Le partenariat durable entre le CCG et les États-Unis réaffirmé lors de réunions clés sur la sécurité

Un homme se tient devant les drapeaux américain et saoudien avant la visite du président Joe Biden à Djeddah, en Arabie saoudite, le 14 juillet 2022 (Photo, AP).
Un homme se tient devant les drapeaux américain et saoudien avant la visite du président Joe Biden à Djeddah, en Arabie saoudite, le 14 juillet 2022 (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 05 mars 2023

Le partenariat durable entre le CCG et les États-Unis réaffirmé lors de réunions clés sur la sécurité

Le partenariat durable entre le CCG et les États-Unis réaffirmé lors de réunions clés sur la sécurité
  • Quatre groupes de travail conjoints du Conseil de coopération du Golfe et des États-Unis se sont réunis le mois dernier afin d’aborder les principales menaces pour la sécurité de la région
  • À elle seule, l'Arabie saoudite a été la cible d'environ mille quatre cents attaques de missiles balistiques et de drones au cours des dernières années

Quatre groupes de travail conjoints du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et des États-Unis se sont réunis le mois dernier afin d’aborder les principales menaces pour la sécurité de la région: ils étaient consacrés à l'Iran, au contre-terrorisme, à la sécurité maritime et à la défense aérienne intégrée. Ils font partie du cadre mis en place par les deux parties il y a plusieurs années. Ce dernier comprend notamment une douzaine de groupes de travail permanents ainsi que des comités ad hoc qui traitent de différents aspects du partenariat stratégique CCG-USA annoncé lors du sommet de Camp David, en mai 2015.

Les réunions se sont tenues à Riyad du 13 au 16 février et elles se sont appuyées sur les trois sommets organisés à Djeddah en juillet dernier, lorsque les dirigeants de l'Arabie saoudite, du CCG, de l'Égypte, de l'Irak et de la Jordanie ont rencontré le président Joe Biden pour renouveler leur engagement en faveur de la sécurité de la région.

Lors des réunions de Riyad, les responsables américains ont réaffirmé le solide engagement de Washington envers cette région et sa sécurité, ainsi qu'envers ses partenaires de longue date dans le Golfe. Les responsables des deux parties ont souligné que les États-Unis et le CCG partageaient la volonté d'élargir la coopération multilatérale afin de faire face plus efficacement aux menaces qui pèsent sur leur sécurité collective. Ils ont précisé que cette volonté commune d’affronter les menaces pour la sécurité régionale d'aujourd'hui et de demain grâce à une coopération élargie demeurait essentielle.

La réunion du groupe de travail sur l'Iran a probablement attiré une attention accrue de la part des médias, car elle s'est déroulée après ce qui semble être la mort, non encore annoncée, de l'accord sur le Plan d'action global conjoint (PAGC), qui n'a pas été mentionné dans les médias après la réunion et n'a été que très peu discuté à l'intérieur. 

Malgré l'échec du PAGC, les deux parties ont réaffirmé en privé et en public que la diplomatie restait le moyen privilégié de s'attaquer durablement aux politiques déstabilisatrices et à l'escalade nucléaire de l'Iran. Elles ont appelé ce dernier à faire un meilleur qui contribuerait à davantage de sûreté et de stabilité dans la région et profiterait au peuple iranien. En dépit de cet engagement clair des États-Unis et des partenaires du CCG en faveur de la diplomatie, l'Iran a critiqué la réunion, ce qui a soulevé des questions sur son propre engagement en faveur de la diplomatie.

Si la diplomatie demeure le meilleur choix, les représentants du CCG et des États-Unis ont discuté en détail des menaces qui proviennent de l'Iran et des moyens d'y faire face. Ils ont condamné la poursuite de ses politiques déstabilisatrices, notamment son soutien au terrorisme et l'utilisation de missiles avancés, de drones et de cyberarmes ainsi que leur prolifération dans la région et dans le monde. 

L'Iran, ses mandataires et ses partenaires ont utilisé ces armes à l’occasion d’attaques qui frappaient des civils, des infrastructures critiques et la navigation maritime internationale. À elle seule, l'Arabie saoudite a été la cible d'environ mille quatre cents attaques de missiles balistiques et de drones au cours des dernières années.

Le groupe de travail a discuté de l'approfondissement de la coopération bilatérale de Téhéran avec des acteurs étatiques et non étatiques, qui constitue une grave menace pour la sécurité de la région et du monde entier. Il a notamment condamné la fourniture continue d'armes conventionnelles, de missiles avancés et de drones aux Houthis, qui a prolongé le conflit au Yémen et aggravé la catastrophe humanitaire dans ce pays.

En ce qui concerne la menace nucléaire, les États-Unis et le CCG sont convenus que les récentes avancées nucléaires de l'Iran, telles que documentées par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), n'ont aucun objectif civil crédible et ne servent qu'à exacerber les tensions régionales et mondiales. 

Ils ont appelé l'Iran à faire immédiatement marche arrière, à cesser ses provocations nucléaires, à s'engager dans une véritable diplomatie et à coopérer pleinement aux enquêtes de l'AIEA sur les particules de matières nucléaires découvertes dans des sites non déclarés en Iran, conformément aux obligations de ce dernier en matière de garanties de sécurité. Lors de la réunion, les États-Unis ont réaffirmé l'engagement du président Biden de ne pas permettre à l'Iran d'acquérir une arme nucléaire.

Le groupe de travail sur la lutte contre le terrorisme a examiné l'éventail des menaces terroristes qui pèsent sur le Golfe et d'autres régions, notamment l'Asie du Sud, l’Asie centrale et l'Afrique. Il a affirmé que le terrorisme «ne doit être associé à aucune religion, aucune nationalité, aucun groupe ethnique», faisant référence à l'islamophobie. 

Les deux parties ont condamné les mandataires de l'Iran tels que le Hezbollah, ainsi que ceux qui se trouvent en Irak, en Syrie et au Yémen. Elles ont reproché à Téhéran de soutenir des groupes terroristes et d'autres groupes armés pour mener des centaines d'attaques, menaçant la sécurité et la stabilité de la région et causant des dommages incalculables à ses communautés.

Le CCG et les États-Unis ont renouvelé leur engagement à vaincre Daech et à empêcher sa réapparition en Syrie et en Irak par le biais de la coalition mondiale, y compris dans les prochaines réunions de travail et de groupes de discussion sur la lutte contre son financement et sa propagande, la dissuasion des déplacements de combattants terroristes étrangers et la mise en œuvre de lignes d'effort de stabilisation en Syrie et en Irak. 

Pour faire face aux dizaines de milliers d'anciens terroristes de Daech et à leurs familles, toujours bloqués dans les centres de détention du nord-est de la Syrie, ils ont appelé à une intensification des efforts internationaux pour traiter ces personnes de manière humaine et sûre, notamment par leur rapatriement dans leur pays d'origine, leur réhabilitation, leur réintégration et leur poursuite en justice, le cas échéant.

Des succès considérables ont été enregistrés depuis que les États-Unis et les États du CCG ont créé à Riyad en 2017 un centre qui a pour objectif de cibler le financement du terrorisme. C’est le seul organisme de ce type au monde. Ils ont salué cette réalisation à Riyad le mois dernier et ont souligné l'importance de renforcer les efforts internationaux pour contrer le financement du terrorisme.

Les deux groupes de travail militaires sur la sécurité maritime et la défense aérienne intégrée ont exprimé l'engagement durable des États-Unis et des États membres du CCG à étendre la coopération en matière de défense et d’opérations conjointes. L’objectif est d’améliorer les possibilités de limiter la capacité de l'Iran à mener des activités déstabilisatrices et à le dissuader de mener de futurs actes d'agression. Ils ont exhorté la communauté internationale à faire appliquer toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des nations unies qui interdit les transferts d'armes et de matériel connexe et garantit la responsabilité à cet égard.

Les responsables américains ont réaffirmé le solide engagement de l'Amérique envers cette région et sa sécurité, ainsi qu'envers ses partenaires de longue date dans le Golfe.

Dr Abdel Aziz Aluwaisheg

Dana Stroul, secrétaire adjointe américaine à la défense pour le Moyen-Orient, a participé à ces réunions. Elle a déclaré par la suite que les dizaines de milliers de forces américaines stationnées dans de nombreuses bases de la région offrent une plate-forme importante pour les efforts de l'Amérique qui visent à promouvoir la stabilité dans l’ensemble de la région. 

Les États-Unis ont clairement indiqué qu'ils continueraient à soutenir l'intégration militaire du CCG, un objectif primordial de l’organisation depuis sa création, en 1981. Ils ont également souligné leur solide engagement en faveur de la coopération multilatérale par le biais des forces maritimes combinées et de ses quatre groupes de travail, ainsi que d'autres plates-formes.

Les quatre réunions du groupe de travail ont ainsi renouvelé l'engagement commun des États-Unis et du CCG en faveur de la sécurité de la région et mis fin aux spéculations infondées selon lesquelles ce partenariat aurait vacillé. De l'avis général, les menaces qui pèsent sur la sécurité régionale et mondiale ne se sont pas atténuées, mais elles se sont multipliées, alors que l'Iran semble continuer à militariser les outils de sa politique étrangère. Le partenariat de sécurité entre le CCG et les États-Unis restera un élément solide de l'architecture de sécurité régionale tant que ces menaces communes persisteront.

 

Abdel Aziz Aluwaisheg est le secrétaire général adjoint du CCG pour les affaires politiques et les négociations. Il est également chroniqueur pour Arab News. Les opinions exprimées dans cet article sont personnelles et ne représentent pas nécessairement celles du CCG.

Twitter: @abuhamad1

NDLR : L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.