Des Syriens manifestent pour le 12e anniversaire du soulèvement antirégime

Plusieurs milliers de Syriens ont manifesté mercredi dans la ville d'Idleb pour marquer le 12e anniversaire des premières manifestations contre le régime du président Bachar al-Assad en 2011 (Photo, AFP).
Plusieurs milliers de Syriens ont manifesté mercredi dans la ville d'Idleb pour marquer le 12e anniversaire des premières manifestations contre le régime du président Bachar al-Assad en 2011 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 mars 2023

Des Syriens manifestent pour le 12e anniversaire du soulèvement antirégime

  • «Le peuple réclame la chute du régime» ou «Liberté et dignité pour tous les Syriens», pouvait-on lire sur des banderoles à Idleb
  • Des manifestations ont également eu lieu mercredi dans la ville de Tabqa, tenue par les Kurdes, dans la province de Raqa

IDLEB: Plusieurs milliers de Syriens ont manifesté mercredi dans la ville d'Idleb pour marquer le 12e anniversaire des premières manifestations contre le régime du président Bachar al-Assad en 2011 et exprimer leur refus de toute "normalisation" avec Damas.

La répression brutale de ce soulèvement dans le sillage du "Printemps arabe" avait déclenché une guerre civile meurtrière, qui s'est complexifiée avec l'intervention de plusieurs acteurs au fil des années, et entraîné l'isolement de Bachar al-Assad sur le plan diplomatique.

Le conflit entre mercredi dans sa 13e année avec plus de 500 000 morts, plusieurs millions de déplacés et une profonde crise économique et humanitaire. Le pays a en outre été durement touché par le séisme meurtrier du 6 février qui a également frappé la Turquie voisine.

"Si nous n'obtenons pas de financement supplémentaire, nous devrons couper (l'aide) à 3,8 millions de personnes sur un total de huit millions d'ici juillet", a déclaré à des journalistes Corinne Fleischer, directrice régionale du Programme alimentaire mondial (PAM) à Dubai.

Les besoins atteignent un record depuis 2011, avec 12,9 millions de personnes touchées par l'insécurité alimentaire, souligne Mme Fleischer précisant que le PAM a besoin de 700 millions de dollars jusqu'à fin 2023.

Pour sa part, l'Unicef a averti mercredi que des millions d'enfants étaient exposés à un risque accru de malnutrition après 12 ans de conflit et le récent tremblement de terre.

L'organisation a dit avoir besoin de 172,7 millions de dollars pour une assistance vitale immédiate aux 5,4 millions de personnes (dont près de la moitié sont des enfants) touchées par le séisme du 6 février.

Dans un communiqué conjoint, le coordinateur humanitaire régional de l'ONU pour la crise en Syrie, Muhannad Hadi, et le coordinateur résident de l'ONU en Syrie, El-Mostafa Benlamlih, ont cependant estimé que la seule aide humanitaire n'était "ni suffisante ni durable", soulignant la nécessité d'une "solution durable et globale pour mettre fin au conflit".

"Toutes les parties prenantes doivent montrer leur détermination à poursuivre la recherche d'une paix durable", affirment-ils.

«Liberté et dignité»

Entre-temps, le président Assad effectue une visite officielle à Moscou, qui a apporté un soutien militaire décisif à l'armée syrienne dans la guerre, alors qu'à Idleb (nord-ouest), dernière enclave résistant à son régime malgré des années d'offensives meurtrières soutenues par la Russie, des milliers de personnes ont manifesté arborant des drapeaux et banderoles de l'opposition syrienne.

"Le peuple réclame la chute du régime" ou "Liberté et dignité pour tous les Syriens", pouvait-on lire sur deux banderoles de la façade d'un bâtiment de la place principale de la ville.

Les régions échappant au contrôle de Damas dans le nord de la Syrie comptent actuellement plus de quatre millions d'habitants, dont au moins la moitié sont des déplacés.

"Nous sommes venus célébrer l'anniversaire de la révolution, une grande date que tout Syrien libre porte dans son coeur", dit à l'AFP Abou Chahid, un manifestant de 27 ans : "Nous sommes fiers de ce jour où nous sommes parvenus à briser la barrière de la peur et manifester face au régime criminel".

Des manifestations ont également eu lieu mercredi dans la ville de Tabqa, tenue par les Kurdes, dans la province de Raqa (centre-nord), a rapporté un photographe de l'AFP.

Les Kurdes, hostiles à la Turquie, craignent de faire les frais d'un éventuel rapprochement entre Ankara et Damas, au moment où le Kremlin accentue ses efforts pour réconcilier la Turquie et la Syrie, brouillées depuis 2011.

Le séisme dévastateur du 6 février a donné lieu à une intense "diplomatie du séisme" ayant permis au président Assad de sortir quelque peu de son isolement, plusieurs pays arabes ayant repris contact avec lui pour envoyer de l'aide à son pays.

Mais, "même si tous les pays du monde normalisent (leurs relations) avec le régime, la révolution continuera", promet à l'AFP une manifestante à Idleb, Salma Seif, 38 ans, déplacée de Damas.

"Je suis contre tout compromis avec un régime criminel", dit pour sa part à quelques mètres de là Ali Hajj Sleimane, 24 ans et handicapé depuis une frappe aérienne du régime qui l'a grièvement blessé.


Trump en Arabie saoudite: un enjeu de paix mondiale, selon la princesse Reema

La princesse Reema bent Bandar a souligné la force de l'alliance américano-saoudienne. (AFP)
La princesse Reema bent Bandar a souligné la force de l'alliance américano-saoudienne. (AFP)
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  • Il s’agit d’un partenariat «essentiel» face aux défis mondiaux, affirme l'ambassadrice
  • L'augmentation des investissements saoudo-américains sera un résultat clé du voyage

RIYAD: La visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite cette semaine est essentielle à la stabilité et à la prospérité mondiales, a déclaré l'ambassadrice du Royaume auprès des États-Unis.

La princesse Reema bent Bandar a souligné les relations durables entre l'Arabie saoudite et les États-Unis alors que le président se rend au Royaume mardi – sa première visite d'État au cours de son deuxième mandat à la Maison Blanche.

«C'est un moment crucial pour la paix, la sécurité et la prospérité mondiales», a écrit la princesse Reema dans le Washington Times du 12 mai. «Aujourd'hui, alors que le monde est confronté à de nouveaux défis et conflits, ce partenariat est plus important que jamais.»

La princesse Reema, qui a présenté ses lettres de créance à M. Trump en 2019 lorsqu'elle a pris ses fonctions d'ambassadrice, a déclaré que l'alliance des deux nations n'était «pas seulement de l'histoire; c'est un avenir réimaginé».

Juste avant sa dernière visite, l'Arabie saoudite s'était lancée dans des réformes nationales majeures, dans le cadre de l'initiative Vision 2030, avec des changements économiques, culturels et sociaux de grande ampleur, a déclaré la princesse Reema.

Elle a ajouté que près de huit ans après sa première visite d'État au Royaume, M. Trump «descendrait d'Air Force One pour constater que la Vision devient réalité».

«Alors que nous ouvrons fièrement nos portes à M. Trump et à sa délégation, nous cherchons à mettre en lumière le formidable voyage que notre nation a entrepris et les nouveaux sommets que nos relations avec les États-Unis ont atteints, incluant désormais des secteurs tels que la fabrication, la technologie, la cybersécurité et même l'exploration spatiale.»

Elle a souligné les progrès réalisés par le Royaume, notamment le fait que l'économie non pétrolière contribue désormais à hauteur de 50% au produit intérieur brut réel du pays, «marquant ainsi une étape historique».

En outre, les femmes saoudiennes représentent près de 40% de la main-d'œuvre du pays, «et nombre d'entre elles occupent des postes de direction et jouissent des mêmes droits que les hommes, y compris de l'égalité de rémunération».

«Les jeunes Saoudiens connaissent une renaissance dans les domaines de l'art, du divertissement, du sport et de la science, tout en préservant notre fier héritage culturel. Il s'agit d'une nouvelle Arabie saoudite, ouverte sur le monde, et nous invitons les Américains à y regarder de plus près.»

Mardi, le forum d'investissement américano-saoudien, qui se tiendra à l'hôtel Ritz-Carlton de Riyad, sera l'un des principaux rendez-vous de la journée.

Des chefs d'entreprise tels qu'Elon Musk, Mark Zuckerberg et Larry Fink y participeront.

Les sources d'Arab News révèlent qu'une quinzaine de ministres saoudiens et de hauts fonctionnaires seront présents, ainsi que les PDG de certaines des plus grandes entreprises et des plus grands projets du Royaume, en plus de centaines de chefs d'entreprise des deux pays.

La princesse Reema a déclaré: «L'Arabie saoudite que M. Trump visitera investit des milliards de dollars dans la promotion de nouveaux secteurs économiques tels que le tourisme, l'intelligence artificielle, l'énergie propre, la culture et les sports.»

«C'est une société dynamique où les jeunes sont les pionniers de l'avenir et où les femmes sont à l'avant-garde de la Vision», a déclaré l'ambassadrice.

La princesse Reema a ajouté qu'un partenariat durable commence par la réciprocité, comme l'a souligné le prince héritier Mohammed ben Salmane.

«La promesse du prince héritier d'investir 600 milliards de dollars aux États-Unis au cours des quatre prochaines années promet une prospérité mutuelle qui s'aligne sur nos objectifs de diversification dans le cadre de la Vision 2030 et sur les objectifs de M. Trump en matière de croissance économique.»

Lors du Forum économique mondial de Davos en janvier, M. Trump a laissé entrevoir des ambitions encore plus grandes. Il a déclaré qu'il demanderait au prince héritier de porter l'objectif d'investissement à 1 000 milliards de dollars, le décrivant comme le prolongement naturel d'un partenariat solide et fiable.

Le ministre saoudien de l'Économie, Faisal Alibrahim, a confirmé lors du forum que la promesse de 600 milliards de dollars englobait à la fois les marchés publics et les investissements du secteur privé dans des domaines clés tels que la défense, l'énergie, les infrastructures et la technologie.

En 2017, les deux pays ont signé plusieurs accords d'investissement d'une valeur d'environ 400 milliards de dollars.

Le prince héritier a déclaré en 2018 qu'une partie des «armements sera fabriquée en Arabie saoudite, ce qui créera des emplois en Amérique et en Arabie saoudite, de bons échanges commerciaux, de bons avantages pour les deux pays et une bonne croissance économique. De plus, cela contribuera à notre sécurité».

La princesse Reema a déclaré que la collaboration entre les deux nations était importante pour faire face aux crises mondiales.

Dans un paysage géopolitique de plus en plus instable, le leadership et les alliances sont plus vitaux que jamais, a-t-elle écrit.

«Presque tous les grands défis mondiaux sont relevés de toute urgence grâce à la collaboration et à une alliance solide entre l'Arabie saoudite et les États-Unis.»

«Des conflits en Ukraine et dans la bande de Gaza à la stabilité en Syrie et au Soudan, l'Arabie saoudite joue un rôle essentiel dans la résolution des problèmes les plus urgents de la planète.»

«Le partenariat avec les États-Unis est essentiel pour réussir.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: l'armée israélienne annonce avoir bombardé un hôpital, un journaliste tué selon le Hamas

Des Palestiniens inspectent les décombres de la mosquée Al-Hasanat détruite par des frappes israéliennes dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 12 mai 2025. (AFP)
Des Palestiniens inspectent les décombres de la mosquée Al-Hasanat détruite par des frappes israéliennes dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 12 mai 2025. (AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé mardi avoir bombardé un hôpital de la bande de Gaza utilisé selon elle pour des "activités terroristes" par le mouvement islamiste Hamas, qui a fait état de la mort d'un journaliste
  • Le gouvernement du Hamas a affirmé ensuite dans un communiqué qu'une frappe sur l'hôpital avait "provoqué la mort de patients", sans préciser le nombre

Jérusalem, Non défini: L'armée israélienne a annoncé mardi avoir bombardé un hôpital de la bande de Gaza utilisé selon elle pour des "activités terroristes" par le mouvement islamiste Hamas, qui a fait état de la mort d'un journaliste accusé par le passé par Israël d'avoir participé à l'attaque du 7-Octobre.

Après une pause des combats à l'occasion de la libération d'un otage israélo-américain, l'armée a indiqué sur Telegram dans la nuit de lundi à mardi avoir frappé "un centre de commandement et de contrôle situé dans l'hôpital Nasser à Khan Younès", dans le sud du territoire palestinien.

"Les hauts responsables du Hamas continuent d'utiliser l'hôpital pour des activités terroristes, en utilisant de manière cynique et brutale la population civile de l'hôpital et de ses environs", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement du Hamas a affirmé ensuite dans un communiqué qu'une frappe sur l'hôpital avait "provoqué la mort de patients", sans préciser le nombre.

Il a accusé Israël d'avoir "assassiné" le journaliste Hassan Aslih, présenté comme le directeur de l'agence de presse palestinienne Alam24.

"L'armée israélienne a bombardé le service de chirurgie de l'hôpital Nasser à Khan Younès tôt mardi et a tué le journaliste Hassan Aslih, qui travaillait pour plusieurs organisations locales et arabes et pour plusieurs agences", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal.

Selon les autorités du Hamas, Hassan Aslih était soigné dans cet établissement après avoir été blessé le 7 avril lors d'une frappe israélienne visant une tente utilisée par des journalistes à proximité.

Deux autres journalistes avaient été tués, selon la même source à l'époque: Hilmi al-Faqaawi, qui travaillait par une agence de presse, et Ahmad Mansour, employé de l'agence Palestine Today, un média proche du mouvement palestinien Jihad islamique.

- Suspension des bombardements -

L'armée israélienne avait alors annoncé avoir ciblé Hassan Abdel Fattah Mohammed Aslih, présenté comme "un terroriste (...) agissant sous couverture de journaliste et de dirigeant une société de presse".

Selon l'armée, M. Aslih "a participé au massacre du 7 octobre et, durant le massacre, a filmé et diffusé sur les réseaux des actes de meurtre, pillage et incendies".

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait dénoncé la frappe et avait rapporté que M. Aslih avait travaillé pour plusieurs médias internationaux jusqu'en 2023, quand une organisation israélienne avait publié un selfie de lui avec le chef du Hamas Yahya Sinouar, assassiné en octobre dernier lors d'une opération israélienne.

Selon CPJ, au moins 178 journalistes sont morts à Gaza, en Cisjordanie en Israël et au Liban depuis le début de la guerre.

La frappe de la nuit de lundi à mardi intervient alors qu'une suspension des bombardements avait été constatée lundi à l'occasion de la libération par le Hamas d'Edan Alexander.

Le seul otage vivant ayant la nationalité américaine qui était encore retenu à Gaza avait été enlevé alors qu'il servait dans une base de l'armée dans le sud d'Israël, lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.

Sa libération a eu lieu avant le début d'une tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump.

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Le chef de la diplomatie syrienne félicite la Turquie pour son «accord» avec le PKK

Le ministre des Affaires étrangères syrien, Assaad al-Chaibani, a félicité lundi la Turquie pour "l'accord" avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en vertu duquel il a décidé de se dissoudre, saluant un "moment charnière" pour la stabilité de la région. (AFP)
Le ministre des Affaires étrangères syrien, Assaad al-Chaibani, a félicité lundi la Turquie pour "l'accord" avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en vertu duquel il a décidé de se dissoudre, saluant un "moment charnière" pour la stabilité de la région. (AFP)
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  • Le ministre des Affaires étrangères syrien, Assaad al-Chaibani, a félicité lundi la Turquie pour "l'accord" avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en vertu duquel il a décidé de se dissoudre
  • "Au nom de la République arabe syrienne, je félicite le gouvernement turc et son peuple pour le récent accord avec le PKK"

ANKARA: Le ministre des Affaires étrangères syrien, Assaad al-Chaibani, a félicité lundi la Turquie pour "l'accord" avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en vertu duquel il a décidé de se dissoudre, saluant un "moment charnière" pour la stabilité de la région.

"Au nom de la République arabe syrienne, je félicite le gouvernement turc et son peuple pour le récent accord avec le PKK", a déclaré M. Chaibani lors d’une conférence de presse conjointe avec ses homologues turc et jordanien à Ankara, estimant que "cette étape représente un moment charnière non seulement pour la sécurité intérieure de la Turquie, mais aussi pour la stabilité de notre région dans son ensemble".