Syrie: L'ONU appelle à une action urgente pour relancer le processus de paix

Selon l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, un processus diplomatique renouvelé pourrait servir de «coupe-circuit», sous réserve d'un engagement conséquent (Photo, AP).
Selon l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, un processus diplomatique renouvelé pourrait servir de «coupe-circuit», sous réserve d'un engagement conséquent (Photo, AP).
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Publié le Mardi 25 juillet 2023

Syrie: L'ONU appelle à une action urgente pour relancer le processus de paix

  • Rien n'est plus important en ce moment pour les Syriens les plus vulnérables que de permettre l’acheminement de l’aide par toutes les voies, a déclaré Geir Pedersen
  • L'ambassadrice américaine à l'ONU a accusé les autorités russes de manquer de considération pour les personnes en détresse

NEW YORK: Les Nations unies ont appelé lundi à de nouveaux efforts diplomatiques pour relancer le processus de paix syrien, actuellement dans l'impasse. Elles ont insisté sur la nécessité d'un engagement substantiel et d'une coordination entre toutes les parties prenantes pour faire face à la crise humanitaire dans le pays et poursuivre le processus défini dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité.

L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Geir Pedersen, a souligné qu'un processus diplomatique renouvelé pouvait agir comme un «coupe-circuit», sous réserve d'un engagement substantiel. Il a donc appelé toutes les parties impliquées dans le conflit à s'asseoir à la table des négociations et à «être prêtes à offrir une véritable contribution».

Les principaux objectifs, selon M. Pedersen, sont la reprise du processus politique intra-syrien facilité par les Nations unies, en particulier par la reconduction de la commission constitutionnelle, et la mise en œuvre de mesures de confiance.

S'attaquer à la «situation humanitaire désastreuse et qui ne cesse de s'aggraver n'est pas seulement une nécessité humanitaire, mais permettrait de croire que des progrès sur les questions politiques sont également possibles», a-t-il ajouté.

M. Pedersen est intervenu lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la Syrie, deux semaines après que les membres du Conseil ne sont pas parvenus à s'entendre sur la prolongation d'un mécanisme transfrontalier majeur qui, pendant des années, a permis à l'aide humanitaire internationale d'entrer dans le nord-ouest de la Syrie depuis la Turquie et d'atteindre plus de 4 millions de personnes dans le besoin dans les zones contrôlées par l'opposition.

L’envoyé s'est dit profondément déçu que le Conseil n'ait pas réautorisé le point de passage de Bab al-Haoua, qu'il a qualifié de «bouée de sauvetage pour des millions de civils». Il a exhorté la communauté internationale à redoubler d'efforts pour assurer l'acheminement de l'aide humanitaire à travers les frontières.

«En tant qu'envoyé politique, j'espère sincèrement que toutes les portes resteront ouvertes pour résoudre ce problème et que le Conseil et toutes les parties prenantes accorderont la priorité aux besoins des Syriens», a-t-il déclaré.

«Nous devons redoubler d'efforts pour trouver une solution qui permette de poursuivre l'acheminement de l'aide humanitaire à travers les frontières et les lignes de front. Rien n'est plus important en ce moment pour les Syriens les plus vulnérables.»

L'aide transfrontière est livrée directement aux bénéficiaires après leur entrée dans le pays, tandis que l'aide à travers les lignes de front passe d'abord par le régime de Damas.

Sur le plan politique, M. Pedersen a déploré que «des mois de diplomatie potentiellement importante ne se soient pas traduits par des résultats concrets pour les Syriens sur le terrain – dans leur pays ou à l'étranger – ou par des avancées réelles dans le processus politique. J'espère que ce sera bientôt le cas car sinon, ce sera une nouvelle occasion manquée d'aider le conflit syrien à trouver une issue négociée, à un moment où l'impact de la crise s'aggrave».

L'un des aspects essentiels d'un processus politique renouvelé, a-t-il déclaré, serait la reconduction de la commission constitutionnelle. Il a appelé à la volonté politique pour surmonter les différends sur des détails tels que le lieu de réunion, et a exhorté toutes les parties prenantes à soutenir la reprise de la commission dans un effort pour réaliser des progrès crédibles. Le processus de réforme constitutionnelle est essentiel pour déterminer l'avenir de la Syrie et jeter les bases de la réconciliation et de la stabilité, a ajouté M. Pedersen.

Par ailleurs, le Conseil a été informé de la situation humanitaire désastreuse dans le nord-ouest de la Syrie, avec 4,1 millions de personnes sur 4,6 millions ayant besoin d'une aide humanitaire, dont près de 80% étant des femmes et des enfants.

Les Nations unies insistent sur l'urgence de garantir l'accès humanitaire au pays par toutes les voies disponibles, par les frontières et par les lignes de front, afin de répondre aux besoins croissants en matière d'aide.

Ramesh Rajasingham, chef et représentant du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) à Genève, a également exprimé sa déception face à l'incapacité du Conseil à prolonger le mandat de Bab al-Haoua, tout en appelant à la poursuite de l'aide transfrontière.

«Comme cela a été dit à maintes reprises dans cette enceinte, l'aide transfrontière est une question de vie ou de mort pour des millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie», a-t-il déclaré aux membres du Conseil.

«L'avenir de l'aide transfrontière ne doit pas être une décision politique, mais une décision humanitaire.»

Peu après que la Russie a utilisé son droit de veto le 11 juillet pour bloquer une résolution qui aurait prolongé le mandat des opérations à Bab al-Haoua, le gouvernement syrien a envoyé une lettre à l'ONU autorisant tout de même l'entrée de l'aide par le point de passage. L'organisation a toutefois réagi avec prudence à cette lettre, au motif qu'elle comportait des restrictions dont elle craignait qu'elles n'entravent les opérations de secours et ne mettent en danger les travailleurs humanitaires, y compris le personnel de l'ONU.

La lettre demandait également à l'ONU de ne pas travailler avec des «terroristes» dans la région, terme utilisé par le régime du président Bachar al-Assad pour désigner ses opposants.

Le Royaume-Uni, qui assure la présidence tournante du Conseil en juillet, a immédiatement dénoncé la décision du gouvernement syrien, avertissant que «sans surveillance de l'ONU, le contrôle de cette voie vitale a été confié à l'homme responsable des souffrances du peuple syrien».

«Nous n'hésiterons pas à soumettre cette question au Conseil de sécurité», a ajouté la représentante permanente du Royaume-Uni auprès des Nations unies, Barbara Woodward, qui préside le Conseil ce mois-ci.

M. Rajasingham a déclaré que les opérations transfrontières de l'ONU doivent être libres d'adhérer aux principes humanitaires «d'humanité, d'impartialité, de neutralité et d'indépendance». 

Ceci est en accord avec l'accent mis par les Nations Unies sur l'importance de préserver l'indépendance des opérations d'aide et de maintenir une architecture de réponse «à l'échelle de la Syrie» afin de s'assurer que l'aide parvienne à tous ceux qui en ont besoin.

Géopolitique humanitaire

Le personnel de l'ONU, les secours et l'aide à la protection continuent d'entrer dans le nord-ouest de la Syrie par les postes-frontières de Bab al-Salam et d'Al-Ra'ee, pour lesquels la Syrie a donné une autorisation temporaire à la suite des séismes dévastateurs qui ont frappé certaines parties du nord de la Syrie et du sud de la Turquie en février. Toutefois, M. Rajasingham a déclaré que la courte durée de l'autorisation pour ces opérations transfrontières, qui doit expirer à la mi-août, pose de sérieux problèmes aux efforts humanitaires, notamment en matière de financement, de logistique et d'approvisionnement. Il a appelé à une plus grande prévisibilité dans l'octroi des autorisations transfrontières afin de garantir l'efficacité des réponses humanitaires.

L'ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, représentante des États-Unis auprès des Nations unies, a critiqué la Russie pour avoir bloqué les efforts du Conseil visant à prolonger le mandat des opérations de secours transfrontières, et a accusé Moscou d'avoir peu d'égards pour les besoins des personnes vulnérables.

Elle a déclaré que les attaques de la Russie contre les infrastructures céréalières de l'Ukraine et leurs effets sur l'approvisionnement alimentaire mondial ont aggravé la situation des Syriens et des habitants d'autres régions.

Elle a également exprimé des réserves quant à l'offre du régime Assad d'autoriser les livraisons d'aide de l'ONU à continuer à travers Bab al-Haoua, invoquant les restrictions «inacceptables» qui entraveraient les efforts d'aide et mettraient les travailleurs humanitaires en danger.

Les États-Unis se sont joints à d'autres grands donateurs pour exiger des conditions essentielles pour tout accord d'accès transfrontalier, notamment la préservation de l'indépendance des opérations, le maintien d'une architecture de réponse «tout le long de la Syrie» et une aide à long terme et cohérente pour des livraisons fondées sur des principes humanitaires.

Dmitry Polyanskiy, vice-ambassadeur de la Russie auprès des Nations unies, a déclaré à ses collègues membres du Conseil que le retour de la Syrie dans le giron arabe avait créé au Moyen-Orient une atmosphère propice à la résolution de la crise syrienne. Il a appelé les pays occidentaux à ne pas entraver «ces processus naturels» et à s'abstenir de politiser les questions humanitaires, telles que le redressement rapide et le retour des réfugiés.

Quant au mécanisme transfrontalier, M. Polyanskiy a déclaré qu'il n'avait «rien de nouveau à ajouter». Moscou se réjouit que les opérations humanitaires soient désormais coordonnées comme elles le sont «dans n'importe quel autre pays» du monde, a-t-il ajouté, c'est-à-dire avec l'accord du gouvernement du pays.

Il a déclaré que l'ONU disposait de «tous les outils nécessaires» pour accomplir son travail et a exhorté l'OCHA à ne pas «obéir aux ordres des États occidentaux».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Irak: une compagnie émiratie suspend ses activités dans un complexe gazier

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
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  • Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années
  • Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques

DUBAÏ: La firme émiratie Dana Gas a annoncé lundi la suspension de ses activités dans un complexe gazier de la région autonome du Kurdistan irakien à la suite d'une attaque de drone qui a tué quatre personnes.

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel.

Quatre travailleurs sont morts et huit autres ont été blessés quand un drone a frappé un réservoir de stockage de condensat, a indiqué Dana Gas dans un communiqué transmis à la Bourse d'Abou Dhabi.

"Pour la sécurité de notre personnel et des installations, qui ont été très légèrement endommagées, nous avons décidé de suspendre temporairement la production et de mettre en place des changements spécifiques de procédure", a indiqué Dana Gas.

Tirs de roquettes

Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années, sans causer de dommages significatifs.

Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques.

L'attaque de vendredi a perturbé l'approvisionnement en gaz des centrales électriques de la région, entraînant la perte de 2.500 mégawatts (MW) d'électricité, selon les autorités locales chargées de l'électricité.

Les forces de sécurité irakiennes ont mis en place une commission d'enquête, promettant de punir les "agresseurs".

Dana Gas a assuré qu'elle était "engagée avec les autorités gouvernementales à renforcer les mesures de sécurité et de défense afin de permettre la reprise de la production à l'installation gazière de Khor Mor".

Le champ gazier de Khor Mor se trouve entre les villes de Kirkouk et de Souleimaniyeh, dans une région administrée par les autorités du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.

Les quatre personnes tuées dans l'attaque sont toutes de nationalité yéménite, selon Peshawa Hawramani, porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan.

En janvier, deux Katyucha ont pris pour cible le champ gazier, provoquant un incendie mais sans faire de victimes. À l'époque, des groupes irakiens pro-iraniens attaquaient les bases militaires accueillant les forces américaines en Irak et dans la Syrie voisine.


Selon le ministre saoudien des Affaires étrangères, une solution à deux États est le seul moyen pour éviter la guerre

 Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, assiste à la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, le 28 avril 2024. (AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, assiste à la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, le 28 avril 2024. (AFP)
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  • Le prince Faisal a affirmé que le Royaume ferait tout ce qui était en son pouvoir pour avancer vers une solution à deux États
  • Il a ajouté qu’il espérait que la communauté internationale ferait le bon choix et transformerait ces objectifs en réalité

RIYAD: Seul un véritable engagement en faveur d’une solution à deux États au conflit israélo-palestinien peut empêcher la répétition de la guerre à Gaza: c’est ce qu’a déclaré dimanche le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane.

«Nous autres, dans la région, n’allons pas nous uniquement concentrer sur le règlement de la crise du moment. Nous allons déployer les efforts nécessaires pour tenter de résoudre le problème plus vaste dans le contexte de Gaza. Il s’agit d’un véritable engagement en faveur d’une solution à deux États, c’est-à-dire une voie crédible et irréversible vers un État palestinien», a-t-il affirmé lors de la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad.

«C’est la seule solution raisonnable et crédible pour éviter de replonger dans la même situation d’ici à deux, trois ou quatre ans.»

Il a ajouté qu’il appartenait à la communauté internationale, en particulier aux pays qui ont le plus d’influence, et au Conseil de sécurité de l’ONU, d’aider à mettre en œuvre la solution.

«Il est bon de savoir que la plupart de nos partenaires et la communauté internationale soutiennent cette notion. Il faut désormais que ces objectifs deviennent réalité.»

«Nous devons traduire ces paroles en mesures concrètes. Et cela ne peut être laissé aux belligérants. Nous – la communauté internationale, et en particulier les pays qui ont le plus d’influence, le plus d’impact, ainsi que le Conseil de sécurité – devons intervenir», a-t-il soutenu.

Le ministre des Affaires étrangères du Sri Lanka, Ali Sabry, a fait écho à l’appel du prince Faisal et il a fait savoir que le conflit israélo-palestinien ne serait pas résolu tant qu’une solution à deux États n’entrerait pas en vigueur.

«J’ai toujours défendu la solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien, car là est le problème sous-jacent. Si vous n’œuvrez pas à résoudre ce problème… vous aurez probablement une pause à court terme. Mais la vengeance sera d’autant plus importante. Nous n’en voulons pas. Il faudrait parvenir à une solution une fois pour toutes», a-t-il poursuivi.

Le prince Faisal a déclaré que le Royaume ferait tout ce qui était en son pouvoir pour avancer vers une solution à deux États. Il a ajouté qu’il espérait que la communauté internationale ferait le bon choix et transformerait ces objectifs en réalité.

«Si nous sommes tous d’accord que l’établissement d’un État palestinien et le fait de donner aux Palestiniens leurs droits sont les solutions pour garantir la sécurité, la stabilité et les droits, alors nous devrions tous décider d’investir toutes nos ressources pour faire en sorte que cela se produise.»

«Si nous prenons cette décision, le chemin sera tout tracé, même si certains tenteront de le parsemer d’embûches. Il y a des leviers évidents et d’autres, cachés, qui peuvent nous pousser dans cette direction. Je veux donc garder espoir […] et je sais que nous, en tant que royaume d’Arabie saoudite, ferons tout notre possible pour suivre cette voie.»

«J’espère que, compte tenu de tout ce qui s’est passé, la communauté internationale se joindra à nous. Nous travaillons avec nos partenaires – les Européens, et bien d’autres – pour essayer de traduire cette intention en réalité», a conclu le prince Faisal.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Blinken au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est accueilli par le directeur du protocole du ministère saoudien des affaires étrangères, Mohammed Al-Ghamdi, lors de sa visite en Arabie saoudite dans le cadre de la dernière initiative diplomatique en faveur de Gaza, à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est accueilli par le directeur du protocole du ministère saoudien des affaires étrangères, Mohammed Al-Ghamdi, lors de sa visite en Arabie saoudite dans le cadre de la dernière initiative diplomatique en faveur de Gaza, à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP).
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  • Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape d'une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas
  • M. Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d'Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza

RIYAD: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape d'une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas et l'entrée de plus d'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

M. Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d'Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza après la guerre, a indiqué un responsable du département d'Etat.

Ces plans pourraient inclure le financement de la reconstruction du territoire palestinien, transformé en champ de ruines par près de sept mois de bombardements et de combats et dont la majorité des habitants ont été déplacés, ou encore le soutien à la mise en place de nouvelles structures de gouvernement pour le "jour d'après" la guerre.

La visite de M. Blinken a lieu à l'occasion d'une réunion spéciale de deux jours, dans la capitale saoudienne, du Forum économique mondial (WEF).

Israël n'est pas représenté à cette réunion, et les négociations sur une trêve à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, au Caire. Mais l'événement entend être "une occasion d'avoir des discussions structurées" avec "des acteurs clés", avait souligné samedi le président du WEF, Borge Brende.

« Nouvelle dynamique »

Il avait aussi fait état d'"une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d'une sortie possible de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza".

Depuis le début de la guerre, l'Arabie saoudite travaille avec d'autres pays pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région, et de faire dérailler son ambitieux programme de réformes économiques, appelé Vision 2030.

La monarchie du Golfe, premier exportateur de pétrole au monde et poids lourd du monde arabe, mène également des discussions sur un éventuel accord de normalisation avec Israël, accompagné d'un renforcement de son partenariat de sécurité avec Washington.

Une telle normalisation aurait un énorme impact, le royaume saoudien étant le gardien des deux sites les plus sacrés de l'islam. Mais le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre a éloigné cette perspective.

Les Etats-Unis ont cherché à la maintenir en vie pour encourager à la modération le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, opposant de longue date à la création d'un Etat palestinien.

Le département d'Etat américain a indiqué qu'Antony Blinken va "discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages". Il "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre, selon la même source.

Avec l'Egypte et le Qatar, les Etats-Unis tentent depuis des mois de servir de médiateurs à une nouvelle trêve entre Israël et le Hamas, la pression en faveur d'un tel accord allant croissante.

Le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, doit annoncer lundi s'il accepte ou non une proposition israélo-égyptienne pour un cessez-le-feu.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a fait 34.454 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.