Israël frappe le Liban et Gaza après des tirs de roquettes contre son territoire

De la fumée s'élève au-dessus de Gaza alors qu'Israël lance des frappes aériennes sur l'enclave palestinienne le 6 avril 2023 (Photo, AFP).
De la fumée s'élève au-dessus de Gaza alors qu'Israël lance des frappes aériennes sur l'enclave palestinienne le 6 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 07 avril 2023

Israël frappe le Liban et Gaza après des tirs de roquettes contre son territoire

  • De violentes explosions ont été entendues dans la région de Tyr, dans le sud du Liban
  • C'est la première fois qu'Israël confirme avoir attaqué le territoire libanais depuis avril 2022

JÉRUSALEM: Israël a mené des frappes vendredi avant l'aube contre le sud du Liban et la bande de Gaza, disant viser des positions du mouvement palestinien Hamas en riposte aux tirs de dizaines de roquettes contre son territoire.

Les raids aériens ont commencé peu avant minuit à Gaza et ont duré plusieurs heures, et les bombardements sur le sud du Liban, brefs, vers 01h00 GMT. L'armée israélienne a affirmé y avoir frappé trois "infrastructures" appartenant au Hamas, dans la zone de Rachidiyé, où se trouve un camp de réfugiés palestiniens, près de Tyr. C'est la première fois qu'Israël confirme avoir attaqué le territoire libanais depuis avril 2022.

Ces frappes sont le dernier épisode en date d'une brusque montée de tension au Proche-Orient depuis mercredi, après une accalmie toute relative du conflit israélo-palestinien observée depuis le début du ramadan, le 23 mars. Elles constituent une escalade sur le front israélo-libanais sans équivalent depuis 2006.

De violentes explosions ont été entendues dans la région de Tyr, dans le sud du Liban. Un habitant du camp de Rachidiyé, Abou Ahmad, a dit à l'AFP que "deux obus au moins sont tombés près du camp".

Et un correspondant de l'AFP dans cette région a indiqué qu'un obus était tombé sur le toit d'une maison dans une plantation proche du camp, faisant des dégâts matériels.

Jeudi, jour de la Pâque juive, une trentaine de roquettes avaient été tirées du Liban vers Israël, blessant une personne et causant des dégâts matériels.

Ces tirs ont eu lieu au lendemain de l'irruption violente mercredi de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam, afin d'en déloger des Palestiniens "extrémistes", selon le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

«Payer le prix fort»

L'armée israélienne affirme que les tirs de roquettes du Liban, non revendiqués, étaient "palestiniens", et probablement selon elle du Hamas ou du Djihad islamique, autre mouvement palestinien, et M. Netanyahu a promis de faire "payer le prix fort" aux ennemis d'Israël.

Israël et le Liban sont techniquement en état de guerre après différents conflits, et la ligne de cessez-le-feu est contrôlée par la Force intérimaire des Nations unies (Finul), déployée dans le sud du Liban. Celle-ci a pris contact avec les autorités des deux pays, appelant "toutes les parties à cesser toutes leurs actions".

"Les deux parties ont dit qu'elles ne voulaient pas de guerre", a assuré la Finul dans un communiqué.

L'armée israélienne a affirmé pour sa part qu'elle n'autoriserait "pas l'organisation terroriste Hamas à opérer à partir du Liban et qu'elle [tenait] l'Etat libanais pour responsable de tout tir dirigé [vers Israël] à partir de son territoire."

Condamnant "dans les termes les plus forts possibles l'agression israélienne épouvantable" à Gaza et au Liban, le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a dit tenir Israël "entièrement responsable des conséquences d'une agression aussi grave".

Le ministère de la Santé de Gaza a fait état de "dégâts" à l'hôpital pédiatrique al-Dorra (dans l'est de la ville de Gaza) à la suite des raids israéliens, condamnant un acte "inacceptable".

Le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l'armée israélienne, a indiqué à la presse que ces dernières informations étaient en train d'être examinées.

Londres appelle «  toutes les parties  » à la « désescalade »

La Grande-Bretagne a appelé vendredi à la "désescalade" de "toutes les parties" à la suite des frappes d'Israël contre le Liban et la bande de Gaza en riposte aux tirs de roquettes contre son territoire.

"Le moment est venu pour toutes les parties de la région de faire preuve de désescalade", a déclaré le chef de la diplomatie britannique, James Cleverly, dans un communiqué condamnant les tirs de roquettes contre Israël mais critiquant aussi la police israélienne pour les "violences" commises dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam.

«Arrêter l'escalade»

Le Hamas et le Djihad islamique ont informé vendredi l'Egypte, qui sert habituellement de médiateur entre Israël et les groupes palestiniens, que "les factions palestiniennes poursuivront les tirs de roquettes si Israël continue ses agressions et raids aériens", ont affirmé à l'AFP des sources de ces mouvements palestiniens à Gaza.

Le ministère libanais des Affaires étrangères a assuré quant à lui que le Liban voulait préserver "le calme" dans le Sud, appelant la communauté internationale à "faire pression sur Israël pour arrêter l'escalade".

Plus tôt jeudi, le Hezbollah chiite, maître de fait du sud du Liban, avait proclamé son soutien à "toutes les mesures" que les groupes armés palestiniens pourraient prendre contre Israël.

"Si les sionistes pensent qu'ils peuvent souiller la mosquée Al-Aqsa, ils doivent comprendre (...) que cela pourra faire flamber la région tout entière", a prévenu Hachem Safieddine, un dirigeant du Hezbollah, cité par la chaîne du mouvement.

En visite au Liban, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a déclaré que les Palestiniens ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "agressions" d'Israël sur l'esplanade.

L'armée israélienne a dit par ailleurs avoir mené plusieurs raids aériens dans la nuit dans la bande de Gaza, visant dix cibles, dont des tunnels, une mitrailleuses lourde et des ateliers de fabrication d'armes appartenant au Hamas.

En riposte, plusieurs dizaines de missiles ont été tirés à partir de la bande de Gaza. Un seul a touché une zone urbaine, Sderot, tout près de la bande de Gaza, endommageant une maison, selon le lieutenant-colonel Hecht.


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com