vaincu en 2019, mais les jihadistes ont maintenu une présence, en particulier dans le vaste désert syrien.


Israël: les secours annoncent 23 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran

La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv). (AFP)
La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv). (AFP)
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  • Un total de 23 personnes ont été blessées dans tout le pays lors des attaques, dont "deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées", a affirmé à des journalistes Eli Bin, chef du Magen David Adom (MDA)
  • Plus tôt dans la journée, ce service de secours avait fait état de 16 blessés, alors que les opérations se poursuivaient pour venir en aide aux victimes des frappes de la nuit

JERUSALEM: Une organisation israélienne de premiers secours a annoncé dimanche avoir pris en charge 23 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran, tandis que la télévision publique diffusait des images d'importants dégâts "dans le centre" d'Israël.

Un total de 23 personnes ont été blessées dans tout le pays lors des attaques, dont "deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées", a affirmé à des journalistes Eli Bin, chef du Magen David Adom (MDA), l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.

Plus tôt dans la journée, ce service de secours avait fait état de 16 blessés, alors que les opérations se poursuivaient pour venir en aide aux victimes des frappes de la nuit.

La chaîne publique KAN 11 a diffusé des images d'importants dégâts "dans le centre du pays", sans plus de précisions, montrant un immeuble de plusieurs étages à la façade totalement détruite et des bâtiments gravement endommagés autour.

"Plusieurs immeubles résidentiels de deux étages ont été gravement endommagés, certains se sont effondrés", a décrit un secouriste du MDA, Moti Nissan, à propos d'un des sites d'intervention de l'organisation, sans préciser lequel compte tenu des restrictions imposées par la censure militaire.

La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv).

Israël a lancé le 13 juin une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran avec l'ambition affichée d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Son armée a frappé des centaines de sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien, décapité l'état-major général des forces armées, et tué une dizaine de scientifiques du nucléaire.

Les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël. En Iran, les frappes israéliennes ont fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, a indiqué samedi le ministère de la Santé.

Les Etats-Unis ont annoncé avoir frappé des sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche.

Ces attaques américaines "auront des conséquences éternelles", a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, affirmant que l'Iran se réservait "toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple".