Un nouveau record de 110 millions de personnes déplacées de force

Jamais le nombre total de réfugiés fuyant leur pays ou de personnes déplacées à l'intérieur du leur pays n'avait atteint un tel niveau, a souligné le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU, dans son rapport annuel. (AFP)
Jamais le nombre total de réfugiés fuyant leur pays ou de personnes déplacées à l'intérieur du leur pays n'avait atteint un tel niveau, a souligné le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU, dans son rapport annuel. (AFP)
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Publié le Mercredi 14 juin 2023

Un nouveau record de 110 millions de personnes déplacées de force

  • À la fin de l'année dernière, 108,4 millions de personnes étaient déplacées ou réfugiées
  • Ce nombre a été gonflé par les presque 2 millions de personnes déracinées par les violences au Soudan, selon le rapport annuel du Haut-Commissariat aux réfugiés

GENEVE: Le monde compte 110 millions de personnes qui ont été forcées de fuir leur foyer, a révélé mercredi l'ONU, qui voit dans ce nombre record un "réquisitoire" contre l'état du monde.

Les récents combats au Soudan ont encore aggravé une situation déjà rendue extraordinaire en 2022 par l'invasion de l'Ukraine par la Russie ou la crise humanitaire en Afghanistan.

Jamais le nombre total de réfugiés fuyant leur pays ou de personnes déplacées à l'intérieur du leur pays n'avait atteint un tel niveau, a souligné le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU, dans son rapport annuel.

À la fin de l'année dernière, 108,4 millions de personnes étaient déplacées ou réfugiées, a précisé le HCR.

Ce sont 19,1 millions de personnes de plus qu'à la fin 2021, une augmentation sans précédent.

Et les combats entre factions rivales au Soudan ont propulsé le nombre total de réfugiés et déplacés à environ 110 millions de personnes en mai.

"C'est là où nous en sommes aujourd'hui", constate le patron du HCR, Filippo Grandi, lors d'une conférence de presse à Genève.

"Nous avons 110 millions de personnes qui ont fui à cause des conflits, de la persécution, de la discrimination et de la violence, souvent mélangés à d'autres motifs - en particulier l'impact du changement climatique", souligne-t-il, déplorant la flambée depuis l'année dernière.

"C'est un réquisitoire sur l'état de notre monde", juge M. Grandi.

Sur le total de 2022, 35,3 millions de personnes étaient des réfugiés et 62,5 millions des déplacés.

Il y avait aussi 5,4 millions de demandeurs d'asile et 5,2 millions d'autres personnes ayant besoin d'une protection internationale.

Tous ces gens se heurtent à "un environnement plus hostile, en particulier en ce qui concerne les réfugiés, presque partout", constate le Haut-Commissaire.

"Être un vrai dirigeant c'est convaincre votre opinion publique qu'il existe des personnes qui méritent une protection internationale", martèle-t-il.

Les trois quarts des réfugiés fuient dans des pays à revenu faible ou moyen.

Porte ouverte 

M. Grandi a salué les récentes avancées de l'Union européenne sur une réforme de la politique migratoire, la qualifiant de bonne tentative d'équilibrer les tensions autour de ces questions et l'estimant "relativement juste".

La réforme prévoit un système de solidarité entre États membres dans la prise en charge des réfugiés et un examen accéléré des demandes d'asile de certains migrants aux frontières. Elle doit encore être adoptée par le Parlement européen.

Pour le Haut-Commissaire, il faut commencer à s'occuper des flux de migrants cherchant à venir en Europe bien plus en amont de leur long périple.

Toutefois, en Europe, au Royaume-Uni ou aux États-Unis, "la porte doit rester ouverte" aux demandeurs d'asile.

"Les demandeurs d'asile ne devraient pas être mis en prison. Demander l'asile n'est pas un crime", insiste M. Grandi, dénonçant notamment le projet de Londres d'envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda. Il s'inquiète aussi de la politique des États-Unis dans ce domaine.

Manque de fonds 

M. Grandi a reconnu que l'organisation qu'il dirige "n'était pas dans une bonne situation financière cette année", à l'instar de nombreuses autres organisations humanitaires comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La situation économique mondiale et l'inflation font des ravages dans les appels aux dons.

Ainsi, pour le Soudan, le HCR ne dispose que de 16% de l'argent dont il estime avoir besoin et le chiffre tombe à 13% pour l'aide aux réfugiés, chassés par l'explosion des violences au Soudan, dans les pays d'accueil.

L'année dernière, plus de 339.000 réfugiés originaires de 38 pays sont rentrés chez eux, tandis que 5,7 millions de personnes déplacées ont pu rentrer chez elles.

Les pays qui accueillent le plus de réfugiés sont la Turquie (3,6 millions), l'Iran (3,4 millions), la Colombie (2,5 millions), l'Allemagne (2,1 millions) et le Pakistan (1,7 million).


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.