A Jérusalem-Est, le «silence n'est plus une option»

Affrontements entre la police israélienne et des Palestiniens près de la vieille ville de Jérusalem, le 8 mai (Photo, AFP).
Affrontements entre la police israélienne et des Palestiniens près de la vieille ville de Jérusalem, le 8 mai (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 09 mai 2021

A Jérusalem-Est, le «silence n'est plus une option»

  • «Depuis des années, les colons nous attaquent et prennent nos terres mais le silence n'est plus une option», lance un Palestinien âgé de 20 ans
  • Depuis le début du mois de ramadan, la police israélienne et des Palestiniens s'affrontent près de la porte de Damas, donnant sur le quartier musulman de la Vieille ville de Jérusalem

JERUSALEM: Tout se précipite autour d'Adnane : les jets de pierre fusent, les bennes à ordure s'embrasent et les balles en caoutchouc sifflent. Mais pourtant, le jeune Palestinien reste là, sans peur, dans les rues de Jérusalem-Est, théâtre d'affrontements violents ces dernières semaines. 

« Depuis des années, les colons nous attaquent et prennent nos terres mais le silence n'est plus une option », lance ce Palestinien âgé de 20 ans, jean serré, cheveux un brin gominés.

Comme d'autres, il refuse de donner son nom complet par crainte, disent-il, d'être arrêtés par les policiers israéliens qui quadrillent le secteur ou par les « mustaravim », une unité secrète qui se fait passer pour des Arabes.  

« Nous sommes ici dans la rue pour dire (...) que nous ne partirons pas », assure Adnane au milieu d'une énième manifestation nocturne à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la Ville sainte occupée et annexée par Israël.

Depuis le début du mois de ramadan, la police israélienne et des Palestiniens s'affrontent près de la porte de Damas, vaste porche de pierre couleur sable donnant sur le quartier musulman de la Vieille ville de Jérusalem.

En cause : la décision, depuis annulée, des autorités israéliennes d'empêcher les habitants palestiniens de s'asseoir sur les marches de l'agora en pierre, donnant sur la porte, où les uns et les autres passent leur soirée à palabrer après la rupture du jeûne.

Mais il y a un peu plus de deux semaines, un groupe de juifs d'extrême droite est venu chanter « Mort aux Arabes » à proximité. Les esprits se sont échauffés, les pierres, les bouteilles ont fusé et de jeunes Palestiniens se sont battus avec les policiers pour une nuit de heurts ayant fait plus de 120 blessés. 

 

DES PAYS ARABES CONDAMNENT LES AGISSEMENTS D' ISRAËL

Des réactions critiques d'Israël ont afflué du Soudan, du Maroc, des Emirats arabes unis et de Bahreïn, qui ont annoncé l'année dernière la normalisation de leurs relations avec l'Etat hébreu. 

Khartoum a qualifié les mesures prises contre les Palestiniens à Jérusalem de « répression » et d'« action coercitive », selon un communiqué du ministère soudanais des Affaires étrangères samedi soir. 

Il a exhorté le gouvernement israélien à « s'abstenir de prendre des mesures unilatérales diminuant les chances d'une reprise des négociations de paix ». 

Les Emirats et Bahreïn ont eux condamné la descente des forces de sécurité israéliennes vendredi dans la mosquée Al-Aqsa, et la répression à l'encontre de fidèles qui cherchaient à en sortir. 

Et Abou Dhabi a appelé les autorités israéliennes à « assurer la responsabilité d'une désescalade » de la violence autour de l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l’islam et le site le plus sacré des juifs. 

Manama a de son côté exhorté le gouvernement israélien à « arrêter ces provocations contre les habitants de Jérusalem ».  

Le Maroc a par ailleurs dit dimanche suivre avec une « profonde inquiétude » les violences, ajoutant que le roi Mohammed VI « considère ces violations comme inadmissibles et alimentant les tensions ». 

L'annexion et l'occupation de Jérusalem-Est depuis 1967 sont contraires au droit international, tout comme l'occupation de la Cisjordanie. 

Combats à Al-Aqsa

Ce vendredi, les échauffourées se sont déplacées sur l'esplanade des Mosquées - appelée Mont du Temple par les Juifs - où des policiers israéliens ont tiré des balles de caoutchouc et des grenades assourdissantes à quelques mètres du Dôme du Rocher.

Mohammed, qui ne veut pas donné son nom complet, était aux premières loges. « Il y avait des milliers de personnes qui rompaient le jeûne (...) tandis que d'autres priaient lorsque la police a commencé à nous attaquer », dit ce Palestinien de 26 ans de Jérusalem-Est. 

La police israélienne, positionnée dans l'enceinte, a dit elle avoir été la cible de projectiles de la part de centaines, puis de « milliers » d'émeutiers, dans le troisième lieu saint de l'Islam qui a vu plus de 200 blessés, dans les pires violences en quatre ans à Jérusalem.

Pour Mohammed, si les heurts récents ont bien commencé avec l'interdiction de s'asseoir devant la porte de Damas, ils s'inscrivent dans une lutte plus large pour le contrôle même de Jérusalem-Est. « Les Israéliens veulent que l'on travaille pour eux, mais ils ne veulent pas que nous vivions ici », lance-t-il.

Au cours des dernières années, la colonisation de la Cisjordanie occupée mais aussi de Jérusalem-Est s'est intensifiée avec des projets immobiliers financés par le gouvernement israélien, ou des initiatives d'organisations de colons pour racheter des maisons de Palestiniens, voire les exproprier, comme c'est le cas ces jours-ci dans le quartier de Cheikh Jarrah, près de la Vieille ville. 

En début d'année, un tribunal israélien y avait ordonné l'expulsion de quatre familles palestiniennes qui ont demandé à la Cour suprême de pouvoir interjeter appel. Et alors que cette instance a repoussé à lundi sa décision, les affrontements se multiplient dans ce quartier. « Le cas de Cheikh Jarrah est celui de toute la Palestine. Aujourd'hui c'est eux, demain ce sera nous », estime Malak Orok, 23 ans, venue avec des amies manifester à Jérusalem. 

Mais ces « maisons sont à nous », rétorque le député d'extrême droite Itamar Ben Gvir --courtisé pour former un gouvernement avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou-- qui s'est invité ces derniers jours à Cheikh Jarrah, où l'AFP a vu des colons armés de révolvers et de fusils d'assaut.

Et le député d'appeler le « pouvoir politique à autoriser l'utilisation d'armes à feu contre ceux qui jettent des pierres », à l'heure où le Quartette pour le Proche-Orient (USA, Russie, UE, ONU) appelle Israël à la « retenue »...

« Ma terre »

Ces affrontements interviennent dans un contexte de tensions politiques en Israël et dans les Territoires palestiniens. Des tractations se multiplient en Israël pour la formation d'un gouvernement, un ténor de la droite radicale, Naftali Bennett, ayant refusé de joindre Ben Gvir et Netanyahou qui l'accusent désormais de pactiser avec la « gauche », des attaques visant selon la presse à saper ses soutiens auprès notamment des colons. 

Côté palestinien, le président Mahmoud Abbas a repoussé sine die les premières élections prévues en 15 ans invoquant le fait qu'Israël ne permettait pas la tenue du vote des Palestiniens de Jérusalem-Est, une décision qui a ulcéré le mouvement islamiste Hamas.

« Abbas est un traître », ont scandé ces derniers jours des Palestiniens à Jérusalem-Est, où des bannières du Hamas, mouvement qui a menacé de représailles dans l'affaire de Cheikh Jarrah, ont été aperçues vendredi à l'esplanade des Mosquées.

« Pourquoi les gens disent que Abbas est un traître ? Lorsque nous voyons certains qui se disent de son parti (...) on se dit qu'ils ont touché de l'argent, qu'ils collaborent avec les Israéliens », tonne Jaad Assad, 24 ans, un Palestinien de Jérusalem-Est. « Seul Dieu peut nous aider ». 

Des scènes de chaos l'entourant, Adnane, lui, se tient droit sans broncher : « Je n'ai pas peur, tout ce que je veux c'est ma terre ».


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.