Initiatives vertes saoudiennes: le soutien au développement durable d'un Moyen-Orient en manque d'eau

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a annoncé en septembre dernier le projet du Royaume de créer une organisation mondiale de l'eau basée à Riyad (Photo, AFP).
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a annoncé en septembre dernier le projet du Royaume de créer une organisation mondiale de l'eau basée à Riyad (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 08 décembre 2023

Initiatives vertes saoudiennes: le soutien au développement durable d'un Moyen-Orient en manque d'eau

  • Jusqu'à 83% de la population de la région MENA est confrontée à une pénurie d'eau en raison de l'impact du changement climatique
  • La plupart des consommateurs saoudiens considèrent que les dirigeants gouvernementaux sont plus préoccupés que leurs homologues du monde des affaires par la pénurie d'eau et le changement climatique

DUBAÏ: Bien qu'elle soit considérée comme le pays le plus riche du monde en termes de ressources naturelles, l'Arabie saoudite est l'un des pays du monde où l'eau est la plus rare. Alors que la référence mondiale en matière de pénurie absolue d'eau est de 500 mètres cubes par habitant et par an, l'Arabie saoudite ne dispose que de 89,5 mètres cubes.

Alors que l'évolution à long terme des températures et des conditions météorologiques entraîne l'assèchement des masses d'eau, l'Arabie saoudite et ses voisins sont confrontés à un défi commun: assurer à leurs citoyens et à leurs résidents un niveau de vie raisonnablement bon dans la région la plus aride du monde.

Pour favoriser le changement, l'Arabie saoudite joue un rôle de premier plan dans les forums mondiaux, tirant parti de son influence au sein du forum intergouvernemental du G20 et de la réunion ministérielle sur l'énergie propre pour mettre en avant non seulement les préoccupations environnementales, mais aussi l'expertise régionale.

Cela n'est nulle part plus évident que lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique, ou la COP28, qui se tient actuellement à Dubaï, où Jean-François Gagne, chef du secrétariat de la conférence ministérielle sur l'énergie propre, a souligné l'importance de la coordination régionale afin de faire progresser les ambitions en matière de lutte contre le changement climatique.

Environ 53% des consommateurs saoudiens ont mentionné l'eau propre et salubre comme une préoccupation environnementale importante (Photo, AFP).

«L'Arabie saoudite a l'avantage d'être à la table du G20, ce qui lui permet de jouer un rôle de premier plan en apportant les connaissances régionales et les préoccupations environnementales à la table internationale. C'est essentiel, car nous avons besoin que toutes les régions du monde progressent ensemble», a déclaré Gagne à Arab News.

«Lorsque vous avez des champions régionaux, cela permet vraiment de s'assurer que personne n'est laissé de côté pour faire avancer nos objectifs en matière d'énergie propre», a-t-il précisé.

Parallèlement, la perception qu'a le public saoudien des défis posés par le changement climatique a sensiblement évolué ces derniers temps.

L'étude Watermark d'Ecolab, une enquête mondiale qui mesure la perception de l'eau par les consommateurs dans 15 pays, indique que les consommateurs saoudiens sont très sensibilisés et qu'ils sont à la fois inquiets et optimistes quant à la possibilité de relever les défis climatiques.

Selon l'étude, qui a été lancée en 2023, environ 53% des consommateurs saoudiens ont mentionné l'eau propre et salubre comme une préoccupation environnementale importante, tandis que 80% ont reconnu que la pénurie d'eau peut être traitée de manière efficace.

L'Arabie saoudite dépend actuellement fortement des eaux souterraines et des usines de dessalement pour répondre à ses besoins en eau (Photo, AFP).

«Les consommateurs saoudiens ont raison, et avec une combinaison de stratégies entre le gouvernement, les entreprises et l'industrie, et l'adoption de technologies intelligentes de l'eau, la gestion, la conservation et la sécurité de l'eau peuvent être abordées de manière significative», a déclaré Stefan Umiastowski, vice-président senior d'Ecolab et responsable du marché de l'Inde, du Moyen-Orient et de l'Afrique.

L'Arabie saoudite dépend actuellement fortement des eaux souterraines et des usines de dessalement pour répondre à ses besoins en eau, et avec la croissance rapide de sa population et de son industrie, la demande ne cesse d'augmenter.

Umiastowski a souligné qu'avec la baisse continue du niveau des nappes phréatiques et la pression accrue sur les ressources existantes, une éventuelle crise de l'eau ne peut être exclue.

«La bonne nouvelle, c'est que des pratiques et des solutions de gestion durable de l'eau sont disponibles et peuvent être mises en œuvre rapidement et efficacement», a-t-il expliqué à Arab News.

L'étude d'Ecolab a révélé que, bien qu'une grande majorité de consommateurs pense qu'il est possible de remédier à la pénurie d'eau, environ 74% d'entre eux estiment que les entreprises et les fabricants ont besoin d'orientations et de plans plus clairs.

En fait, environ trois quarts des consommateurs saoudiens considèrent que les dirigeants gouvernementaux sont plus préoccupés que les dirigeants d'entreprises et d'organisations à but non lucratif par la nécessité d'économiser l'eau et le changement climatique.

«Cette perception de la gestion de l'eau du point de vue des consommateurs montre la nécessité d'une action à la fois urgente et plus visible de la part des entreprises et de l'industrie afin de renforcer les mesures de durabilité», a déclaré Umiastowski.

Batoul Almutab, experte en matière environnementale, sociale et de gouvernance et fondatrice d'Incora Consultancy, affirme qu'il y a des signes de changement dans la façon dont les consommateurs saoudiens perçoivent le changement climatique, car le Royaume travaille activement à la sensibilisation et à la promotion de comportements durables.

Selon Almutab, cet engagement est évident dans le système éducatif, où les enfants apprennent les pratiques durables dans le cadre du programme scolaire national. Elle estime également que la jeune génération de Saoudiens est beaucoup plus encline à acheter des articles provenant de marques qui accordent la priorité à la durabilité.

«En fait, 62% des acheteurs de la génération Z optent pour des marques durables, et 73% d'entre eux sont prêts à dépenser plus pour des produits durables», a-t-elle signalé à Arab News.

«Alors que nous n'avons pas encore eu de réveil culturel collectif, les générations futures seront le fer de lance de ce changement», a-t-elle estimé.

Malgré les nombreuses initiatives visant à résoudre le problème de la pénurie d'eau en Arabie saoudite, Almutab estime qu'il y a encore des progrès à faire.

Une gestion efficace et durable de l'eau et des déchets constituera une avancée significative dans la résolution des principaux problèmes environnementaux, a souligné Daymion Jenkins (Photo, AFP).

«Le pays est l'un de ceux qui manquent le plus d'eau dans le monde. Ses ressources en eau douce sont limitées et ses taux de consommation sont élevés», a-t-elle spécifié.

Elle énumère les principales causes de la pénurie d'eau en Arabie saoudite: la croissance rapide de la population, l'urbanisation accrue et les activités agricoles extensives, qui ont toutes mis à rude épreuve les sources disponibles.

Heureusement, selon Umiastowski, il est possible de réduire la consommation d'eau, de la réutiliser, de la rendre plus efficace et de mieux la sécuriser.

«Du consommateur à l'entreprise, en passant par l'industrie et le gouvernement, des actions et des solutions sont possibles. La prise de conscience est certainement en hausse, et la mise en œuvre a commencé, mais elle doit être accélérée rapidement», a-t-il indiqué.

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a annoncé en septembre dernier que le Royaume prévoyait de créer une organisation mondiale de l'eau basée à Riyad.

Cette initiative témoigne de l'engagement de l’Arabie saoudite en faveur d'une coopération mondiale pour résoudre les problèmes de pénurie d'eau et plaider en faveur de pratiques de gestion responsables.

L'Arabie saoudite a également pris des engagements importants pour relever les défis mondiaux en matière d'approvisionnement en eau. L'Autorité saoudienne pour les villes industrielles et les zones technologiques a lancé l'initiative «Voluntary Commitment to Water Sustainability» («Engagement volontaire en faveur de la durabilité de l'eau»), qui s'inscrit dans le cadre de la priorité accordée par le pays à l'amélioration de la sécurité de l'eau pour un progrès économique et social.

«Ces initiatives montrent clairement que l'Arabie saoudite est déterminée à relever les défis de la sécurité de l'eau au niveau national et à s'appuyer sur les enseignements tirés au niveau mondial sur la manière de gérer efficacement la source et la qualité des réserves d'eau souterraine, afin de garantir la résilience dans une période de croissance sociale et économique rapide», a déclaré à Arab News Daymion Jenkins, directeur de la pratique sur la Terre et l’Environnement au sein de la branche Moyen-Orient de la société de conseil canadienne WSP.

La loi sur l'eau, qui fait partie de la Vision saoudienne 2030, définit également une série d'actions clés pour relever les défis. Il s'agit notamment de centraliser la propriété et l'octroi de licences pour l'utilisation et l'exploitation des ressources en eau, ainsi que de préparer une stratégie nationale et un plan de gestion des situations d'urgence pour l'approvisionnement.

«Au fur et à mesure que ces politiques et ces orientations se développent, il y aura un plan cohérent pour gérer les risques associés à l'intégrité et à l'approvisionnement en eau. Un travail technique important est nécessaire pour développer ces stratégies, qui sont essentielles pour faire face à la pénurie d'eau potentielle en Arabie saoudite» a expliqué Jenkins.

L'Arabie saoudite a également pris des engagements importants pour relever les défis mondiaux en matière d'approvisionnement en eau (Photo, AFP).

Il souligne qu'au moins 40% de l'approvisionnement en eau de l'Arabie saoudite provient des eaux souterraines et que, dans certains cas, la fiabilité de ces sources est essentielle.

En outre, l'extraction excessive des eaux souterraines pourrait diminuer leur rendement, ce qui poserait des problèmes aux régions fortement tributaires de cette ressource rare pour répondre aux besoins des zones urbaines densément peuplées, des terres agricoles et des zones industrielles.

«Les aquifères, qui stockent et alimentent ces sources d'eau souterraine, comprennent des masses d'eau peu profondes qui ont la capacité de se recharger, et des réserves d'eau “fossiles”, qui sont isolées dans des couches géologiques profondes et constituent des ressources limitées», a éclairci Jenkins.

EN CHIFFRES

- 89,5 mètres cubes d'eau disponible en Arabie saoudite par habitant et par an.

- 53% des consommateurs saoudiens considèrent la pénurie d'eau comme une préoccupation.

- 73% des acheteurs de la génération Z sont prêts à dépenser plus pour des marques durables.

Le nord-est de l'Arabie saoudite, où l'approvisionnement en eau provient principalement des nappes phréatiques, constitue un bon exemple.

Une meilleure compréhension de ces systèmes aquifères et la mise en œuvre de pratiques de gestion efficaces contribueront de manière significative à aligner les taux d'extraction sur les taux de recharge des zones élevées. Cet alignement permettrait à son tour de soutenir leur viabilité à long terme et d'avoir un impact positif sur la sécurité globale de l'eau, a-t-il illustré.

Dans ce contexte, Jenkins estime qu'il est important de noter que la gestion des déchets est à la base de nombreuses initiatives environnementales.

80% des Saoudiens estiment qu'il est possible de remédier efficacement à la pénurie d'eau (Photo, AFP).

Les programmes visant la réduction, le recyclage, l'utilisation efficace des déchets pour la production d'énergie verte et la promotion d'une économie circulaire, où les matériaux sont réutilisés de manière bénéfique, sont des éléments cruciaux de ce programme.

«L'Arabie saoudite s'est fixé pour objectif de détourner 82% des déchets du centre d'enfouissement des déchets, avec des objectifs importants en matière de recyclage, de compostage et de valorisation énergétique des déchets. Une gestion efficace et durable de l'eau et des déchets constituera une avancée significative dans la résolution des principaux problèmes environnementaux», a indiqué Jenkins.

Tout bien considéré, il y a peu de doute que le gouvernement de l'Arabie saoudite poursuit activement de multiples mesures et initiatives non conventionnelles pour lutter contre la pénurie d'eau.

Ces efforts englobent des réglementations et des normes strictes régissant l'utilisation, la promotion de technologies et de pratiques applicables, et des investissements substantiels dans la recherche et le développement visant à promouvoir des solutions innovantes pour la gestion de l'eau.

«L'Arabie saoudite dispose des bons outils pour s'attaquer efficacement au problème de la pénurie d'eau», a soutenu Umiastowski. «Grâce à des investissements continus dans la recherche et l'innovation, à la sensibilisation et à l'éducation du public et à la collaboration avec des experts internationaux, elle peut devenir plus sûre en matière d'eau», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.