Sauvetage réussi: L'opération de déchargement du pétrolier Safer évite la catastrophe

Le FSO Safer, n'est plus une «bombe à retardement». Maintenant que la majeure partie du pétrole a été transférée, le navire en détérioration sera remorqué vers une «casse écologique» (Photo, AFP).
Le FSO Safer, n'est plus une «bombe à retardement». Maintenant que la majeure partie du pétrole a été transférée, le navire en détérioration sera remorqué vers une «casse écologique» (Photo, AFP).
Le navire de soutien Ndeavor en route vers la mer Rouge (Photo, Fournie).
Le navire de soutien Ndeavor en route vers la mer Rouge (Photo, Fournie).
Short Url
Publié le Dimanche 13 août 2023

Sauvetage réussi: L'opération de déchargement du pétrolier Safer évite la catastrophe

  • Un navire de stockage de pétrole en détérioration amarré en mer Rouge constitue une menace environnementale et humanitaire de grande ampleur
  • La première phase de l'opération a permis de retirer la majeure partie des 1,14 million de barils de pétrole brut contenus dans le Safer

DUBAÏ: La nouvelle selon laquelle la menace d'une marée noire massive en mer Rouge a diminué avec le transfert de plus d'un million de barils de pétrole du FSO Safer, un navire de stockage délabré gisant au large des côtes du Yémen, a constitué un énorme soulagement pour les pays voisins, les responsables de l'ONU et les écologistes.

Après des mois de travaux préparatoires sur place, l'opération de 143 millions de dollars américains (1 dollar américain = 0,90 euro) a démarré fin juillet, avec pour objectif de désamorcer ce que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait décrit comme «la plus grande bombe à retardement du monde».

ds
Une équipe de travailleurs engagés par les Nations Unies a commencé à transférer le pétrole du pétrolier rouillé FSO Safer au large du Yémen déchiré par la guerre, le 25 juillet (Photo, AFP/Archives).

Une équipe internationale a siphonné le brut du Safer vers un autre navire — le Nautica, rebaptisé plus tard Yemen — acheté par l'ONU pour la mission de sauvetage.

Dans un communiqué publié vendredi, le ministère des Affaires étrangères de l'Arabie saoudite a réitéré l'appréciation du Royaume pour les efforts de Guterres et de l'équipe de travail de l'ONU qui «ont œuvré pour mobiliser tous les efforts afin de mettre un terme au problème du pétrolier Safer».

L'Arabie saoudite a été l'un des premiers pays à accorder des subventions pour l'opération de déchargement par l'intermédiaire du Centre roi Salmane pour les secours et l'aide humanitaire (KSrelief).

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a également remercié le commandement de la coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen pour avoir «facilité le processus du plan opérationnel jusqu'à l'achèvement du déchargement du navire flottant Safer».

Si l'on avait laissé l'état du Safer se détériorer davantage, des quantités massives de pétrole auraient pu se déverser dans la mer Rouge, causant des dommages environnementaux et économiques incalculables.

«Dieu merci, c'est fini», a déclaré à Arab News depuis Beyrouth Walid Khadduri, analyste pétrolier et ancien rédacteur en chef du bulletin hebdomadaire Middle East Economic Survey. «L'équipe de travail de l'ONU a empêché une véritable catastrophe de se produire. Cela aurait pu être une catastrophe majeure.»

La mer Rouge et son «écosystème distinct», avec ses récifs coralliens et ses herbiers marins, auraient été les plus menacés, a-t-il ajouté.

Il a précisé: «L'environnement aurait été le plus durement touché par une marée noire, suivi par le trafic maritime.»

ds
Anticipant la possibilité d'un déversement au cours de l'opération de transfert de pétrole, les Nations Unies ont formé une équipe locale à Al-Hodeïda à l'utilisation des estacades flottantes (barrières temporaires) pour protéger la côte (Photo, AFP/Archives).

Maintenant que la majeure partie du pétrole a été transférée du Safer, sauvant ainsi les écosystèmes de la mer Rouge et les communautés de pêcheurs le long de la côte yéménite d'un désastre potentiel, un navire acheté par l'ONU remorquera le Safer jusqu'à une «casse écologique».

Achim Steiner, administrateur du programme de développement des Nations unies, a décrit l'opération de déchargement comme «l'une des actions préventives les plus importantes de ces dernières années».

Il a déclaré: «Certains d'entre vous ont écrit et qualifié le FSO Safer de bombe à retardement. Je pense qu'il est juste de dire qu'à partir d'aujourd'hui, cette bombe à retardement n'est plus une menace immédiate.»

Le Safer, un navire de stockage de pétrole flottant de 47 ans, était amarré en mer Rouge, au nord des ports yéménites d’Al-Hodeïda et de Ras Issa, une zone stratégique contrôlée par la milice Houthie.

Il a été construit dans les années 1970 et vendu par la suite au gouvernement yéménite pour contenir jusqu'à 3 millions de barils de pétrole brut pompés dans les champs de Marib, une province de l'est du Yémen.

Le navire mesurait 1 181 pieds de long et comportait 34 réservoirs de stockage. Il contenait plus de 1,14 million de barils de pétrole avant le début de l'opération de l'ONU, soit quatre fois plus que la quantité déversée lors de la catastrophe de l'Exxon Valdez en 1989 au large de l'Alaska, l'une des pires crises écologiques au monde, selon l'ONU.

La maintenance minimale depuis le début de la guerre civile au Yémen en 2015 a rendu le Safer vulnérable à la corrosion et a augmenté le risque de fuites.

Le déchargement du pétrole a été l'aboutissement de près de deux ans de travail politique, de collecte de fonds et de développement de projets.

Les dons de 23 États membres des Nations unies, de l'Union européenne, du secteur privé et de groupes publics pour financer l'opération de déchargement ont dépassé 121 millions de dollars, mais 20 millions de dollars supplémentaires sont nécessaires pour mettre à la casse le Safer et éliminer toutes les menaces écologiques qui pèsent encore sur la mer Rouge.

Hasan Selim Ozertem, analyste en matière de sécurité et d'énergie, a décrit l'opération de l'ONU comme une «intervention critique pour prévenir une catastrophe écologique», ajoutant qu'«il n'est pas possible d'éliminer totalement le risque de marée noire, comme en témoignent les nombreuses catastrophes survenues dans le passé».

ds
La société internationale de dragage et de transport lourd Boskalis, des ouvriers pompent le pétrole du FSO Safer vers un navire-citerne de remplacement en juillet 2023 (Photo, Boskalis).

Il a déclaré à Arab News depuis Ankara qu'il est important de noter que la communauté internationale, représentée par le PNUD, a soutenu l'opération de déchargement du pétrole.

«Cette expérience est riche d'enseignements sur la manière d'éviter de telles situations à l'avenir. Compte tenu de la complexité de la situation au Yémen, aucune mission ne doit être considérée comme impossible», a-t-il ajouté.

«Qu'il s'agisse de la guerre en Syrie ou du conflit israélo-palestinien, chaque crise nécessite une volonté politique de la part des acteurs régionaux pour parvenir à une solution. Les Nations unies ne disposent pas des carottes et des bâtons nécessaires pour imposer des solutions; elles ne peuvent que faciliter le processus.»

En Bref

Le FSO Safer a été amarré au large des côtes yéménites avec un minimum d'entretien.

Le navire contenait 4 fois plus de pétrole que celui déversé lors de la catastrophe de l'Exxon Valdez en 1989.

L'Arabie saoudite a fourni des subventions pour l'opération de déchargement.

Dans des déclarations adressées aux médias vendredi, David Gressly, coordinateur résident des Nations unies au Yémen, a souligné que les deux capitaines du Safer avaient été invités à se rendre à Aden pour participer au projet, qu'il a décrit comme «une indication de l'importance d'aller au-delà des préoccupations quotidiennes qui existent dans la guerre civile qui se poursuit encore ici».

Il a mentionné que le succès de la mission de sauvetage, au niveau régional, a remonté le moral du peuple yéménite et a exprimé l'espoir que la capacité des adversaires à travailler ensemble pour résoudre un problème critique pourrait jeter les bases d'une coopération plus large et de négociations de paix.

ds
Sur cette photo fournie par la société internationale de dragage et de transport lourd Boskalis, des ouvriers pompent le pétrole du FSO Safer vers un navire-citerne de remplacement en juillet 2023 (Photo, Boskalis).

«Le succès de l'opération de déchargement du pétrole témoigne du pouvoir de la diplomatie, de la patience et de la transparence dans les efforts visant à favoriser la collaboration, même dans les situations les plus difficiles», a-t-il ajouté.

«C'est un bon vendredi», a signalé Gressly à Arab News. «Nous sommes satisfaits de ce que nous avons vu aujourd'hui. Il est agréable de voir quelque chose progresser comme cela a été le cas ici. En termes de dialogue politique plus large, bien sûr, la contribution ne sera pas directement. Mais je dois dire que cela crée un peu d'espoir pour les gens qui croient qu'il y a une voie à suivre.»

«Et, bien que les parties soient des adversaires, elles ont trouvé un moyen de mettre de côté leurs différences suffisamment longtemps pour s’occuper de ce problème particulier. Et cela peut créer, je pense, des conditions plus propices aux négociations», a-t-il estimé.

«Par ailleurs, je suis convaincu que le fait que le protocole d'accord signé en mars de l'année dernière ait été respecté jusqu'à présent par Sanaa est un bon signe de la possibilité de mener des négociations fructueuses dans ce contexte», a jugé Gressly.

«Ce n'est pas une garantie, mais cela crée un sentiment d'espoir qui n'existait peut-être pas auparavant. Et j'espère que ceux qui sont en mesure de le faire profiteront de l'élan que cela crée pour aller de l'avant», a-t-il ajouté.

De même, Steiner, du PNUD, a déclaré que dans le contexte plus large de la situation humanitaire au Yémen, le succès de l'opération Safer offre «une lueur d'espoir», en particulier dans le cadre de changements plus importants dans la dynamique de la région et au sein du Yémen lui-même.

ds
Photo du personnel du navire chargé de décharger le pétrole du navire FSO Safer en détérioration au large de Ras Issa, au Yémen (Photo, AFP).

«Le PNUD, qui travaille dans pratiquement toutes les régions du pays, a estimé que le Yémen avait perdu 20 à 22 ans de développement au cours des huit dernières années», a-t-il dévoilé à Arab News. «Je pense donc que le contexte dans lequel cette opération a été montée était tout à fait unique.»

«Mais je crois que l'on peut au moins spéculer sur la capacité des deux parties à ce conflit — qui manquent de confiance l'une envers l'autre, qui sont même très sceptiques à l'égard de la communauté internationale — à trouver en elles-mêmes, et finalement avec un très fort sentiment de soutien de la part du public, qu'il s'agissait d'une opération qui bénéficiait à tous les citoyens et qui nécessitait donc des mesures exceptionnelles et inhabituelles.

«Et l'histoire de la façon dont nous en sommes arrivés là pourrait donner un peu d'espoir à ceux qui pensent qu'il y a plus à faire dans les prochains mois», a reconnu Steiner.

ds
Après l'enlèvement du pétrole restant à bord du FSO Safer, le navire en détérioration sera remorqué vers une casse, une opération qui devrait être achevée dans un délai de 10 jours (Photo, AFP/Archives).

Bien que la majeure partie du pétrole ait été retirée du Safer, l'opération de déchargement n'est pas encore terminée; il reste une petite quantité de pétrole visqueux à bord et le navire pourrait encore se briser.

«Le pétrole résiduel sur le Safer est mélangé à des sédiments et ne peut pas être pompé à ce stade», a expliqué Gressly. «Il sera enlevé lors du nettoyage final.»

La deuxième et dernière phase de l'opération, consistant à enlever les débris et à nettoyer le Safer et à le préparer pour le remorquage et la casse, devrait durer entre une semaine et dix jours.

 

- Ephrem Kossaify a contribué à l’article depuis New York.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Syrie: quatre morts dans un «raid israélien» visant un appartement à Damas

Short Url
  • Un raid israélien a aussi visé jeudi la localité de Qoudsaya, au nord-ouest de la capitale Damas, selon l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • "L'aviation israélienne a mené deux frappes aériennes sur des immeubles résidentiels", a précisé l'OSDH dans un communiqué évoquant les raids sur Mazzé et Qoudsaya

BEYROUTH: Au moins quatre personnes ont été tuées à Damas dans un "raid israélien" visant jeudi un appartement d'un immeuble résidentiel du quartier huppé de Mazzé, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Abritant le quartier général de l'ONU ainsi que des ambassades et des institutions sécuritaires syriennes, le quartier de Mazzé à Damas a été secoué ces dernières semaines par plusieurs bombardements imputés à Israël, qui n'a pas fait de commentaires sur celui de jeudi.

Un raid israélien a aussi visé jeudi la localité de Qoudsaya, au nord-ouest de la capitale Damas, selon l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

"L'aviation israélienne a mené deux frappes aériennes sur des immeubles résidentiels", a précisé l'OSDH dans un communiqué évoquant les raids sur Mazzé et Qoudsaya.

A Mazzé, la frappe "a visé un appartement dans un bâtiment résidentiel de trois étages", précise l'OSDH qui fait état d'un "bilan préliminaire de quatre morts qui n'ont pas été identifiés".

De son côté, l'agence de presse officielle syrienne Sana a rapporté une "agression israélienne" contre "deux immeubles résidentiels" à Mazzé et à Qoudsaya, faisant état "d'un certain nombre de morts et de blessés" sans donner de bilan précis.

Ces dernières semaines, avec les frappes aériennes menées par Israël au Liban voisin contre des bastions du Hezbollah, des bombardements ont aussi été menés en territoire syrien: le mouvement libanais pro-iranien y est aussi présent pour épauler les forces du régime syrien.

Depuis le début de la guerre civile en 2011 en Syrie, Israël y a mené des centaines de frappes visant l'armée syrienne, le Hezbollah ou d'autres groupes soutenus par Téhéran et engagés au côté du gouvernement syrien.

Le 4 novembre, une frappe israélienne avait visé le quartier de Sayyeda Zeinab, qui abrite un important sanctuaire chiite dans la banlieue de Damas et où sont aussi implantés des combattants de groupes pro-iraniens.

Le 21 octobre, deux personnes ont été tuées et trois autres blessées à Mazzé dans une frappe israélienne visant une voiture, selon le ministère syrien de la Défense.


Liban: nouvelles frappes israéliennes au sud de Beyrouth

La banlieue sud, un des fiefs du puissant mouvement Hezbollah visé depuis plusieurs semaines par l'armée israélienne, a été largement vidée de ses habitants, même si parfois en journée certains reviennent inspecter leurs maisons ou leurs commerces. (AFP)
La banlieue sud, un des fiefs du puissant mouvement Hezbollah visé depuis plusieurs semaines par l'armée israélienne, a été largement vidée de ses habitants, même si parfois en journée certains reviennent inspecter leurs maisons ou leurs commerces. (AFP)
Short Url
  • Jeudi matin, le porte-parole en langue arabe de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait publié sur X un appel à évacuer pour les zones de Chouaifat al-Omrousiya et al-Ghobeiry, au sud de Beyrouth
  • "L'aviation militaire israélienne" a mené deux frappes sur le quartier d'al-Ghobeiry, et un troisième "raid violent" a visé la région de Chouaifat al-Omrousiya, à la périphérie de la banlieue sud, selon l'agence de presse ANI

BEYROUTH: Des frappes israéliennes ont visé jeudi matin des secteurs au sud de Beyrouth, selon l'agence de presse officielle libanaise, après un nouvel appel à évacuer de l'armée israélienne qui poursuit ses bombardements contre les bastions du Hezbollah au Liban.

Des images de l'AFPTV ont montré un épais nuage de fumée grise flotter au dessus de la banlieue sud de Beyrouth. Depuis mardi, au moins six séries de frappes ont visé la banlieue sud de la capitale libanaise, de jour comme de nuit.

Jeudi matin, le porte-parole en langue arabe de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait publié sur X un appel à évacuer pour les zones de Chouaifat al-Omrousiya et al-Ghobeiry, au sud de Beyrouth.

"L'aviation militaire israélienne" a mené deux frappes sur le quartier d'al-Ghobeiry, et un troisième "raid violent" a visé la région de Chouaifat al-Omrousiya, à la périphérie de la banlieue sud, selon l'agence de presse ANI.

Des bombardements avaient aussi été menés plus tôt jeudi sur la banlieue, selon l'ANI.

La banlieue sud, un des fiefs du puissant mouvement Hezbollah visé depuis plusieurs semaines par l'armée israélienne, a été largement vidée de ses habitants, même si parfois en journée certains reviennent inspecter leurs maisons ou leurs commerces.

Et tandis que depuis fin septembre l'armée israélienne mène une offensive au sol dans le sud du Liban en tentant des incursions en territoire libanais, le Hezbollah a assuré mercredi avoir tiré des missiles sur des soldats israéliens aux abords de la ville de Bint Jbeil.

L'ANI elle fait état de bombardements israéliens nocturnes --raids aériens et tirs d'artillerie-- ayant entraîné "la destruction d'un certain nombre d'immeubles et d'appartements résidentiels" à Bint Jbeil.

Bint Jbeil avait été le théâtre d'une résistance acharnée des combattants du Hezbollah face à l'armée israélienne lors de leur précédente guerre de 2006. L'armée israélienne n'avait pas pu prendre le contrôle de cette localité, située à plus de trois kilomètres de la frontière.

lk/tgg/vl

© Agence France-Presse


Le Conseil de sécurité des Nations unies condamne les attaques contre la Finul au Liban

Des membres de la force de maintien de la paix de la Finul sont assis au bord d'une route sur le site d'une frappe israélienne à l'entrée nord de la ville méridionale de Sidon, le 7 novembre 2024. (AFP)
Des membres de la force de maintien de la paix de la Finul sont assis au bord d'une route sur le site d'une frappe israélienne à l'entrée nord de la ville méridionale de Sidon, le 7 novembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Depuis un an, les escarmouches entre les soldats israéliens et les combattants du Hezbollah dans les zones frontalières ont dégénéré en affrontements féroces au cours du mois dernier
  •  Israël accuse les forces de maintien de la paix de l'ONU de couvrir le Hezbollah et a demandé à la Finul de retirer ses troupes du Liban-Sud pour leur propre sécurité

NEW YORK: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné, mercredi, les attaques perpétrées ces dernières semaines au Liban-Sud, au cours desquelles plusieurs soldats de maintien de la paix de l'ONU ont été blessés.

La Force intérimaire des Nations unies au Liban continue de surveiller les hostilités dans le sud du pays, le long de la ligne de démarcation avec Israël. Depuis un an, les escarmouches entre les soldats israéliens et les combattants du Hezbollah dans les zones frontalières ont dégénéré en affrontements féroces au cours du mois dernier.

Israël accuse les forces de maintien de la paix de l'ONU de couvrir le Hezbollah et a demandé à la Finul de retirer ses troupes du Liban-Sud pour leur propre sécurité. La force internationale a refusé d'obtempérer, s'engageant au contraire à rester sur place et à remplir son mandat le long de la Ligne bleue de démarcation entre les deux pays, établie par les Nations unies en juin 2000. Elle a émis plusieurs avertissements selon lesquels la «destruction délibérée et directe par l'armée israélienne de biens clairement identifiables de la Finul constitue une violation flagrante du droit international» et des résolutions de l'ONU.

Sans citer nommément Israël, les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont exhorté, mercredi, toutes les parties impliquées dans le conflit à prendre toutes les mesures possibles pour respecter la sûreté et la sécurité du personnel et des installations de la Finul, et ont déclaré que les soldats de la paix ne devaient jamais être la cible d'attaques.

Le Conseil a réitéré son «soutien total» à la Finul, souligné «son rôle dans le soutien de la stabilité régionale» et exprimé sa «profonde gratitude» aux pays qui fournissent des troupes à la force.

Les membres du Conseil se sont également déclarés «profondément préoccupés par les pertes et les souffrances des civils, la destruction des infrastructures civiles, les dommages causés aux sites du patrimoine culturel au Liban, la mise en péril des sites de Baalbeck et de Tyr inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, et le nombre croissant de personnes déplacées à l'intérieur du pays».

Ils ont appelé «toutes les parties» à respecter le droit humanitaire international et à mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com