Les Palestiniens relancent la procédure pour devenir Etat membre de l'ONU

L'Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, Riyad Mansour, s'exprime lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies au siège de l'ONU, à New York. (Photo d'archives AFP)
L'Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, Riyad Mansour, s'exprime lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies au siège de l'ONU, à New York. (Photo d'archives AFP)
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Publié le Mercredi 03 avril 2024

Les Palestiniens relancent la procédure pour devenir Etat membre de l'ONU

  • L'admission d'un Etat à l'ONU se fait sur décision de l'Assemblée générale, à une majorité des deux-tiers, mais uniquement après une recommandation positive en ce sens du Conseil de sécurité
  • Des observateurs doutent ainsi que la demande puisse arriver jusqu'à l'Assemblée, mettant en avant le risque de veto des Etats-Unis au Conseil de sécurité

NATIONS UNIES: Les Palestiniens ont officiellement relancé mardi la procédure pour devenir Etat membre à part entière de l'ONU, une démarche à l'issue incertaine qu'ils estiment malgré tout essentielle face à l'offensive israélienne à Gaza.

Dans une lettre vue par l'AFP adressée au secrétaire général de l'ONU et transmise au Conseil de sécurité, l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour annonce, "à la demande des dirigeants palestiniens", relancer cette requête datant de 2011 et appelle le Conseil à l'examiner "en avril 2024".

Le diplomate ne cesse de répéter que face à l'offensive israélienne d'ampleur à Gaza, en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre, l'une des priorités des Palestiniens, observateurs à l'ONU depuis 2012, est de devenir un véritable Etat membre des Nations unies.

"C'est la communauté internationale qui a décidé de créer deux Etats en Palestine en 1947. C'est le devoir de la communauté internationale, aux côtés du peuple palestinien, de terminer cette démarche en admettant la Palestine comme Etat membre", déclarait-il en février.

"Nous mobilisons le plus de pays possibles pour nous soutenir dans cet effort, et nous espérons que le Conseil de sécurité agira en avril", avait-il insisté en mars, évoquant la date du 18 avril à laquelle est prévue une réunion du Conseil au niveau ministériel sur la situation à Gaza.

"La lettre a été reçue (...) et nous allons tenir des consultations bilatérales pour décider de la voie à suivre", a indiqué à l'AFP la présidence du Conseil de sécurité, assurée par Malte en avril.

Les Palestiniens ont reçu mardi le "soutien" des représentants notamment des pays arabes et de l'Organisation de la coopération islamique.

"Nous souhaitons porter à votre attention que, à ce jour, 140 Etats membres reconnaissent l'Etat de Palestine", insistent-ils dans une lettre vue par l'AFP, considérant la demande de 2011 comme toujours en suspens.

Veto américain ?

En septembre 2011, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait lancé la procédure demandant "l'adhésion de l'Etat de Palestine à l'ONU", qui n'est jamais allée à son terme. Les Palestiniens ont finalement obtenu en novembre 2012 le statut d'observateur.

Récemment, plusieurs capitales européennes, Madrid, Londres ou Paris, ont elles évoqué la possibilité d'étudier une reconnaissance de la Palestine.

En février, le président français Emmanuel Macron avait même estimé qu'une telle reconnaissance n'était plus un "tabou".

Un projet de résolution de la France au Conseil de sécurité sur Gaza, en tout début de discussions, évoque d'ailleurs l'"intention d'accueillir l'Etat de Palestine en tant que membre à part entière de l'ONU".

L'admission d'un Etat à l'ONU se fait sur décision de l'Assemblée générale, à une majorité des deux-tiers, mais uniquement après une recommandation positive en ce sens du Conseil de sécurité.

Des observateurs doutent ainsi que la demande puisse arriver jusqu'à l'Assemblée, mettant en avant le risque de veto des Etats-Unis au Conseil de sécurité.

"Cela me parait difficile que les Etats-Unis avalent cette proposition", a commenté Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group, rappelant qu'il a fallu des mois pour que les Etats-Unis acceptent de ne pas bloquer une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

Refus d'Israël 

"Du point de vue de Washington, imposer au calendrier la question du statut d'Etat des Palestiniens rend probablement plus difficile de convaincre les Israéliens d'un cessez-le-feu", a-t-il indiqué à l'AFP.

Le gouvernement israélien a clairement rejeté la solution à deux Etats, et le parlement israélien a voté massivement en février contre toute "reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien".

En 1947, l'Assemblée générale de l'ONU avait voté une résolution partageant la Palestine, alors sous mandat britannique, en deux Etats indépendants, l'un arabe, l'autre juif, et une zone internationale autour de Jérusalem.

Mais seule la création d'Israël avait alors été proclamée, le 14 mai 1948, provoquant une guerre entre le nouvel Etat et plusieurs pays arabes.

Les Palestiniens "savent que c'est le moment de pousser cette question (d'adhésion à l'ONU), qui risque de s'effacer s'il y a un cessez-le-feu et que les membres de l'ONU se concentrent sur d'autres choses", a noté Richard Gowan.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.