Mondial: stades et fan zones s'ouvrent aux autistes

Les gens prennent des photos du panneau de la Coupe du monde à Doha, le 14 novembre 2022 (Photo, AFP).
Les gens prennent des photos du panneau de la Coupe du monde à Doha, le 14 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 14 novembre 2022

Mondial: stades et fan zones s'ouvrent aux autistes

  • Les premières salles ont été inaugurées lors des compétitions qui ont servi de répétition pour le Mondial ces deux dernières années, la Coupe du monde des clubs et la Coupe Arabe
  • La Coupe du monde au Qatar, qui débute dimanche prochain, «sera la meilleure de tous les temps», a promis le patron de la Fifa, Gianni Infantino

DOHA: Accès pour les personnes à mobilité réduite, audiodescription des matches et désormais espaces de relaxation pour les autistes: avec ses "salles sensorielles" dans trois stades et certaines fan zones, le Mondial-2022 tente de faire une place à un nouveau public.

La Coupe du monde au Qatar, qui débute dimanche prochain, "sera la meilleure de tous les temps et également la plus accessible", a promis le patron de la Fifa, Gianni Infantino.

Nouveauté de cette édition, des espaces dédiés aux personnes autistes ou atteintes de troubles du traitement sensoriel ont été installés dans trois des huit stades où se déroule la compétition (Al Bayt, Education City et Lusail) et six autres seront accessibles à proximité des principales fan zones et du stade d'Education City.

Un ouvrier balaie le trottoir à l'intérieur d'un tunnel dans la fan zone officielle de la Corniche, à Doha le 14 novembre 2022 (Photo, AFP).
Un ouvrier balaie le trottoir à l'intérieur d'un tunnel dans la fan zone officielle de la Corniche, à Doha le 14 novembre 2022 (Photo, AFP).

Ces spectateurs disposant de billets spécifiques pour eux et pour un accompagnant peuvent suivre le match depuis les tribunes. Mais si "l'ambiance devient un peu oppressante, (ces salles) sont un environnement calme et sécurisant dans lequel elles peuvent se retirer pour continuer à en profiter", explique Hala Ousta, chargée de l'accessibilité au sein de la Fifa.

Ces espaces d'une capacité de plus ou moins dix personnes sont dotés de grandes baies vitrées teintées permettant de continuer à regarder la partie dans un environnement apaisé.

Matelas colorés sur lesquels s'installer, tapis sensoriels à toucher, projecteurs, LED et fibre optique lumineuse offrent autant d'activités dans lesquelles enfants et jeunes adultes peuvent s'immerger s'ils sont stressés par l'atmosphère en tribune.

Mais il n'est pas question que ces spectateurs restent cantonnés à cet espace. "Ça n'est pas censé être une séparation entre eux et nous. C'est pour qu'ils s'habituent petit à petit" aux stades, précise Alison Saraf, engagée dans le projet avec le magasin spécialisé dans le développement et l'éducation des enfants autistes qu'elle a fondé à Doha.

Des casques anti-bruit, des couvertures lestées et des jouets anti-stress sont également disponibles pour ceux qui s'aventurent dans les gradins.

«Première»

L'expérience n'est pas nouvelle: le stade de Watford, en Angleterre, s'est doté d'une salle sensorielle en décembre 2016. "On a vu des clubs le faire mais c'est une première pour une Coupe du monde", indique Mark Dyer, chargé de l'accessibilité au sein du comité d'organisation qatari.

Localement, la demande a été exprimée lors de rencontres sur le thème de l'accessibilité mises en place depuis 2016, ajoute Samantha Sifah, elle aussi membre du Comité suprême d'organisation.

Les premières salles ont été inaugurées lors des compétitions qui ont servi de répétition pour le Mondial ces deux dernières années, la Coupe du monde des clubs et la Coupe Arabe.

A quelques jours de l'ouverture de la compétition phare du football, elles sont "à 99% réservées", assure Mark Dyer.

Autre nouveauté de l'édition 2022: une application gratuite permettra aux personnes déficientes visuelles de suivre en audiodescription en anglais et en arabe tous les matches, ainsi que les cérémonies d'ouverture et de clôture.

Cette possibilité existe dans les stades depuis l'édition 2014 au Brésil mais elle n'était disponible que pour certains matches et plutôt dans la langue du pays hôte qu'en anglais.

Les organisateurs promettent aussi un "parcours totalement accessible" pour les supporters dont la mobilité est réduite, de leur hébergement aux stades ou aux fan zones, en transports en commun et en voiture.


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.