Quand l'ours blanc se retrouve loin de sa banquise

Un ours polaire observe un groupe de bélugas passant le long du littoral de la baie d'Hudson près de Churchill le 5 août 2022. (Olivier Morin / AFP)
Un ours polaire observe un groupe de bélugas passant le long du littoral de la baie d'Hudson près de Churchill le 5 août 2022. (Olivier Morin / AFP)
Une ourse polaire femelle se tient le long du rivage de la baie d'Hudson près de Churchill le 5 août 2022. (Olivier Morin / AFP)
Une ourse polaire femelle se tient le long du rivage de la baie d'Hudson près de Churchill le 5 août 2022. (Olivier Morin / AFP)
Une ourse polaire femelle marche entre des rochers pour trouver de quoi manger le long du rivage de la baie d'Hudson près de Churchill le 5 août 2022. Olivier Morin / AFP)
Une ourse polaire femelle marche entre des rochers pour trouver de quoi manger le long du rivage de la baie d'Hudson près de Churchill le 5 août 2022. Olivier Morin / AFP)
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Publié le Jeudi 29 septembre 2022

Quand l'ours blanc se retrouve loin de sa banquise

  • Tous les ans, à partir de fin juin quand la glace disparaît, ils sont contraints de s'installer sur ce rivage et de commencer une période de jeûne, de plus en plus longue et dangereuse pour eux
  • Une fois sur la terre ferme, «les ours ont typiquement très peu d'options pour se nourrir», explique Geoff York, biologiste pour Polar Bear International (PBI)

CHURCHILL: Il est avachi au soleil face aux vagues, loin de la banquise. Sur les rochers, sa fourrure blanche est un camouflage inutile. Pour cet ours polaire canadien, mâle à l'énorme carrure, la vie tourne désormais au ralenti loin de ses proies, les phoques.

Dans la baie d'Hudson dans le nord du Canada, au milieu de l'été, les derniers morceaux de glace sont comme des confettis dans l'immensité bleue. Autour, la côte est quasiment plate, faite de rocailles, de hautes herbes, notamment d'épilobes aux fleurs violettes, et d'arbres maigrichons qui peinent à pousser avec le vent.

C'est une période critique pour les ours de la région. Tous les ans, à partir de fin juin quand la glace disparaît, ils sont contraints de s'installer sur ce rivage et de commencer une période de jeûne, de plus en plus longue et dangereuse pour eux.

Une fois sur la terre ferme, "les ours ont typiquement très peu d'options pour se nourrir", explique Geoff York, biologiste pour Polar Bear International (PBI).

Cet Américain vient plusieurs semaines par an à Churchill, localité aux portes de l'Arctique dans la province canadienne du Manitoba, pour suivre l'évolution de l'animal en danger.

Ici, on peut l'apercevoir plus facilement qu'ailleurs sur la banquise, en empruntant des véhicules tout terrain adaptés à la toundra ou des zodiacs dans la baie d'Hudson. C'est lors de l'une de ces expéditions qu'une équipe de l'AFP a pu accompagner Geoff York début août.

Près de l'impressionnant mâle qui lézarde au soleil, un reste d'arête. Mais rien qui ne permette de rassasier cet animal d'environ 3,5 mètres pour quelque 600 kilos.

"Dans certains endroits, ils peuvent trouver une carcasse de béluga ou un phoque imprudent près du rivage mais, la majorité du temps, ils jeûnent et perdent autour d'un kilo par jour", poursuit le scientifique.

En Arctique, le réchauffement climatique est trois fois plus rapide qu'ailleurs dans le monde, voire quatre fois selon les études les plus récentes. Progressivement la banquise, habitat de l'ours polaire, disparaît.

Selon un rapport publié dans Nature Climate Change en 2020, cela pourrait signer la quasi-extinction de cet animal emblématique: de 1 200 individus dans les années 1980, la population d'ours polaires dans l'ouest de la baie d'Hudson est passée à environ 800 aujourd'hui.

Disette estivale 

L'été, la banquise commence à fondre de plus en plus tôt et la glaciation hivernale survient plus tard: tout leur rythme annuel est remis en cause par les effets du réchauffement climatique.

La possibilité d'accumuler des réserves de graisse - et de calories - avant la période de disette estivale se réduit.

L'ours blanc - aussi appelé Ursus maritimus - est un carnivore méticuleux, qui se nourrit principalement de la graisse blanche qui enveloppe le corps des phoques.

Mais désormais, en été, ce superprédateur de l'Arctique en vient parfois à manger des algues. Comme cette mère et son petit, aperçus à quelques encablures du port de Churchill, qui s'est autoproclamé "capitale de l'ours polaire".

La limite hors de la glace "pour les femelles, chargées de nourrir leurs petits qui sont allaités jusqu'à l'âge de deux ans, se situe autour de 117 jours" contre 180 pour les mâles, détaille l'Américain Steve Amstrup, scientifique en chef de PBI.

Alors, les naissances chutent et il est de plus en plus rare pour les femelles de mettre bas trois petits, comme cela était souvent le cas auparavant.

Tout un monde en déclin que Geoff York, 54 ans, connait par cœur après plus de 20 ans à arpenter l'Arctique pour l'organisation écologiste WWF puis PBI.

En Alaska, par exemple, où il a gardé le souvenir tenace de crocs plantés dans sa jambe lors d'une capture. Ou lorsqu'il s'est retrouvé nez-à-nez avec une femelle dans une tanière qu'il pensait vide. Cet homme posé a crié ce jour-là "plus fort que jamais" dans sa vie.

Aujourd'hui, pourtant l'ours blanc est un colosse aux pieds d'argile.

Dans la baie d'Hudson, "les ours polaires restent aujourd'hui en moyenne sur la terre ferme un mois de plus que leurs parents ou grand-parents".

"Cela les pousse, quand ils deviennent faibles physiquement, à prendre davantage de risques pour trouver de la nourriture y compris en se rapprochant davantage des humains."

Patrouilles dans la ville 

Jumelles à la main, Ian Van Nest, officier provincial de la sauvegarde de la faune, scrute plusieurs fois par jour les rochers qui entourent Churchill "où les ours aiment se cacher".

Dans cette localité de 800 habitants, inaccessible en voiture, les ours avaient pris l'habitude il y a quelques années de fréquenter la déchetterie source de nourriture facile - mais néfaste - pour eux.

On pouvait les voir déchiqueter les sacs poubelles, manger du plastique ou se retrouver le museau coincé dans des boîtes de conserve au milieu des ordures en train de brûler.

Depuis, des précautions ont été prises. La déchetterie est l'un des lieux les mieux gardés avec caméras, grillages et patrouilles.

Partout dans la ville, portes des voitures et des maisons restent ouvertes au cas où il faille s'y réfugier après une mauvaise rencontre avec le plus grand carnivore terrestre.

Et ici, sur tous les murs est placardé le numéro d'urgence pour joindre Ian ou ses collègues.

Quand le téléphone d'alerte sonne, ils entrent en scène, sautent dans leur pick-up armés d'un fusil et d'une bombe de répulsif, gilet par balle sur le dos. Ian Van Nest, trentenaire à la fine barbe, prend très au sérieux son rôle devenu crucial avec la multiplication des plantigrades aux alentours de la ville.

"Parfois, il faut étourdir l'ours, parfois il suffit de klaxonner", raconte ce père de famille à l'AFP lors d'une inspection. "S'il faut sortir de la voiture, on utilise les balles de dissuasion. On tire à côté de lui, on ne veut surtout pas le blesser."

Certaines zones sont plus surveillées, notamment les abords de l'école le matin avant l'ouverture des portes "pour être certains que les familles soient tranquilles sur le chemin".

Dernier mauvais souvenir: en 2013, quand une femme a été grièvement blessée par un ours devant chez elle, sauvée de justesse par son voisin sorti en pyjama armé de sa pelle à neige.

Parfois, l'animal doit être capturé puis hélitreuillé plus au nord ou bien placé derrière les barreaux jusqu'à l'hiver.

La seule prison de Churchill est destinée aux ours: 28 cellules, parfois pleines à l'automne quand les ours rodent en masse autour de la ville en attendant que la glace se reforme en novembre.

«Air conditionné de la planète»

Le cas de l'ours blanc devrait nous alarmer car l'Arctique est un bon "baromètre", note Flavio Lehner, professeur des sciences de la terre et de l'atmosphère à l'université américaine Cornell, également de l'expédition.

Depuis les années 1980, la banquise a diminué de près de 50% en été selon le National Snow And Ice Data Center.

"Nous voyons ici certains des changements les plus importants" au monde, dit le scientifique suisse.

Cette région est essentielle à plus grande échelle car "c'est en quelque sorte l'air conditionné de la planète grâce à cet important mécanisme de rétroaction de la glace de mer et de la neige en général", dont le miroir blanc renvoie 80% des rayonnements du soleil procédant ainsi au refroidissement, explique-t-il.

Quand l'Arctique perd cette capacité de réflexion cela a des conséquences sur la température globale dans son ensemble.

Ainsi, lorsque la glace de mer fond, la surface océanique beaucoup plus sombre qui la remplace absorbe à l'inverse 80% des rayonnements du soleil, accélérant le réchauffement, poursuit Flavio Lehner.

Il y a quelques années, les scientifiques craignaient que la banquise d'été de l'Arctique n'atteigne rapidement un "point de basculement" climatique et disparaisse définitivement au-delà d'une certaine température.

Les dernières études montrent que le phénomène serait réversible. "Si nous parvenons un jour à faire baisser à nouveau les températures, la glace de mer reviendra", explique le scientifique.

Il n'empêche, dans la région, aujourd'hui "tous les écosystèmes, sans exception, sont touchés" par les effets du réchauffement, explique Jane Waterman, biologiste à l'université du Manitoba.

Le permafrost - sol qui reste gelé en permanence deux ans consécutifs - a commencé à fondre et à Churchill, les contours des paysages ont déjà bougé, endommageant les voies ferrées et l'habitat d'espèces sauvages.

Toute la chaîne alimentaire est menacée, avec aussi l'apparition d'autres animaux comme les renards roux ou les loups qui mettent en danger des espèces arctiques.

Selon la scientifique canadienne, des virus et aux bactéries en passant par les baleines, "rien n'est épargné par le changement".

Refuge estival des bélugas 

Pas même bélugas qui l'été, par dizaines de milliers, migrent des eaux arctiques pour trouver refuge dans la baie d'Hudson. Ces petites baleines blanches sont partout où le regard porte dans cette immensité bleue.

Avançant par petits groupes, dans un balai incessant, elles aiment à suivre les embarcations de scientifiques venus les étudier, semblant prendre plaisir à venir montrer leurs larges têtes rondes et respirer à quelques centimètres des observateurs.

Les plus petits, de couleur grise, prennent appui sur le dos des mères dans cet estuaire aux eaux relativement plus chaudes où ils peuvent s'y protéger des orques et trouver une nourriture abondante.

Mais d'une façon plus générale dans "certaines zones de l'Arctique, le béluga n'a plus autant de proies à sa disposition" qu'avant, explique Valeria Vergara, chercheuse argentine qui a consacré sa vie à l'étude de ces baleines.

"L'absence de banquise empêche le phytoplancton de survivre et donc de nourrir le zooplancton qui, lui, nourrit les gros poissons", détaille la scientifique de la fondation Raincoast Conservation. Les bélugas doivent plonger beaucoup plus profondément pour trouver leur nourriture, ce qui leur prend plus d'énergie.

Et dans la baie d'Hudson, un nouveau danger les guette: certains modèles climatiques prévoient que dès 2030, avec la réduction de la mer de glace, des navires pourraient y naviguer toute l'année.

Or la pollution sonore est un enjeu majeur pour l'espèce, surnommée "canaris des mers" tant leur communication est développée (sifflement, claquement, tintement...). Ils "comptent sur le son pour communiquer mais aussi se localiser, trouver leur chemin, de la nourriture...", explique Valeria Vergara.

Grâce à l'hydrophone du bateau, le "Beluga Boat", les conversations des profondeurs remontent à la surface. La chercheuse de 53 ans est capable de reconnaître notamment les cris des mères pour maintenir le contact avec leurs petits.

Pour une oreille novice, c'est un ensemble surprenant et cacophonique. Une communauté animée sans aucun doute. Mais jusqu'à quand, s'alarment les scientifiques.

Très loin de la banquise, cet été on a vu un béluga dans la Seine en France et en mai un ours polaire dans le sud du Canada.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.