L'Iran transfère des prisonniers américains en résidence surveillée

Parmi les Américains d'origine iranienne figurent les hommes d'affaires Siamak Namazi, 51 ans, et Emad Shargi, 58 ans, ainsi que l'écologiste Morad Tahbaz, 67 ans (à gauche). (Photo, Reuters)
Parmi les Américains d'origine iranienne figurent les hommes d'affaires Siamak Namazi, 51 ans, et Emad Shargi, 58 ans, ainsi que l'écologiste Morad Tahbaz, 67 ans (à gauche). (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 11 août 2023

L'Iran transfère des prisonniers américains en résidence surveillée

  • Cinq Américains détenus en Iran ont été transférés de leur prison pour être placés en résidence surveillée, ont annoncé jeudi des familles et Washington
  • La prochaine étape d'un accord, selon une source proche des négociations, pourrait être le transfert de 6 milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud vers un compte spécial au Qatar

WASHINGTON: Cinq Américains détenus en Iran ont été transférés de leur prison pour être placés en résidence surveillée, ont annoncé jeudi des familles et Washington, première étape d'un accord fragile qui pourrait aboutir au dégel de milliards de dollars pour Téhéran.

Les progrès effectués en vue de la libération de ces détenus -- dont l'un est retenu depuis près de huit ans -- interviennent après des tractations discrètes et intenses entre Washington et Téhéran, adversaires depuis des décennies.

La prochaine étape d'un accord, selon une source proche des négociations, pourrait être le transfert de 6 milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud vers un compte spécial au Qatar. L'Iran pourrait l'utiliser pour des achats humanitaires tels que des denrées alimentaires et des médicaments.

Interrogé sur ce point, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a néanmoins précisé jeudi soir que "l'Iran ne bénécifie(rait) d'aucun allègement des sanctions".

"Les fonds de l'Iran devraient être utilisés et transférés à des comptes restreints afin qu'ils ne puissent servir que dans un but humanitaire", a-t-il assuré.

Si tout se déroule comme prévu, les prisonniers pourraient quitter l'Iran dans le courant du mois de septembre, selon une source proche du dossier.

"Je pense que c'est le début de la fin de leur cauchemar et celui de leurs familles", a ajouté M. Blinken, précisant qu'à sa connaissance il n'y avait pas d'autres Américains détenus en Iran.

«Etape encourageante»

Quatre prisonniers -- les Irano-Américains Siamak Namazi, Emad Sharqi, Morad Tahbaz, ainsi qu'un autre prisonnier dont le nom n'a pas été divulgué -- ont quitté jeudi la prison d'Evin à Téhéran, tristement célèbre pour ses conditions de détention extrêmement difficiles.

Jeudi soir, la mission de l'Iran à l'ONU a confirmé leur sortie de prison.

Les quatre ont été escortés vers un hôtel où ils resteront sous la surveillance de forces de l'ordre, selon l'avocat de l'un des prisonniers.

Le cas d'un cinquième prisonnier, une Américaine, fait partie des négociations. Elle a déjà rejoint une résidence surveillée il y a quelques semaines.

"Si cela représente bien une étape encourageante, ces citoyens américains (...) n'auraient jamais dû être détenus", a déclaré dans un communiqué Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

"Les négociations pour leur libération finale sont encore en cours et restent délicates", a-t-elle ajouté.

"Nous sommes reconnaissants que Siamak et les autres Américains en Iran soient sortis de la prison d'Evin et qu'ils soient assignés à résidence", a déclaré Babak Namazi, frère de Siamak.

"Bien que cela représente une évolution positive, nous ne cesserons pas nos efforts tant que Siamak et les autres ne seront pas de retour à la maison", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Tous les Américains détenus sont d'ascendance iranienne. L'Iran ne reconnaît pas la double nationalité et n'entretient aucune relation diplomatique avec les Etats-Unis depuis la Révolution islamique de 1979.

Accusations d'espionnage

Selon une source proche, les négociations se sont concentrées sur le dégel des 6 milliards de dollars iraniens en Corée du Sud. Le pays avait bloqué ces fonds, issus de la vente d'hydrocarbures par l'Iran, à la suite de sanctions américaines.

Cet accord, aussi fragile qu'il soit, intervient alors que l'administration de Joe Biden et Téhéran ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente pour revenir à l'accord de 2015 sur le nucléaire, dont Donald Trump s'était retiré.

Siamak Namazi, un homme d'affaires, avait été arrêté en octobre 2015, accusé d'espionnage sur la base de preuves qualifiées de ridicules par sa famille.

Morad Tahbaz, un Américano-Iranien qui possède également la nationalité britannique, avait lui été arrêté en janvier 2018 et condamné à dix ans de prison pour "conspiration avec l'Amérique".

Emad Sharqi, un investisseur américano-iranien, avait été condamné en 2020 à dix ans de prison pour espionnage.

Les échanges de prisonniers entre l'Iran et les Etats-Unis

Malgré l'absence de relations diplomatiques, l'Iran et les Etats-Unis ont procédé à plusieurs reprises à des échanges de prisonniers avant l'accord annoncé jeudi soir par Téhéran.

La prochaine étape de l'accord, selon une source proche des négociations, pourrait être le transfert de six milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud vers un compte spécial au Qatar.

L'échange de prisonniers "n'aura pas lieu tant que l'argent débloqué n'aura pas été déposé sur les comptes indiqués par l'Iran", a affirmé l'agence officielle iranienne Irna, citant une source informée.

Les précédents échanges 

En juin 2020, Téhéran a annoncé le retour de deux scientifiques détenus aux Etats-Unis: Cyrous Asgari, accusé de vol de secrets industriels, et Majid Taheri.

Parallèlement, un ancien militaire américain, Michael White, arrêté en juillet 2018 et condamné à dix ans de prison pour avoir insulté le guide suprême iranien Ali Khamenei, a été libéré.

Cet échange avait été conclu malgré le contexte de forte tension entre les deux pays à la suite de la décision de Donald Trump de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt.

En décembre 2019, Téhéran a relâché Xiyue Wang, un chercheur américain emprisonné depuis 2016 pour espionnage, tandis que Washington libérait Massoud Soleimani, un professeur d'université détenu depuis octobre 2018.

Plus médiatisé a été l'échange conclu en janvier 2016 qui a permis le retour aux Etats-Unis du chef du bureau du Washington Post à Téhéran, Jason Rezaian, détenu depuis juillet 2014 pour "espionnage". Cet Irano-Américain a été échangé contre sept Iraniens détenus aux Etats-Unis.

En l'absence de relations diplomatiques depuis 1980, les deux pays négocient ces libérations par l'intermédiaire de pays tiers, comme la Suisse, qui représente les intérêts américains à Téhéran.

Des missions de bons offices sont aussi menées par le sultanat d'Oman, qui a accueilli des discussions indirectes entre des représentants américains et iraniens au printemps. Le sultanat avait également oeuvré à la libération de six Européens détenus en Iran.

Les Américains retenus en Iran

Cinq Américains détenus en Iran ont été transférés de leur prison pour être placés en résidence surveillée, ont annoncé jeudi des familles et Washington. Téhéran a confirmé l'information.

Quatre prisonniers - les Irano-Américains Siamak Namazi, Emad Sharqi, Morad Tahbaz, ainsi qu'un autre prisonnier dont le nom n'a pas été divulgué - ont quitté jeudi la prison d'Evin à Téhéran, connue pour ses conditions de détention extrêmement difficiles.

Le cas d'un cinquième prisonnier, une Américaine, fait partie des négociations. Elle a déjà rejoint une résidence surveillée il y a quelques semaines.

Tous les Américains détenus sont d'ascendance iranienne. L'Iran ne reconnaît pas la double nationalité et n'entretient aucune relation diplomatique avec les Etats-Unis depuis la Révolution islamique de 1979.

Le cas le plus médiatisé est celui de l'homme d'affaires Siamak Namazi, arrêté en octobre 2015 et condamné à dix ans de prison en octobre 2016 pour espionnage.

Son père octogénaire, Mohammad Baquer Namazi, s'était rendu en Iran pour tenter d'obtenir sa libération. Il avait été arrêté et condamné avant d'être dispensé de peine en 2020 et de quitter l'Iran en octobre 2022.

Par ailleurs, Emad Sharqi, un investisseur, s'est vu infliger une peine de 10 ans d'emprisonnement, également pour espionnage, ont rapporté des médias iraniens en janvier 2021, en indiquant qu'il avait été capturé en tentant de fuir l'Iran.

Morad Tahbaz, un Irano-Américain ayant également la nationalité britannique, a été arrêté en janvier 2018 et condamné à dix ans de prison pour "conspiration avec l'Amérique".

Iraniens détenus aux Etats-Unis

La plupart des Iraniens détenus aux Etats-Unis sont des binationaux accusés d'avoir détourné les sanctions économiques imposées par Washington.

En août 2022, l'autorité judiciaire iranienne avait fait état de la détention "de dizaines" de ressortissants iraniens aux Etats-Unis. Elle avait notamment cité Reza Sarhangpour et Kambiz Attar Kashani, accusés d'avoir "détourné les sanctions américaines".

Parmi les autres détenus figure Reza Olangian, un Irano-Américain condamné à 25 ans de prison en 2018 pour tentative d'exportations des pièces détachées de missiles et d'avions militaires vers l'Iran.

Mansour Arbabsiar a par ailleurs été condamné en 2013 à 25 ans de prison pour tentative d'assassinat contre l'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis.


Vote attendu du Conseil de sécurité de l'ONU pour autoriser une force internationale à Gaza

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
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  • Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas
  • Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre.

Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023.

Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza, du désarmement "des groupes armés non étatiques", de la protection des civils, et de la formation d'une police palestinienne. La composition de cette force n'est pas évoquée.

Il donne également mandat jusqu'au 31 décembre 2027 à un "Comité de la paix", organe de "gouvernance de transition" à Gaza jusqu'à la réforme de l'Autorité palestinienne. Selon le plan en 20 points annexé à la résolution, ce comité doit être présidé par Donald Trump.

Contrairement aux premières versions du texte, le projet qui doit être soumis au vote lundi à 17H00 (22H00 GMT) évoque l'éventualité d'un Etat palestinien.

Après la réforme de l'Autorité palestinienne et l'avancée de la reconstruction de Gaza, "les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d'Etat", dit ainsi le texte.

Un avenir clairement rejeté par Israël. "Notre opposition à un Etat palestinien sur quelque territoire que ce soit n'a pas changé", a insisté dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Objections russes 

La Russie, qui a fait circuler un texte concurrent, a justifié cette initiative notamment par le fait que la résolution américaine n'allait pas assez loin sur ce point, affirmant quant à elle un "engagement indéfectible" en faveur de la solution à deux Etats.

Le texte russe, également consulté par l'AFP, n'autorise ni la création d'un Comité de la paix ni le déploiement d'une force à ce stade, demandant au secrétaire général de l'ONU de proposer des "options" en la matière.

Face à ce qu'ils ont qualifié de "tentatives de semer la discorde", les Etats-Unis ont redoublé d'efforts ces derniers jours pour pousser le Conseil à donner son feu vert.

"Tout refus de soutenir cette résolution est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a insisté vendredi l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz dans un texte publié dans le Washington Post.

Les Américains ont également mis en avant l'ampleur du soutien pour ce texte, publiant une déclaration commune avec le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie.

Plusieurs sources diplomatiques ont estimé auprès de l'AFP que, malgré les critiques affichées de la Russie, qui a un droit de veto, et les réticences d'autres Etats membres, qui s'inquiètent d'un manque de clarté dans les mandats du Comité de la paix et de l'ISF, il serait surprenant que le texte américain soit rejeté.

"Les Russes savent que, même si beaucoup de membres du Conseil vont jouer le jeu des Américains, ils partagent des inquiétudes sur le contenu du texte américain et la façon dont Washington a tenté d'accélérer" son adoption, commente Richard Gowan, de l'International Crisis Group, doutant d'un veto russe à une résolution soutenue par les pays arabes.

"Il est plus probable que la Chine et la Russie s'abstiennent, expriment leur scepticisme sur le plan, puis regardent les Etats-Unis se débattre pour le mettre en oeuvre", ajoute-t-il auprès de l'AFP.

 


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".