Une nouvelle version du schéma de maintien de l'ordre présentée lundi

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit présenter lundi une version remaniée de son schéma national de maintien de l'ordre (SNMO). (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit présenter lundi une version remaniée de son schéma national de maintien de l'ordre (SNMO). (AFP)
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Publié le Dimanche 05 décembre 2021

Une nouvelle version du schéma de maintien de l'ordre présentée lundi

  • La question du maintien de l'ordre fait l'objet de vives controverses depuis la vague de protestation contre la loi travail en 2016, et, surtout, le mouvement des «gilets jaunes» en 2018-2019
  • Un mois avant la décision du Conseil d'Etat, la commission indépendante sur les relations entre la presse et les forces de l'ordre avait fait des propositions pour rapprocher les deux parties

PARIS: Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit présenter lundi une version remaniée de son schéma national de maintien de l'ordre (SNMO), qui précise notamment la place et le rôle des journalistes lors des manifestations, ainsi que l'a ordonné la justice.


En juin dernier, le Conseil d'Etat avait infligé un désaveu au locataire de la place Beauvau en annulant plusieurs dispositions du nouveau SNMO présenté en septembre 2020 et en l'obligeant à revoir sa copie.


Parmi les mesures censurées, la technique de "la nasse" - qui consiste à encercler les manifestants et à les retenir dans un périmètre donné - telle qu'elle était présentée par M. Darmanin et l'obligation faite aux journalistes de quitter les lieux des manifestations à leur dispersion.


La question du maintien de l'ordre fait l'objet de vives controverses depuis la vague de protestation contre la loi travail en 2016, et, surtout, le mouvement des "gilets jaunes" en 2018-2019.


Leurs cortèges ont été émaillés de violentes échauffourées, de dégradations et de nombreux blessés dans les rangs des manifestants, notamment éborgnés par des tirs de LBD (lanceur de balle de défense) des forces de l'ordre.


Un mois avant la décision du Conseil d'Etat, la commission indépendante sur les relations entre la presse et les forces de l'ordre avait fait des propositions pour rapprocher les deux parties. Elle proposait notamment le non recours aux accréditations pour la presse et l'absence d'obligation de dispersion lors des manifestations.


"La nouvelle version du schéma national du maintien de l'ordre permettra ainsi de décliner les conclusions de ce rapport", avait annoncé Emmanuel Macron en septembre en présentant les conclusions des consultations du Beauvau de la sécurité.


Elle "permettra de consacrer la place et le rôle des journalistes mais d'imposer aussi à toutes les parties prenantes présentes dans une manifestation ou à l'issue d'une manifestation des règles qui vont avec ces situations exceptionnelles comme il se doit", ajoutait-il.


"D'après nos informations, le SNMO révisé se met en conformité avec la décision du Conseil d'Etat", a affirmé Anne-Sophie Simpere, chargée de plaidoyer Libertés à Amnesty International France. "C'était important, notamment pour la liberté d'informer".


"Reste que la logique générale du schéma est problématique et ne permettra pas de mettre fin aux violations des droits humains que nous avons constatées", a poursuivi Anne-Sophie Simpere, qui a déploré que le SNMO "reste axé sur la répression plutôt que sur la protection et la sécurité de tous".


Dans une étude publiée le 29 novembre, la Défenseure des droits a noté que les forces de l'ordre en France semblent "fortement marquées par un prisme confrontationnel" et enclines à appliquer la loi avec une "approche principalement punitive". 


Détenu depuis 40 ans en France, le Libanais Georges Abdallah fixé jeudi sur son sort

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  • Incarcéré depuis 1984, l'ancien chef d'un groupuscule de chrétiens libanais marxistes pro-palestiniens est libérable depuis 25 ans, mais a vu sa dizaine de demandes de remise en liberté échouer
  • Le tribunal d'application des peines puis la cour d'appel se sont à quelques mois d'intervalle prononcés pour, estimant la durée de sa détention "disproportionnée" par rapport aux crimes commis

PARIS: Un retour au Liban, après plus de 40 ans derrière les barreaux en France ? Georges Ibrahim Abdallah, condamné à Paris en 1987 pour complicité d'assassinat de diplomates américain et israélien et considéré comme le plus ancien détenu du pays, saura jeudi si la justice l'autorise à rentrer chez lui.

La cour d'appel de Paris rendra sa décision à 9H00, en audience non publique.

Incarcéré depuis 1984, l'ancien chef d'un groupuscule de chrétiens libanais marxistes pro-palestiniens est libérable depuis 25 ans, mais a vu sa dizaine de demandes de remise en liberté échouer.

Cette fois pourrait être la bonne : le tribunal d'application des peines puis la cour d'appel se sont à quelques mois d'intervalle prononcés pour, estimant la durée de sa détention "disproportionnée" par rapport aux crimes commis, et jugeant qu'à 74 ans, ce détenu "âgé" aspirant à finir ses jours dans son village du nord-Liban ne présentait plus de risque de trouble à l'ordre public.

Le jugement du tribunal en novembre avait immédiatement été suspendu par un appel du parquet antiterroriste. Quant à la cour, tout en se disant en février favorable à sa remise en liberté, elle avait repoussé sa décision de quelques mois, exigeant que Georges Abdallah fasse preuve d'un "effort conséquent" pour indemniser les victimes, ce qu'il a toujours refusé de faire, se considérant comme un prisonnier politique.

Lors d'une nouvelle audience le 19 juin cependant et sans s'épancher sur la position de son client ni l'origine des fonds, l'avocat de Georges  Abdallah avait informé les juges que 16.000 euros se trouvaient désormais à disposition des parties civiles sur son compte à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), où il est détenu.

Le parquet général, comme les Etats-Unis - parties civiles et qui se sont farouchement opposés à chacune de ses demandes de libération - ont considéré que cela ne suffisait pas, qu'il n'avait fait "aucun effort" car l'argent n'était pas le sien et qu'il n'y avait pas de repentir, ont rapporté des sources proches du dossier (l'audience n'était pas publique).

 "Symbole passé" 

"La notion de repentir" n'existe "pas dans le droit français", s'était indigné devant la presse au sortir de la salle l'avocat de Georges Abdallah, Me Jean-Louis Chalanset. "J'ai dit aux juges +soit vous le libérez, soit vous le condamnez à mort+".

Reste à savoir si la cour a elle été convaincue. Si c'est le cas et si elle ordonne sa libération avec expulsion immédiate vers le Liban - son pays est prêt à l'accueillir et réclame sa libération depuis des années -, il videra sa cellule remplie de 40 ans de journaux et courriers quasi-quotidiens de ses soutiens, et décrochera le drapeau rouge de Che Guevara du mur. Puis, selon des sources proches du dossier, il sera transféré par avion militaire jusqu'à l'aéroport de Roissy avant de prendre un vol pour Beyrouth.

Georges Ibrahim Abdallah est aujourd'hui tombé dans l'oubli, à l'exception de quelques parlementaires de gauche et d'une poignée de fidèles manifestant chaque année devant sa prison. Lundi soir, plusieurs dizaines de personnes se sont encore rassemblées dans le centre de Toulouse pour demander sa libération.

Dans les années 1980, Georges Ibrahim Abdallah était l'ennemi public n°1 et l'un des prisonniers les plus célèbres de France. Pas à cause de son affaire, mais parce qu'on l'a longtemps cru, à tort, à l'origine de la vague d'attentats de 1985-86 qui avait tué 13 personnes dont sept au magasin Tati de la rue de Rennes, et installé la psychose dans les rues de la capitale.

Les véritables responsables, des pro-Iraniens, avaient été identifiés deux mois après la condamnation à la perpétuité de Georges Abdallah.

Ce dernier n'a jamais reconnu son implication dans l'assassinat des diplomates, mais les a toujours qualifiés d'"actes de résistance" contre "l'oppression israélienne et américaine", dans le contexte de la guerre civile libanaise et l'invasion israélienne au sud-Liban en 1978. Et toujours refusé de renier ses convictions.

Son groupuscules des FARL (Fraction armée révolutionnaire libanaise) est dissous depuis longtemps et "n'a pas commis d'action violente depuis 1984", avait toutefois souligné la cour dans son arrêt de février, estimant que Georges Abdallah "représente aujourd'hui un symbole passé de la lutte palestinienne".

 


France: un 14-Juillet sous le signe de la «crédibilité» de l'armée face à «un monde plus brutal»

L'ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas "en tenue de défilé (...) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés", selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon.  "Il s'agit de montrer un outil de combat qui est quasiment prêt à partir, tel qu'il est présenté à nos concitoyens sur les Champs-Elysées", a-t-il expliqué. (AFP)
L'ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas "en tenue de défilé (...) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés", selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon. "Il s'agit de montrer un outil de combat qui est quasiment prêt à partir, tel qu'il est présenté à nos concitoyens sur les Champs-Elysées", a-t-il expliqué. (AFP)
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  • Lors du défilé de lundi matin, de retour sur la prestigieuse avenue parisienne des Champs-Elysées après avoir été déplacé l'an passé en raison des Jeux Olympiques de Paris, l'armée française entend mettre en valeur sa "crédibilité opérationnelle"
  • L'ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas "en tenue de défilé (...) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés", selon le gouverneur militaire de Paris

PARIS: Face à "un monde plus brutal", le traditionnel défilé du 14-Juillet donné lundi à Paris pour la fête nationale mettra en avant des militaires français "prêts à partir" en opérations, au lendemain de l'annonce de dépenses de défense accrues.

"Jamais depuis 1945 la liberté n'avait été si menacée", a affirmé dimanche le président français Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés, en évoquant notamment la "menace durable" que fait peser la Russie sur le continent.

L'Europe est "mise en danger au moment où la guerre a été portée sur notre sol avec l'invasion de l'Ukraine, alors que les Etats-Unis ont ajouté une forme d'incertitude" quant à la pérennité de leur soutien, a exposé M. Macron, et "notre Europe se trouve placée à la lisière d'un vaste arc de crises".

En conséquence, la France compte renforcer son effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d'euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027, de sorte que le budget défense du pays aura quasiment doublé en dix ans sous ses deux mandats, pour atteindre près de 64 milliards d'euros à cet horizon.

"Face à un monde plus brutal, la Nation doit être plus forte", car "pour être libres dans ce monde, il faut être craint, pour être craint il faut être puissant", a insisté le dirigeant français.


Un élève-officier chute mortellement à Paris à la veille de son défilé du 14-Juillet

Un élève-officier de l'Ecole militaire interarmes (EMIA) a chuté mortellement dans la nuit de samedi à dimanche dans le 18e arrondissement de Paris alors qu'il rentrait du bal des défilants organisé en amont du défilé du 14-Juillet, a appris l'AFP de sources policière et militaire. (AFP)
Un élève-officier de l'Ecole militaire interarmes (EMIA) a chuté mortellement dans la nuit de samedi à dimanche dans le 18e arrondissement de Paris alors qu'il rentrait du bal des défilants organisé en amont du défilé du 14-Juillet, a appris l'AFP de sources policière et militaire. (AFP)
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  • Le sous-lieutenant Antoine Alix, qui achevait sa formation d’élève-officier, devait défiler lundi sur les Champs Elysées avec sa promotion, selon un communiqué du ministère des Armées
  • Engagé en 2015 "en qualité de jeune engagé volontaire de l’armée de Terre pour servir au sein du 7e régiment du matériel de Lyon, il a fait preuve pendant 10 ans d'une volonté sans faille de servir son pays", selon le ministère

PARIS: Un élève-officier de l'Ecole militaire interarmes (EMIA) a chuté mortellement dans la nuit de samedi à dimanche dans le 18e arrondissement de Paris alors qu'il rentrait du bal des défilants organisé en amont du défilé du 14-Juillet, a appris l'AFP de sources policière et militaire.

L'élève officier, né en 1993, est décédé après avoir chuté depuis le pont de la rue Caulaincourt, a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP.

Une enquête en recherche des causes de la mort a été confiée au commissariat du 18e arrondissement, selon le parquet, et les investigations se poursuivent afin de déterminer les circonstances de ce décès.

Le sous-lieutenant Antoine Alix, qui achevait sa formation d’élève-officier, devait défiler lundi sur les Champs Elysées avec sa promotion, selon un communiqué du ministère des Armées.

Engagé en 2015 "en qualité de jeune engagé volontaire de l’armée de Terre pour servir au sein du 7e régiment du matériel de Lyon, il a fait preuve pendant 10 ans d'une volonté sans faille de servir son pays", selon le ministère.

Il a notamment été déployé à deux reprises en opération extérieure au Sahel et réussi l'an passé le concours de l'EMIA pour devenir officier.

Il est tombé dans le cimetière de Montmartre depuis un pont à 15 mètres de hauteur.

Selon la source policière, le jeune trentenaire rentrait du bal des défilants et aurait escaladé le pont métallique routier qui traverse le cimetière de Montmartre.

Lundi, 7.000 femmes et hommes défileront, dont 5.600 à pied, ainsi que 65 avions dont cinq appareils étrangers, 34 hélicoptères, 247 véhicules et 200 chevaux de la Garde républicaine.