Attentats de Bali: le chef religieux islamiste Abu Bakar Bachir libéré

Des agents de sécurité indonésiens patrouillent dans le périmètre de la prison de Gunung Sindur à Bogor, où est emprisonné l'ecclésiastique radical Abu Bakar Bashir, soupçonné d'être une figure clé du réseau terroriste Jemaah Islamiyah (JI), accusé des attentats de Bali en 2002.  (Tjahyadi ERMAWAN / AFP)
Des agents de sécurité indonésiens patrouillent dans le périmètre de la prison de Gunung Sindur à Bogor, où est emprisonné l'ecclésiastique radical Abu Bakar Bashir, soupçonné d'être une figure clé du réseau terroriste Jemaah Islamiyah (JI), accusé des attentats de Bali en 2002. (Tjahyadi ERMAWAN / AFP)
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Publié le Vendredi 08 janvier 2021

Attentats de Bali: le chef religieux islamiste Abu Bakar Bachir libéré

  • Abu Bakar Bachir, âgé de 82 ans, est considéré comme le leader spirituel de l'organisation islamiste Jemaah Islamiyah, responsable des attentats de Bali d'octobre 2002, au cours desquels 202 personnes ont perdu la vie
  • Jemaah Islamiyah, un groupe lié à Al-Qaeda, a été fondé dans les années 1980 par des militants islamistes indonésiens exilés en Malaisie et a créé des cellules dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Est

JAKARTA: Le chef religieux islamiste Abu Bakar Bachir lié aux attentats de Bali de 2002, a été libéré vendredi de sa prison indonésienne grâce à une réduction de peine, suscitant la colère des victimes.

Abu Bakar Bachir, âgé de 82 ans, est considéré comme le leader spirituel de l'organisation islamiste Jemaah Islamiyah, responsable des attentats de Bali d'octobre 2002, au cours desquels 202 personnes, dont des dizaines d'Australiens, ont perdu la vie.

Il a néanmoins toujours nié toute implication dans ces attaques et sa condamnation pour ces attentats, les pires survenus en Indonésie, avait été annulée en appel faute de preuves.

Le chef religieux a été condamné à 15 ans de prison dans une autre affaire, pour avoir aidé à financer des camps d'entraînements islamistes dans la province conservatrice d'Aceh.

Il a bénéficié d'une réduction de peine et ses avocats ont fait valoir aussi le risque de contracter le coronavirus en prison en raison de son âge.

Il y a deux ans, une première tentative de libération avait dû être reportée après une vive émotion en Indonésie et en Australie, pays dont étaient originaires des dizaines des victimes des attaques de 2002.

Vendredi matin "il a été remis à sa famille qui, accompagnée d'une équipe d'avocats, était venue le récupérer à la prison" près de Jakarta, où il était détenu, a dit une porte-parole des autorités pénitentiaires, Rika Aprianti, dans un communiqué.

Une camionnette blanche l'a emmené de la prison de Gunung Sindur vers 05H30 (22H30 GMT jeudi), escortée par des membres des forces anti-terroristes indonésiennes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le responsable religieux, qui a refusé de renoncer à son idéologie extrémiste, est attendu à son domicile de Solo, dans le centre de l'île de Java, vendredi dans la journée.

Des souvenirs douloureux 

Pour Jan Laczynski, 51 ans, cette libération ramène à la surface des souvenirs douloureux. 

L'Australien se rappelle avoir bu avec des amis au Sari Club avant son vol vers l'Australie. Quelques heures plus tard cinq de ses amis ont trouvé la mort dans les explosions.

"Ca me fait mal, je voudrais voir la justice rendue", a-t-il indiqué à l'AFP depuis Melbourne.

"Il n'a pas changé, il est même devenu pire. Il va continuer à prêcher le mal, et ce mal doit cesser."

Thiolina Ferawati Marpaung, une habitante de Bali, souffre toujours des séquelles de blessures aux yeux à cause de morceaux de verre reçus pendant les explosions.

"Cette libération me met mal à l'aise", dit-elle.

La nouvelle est "profondément traumatisante pour les familles et amis des 88 Australiens tués en 2002 et les quatre tués en 2005 à Bali et les nombreux blessés", a souligné la ministre des Affaires étrangères australienne Marise Payne cette semaine. 

Plusieurs membres de l'organisation impliqué dans les attentats ont été exécutés par la justice ou tué dans des confrontations avec les forces de l'ordre.

Les attentats à la bombe de 2002, puis ceux de 2005 à Bali, ont poussé Jakarta à renforcer sa coopération anti-terroriste avec l'Australie et les Etats-Unis.

Jemaah Islamiyah, un groupe lié à Al-Qaeda, a été fondé dans les années 1980 par des militants islamistes indonésiens exilés en Malaisie et a créé des cellules dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Est. 

Les attentats à la voiture piégée en 2003 contre l'hôtel JW Marriott à Jakarta et un attentat kamikaze à la voiture piégée devant l'ambassade d'Australie lui ont aussi été attribués.

En décembre, Jakarta a annoncé l'arrestation du chef militaire de Jemaah Islamiyah au moment des attentats, Zulkarnaen, âgé de 57 ans et qui était en fuite depuis 18 ans.


L'ONU exige de «stopper immédiatement» le plan israélien de contrôle militaire de la bande de Gaza 

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  • Ce plan, adopté dans la nuit de jeudi à vendredi par le cabinet de sécurité israélien, "va à l'encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation dès que possible
  • "Tout porte à penser que cette nouvelle escalade entraînera des déplacements forcés encore plus massifs, plus de meurtres, plus de souffrances insoutenables, des destructions insensées et des crimes atroces"

GENEVE: Le plan du gouvernement israélien "visant à une prise de contrôle militaire complète de la bande de Gaza occupée doit être immédiatement stoppé", a déclaré vendredi le Haut-Commissaire aux droits de l'homme Volker Türk dans un communiqué.

Ce plan, adopté dans la nuit de jeudi à vendredi par le cabinet de sécurité israélien, "va à l'encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation dès que possible, de la réalisation de la solution à deux Etats et du droit des Palestiniens à l'autodétermination", accuse M. Türk.

"Tout porte à penser que cette nouvelle escalade entraînera des déplacements forcés encore plus massifs, plus de meurtres, plus de souffrances insoutenables, des destructions insensées et des crimes atroces", dénonce le Haut-Commissaire, régulièrement accusé de tendances pro-palestiniennes par les autorités israéliennes et personna non grata dans le pays.

M. Türk demande au gouvernement israélien de laisser l'aide humanitaire entrer "sans entrave" dans la bande de Gaza "au lieu d'intensifier cette guerre" pour sauver les vies des civils.

Les otages, enlevés lors de l'attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas en territoire israélien, "doivent être libérés immédiatement et sans condition par les groupes armés palestiniens", a exigé également le responsable onusien.

L'armée israélienne a riposté à cette attaque sans précédent en lançant une guerre qui a détruit une bonne partie de la bande de Gaza et fait plus de 60.000 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

"Les Palestiniens détenus arbitrairement par Israël doivent également être libérés immédiatement et sans condition", a ajouté M. Türk.


Un homme inculpé du meurtre de Mohammed Al-Qasim, 20 ans, à Cambridge

Les agents qui ont répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim (photo), âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après. (Document de la police du Cambridgeshire)
Les agents qui ont répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim (photo), âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après. (Document de la police du Cambridgeshire)
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  • Un homme a été inculpé de meurtre lundi en relation avec la mort vendredi de Mohammed Al-Qasim, 20 ans, dans la ville anglaise de Cambridge
  • La police considère l'attaque contre le citoyen saoudien, qui effectuait un stage de 10 semaines dans une école de langues de la ville, comme une "attaque non provoquée"

LONDRES : L'ambassade saoudienne à Londres a déclaré lundi qu'elle se coordonnait avec les autorités britanniques pour découvrir toutes les circonstances d'un incident survenu dans la ville anglaise de Cambridge, au cours duquel un citoyen saoudien a été mortellement poignardé.

Des agents ayant répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim, âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après.

Une autopsie doit être pratiquée mardi.

Chas Corrigan, 21 ans, originaire de Cambridge, a été inculpé de meurtre et de possession d'un couteau dans un lieu public et a comparu lundi devant le tribunal de première instance de Peterborough, a indiqué la police du Cambridgeshire.

Il a été placé en détention provisoire jusqu'à une audience à la Cambridge Crown Court mercredi.

Un homme de 50 ans, également originaire de la ville, qui a été arrêté parce qu'il était soupçonné d'avoir aidé un délinquant, est toujours en détention, a ajouté la police.

L'incident est traité comme une "attaque non provoquée", a également déclaré la police lundi. Al-Qasim étudiait dans une école de langues de la ville dans le cadre d'un stage de 10 semaines, ont-ils ajouté.

L'ambassade saoudienne a déclaré qu'elle suivait l'affaire de l'agression d'un citoyen saoudien qui a entraîné sa mort, et qu'elle restait en contact avec les agences britanniques pour découvrir toutes les circonstances de l'incident et faciliter le rapatriement du corps de la victime en Arabie saoudite.

"L'ambassade et l'ensemble de son personnel présentent leurs sincères condoléances et leur sympathie à la famille du défunt", ajoute le communiqué.

Dans un communiqué, la famille d'Al-Qasim a déclaré qu'il s'agissait d'un "jeune homme débordant d'enthousiasme, de chevalerie et de courage".

La famille a poursuivi : "Il était un fils dévoué, un frère aimant et le chef de la famille en esprit et non en apparence. Il était joyeux, chevaleresque, au cœur pur, prompt à donner et passionné par les autres. Au fil du temps, il est devenu le charisme de la famille, laissant derrière lui un héritage inoubliable à chaque rassemblement. Il était le soutien de son père, son compagnon familier et l'assistant de ses oncles et de ses oncles maternels. Il était la personne la plus compatissante qui ait jamais visité le cœur d'une mère et la plus proche de l'étreinte de ses sœurs".

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Attaques contre des sites nucléaires: Washington doit rendre des comptes, juge Téhéran

Les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. (AFP)
Les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. (AFP)
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  • « En cas de négociations potentielles, l'un des sujets à l'ordre du jour concernera la nécessité de demander des comptes aux États-Unis et de réclamer des dédommagements a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï
  • Washington avait déjà qualifié de « ridicule » la demande de compensations attendues par Téhéran. 

TEHERAN : Un haut responsable a déclaré lundi que Téhéran attendait des États-Unis, en cas de reprise des négociations, qu'ils rendent des comptes et versent des dédommagements pour leurs attaques sur des sites nucléaires iraniens, tout en excluant des pourparlers directs avec Washington.

En juin, Israël avait lancé une offensive sans précédent contre l'Iran, notamment contre ses infrastructures nucléaires. Les États-Unis étaient intervenus en bombardant des sites nucléaires iraniens.

« En cas de négociations potentielles, l'un des sujets à l'ordre du jour concernera la nécessité de demander des comptes aux États-Unis et de réclamer des dédommagements pour l'agression militaire contre les installations nucléaires pacifiques de l'Iran », a indiqué en conférence de presse le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï.

Interrogé sur l'éventualité de pourparlers directs, il a répondu : « non ».

Washington avait déjà qualifié de « ridicule » la demande de compensations attendues par Téhéran. 

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque contre l'Iran, bombardant pendant plusieurs jours des sites militaires et nucléaires, ainsi que des zones habitées, faisant plus de 1 000 morts.

Les représailles iraniennes ont fait 29 morts en Israël.

Téhéran et Washington étaient engagés dans des négociations en vue de conclure un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien lorsque l'offensive a été lancée, avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.

Téhéran a toujours réfuté avoir de telles ambitions.

Après la guerre, l'Iran a officiellement suspendu toute coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), estimant que cette agence de l'ONU avait une part de responsabilité dans le déclenchement des frappes israéliennes.

Lundi, M. Baghaï a déclaré que l'Iran restait engagé par le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), tout en critiquant « l'approche politisée et non professionnelle » de l'AIEA.

Le directeur adjoint de l'agence est attendu en Iran « dans moins de dix jours », a précisé le porte-parole. En juillet, son pays s'était dit prêt à reprendre la coopération avec l'AIEA sous « une nouvelle forme ».

Face à la politique d'enrichissement d'uranium de l'Iran, les pays occidentaux menacent Téhéran d'activer un mécanisme permettant de réimposer des sanctions internationales.